Devenir maman ou pas...

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Biosarita
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Devenir maman ou pas...

Message par Biosarita »

Bonjour,

Je viens chercher des conseils sur un sujet qui me taraude énormément : devenir maman ou pas…

Je précise que je suis une HP qui actuellement souffre de sa douance. Je n’ai pas encore trouvé « ma place » dans ce monde. J’ai 34 ans et maintiens une relation solide avec mon compagnon. Je sais que j’ai encore quelques années avant de prendre une décision sur la maternité, mais c’est pas comme si j’avais 20 ans non plus…

J’ai énormément besoin de calme et de temps pour me retrouver seule. C’est vital chez moi. Je fais partie de ces personnes qui évitent au maximum les interactions sociales sous toutes leurs formes. C’est vraiment chez moi, au calme, que je me sens vraiment détendue. Lorsque je sors, je suis dans ma bulle, j’observe le monde comme si je n’en faisais pas vraiment partie. Le moindre effort d’adaptation m’épuise.

Pour résumer, pour 1 heure passée avec des gens ou dans un endroit bruyant, j’ai besoin d’au moins 2 heures de calme et solitude pour « récupérer » tellement c’est éprouvant.

Heureusement, à l’exception de quelques semaines par an, j’ai la possibilité de travailler à distance, chez moi. OUF ! Mon compagnon et moi sommes habitués à prendre nos vacances toujours en dehors des périodes scolaires, et nos petites escapades de 2 jours sont toujours en semaine, pour ne pas se retrouver en « week-end » en même temps que tout le monde. C’est vraiment génial de pouvoir faire ça.

Bref. Mes doutes sont les suivants. Je suis énormément divisée sur le fait de devenir maman. J’ai lu le sujet « douance et parentalité » et ai bien ressenti les difficultés rencontrées par les mamans. Mais j’ai également bien vu qu’elles ont l’air 100% compensées par le fait d’être maman et de connaître l’amour inconditionnel que peut apporter un enfant.

J’ai moi-même énormément d’amour à donner. Et je ne doute pas de ma capacité à bien faire les choses en tant que maman. Mais…comme je suis toujours dans la projection et la visualisation, j’ai une peur terrible de ma perte de liberté… Je considère un peu le fait de fonder une famille comme une « prison moderne », une obligation à rentrer dans le moule.

Je pense déjà à plein de choses, à l’obligation de faire comme tout le monde : vacances pendant les périodes scolaires et pendant les week-ends (quand tout est bondé, cher et bruyant : AÏE mon hyperesthésie, moi qui ai besoin de tant de calme)… Je pense aux futures réunions avec les profs, l'école, interactions obligatoires avec les autres parents, garde d’amis de mes enfants, toujours les occuper, participations aux fêtes d’école, visites chez les médecins, dimanches avec la belle-famille, etc. Je sais que ça peut paraître totalement futile à certains, mais ça me fait souffrir rien que d’y penser. Je souffre énormément de tous les stimuli en dehors de mon domicile, des conversations « bateaux » avec les « ###mornopensant### ». J'aime être invisible.

Quand j’imagine une vie de couple sans enfant, voyageant quand nous en avons envie, dépensant notre argent dans ce qui nous plait vraiment sans avoir à penser à l’avenir de nos enfants, bichonnant nos petits neveux sans les inconvénients, faire ce qu’on veut quand l’on veut, et rentrant dans une maison calme avec nos 2 chats (qu'on adoooooooore de toutes nos forces), ça ne me parait pas si pathétique que ça. Même si j’ignore si ce mode de vie peut m’épanouir.

J’ai peur de me perdre moi-même en ayant des enfants. De m’obliger à devoir supporter des situations littéralement insupportables pour mon bien-être, de perdre cette liberté qui m’est si chère et de ne pouvoir éviter des situations qui me font mal. Comme je suis perfectionniste à m’en rendre malade, je sais parfaitement que vu de l’extérieur, je ferais tout parfaitement. Mais j’ai peur que ce soit trop pour moi, et que le fait d’être mère augmente encore plus mon mal de vivre et mon anxiété chronique. Je suis habituée à vivre dans ma petite bulle, mais avec un enfant, je serais obligée d’en sortir et de me « replonger » dans la société (même si mon copain pense que c’est justement ce dont j’ai besoin et qu'il faut que je me fasse un peu "violence").

D’un autre côté, et si je décide de ne pas avoir d’enfant et que je regrette après ? Et si je passais à côté de la plus belle expérience de ma vie ? Actuellement, j’avoue que ma vie manque de sens réel à mes yeux. Et selon mon compagnon, un enfant m’aiderait à remplir ce manque, à donner tout cet amour que j’ai en moi et à me sentir plus épanouie. Moi je pense que si l’on a besoin d’un enfant pour donner un sens à sa vie, c’est justement qu’il ne faut pas en avoir, et d’abord apprendre à être bien avec soi-même.

Mais quand je vois des petits bébés, j’avoue, ça me fait envie parfois… Et puis j’ai énormément besoin de rire. Je ris très peu. Et les enfants, c’est souvent drôle. Mais c’est tellement de travail pfffffff…

Bref, j’aimerais avoir l’avis de mamans/papas (ou futurs parents), qui elles (eux) aussi vénèrent plus que tout leur temps libre et leurs moments seul(e)s au calme… En toute sincérité, et je m’excuse par avance du terme utilisé mais je n’en trouve pas d’autre, vous arrive-t-il de « regretter » parfois d’avoir été parent? Si vous pouviez revenir en arrière, très sincèrement, le referiez-vous ? Est-ce la vie que vous souhaitiez? Comment avez-vous vécu cette perte de liberté et cette obligation à s’adapter au système?

Merci pour vos retours 😊

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Fu
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Fu »

Salut Biosarita, je mets ma casquette de papa pour te répondre. Juste pour donner avis et témoignages sur certains des sujets qui te préoccupent.

Je suis amoureux fou de ma liberté, de tous ces moments de solitude que je me bichonne. J'en suis plus conscient maintenant que je dois lutter pour garder ces moments. :) Je me rends de plus en plus compte du besoin d'apprécier le fameux instant présent : je suis seul ? Cool, je peux faire les trucs que je fais quand je suis seul. Je suis avec mon fils ? Cool, je peux faire les trucs que je fais quand je suis avec lui. Parfois je me dis « si j'étais seul, je pourrais faire ceci ou cela », mais je trouve que c'est une mauvaise habitude, liée au fait de ne pas savoir apprécier ce que l'on a.

