De la confiance en l'autre

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Polgara
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De la confiance en l'autre

Message par Polgara »

J'ai tapé "confiance" dans la barre de recherche et je n'ai trouvé qu'un topic sur la confiance en soi (ce qui est déjà pas mal et donne largement à converser).
Mais je me questionne pas mal sur le rapport de confiance que nous pouvons avoir en l'AUTRE.

Par "l'autre", comprendre les gens en général, les relations amicales ou amoureuse.

Je suis... j'étais... je ne sais plus trop en fait, du genre à accorder difficilement mais concrètement ma confiance en les gens.
Pour moi, la confiance est un pacte primordial dans le rapport à autrui. C'est un contrat nécessaire aux bons contacts, qui donne également la possibilité de s'ouvrir, de faire des choix, de trouver une part de sérénité quelque part dans ce bazar des rapports humains.

En amour, je suis (malheureusement) du genre fusionnelle. Je donne tout de moi, ma confiance avec. Je veux pouvoir dormir tranquille, rire sincèrement, aimer sans crainte, savourer le moindre instant sans angoisse inutile. Donc, je donne ma confiance entière et nue. On peut compter sur moi, je suis ouverte à tous les dialogues, mêmes aux querelles, puisqu'elles expriment quelque chose qu'il faut s'atteler à comprendre et soigner. Je ne mens pas, je suis... MOI et c'est déjà pas mal. Autre chose à faire, surtout si le but est de passer sa vie avec quelqu'un, que de vouloir paraître pour quelqu'un d'autre. Si moi je suis comme ça, je m'imagine que l'autre l'est aussi (naïve Polgara) et donc, tout va bien dans ma tête.

En amitié, je suis beaucoup plus réservée. Les gens peuvent compter sur moi mais j'aurais du mal à me dire que je peux compter sur eux. A moins d'un acte vraiment signifiant, altruiste et important à mes yeux. Mais une fois qu'elle est accordée, elle est entière.

Avec les inconnus, je suis méfiante, distante, animale. J'affiche mon optimisme, ma bonne humeur, j'agis selon ma propre confiance en moi-même. Mais j'érige une barrière qui me permet de me protéger du monde en cas d'urgence. Il me faut du temps pour créer un rapport "amical" et ainsi accorder ma confiance. Mais là encore, je pars du principe que je ne risque rien, que l'autre en face est une bonne personne et que ce qu'elle me dit est vrai et sincère.

Faire confiance me calme. Je crois en l'humain, je crois foncièrement que tous les gens sont bons en eux. Ce qui peut les rendre cons, c'est la souffrance, l'incompréhension et/ou une mauvaise éducation (quand t'as le combo, j'te raconte pas le GROS con que ça fait).

Seulement, voila. J'ai donné une confiance aveugle et inestimable et aujourd'hui, elle a éclaté en un million de morceaux. Elle a été conchiée, souillée, écrasée, déchiquetée, y'a de la merde, du sang et des larmes dessus. Et pardon pour la vulgarité, mais j'ai pas de poésie pour décrire les émotions de l'instant pour le coup.
La trahison, petite ou grande, est peut-être pire pour moi que la violence ou la méchanceté. Elle me renvoie à ma naïveté innée, elle lapide mes espoirs de bonheur et réduit à néant ma joie de vivre.

Alors j'en viens à me questionner sur le degré de confiance qu'il faudrait que j'engage en l'autre et comment je pourrais concilier ma confiance facile et ma propre protection.
Je ne comprends pas le mensonge. Je ne l'ai jamais compris. Je n'en vois tellement pas l'utilité. Toute vérité est bonne à dire si on y met les formes pour qu'elle soit entendue sans douleur. Mentir est pour moi une perte de temps, un brouillard inutile dans une vie déjà bien assez compliquée. Comment voulez-vous que je comprenne quelque chose si le fond et la forme ne collent pas ensemble ? Oo

Comment accorder correctement sa confiance en l'autre ? Quelle limite devons-nous tenter de ne pas dépasser pour ne pas tomber de trop haut ? Ni décevoir ?
Je me doute bien qu'il n'y a pas vraiment de réponses universelles à ces questions. Mais c'est une épreuve que ma tête analyse comme une leçon : accorder une totale et aveugle confiance est une hérésie. Et je trouve ça vraiment dommage parce que, dans le fond, j'aime avoir une confiance ultime en l'autre.