D'abord, par rapport à la question à la fin : non, aucun regret. Je peux, l'espace d'un instant, regretter « le temps où on n'avait pas à se préoccuper de tout ça » mais, cette fantaisie ne tient pas une seconde quand je pense à mon enfant, quand je suis avec lui, quand je le regarde. C'est vrai que c'est du boulot, mais heureusement ça se fait à deux, donc on peut se partager le boulot, et avoir chacun son tour des moments de liberté. Ce sont les premières années qui sont difficiles : plus de travail et moins d'interaction, ça peut être ingrat. Il y a une sorte d'euphorie malgré tout, un nouveau but dans la vie, un virage pris, qui motive beaucoup. En grandissant ils deviennent de plus en plus interactifs, autonomes, et c'est un régal à voir.

Les gardes d'amis, c'est du bonheur : ils disparaissent dans la chambre ou dans le jardin et je peux faire ce que je veux pendant ce temps ! Par contre les week-ends et les vacances scolaires, on n'y coupe pas. Finies les vacances en septembre. Ça, ça fait mal, je n'ai pas encore trouvé de parade. Les parents et les profs, ça va je trouve. Les profs sont ravis (enfant surdoué bien dans sa peau), ils ont juste du mal à trouver les mots pour dire à quel point ils sont contents de l'avoir en classe. Les copains et parents… Je ne sais pas, je me dit que mon fils doit savoir choisir ses amis parce qu'il ne trouve que les enfants bien, avec des parents bien. Le milieu joue peut-être : j'habite dans une petite ville où la population moyenne me semble assez cultivée. Si je compare avec le petit village où j'ai grandi, je pense que les conversations des parents sont très différentes. Donc je dirais que si tu veux augmenter des chances d'avoir des atomes crochus, tu peux essayer de trouver la bonne école et le bon endroit. Par ailleurs je ne vois pas ces parents tant que ça, sauf ceux avec lesquels on a accroché. Pour ce qui est de rire, ça ne manque pas ! Comme toi je trouve que je ris trop peu, mais mon fils est bien ma source de rire numéro un.

La belle famille, il y a un risque tu la vois plus souvent, surtout au début. Mais tu seras contente quand ils garderont l'enfant un mois en été. :lol:

Est-ce qu'on perd en liberté ? Oui, assurément. Mais une fois qu'on a un enfant, je trouve impossible de ne pas l'aimer, et donc impossible de regretter. Oui, tu vas sacrifier une certaine façon de vivre si tu deviens mère, mais non, il est peu probable que tu le regrettes. Par ailleurs, avec un travail à domicile, tu garderais ta dose de calme durant les heures d'école.

Je ne te dis pas « vas-y fonce » hein ! C'est une question beaucoup trop personnelle et importante, et peut-être que ce n'est pas une vie pour toi, tu es la seule à pouvoir le dire. Et faire un enfant à cause d'un manque, ce que tu suggères je crois, je trouve ça délicat : faire un enfant ne devrait jamais être un remède.

fu

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galou
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par galou »

Je suis maman de deux enfants, 2,5 ans et 6 mois, et je ne te cache pas que je n'ai pas un moment à moi, entre eux, le boulot (à responsabilités pour moi) et la maison. Je t'avoue aussi que je cherche des moments juste pour moi, et que ça me manque. Enfin, je te confesse que leur présence est un frein à ma carrière. . . MAIS !
L'amour qu'ils me portent, par ses regards et ses gestes pour la seconde et par ses câlins et ses bisous très fréquents pour mon premier, me font tout oublier 😉
L'amour que je leur porte également est tellement fort et inconditionnel que ça me fait avancer.
Je n'imagine même pas une seule seconde ma vie sans eux et je crois qu'ils sont ma plus belle réussite, même s'ils sont encore très jeunes. Je suis tellement fière d'être leur maman, de les aider à grandir et de leur apporter le plus d'équilibre et de sécurité possible !
C'est très bateau ce que je te dis, mais c'est tellement vrai...
Par contre, je n'étais pas dans le même état d'esprit que toi : je me suis toujours dit que ma vie serait ratée si je n'avais pas d'enfant et j'ai plutôt tendance à avoir besoin d'un équilibre entre des moments de solitude et des moments "en société ".
Donc, tu l'auras compris, oui c'est énormément de contraintes, mais ils m'apportent un équilibre certain et je n'ai vraiment aucun regret :inlove:
"Si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main [...] je chante la vie, je danse la vie!"

cherubim
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par cherubim »

Bonjour, c’est un sujet qui me concerne aussi parce que j’ai 3 enfants de 7,5 et presque 3 ans. Et je dirais aussi : oui on perd une forme de liberté mais on acquiert un sentiment de « servir » à quelqu’un et effectivement on a quelqu’un à qui donner de l’amour. Mais n’étant pas HP je ne peux peut-être pas te fournir un témoignage auquel tu pourrais t’identifier à 100%. Tout cela est beaucoup de l’ordre de l’instinct de reproduction chez moi, et si j’avais vraiment réfléchi, je n’aurais peut-être pas eu d’enfant. Mon regret aurait peut-être été de ne pas avoir pu transmettre quelque chose, de savoir qu’après ma mort, il n’y aurait plus personne.
Le monde entier est un théâtre,
Et tous les hommes et les femmes seulement des acteurs;
Ils ont leurs entrées et leurs sorties,
Et un homme dans le cours de sa vie joue différents rôles… William Shakespeare, (Comme il vous plaira)

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Biosarita
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Biosarita »

Merci infiniment d'avoir pris le temps de me répondre.

Merci Fu, d'avoir répondu concrètement à chacun de mes doutes sur les différentes situations. Je vois que tu as trouvé des "parades" et le point positif dans chacune d'elles. C'est vraiment rassurant. On sent à quel point tu considères la paternité comme un cadeau de la vie. C'est vrai que du coup, tu vénèreras sûrement comme jamais les moments où tu es seul pour te ressourcer. Je trouve ta réponse pleine d'espoir et ton message très positif pour la "remue-méninges" que je suis sur ce sujet.

Merci galou, pour ton beau message sur ton rôle de maman, et sur le fait que tous les beaux moments avec tes enfants effacent tout le négatif. Ce que tu dis n'est pas du tout "bateau". C'est un magnifique message plein d'amour et de fierté d'être maman. Le vocabulaire et les expressions employés par les parents quand ils parlent de leurs enfants sont vraiment forts et magiques. J'aimerais ressentir cela. Je me dis que c'est vraiment quelque chose à vivre dans la vie.

Merci cherubim! Le fait de "transmettre" quelque chose est aussi un point qui me tient à coeur. Et ce sentiment de se sentir si bien en ayant quelqu'un a qui donner tout son amour semble présent chez tous les parents. Ça doit être génial de sentir ça.

Ça fait du bien de voir à quel point le positif et le bonheur prennent le dessus sur le reste :inlove:

Didedine
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Didedine »

Bonjour Biosarita,

Je sais déjà que mon message sera long. Je sais aussi que je vais dépeindre une partie très noire du tableau, notamment après la naissance de mon fils. Mais je tiens à insister sur le fait que je décrirai aussi une partie beaucoup plus belle par après. Donc pour toute personne qui se pose les mêmes questions que toi, je dirais ne vous arrêtez pas au début de mon message...

Je suis maman de deux enfants. Mon aîné a 3 ans et ma cadette a 6 mois.

Je suis quelqu'un qui aime (a besoin ?) les moments de solitude. Mais je suis aussi malheureuse quand ça dure trop longtemps. Disons que j'ai un besoin viscéral de retrouver MA casquette à certains moments.

J'ai toujours voulu avoir 3 enfants. Va savoir pourquoi... Peut être parce que mon frère et moi ne nous sommes jamais vraiment entendu. Il dit clairement qu'il me trouvait trop bête et trop "neuneu". Mais bon je m'égare, ce n'est pas le sujet de ce topic.

Etant très perfectionniste, durant ma première grossesse et après la naissance de mon fils, j'ai suivi à la lettre tout ce qu'on recommande aux futures et jeunes mamans. Durant ma grossesse, je n'ai juste jamais vraiment réussi à contrôler ma prise de poids. Etant donné que j'ai été anorexique à la sortie de l'adolescence, monter sur la balance était un vrai supplice pour moi. Remarque c'est peut être ce qui m'a évité de grossir davantage...

La naissance de mon fils reste un moment magique. Il a été adorable les 3 premières semaines. Ensuite, son reflux s'est manifesté et c'est devenu l'enfer. Sauf qu'on ne savait pas qu'il avait du reflux... Il passait son temps à pleurer dès qu'on le couchait, régurgitait beaucoup, tout le temps, se tirait en arrière. Tous les soirs il pleurait entre 1h et 3h avant de s'endormir, épuisé. On a su qu'il avait du reflux quand j'ai repris le travail. Il avait alors 11 semaines. J'ai très mal vécu mon congé de maternité. Etant donné son besoin omniprésent d'être dans les bras, j'avais besoin de retrouver mon boulot pour jeter quitter ma casquette de maman, et en même temps je ne le voulais pas parce qu'il était si petit et n'y pouvait pas grand-chose s'il avait une si mauvaise mère était si mal... Etant (très ? ) peu sûre de moi, je n'ai pas osé insister auprès du pédiatre pour dire que quelque chose n'allait pas. J'ai ingurgité des livres pour essayer de comprendre ce qui clochait. Mais aucune lecture ne m'a éclairée, je croyais que c'était normal... C'est la gardienne de mon fils qui m'a dit que ce ne l'était pas... Je me suis d'autant plus sentie très mauvaise mère. Et mon pauvre petit bout qui, lui, n'avait pas demandé à venir au monde et à tomber entre mes mains...
A cette époque je me suis souvent demandée pourquoi je m'étais imposée / nous étions imposé "ça". Oui je l'ai regretté certains jours. A cette époque je n'avais plus que 3 casquettes : celle de maman, celle de mon boulot, celle de moi au sein de mon couple. C'était très pesant. Je rêvais de faire mes valises et de tout lâcher... Partir une semaine ou deux, un mois... Seule...

MAIS tout a commencé à aller mieux quand mon fils a tenu assis, vers 6 mois. Ça s'est encore arrangé quand il a arrêté de réclamer un biberon chaque nuit, quand son reflux a en fait cessé, à 8 mois et demi. Là, j'ai vraiment retrouvé MA casquette. Et ça m'a fait beaucoup de bien. Depuis les 6 mois de mon fils je n'ai plus jamais regretté d'avoir eu un enfant. Aujourd'hui il m'apporte tellement de bonheur. Bon soyons franc, parfois ça me saoule de ne pas pouvoir faire mes recherches pour combler mon besoin intellectuel immédiatement-tout-de-suite mais bon... Je m'autorise à être une moins bonne mère de temps en temps. Winnicott le dit : on est une mère suffisamment bonne, c'est-à-dire qu'on fait de notre mieux. Et quand on accepte ça, je pense que ça nous aide déjà pas mal.

Aujourd'hui je sais que j'ai fait une dépression post partum. Ma vision est donc très probablement biaisée, d'autant plus quand je vois les photos de mon fils durant cette période. J'ai plein de photos de lui souriant... A l'exact opposé de ce dont je me souviens... Je m'en veux pas mal de ne garder que ce genre de souvenir de ses premiers mois de vie, alors que pour tant d'autres mamans, cette période leur paraissait être remplie de bonheur...

Ma fille est née fin janvier. Autant je la désirais plus que tout, autant j'avais très peur de revivre mon calvaire. Toutefois comme je m'y attendais, disons que j'étais "préparée", je me sentais prête à affronter cela à nouveau, d'autant plus que je savais qu'il y a un bout au tunnel.
Ma fille est arrivée. J'ai attendu le ras-de-marée, le dégoût de moi-même, de ne pas être à la hauteur. Et ce n'est pas venu :whew: . Ma fille est complètement différente. Elle a eu des coliques, mais quand c'est devenu anormal, cette fois j'ai insisté. On m'a écouté, on a trouvé son problème, on l'a réglé. Je m'attendais à vouloir reprendre le boulot. Ca n'a pas été le cas. J'ai eu besoin de profiter de tous ces moments que j'ai tant détesté avec mon fils (cela peut paraître choquant mais je pèse mes mots - non je n'ai pas été heureuse avec la naissance de mon fils. J'étais perdue... Je ne me reconnaissais plus). Ma fille me réconcilie avec moi-même et ma compétence de mère. Je ne vais pas dire que c'était la faute de mon fils mais, à mon sens, le bébé fait quand même beaucoup. Un bébé plus difficile se vit moins bien. En tous cas c'est ce que je retiens. J'ai rangé mes bouquins et me suis fait plus confiance. J'ai aussi abandonné l'idée d'être parfaite (mais j'essaie toujours de faire de mon mieux).