Peut-être que les gens ne peuvent pas non plus avoir une totale confiance en moi, puisque si je ne me sens pas capable de la porter, je peux me sentir mal et m'en aller.
C'compliqué tout ça...

simple
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Re: De la confiance en l'autre

Message par simple »

Bonsoir
merci pour ce joli sujet, qui me questionne souvent aussi :) et merci pour ton partage sur ce que tu vis de si sensible aujourd'hui. je crois que pas mal de HP (ou autre appellation qui vous conviendra) ont cette difficulté de tomber des nues dans des relations.....

je suis comme toi et je donne ma confiance d'emblée aux autres, connus ou inconnus. Je m'adresse à l'humain qu'ils sont. j'en parlais récemment avec une personne de ma famille qui du haut de ses 70 ans me disait qu'il avait changé cette façon d'être, qu'il avait lui aussi, à force d'avoir été trompé, trahi...dans le boulot surtout. maintenant il ne donne sa confiance qu'avec le temps.
Chacun fait son chemin en fonction de qui il est.

je peux juste te partager deux choses: je n'ai jamais aussi bien bossé qu'avec une chef qui a pris le parti, délibérément, de penser, toujours, que l'autre faisait de son mieux, avec ses possibilités du moment. Je me sentais investie d'une confiance qui me faisait donner le meilleur de moi-même, je me sentais bien. je trouve ce regard sur l'autre très porteur et fécond.

Les jours et les années passant, les expériences s'enchaînant, je continue a prendre le parti de la confiance, et je ressens que c'est un cercle vertueux dans mes relations. en revanche c'est à l'intérieur de moi-même que le positionnement change. Je progresse petit à petit vers de plus en plus d'indépendance vis à vis de l'autre. en gros: j'ai confiance en toi, en ce que tu me dis, ...et en même temps quoi que tu fasses, je n'ai pas besoin de ce que tu feras ou diras, je suis en équilibre sur mes deux pieds et n'ai pas besoin de ce que tu m'apporteras. aussi, sens toi libre. si tu m'offres quelque chose c'est merveilleux, et j'ai confiance en toi et ta volonté de le faire. si pour une quelconque raison, tu ne le fais pas, ou tu agis à l'inverse de ce que tu avais dit....c'est ok aussi,car je n'avais pas d'attente.

vois tu l'idée ? je ne sais pas si je suis claire. ce positionnement se construit activement chaque jour, au boulot, avec mon banquier....;) , partout :). ça rejoint une très belle idée de Roberto Gonzalez, formateur en communication non violente, qui parle de "besoin en plein": aller vers l'autre quand on est "plein" de ce dont nous avons besoin.....permet de ne rien attendre de lui...ce formateur propose de se reconnecter aux moments où le besoin est rempli , de s'y reconnecter par la pensée et le corps, quelques minutes si possible les yeux fermés ou vers le sol (exemple : "avec cet ami je me sens tellement considérée, il se soucie toujours de comment je vis les choses, comme lorsqu'on a pris un café ensemble la semaine dernière...." je goûte ce souvenir de "plein" quelques instants, en moi, dans mon corps surtout...comment je ressens ce souvenir..... et a partir de là je suis prête pour téléphoner à mon banquier qui se fout de ma gueule depuis trois semaines ;))
bon c'est assez subtil tout cela, au sens où ca se vit et s'expérimente plus que cela ne s'explique :) j'espère transmettre ce que je souhaite avec ces mots.

en somme maintenant mon chemin est celui-ci, il se construit chaque jour: si je marche sur des rochers à la mer et que n'importe qui me propose sa main pour m'aider à ne pas tomber....je remarque que je compte avant tout sur mon équilibre et mon corps et accepte la main proposée surtout pour le lien.....et si cette main vient a défaillir je ne tomberai pas pour autant. j'ai confiance en l'autre et je n'ai pas besoin qu'il honore cette confiance.