Pour conclure, je dirais que j'envisage même le troisième. C'est pour dire... Je ne regrette rien. C'est tellement chouette de les voir grandir et évoluer. Ils apportent de l'amour, de bonnes tranches de rire, etc. Pour l'instant, mes enfants ont l'air de bien s'entendre (j'attends le moment où ils vont s'étriper pour sortir mes bouquins d'éducation positive :2deg). Limite, je les observe grandir un peu comme une anthropologue. Je ne peux pas m'en empêcher (je sais pas si vous voyez ce que je veux dire).

En ce qui concerne les relations avec les autres parents, ça me faisait peur. Peur d'être "envahie", de devoir jouer un rôle, etc. Comme d'hab, j'ai laissé les gens venir à moi et pendant tout ce temps j'ai observé les relations, les personnalités. Je m'entends bien avec plusieurs d'entre eux. On a même pris une petite copine de mon fils à dormir le dernier jour d'école. Et c'était très sympa. Je rejoins Fu : une fois qu'ils ont des copains, on retrouve encore plus notre liberté. Ils jouent ensemble, s'occupent peu de nous finalement.
Concernant la relation à l'école, j'ai un gros problème : je suis institutrice maternelle à la base et maintenant je forme les futurs enseignants. Je dois donc apprendre à rester à ma place de maman et à fermer les yeux sur certaines choses (mais je les ouvre pour plein d'autres ^-^ ). J'espère juste que mes enfants n'auront pas trop de soucis à l'école car je risque de devenir une vraie chieuse maman particulièrement enquiquinante :think:

J'espère que tu ne retiendras pas que le négatif de mon témoignage. On vit tous les choses différemment... Maintenant il ne faut pas perdre de vue que des gens choisissent aussi de ne pas avoir d'enfants et sont très heureux. Notamment pour toutes les raisons que tu cites ;)
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lady space
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par lady space »

Se questionner sur le fait de devenir maman ou non, peser le pour et le contre, est une démarche pertinente. Mais je pense que la décision finale ne pourra se prendre qu'avec les tripes. Car, en devenant parent, on s'embarque dans une aventure dont on n'a qu'une vague idée où elle va nous mener et qui sera forcément différente de tout ce qu'on a pu imaginer en amont. Il vaut donc mieux être au clair avec soi-même sur le plan émotionnel, car on peut réfléchir autant qu'on veut, ce sont les émotions qui nous permettent de tenir et de surmonter les coups durs.

Parce que oui : être parent demande des efforts, c'est fatigant, on est obligé de renoncer à une certaine liberté de mouvement, à une part de son confort personnel, on subit des contraintes horaires et d'agenda, qui doit se calquer sur les impératifs des enfants, il y a très peu de certitudes non plus, surtout au début, le temps de prendre ses marques. On est obligé de revoir ses priorités aussi parce qu'il est techniquement impossible de maintenir le niveau d'exigence d'avant quand un tas de nouvelles exigences vient se rajouter.

Je pense que le premier point à laisser au vestiaire de la maternité est le perfectionnisme. Tout simplement parce que la perfection n'existe pas plus chez les parents qu'ailleurs dans l'être humain. Si on ne veut pas s'épuiser à courir après une perfection illusoire, je pense qu'il faut "revoir ses prétentions à la baisse" et se contenter de faire le moins de bêtises et de dégâts possibles. Mais on en fait forcément et ce n'est pas dramatique à condition de se remettre en question de temps à autre et d'arriver à admettre ses erreurs d'une part et à chercher à corriger le tir de l'autre.

Maman d'une fille de bientôt 24 ans et de deux garçons de 22 ans, j'ai un grand besoin de calme et de silence moi aussi, et j'ai souffert par moments parce que je n'ai pas pu répondre à ce besoin. Mais je m'y suis faite et, au fil du temps, j'ai appris à dénicher des moments de calme là où on ne les soupçonne pas forcément, p.ex. pendant un séjour à la la clinique ORL en vue de poser des drains, histoire de venir à bout des otites à répétition multipliées par 2. Le moment idéal pour lire tranquillement, même pas besoin de faire la cuisine ! :huhu: Idem pour les longues heures passées dans le hall de la piscine où j'emmenais les enfants pour leurs entraînements de natation : avec un bouquin ou mon ordi portable, entourée des autres parents, dont certains en train de corriger des copies, d'autres en train de lire comme moi, et encore d'autres en train de papoter autour de la machine à café. Il suffit d'être créatif pour trouver des niches de calme.

Pour ce qui est de l'obligation de socialisation, en fait, elle n'existe pas tant que ça. On a bien le droit discuter ou non avec qui on veut. L'avantage d'être parent est qu'il y a toujours une bonne raison pour ne pas s'éterniser, une lessive à étendre, un truc sur le feu... Puis, l'accompagnement aux activités à l'école est facultatif, aucune honte à avoir si on ne peut pas, pour quelque raison que ce soit. Après, j'ai rencontré plein de gens que je n'aurais jamais croisés si je n'avais pas dû emmener les enfants à l'école et y poireauter en attendant la fin des cours pour les récupérer. Idem pour leurs activités extra scolaires : c'est grâce à eux que j'ai fait la connaissance de plein de gens et que j'ai pu découvrir des choses, des fonctionnements, des astuces aussi.

Quant aux discussions avec les enseignants, je les ai toujours appréciées. Car les enseignants qui consentent à discuter avec les parents d'élève ont souvent des points de vue intéressants à apporter ; les échanges avec eux ont souvent été très riches. (Bon, j'avoue que l'attente interminable dans les couloirs du collège lors des réunions parents-profs est plus que pénible, mais passons... Si on arrive à se partager ce boulot-là avec le papa ou le lui déléguer complètement, ça doit pouvoir être supportable aussi.)

Et je suis d'accord avec Fu : le meilleur moyen d'avoir sa paix est de permettre aux enfants d'inviter des copains. Ils se disputent beaucoup moins entre copains qu'entre frères et sœurs et ils sont occupés sans qu'on soit chargé de l'animation. ;)

Avec le recul, j'ai toujours encore le sentiment qu'avoir des enfants était la meilleure idée que j'ai pu réaliser de ma vie. C'était dur, surtout les 3 premières années (aux âmes sensibles, je déconseille les jumeaux avec la double charge de travail, de bruit, de manque de sommeil, etc. que cela implique ;) ), mais je ne regrette rien du tout. Et je n'ai jamais eu cette sensation de "sacrifice" dont on entend souvent parler. Pour moi, le ressenti est plutôt celui d'un investissement - j'ai investi du temps, de l'énergie, mon confort, ma liberté de mouvement, une partie de mon sommeil aussi, pour essayer de permettre à 3 Schtroumpfs de s'épanouir, de leur donner les moyens pour se débrouiller dans leur vie. Puis, à voir les 3 jeunes gens aujourd'hui, à l'aube de leur vie d'adulte, je trouve que chaque investissement en valait la peine et que le résultat est plutôt pas mal du tout.

Si c'était à refaire, je signerais tout de suite, mais peut-être pas forcément de la même manière. Car j'en ai fait, des erreurs, dont certains étaient sûrement évitables, et il y a toujours moyen de faire mieux de toute façon.

Petite remarque pour finir : tu pourras encore lire des milliers de témoignages, mais la seule bonne décision à ce sujet est celle que tu prendras avec ton compagnon, au plus près du ressenti de chacun d'entre vous.
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dani
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par dani »

Bonjour Biosarita,

Je rejoins tout ce qui a été dit, je m'y retrouve totalement (j'ai 3 enfants de bientôt 26, puis 24 et 22 ans). J'ai eu des enfants avant de réaliser à quel point j'avais besoin de calme, de silence...mon souci à l'époque (j'avais 25 ans au moment de ma première grossesse) était d'être acceptée, aimée et j'avais appris à surtout m'adapter à mon entourage, tout le temps et toujours. Je me suis donc souvent faite violence, mais cela a eu aussi un immense bénéfice quand j'en ai pris conscience, quleques années plus tard : j'ai appris qu'il était possible de me dépasser, mais qu'il était aussi possible de dire "non" quand c'était "trop" . J'ai donc appris à mettre des limites dans mes interactions (toutes, hein : le conjoint (ex), le nouveau conjoint, mes 3 enfants, ses 3 enfants, ma/sa famille, les amis, les collègues, les autres parents etc....) pour me préserver du temps à moi. Alors, je ne te dis pas que c'est tout le temps facile (dernière explosion en date : la semaine dernière où après 2 semaines de vacances interrompues par l'hospitalisation de ma mère, le retour de voyage de ma fille, les soucis de ma belle mère et de mes 2 belles-filles (heureusement, je ne vis pas avec mon conjoint et ses enfants.... faut pas pousser :1cache: ) qui n'arrêtaient pas d'écrire à mon compagnon j'ai fait ma grosse crise de nerf en râlant sur tout et tout le monde durant une demi-journée :violent: en menaçant de tout arrêter, de démissionner, de partir faire le tour du monde SEULE, de ne jamais revenir, que j'ai plus la force, je suis trop vieille cette fois, etc , etc, etc. :P

Puis, comme chaque fois (ça m'est arrivé de temps en temps, je compte plus :lol: ) ça a passé. Le sens que j'avais perdu de vue est revenu. Ma mère a été adorable et a compris que je passerai un peu moins la voir vu qu'elle va mieux. J'ai une semaine encore à prendre dès le 11, et tout le monde est averti qu'avec mon compagnon nous allons mettre les mobiles sur "avion" et que nous ne bougerions le petit doigt qu'en cas de coup dur très très très grave (et par mail svp). Bref, j'arrive à en rire, l'entourage aussi, et j'ai même réussi à reprendre le boulot ce matin sans déprimer.

Alors je ne te dis pas que je ne redoute pas de devenir grand-mère (avec tous ces gosses, il y en aura bien quelques uns qui en auront aussi), mais je ferai de même : expliquer, poser des limites pour ensuite APPRECIER tout ce bonheur.

Car, sincèrement, ça doit être l'âge, mais il n'y a pas un jour où je n'ai pas la larme à l'oeil à côtoyer tous ces merveilleux jeunes adultes et ados. Et se dire qu'on y est un peu pour quelque chose dans ce qu'il deviennent, c'est juste incroyablement beau. Il n'y a pas un âge qui ne m'a pas apporté son lot de bonheur, de fous rires, de joies. Et de crises de nerfs, forcément. Mais dans la balance ça pèse très très peu.

Mais je rejoins Lady Space totalement. Faire un/des enfants tient de l'élan, d'un truc qui dépasse la réflexion et la logique de l'analyse. Et ce n'est absolument pas grave de ne pas en avoir. L'amour peut se manifester de mille manières, il faut juste assumer son choix et ne pas s'en culpabiliser. Je ne sais pas si on regrette si on a eu le choix. Je ne crois pas. Ceux qui regrettent, c'est ceux qui auraient voulu mais n'ont pas pu (pas le bon compagnon, souci de santé, etc...). Je ne mettrai jamais de pression à mes enfants pour en avoir, ils feront vraiment comme ils voudront et trouveront d'autres manières de s'épanouir. Fais vraiment selon ton ENVIE ! le reste, le bonheur, suivra
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Biosarita
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Biosarita »

Wahouuu merci du fond du coeur pour ces merveilleux témoignages à coeur ouvert...