Voilà modeste partage. chaque être est si différent.
au plaisir de te, et de vous lire :)
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Polgara
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Re: De la confiance en l'autre

Message par Polgara »

Oui, je crois comprendre. Prendre davantage confiance en soi pour accepter de donner le meilleur de nous sans franchement attendre en retour mais en étant assez stable pour ne pas être déstabilisée par les réactions potentielles.

Je pense que je devrais lire plus de choses sur la confiance en soi et la communication non violente. Beaucoup plus de choses glissent quand on sait s'encrer en soi.

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Re: De la confiance en l'autre

Message par dani »

Polgara a écrit : ven. 5 avr. 2019 22:03 Oui, je crois comprendre. Prendre davantage confiance en soi pour accepter de donner le meilleur de nous sans franchement attendre en retour mais en étant assez stable pour ne pas être déstabilisée par les réactions potentielles.

Je pense que je devrais lire plus de choses sur la confiance en soi et la communication non violente. Beaucoup plus de choses glissent quand on sait s'encrer en soi.
C'est ça, tout un programme !

A relire aussi : les 4 accords toltèques. ça semble être un bouquin tout bête, mais là ces temps j'y reviens. Il est difficile à appliquer, mais il rapelle que tu ne peux que gérer ton bout de relation en évitant d'interpréter, de tout prendre comme si tu étais personnellement en cause etc.....

Les comportements des autres sont en effet (et on peut dire exactement la même chose des nôtres), comme tu le dis, en rapport avec leur histoire, leurs souffrances, leurs besoins, leur vision de la vie et de la relation etc... Leur vision de qui nous sommes leur appartient, elle n'a parfois pas grand chose à voir avec comment on se perçoit soi-même. ça peut être même très décalé, ce qui est super suprenant alors que l'on pensait que l'autre nous connaissait vraiment. Mais je crois que ça, ça n'arrive jamais, nous sommes constamment dans les malentendus. C'est un peu une découverte pour moi d'ailleurs. On ne vit en relation avec les autres que sur des malentendus ! Et comme leurs-nos comportements relationnels dépendent de ce qui se passe dans leur/notre tête, il arrive qu'il-elle/on s'en prenne plein la gueule. Deux visions de soi, de l'autre, de la relation qui peuvent provoquer une collision terriblement douloureuse pour chacun. Personne ne sort indemne d'une collision frontale... elle nous fait exploser, mais nous oblige aussi à revenir à nous-même pour décortiquer tout ça, pour prendre conscience de nos propres ressentis, mécanismes projectifs, interprétatifs, réactifs.... on enlève à chaque collision une couche supplémentaire de l'oignon, qui devient de plus en plus tendre mais plus souple aussi, avec moins d'attentes mais certainement plus de prudence respectueuse.

On s'éloigne un peu du sujet de la confiance. Mais, en effet, je pense comme toi que de devenir stable en soi en sachant qu'en tombant on peut se relever permet de l'offrir plus gratuitement, en toute lucidité. Joli projet. Mais sans se mettre de pression non plus, en faisant de son mieux, en fonction de ses propres fragilités, besoins et limites. Donner sa confiance uniquement en fonction de ses propres forces, en toute lucidité. Et ça, l'autre ne peut le faire à notre place, il ne faut pas lui en vouloir d'avoir fait ce qu'il voulait de notre confiance si on ne la lui a pas donnée gratuitement :)

(je suis en plein boulot là dessus, hein, c'est pas acquis du tout !!!)
Rien ne vous emprisonne excepté vos pensées, rien ne vous limite excepté vos peurs, rien ne vous contrôle excepté vos croyances. (Marianne Williamson)

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Re: De la confiance en l'autre

Message par simple »

Joli projet. Mais sans se mettre de pression non plus, en faisant de son mieux, en fonction de ses propres fragilités, besoins et limites. Donner sa confiance uniquement en fonction de ses propres forces, en toute lucidité. Et ça, l'autre ne peut le faire à notre place
[/quote]

super d'accord sur l'idée que l'on vit dans beaucoup de malentendus avec les autres au final :) et sur l'idée que chacun fait à la mesure de qu'il est, avec ce qu'il est, sans pression .....
merci pour ce partage inspirant !
Toute confiance toute tendresse se survivent (P.Eluard)

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