Didedine, j'imagine à quel point tu as dû te sentir mal à la naissance de ton fils, cette étape a dû être très difficile à vivre. C'est génial que ça n'ait pas duré et que ça ne se soit pas reproduit pour ta fille. Je suppose que c'est très dur de ne pas se sentir coupable. Mais j'adore quand tu dis que tu as choisi par la suite de "te faire confiance". C'est un beau message en faveur de l'écoute de soi. Je sais que de mon côté, je devrais plus suivre mon instinct au lieu de me poser tant de questions. Et c'est super d'envisager le troisième! Ça prouve à quel point tu dois te sentir bien avec TA casquette de super maman (j'adore l'image de la casquette :) )

lady space, merci pour ce rappel sur le perfectionnisme illusoire et l'importance du lâcher-prise. Regarde mon cas, même pas d'enfant et déjà en train de m'épuiser en pensant à tout ce que je vais avoir à faire "parfaitement" si jamais j'en avais... Ça tourne vraiment pas rond chez moi parfois :P
Ça me rassure de savoir que certains parents pendant les classes de natation des enfants, ne cherchent pas forcément le contact avec les autres... Dans le club de gym où je vais, pendant les cours de natation, souvent je tends l'oreille: les parents sont tous en train de bavarder bruyamment sur des sujets teeeeeeeeeeeellement futiles. C'est vraiment pas "mon monde". Bon.... j'habite un petit village en Espagne aussi. Les conversations bruyantes en parlant de tout et de rien, ça fait partie du jeu... Tant pis... Si le cas se présente plus tard, je serai "la française bizarre qui emmène son livre et fait bande à part". Faut bien innover :P
J'imagine à quel point le début avec les jumeaux à du être compliqué. Quand je vois une maman avec une "double poussette à jumeaux" dans la rue, je ressens vraiment de l'admiration!!
J'adore cette idée d'investissement dont tu parles. Et c'est tellement beau cette fierté que tu évoques en voyant le "résultat" comme tu dis. Ça reflète bien le fait que pour les parents, leurs enfants sont leur plus grande réussite dans la vie. Plus je vous lis, et plus je sens que c'est quelque chose que je dois vivre.

Merci dani pour ton message! J'apprends plein de choses avec vos réponses! C'est vrai que j'ai une vie "tranquille" mais pas très joyeuse, ni dynamique, et sans "défi intéressant" au final. J'adore cette notion de "se dépasser". On voit que la maternité t'as rendue plus forte et plus confiante. Ça m'inspire beaucoup! Et l'importance de savoir dire NON. Tu es mon modèle!! Je ne pense jamais à cette option car j'agis souvent en fonction de ce que veulent les autres, tellement j'ai besoin de leur "amour". Même des gens que je connais pas. Ça me rappelle que j'ai vraiment besoin de travailler sur ça! La stratégie "anti-interaction" quand tu sens vraiment que tu en fais trop, je trouve ça génial! Et vive les crises de nerf théâtrales de temps en temps. Ça fait trop de bien :lol: Et cette larme à l'oeil en regardant tes enfants, ça doit vraiment être magique...

Bon bon bon... Moi qui pensais obtenir des énormes "WARNING" rouges!! "Pars en courant pauvre innocente!! Sauve-toi!!! Toi qui n'a pas encore d'enfant, tu peux être liiiiiibre!! Fuis très très loin!!!!"

Je pensais trouver des complices à mon "aigritude". Et non..... Voilà un flux de réponses pleines d'amour et d'étoiles de bonheur dans vos yeux de parents.

Bien sûr la décision viendra de mon intérieur. Mais ça me réconforte vraiment d'avoir vos témoignages et vos ressentis :amour7:

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lady space
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par lady space »

Je voudrais formuler une petite mise en garde : à mon avis, il convient de nuancer ce que tu viens de lire car il ne sera pas facile de trouver des "complices à ton aigritude", bien qu'il soit probable qu'ils existent.

Parce que, autant il est simple de trouver des témoignages de parents qui ne regrettent pas ce choix, autant il sera difficile de trouver des personnes qui osent affirmer publiquement qu'elles regrettent d'être devenu parents. À mon avis, c'est quelque chose de très mal vu dans et par la société.

Déjà ceux qui choisissent de ne pas devenir parents doivent affronter des regards et commentaires réprobateurs, alors je n'imagine même pas ce que pourrait vivre quelqu'un qui ose affirmer qu'il aurait préféré ne pas avoir d'enfant. D'où la rareté, voire l'inexistence de témoignages en ce sens. Mais je suppose que ça doit exister. Sauf qu'on n'en entend pas parler, à part peut-être dans les cabinets des psys.
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Napirisha »

http://www.liberation.fr/debats/2016/07 ... ou_1465328
Il y a eu une vague d'articles sur le sujet il y a deux ans, mais c'est vrai que c'est très rarement évoqué.
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Didedine »

Je plussoie tout ce qui a été dit et je vais me cacher parce que mon précédent post me donne maintenant l'impression qu'il est bien trop nombriliste
Napirisha a écrit : mar. 7 août 2018 08:56 http://www.liberation.fr/debats/2016/07 ... ou_1465328
Il y a eu une vague d'articles sur le sujet il y a deux ans, mais c'est vrai que c'est très rarement évoqué.
Merci beaucoup pour cet article Napirisha ! Il est vrai que les études sur le ressenti négatif des mères ne sont pas fréquents. Et, comme ils le disent dans l'article, on ne s'intéresse pour ainsi dire jamais au point de vue des pères...

Pour en revenir aux couples qui choisissent de ne pas avoir d'enfants, je connais des personnes qui ont fait ce choix. Ils me disaient dernièrement que ce qui leur était le plus pénible était de devoir sans cesse réaffirmer leur choix auprès de certaines personnes qui insistent : genre pour la 20ème fois "alors, c'est pour quand ? Mais si, vous avez une pièce pour accueillir un enfant" ou pire "vous n'avez pas peur d'un jour le regretter ? "
Etant donné qu'ils sont au clair avec leur choix, ils le supportent mais je comprends bien que ce soit fatigant. Je rejoins donc à 100 % les autres avis qui ont été donnés : c'est vraiment essentiel que vous soyez au clair avec vous-mêmes ton compagnon et toi.

Et, de mon point de vue, il ne faut jamais oublier non plus qu'on prend des décisions à un instant "t" qui sont, a priori, les meilleures pour nous à ce moment-là. On a donc aussi le droit de changer d'avis. Et si la décision de changer d'avis vient trop tard, je pense que ce qui évite de culpabiliser, c'est d'accepter l'idée que la décision prise à l'origine était celle qui nous correspondait (je ne sais pas si vous me suivez et voyez ce que je veux dire...). Évidemment c'est plus facile à dire qu'à faire...
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Pascalita »

Merci pour le lien, Napirisha.

dani
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par dani »

Très juste lady space, et merci Napi pour les liens !

J'ose espérer que si le choix de devenir maman vient d'un appel des tripes et non de l'espoir de sauver son couple, plaire à ses parents, suivre les pressions des amis, remplir un quotidien insatisfaisant il y a moins de risques de regrets que pour les autres raisons.

Un peu comme l'envie de se mettre en couple, de se marier (mais les responsabilités sont plus importantes... et surtout plus durables !)

Et cela peut parfois nécessiter de faire appel à de l'aide extérieure pour clarifier tout cela, et distinguer ce qui tient de la peur de ne pas réussir à gérer la situation (et ça, comme on l'a dit, ça vient au fur et à mesure, ça s’acquière progressivement et on peut aussi se faire aider) ou qui tient au fait, qu'au fond, la maternité n'est pas pour soi et que mille autres envies sont plus attirantes (et sans jugement de valeur dessus ! personne ne vit dans notre peau pour comprendre nos motivations). Et renoncer au projet de la maternité en étant au clair sur ses raisons profondes.
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Adena
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Adena »

Bonjour à toi, Biosarita !

Ayant connu ce grand chamboulement il y a très peu de temps (ma fille va doucement vers ses 6 mois !) je peux te donner une impression fraîche de la manière dont la maternité à bousculé les choses pour moi (on reste dans le champ lexical sismique, ça commence bien :huhu: )

Je plussoie tes réserves quant aux fait "d'utiliser" un enfant pour donner un sens à sa vie ou pour combler un vide en soi, je crois que cela ne peut mener qu'à un grand malentendu entre la mère et son enfant. Ma vie était déjà très bien remplie avant la maternité, à la croisée de chemins tous plus excitants à explorer les que les autres. Mais devenir mère est une expérience qui, pour moi, se vit à un autre niveau que le développement de ses aspirations personnelles, dans une forme de transcendance.

Par ailleurs, je me reconnais beaucoup dans tes besoins : la nécessité de moments de solitude pour me ressourcer, de moments calmes, d'espace de création et de boulimie intellectuelle. Evidemment, cela a été difficile au début, on ne va pas se mentir, mais honnêtement ce ne sont pas les renoncements à des moments particuliers qui sont difficiles, mais l'expérience de devoir brutalement dévouer son existence à la survie d'un autre être, ce décentrage/recentrage aussi soudain qu'imprévisible dans son intensité quelque soit la nature de ses besoins personnels.
J'ai trouvé très violents les premiers jours voire semaines, cette responsabilité immense, l'oubli de soi, la sollicitation permanente, qui ne laisse aucun répit, l'épuisement jusqu'aux dernières limites (oui, la privation de sommeil est une torture et à la 10ème tentative d'endormissement interrompue par des pleurs après trois quasi nuits blanches, c'est moi qui commençait à pleurer et pas qu'un peu).
Ce qui est difficile c'est que tout le sens de cette épreuve est à construire, que toute la rencontre est à faire et dans des conditions d'une rare adversité. Il s'agit vraiment de s'apprivoiser l'un l'autre, de trouver un espace ou chacun puisse, peu à peu, apprendre à s'écouter puis à se comprendre dans un monde ou tout est éclairé d'une lumière nouvelle. Ce qui aide, c'est que dès la première minute, c'est un être humain à part entière, dans toute sa fascinante complexité et la richesse de sa communication que l'on a en face de soi. C'est d'une beauté incomparable, le plus bouleversant des voyages. Je me sens privilégiée de pouvoir accompagner cette petite vie, aussi tortueux que puisse être le chemin.

Aujourd'hui, le quotidien est déjà bien plus doux. Poupette s'autonomise de plus en plus et nous offre des espaces de liberté très appréciables. Elle irrigue notre quotidien d'une pétillance fabuleuse. Moi qui était sujette à la procrastination, je connais aujourd'hui bien moins ses errances car lorsque j'ai du temps libre, je l'emploie de manière féconde. La parentalité aura eu pour moi le double effet de me libérer de la pression de devoir être productive dans mes activités artistiques et de la culpabilité de ne pas être capable de mener à bien une tâche intensive au long court. J'ai énormément écrit et dessiné, mis à profit le temps d'allaitement pour lire, appris beaucoup sur moi-même et découvert des ressources que je ne soupçonnais pas. La magie de ces instants volés leur donne une saveur particulière.

Pour répondre à la question du regret, je dirai ceci : j'aime m'accorder des temps de rêve éveillé et un de mes jeux est de partir d'un point charnière de mon passé, d'effectuer un changement et d'explorer les vies parallèles possibles que j'aurai pu vivre. Depuis la naissance de ma fille, je ne peux plus jouer à cela car la conscience qu'un infime changement peut annuler son existence sur terre m'est insupportable, même en imagination. Elle m'est si précieuse, mon amour pour elle si absolu que c'est un véritable puits qui s'est ouvert en moi, que je sens presque physiquement, au sens de source et non de gouffre, qui bouillonne et me nourrit autant qu'il me permet de donner.

Par contre, pour tout un tas de raisons, j'ai aussi fait le choix (pour l'instant), en harmonie avec mon mari, d'avoir un seul enfant. C'est une manière pour moi de vivre la parentalité sans renoncer aux autres chemins.

J'espère que ce témoignage nourrira ta réflexion, bien à toi !
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Sky
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Sky »

Coucou,

Ca manque d'aigritude ici, je viens donc poser la mienne ! :grin:

Je n'ai pas d'enfant biologique, je n'en veux pas. Mon compagnon a une fille issue d'un premier mariage par contre. Elle a maintenant 19 ans. Quand on s'est mis en couple avec son père elle en avait 8.

Je pense que la question qu'il faut que tu te pose c'est "pourquoi tu voudrais faire des enfants ?". Faire des enfants est souvent vu comme le truc "par défaut" dans notre société et on questionne toujours le choix de ce qui ne veulent pas d'enfants, plutôt que celui de ceux en qui en veulent.

Je n'ai jamais voulu d'enfant, déjà plus jeune je n'en voulais pas. Je me sens mal à l'aise avec des enfants, je ne sais pas quoi en faire. Ca m'arrive de plus en plus rarement mais j'étais toujours pétrifiée quand on me refourguais un nourrisson dans les bras. C'est mignon et tout, depuis quelques années que j'en vois, je suis attendrie, mais c'est simplement parce que je vois une petite personne toute innocente et fragile qui a besoin de protection. Je suis autant attendrie quand je vois une petite vieille ou un petit vieux qui semble un peu "faible".

Alors on va dire que j'ai une gamine à temps partiel avec celle de mon copain et que j'ai été une mère de substitution, ça c'est une réalité. Et autant je sais que quand ce n'est pas "nos" enfants, quand on ne les a pas "choisis", c'est "différent" de quand c'est les nôtres, autant j'ai peur qu'un gosse ne me rende la vie infernale, quand bien même ce serait une crème, quand bien même il sortirait de moi-même.
Ce que je vois, avec le fait d'avoir une gamine à la maison (gamine n'est pas péjoratif dans ma bouche, je l'ai toujours appelée comme ça et on s'entend très bien toutes les deux), c'est que en dehors de notre situation particulière qui n'a certainement pas aidé (mon compagnon travaille en déplacement, ne rentre que les week end et jusqu'à l'année dernière avait sa fille tous les week end, autant dire que pour se retrouver à deux c'est pas optimal, et depuis l'an, dernier c'est chaotique et il n'y a plus vraiment de planning de présence de sa fille on va dire), ça ne change rien finalement au fait que quand on a des enfants, on doit organiser notre vie en conséquence, et que ça grignote sacrément la liberté qu'on peut avoir sans enfants.

Je dis pas, je serai sûrement complètement gaga de voir mon ventre grossir, de savoir qu'il y a quelque chose dedans, de sentir que ça bouge et tout. Sauf qu'une grossesse c'est pas toujours de tout repos et que le côté "marrant" serait, dans mon cas avec toutes mes névroses et angoisses très vite éclipsé par le reste.
Je sais que dans mon cas, si je devais avoir un enfant, ça serait pour de mauvaises raisons (guérir certaines grosses blessures de mon enfance, en mettant au monde une fille qui serait grosso merdo un clone de la petite fille que j'étais. On a vu plus sain comme raison, et puis après elle grandirait, enfin bref).

Ce qui je dis souvent quand je parle des enfants, du fait d'en avoir c'est que, un enfant, ça dure longtemps (genre toute la vie) et d'un côté tant mieux hein, on espère tous qu'il vive plus de 3 ans. Le "problème" c'est que ça dure toute la vie. Déjà un long moment de la nôtre, au pif de ses 0 à 18 ans. Et après c'est variable. On peut avoir un enfant super indépendant, comme un enfant qui n'est pas pressé de faire sa vie.

Je pense que je serais sûrement une "bonne" mère si je devais l'être, ou en tous cas, je ferais ce qu'il faut pour. Mais je sais aussi que je vivrais très mal de devoir prendre sur mon temps pour m'occuper d'une tierce personne, et pour un bébé bah ça demande énormément de temps. J'aimerai mon enfant. Mais en fait, je m'aime +. Et j'ai pas envie de prendre de mon temps pour un enfant. Ca peut paraître égoïste, mais je vois pas en quoi ça serait altruiste de faire un enfant tout en sachant que je le vivrais mal et que donc y'a de grands risques pour que ça se répercute sur l'enfant malgré toute ma bonne volonté.

Est-ce que je suis sûre à 100% de mon choix ? Est-ce que je peux graver dans le marbre sans aucune peur ? Non. Parce que je ne suis jamais sûre de rien. Parce que je me questionne beaucoup. Parce que, merci la société, y'a cette petite voix qui me dit "mais, t'es vraiment sûre-sûre-sûre ??". Je SAIS que j'en veux pas. Rien que de m'imaginer avec une vie de parent à temps plein je me sens mal. Et je pense donc que je n'aurai pas d'enfant.

Je me pose aussi les questions dont tu parles. Est-ce que je vais pas regretter ? Est-ce que je ne vais pas passer à côté de quelque chose ? Le truc que je me dis c'est que ce qu'on fait avec nos enfants biologiques, y'a moyen de le faire avec d'autres, non ? Y'a t-il forcément besoin que ce soit NOTRE enfant pour vivre certaines expériences avec un enfant ? Un neveu/une nièce, les gamins des voisins, des élèves si on est profs, ou autre, ça peut marcher aussi, non ?

La seule chose qui me fait peur, c'est d'être seule quand je serais vieille. Mais en même temps, je vais pas aller faire des gosses juste pour pas être seule... Ca ne serait pas une meilleure raison.

Quant à la questions de sens pour ma vie, c'est une question centrale et ces derniers mois je suis en effet en quête de sens (je cherche donc encore), mais clairement, la réponse ne viendra pas avec un enfant en ce qui me concerne. ^^

Je me rends compte que j'ai un peu de mal à mettre ma pensée en ordre, et je suis tombée sur une vidéo d'une femme (qui n'a donc pas d'enfants et n'en veux pas) qui explique très bien mon point de vue/ressenti, donc je mets le lien https://www.youtube.com/watch?v=iYhmqBzIKq8

Voilà, j'arrête mon pavé ici. :grin:

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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Adena »

Sky a écrit : mer. 8 août 2018 20:16 Je pense que la question qu'il faut que tu te pose c'est "pourquoi tu voudrais faire des enfants ?". Faire des enfants est souvent vu comme le truc "par défaut" dans notre société et on questionne toujours le choix de ce qui ne veulent pas d'enfants, plutôt que celui de ceux en qui en veulent.
Je suis assez surprise par la récurrence de la position qui considère que faire des enfants est une injonction sociale. Personnellement, j'ai plutôt le sentiment que c'est la possibilité de ne pas en faire qui est un espace de pensée offert par la culture au sens large et donc par la société. La reproduction est selon moi avant tout une pulsion vitale, biologique. Évidemment, toute société humaine a prévu un ensemble de codes autour de la natalité, en fonction des structures familiales admises en son sein, mais il ne peut en être autrement. Codifier la manière dont les être s'unissent et l'éducation des enfants est du ressort de la culture, la reproduction universellement naturelle, non ?
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Sky »

C'est une pulsion vitale et biologique je suis bien d'accord. Et en soi ce n'est pas tellement un problème.

Quand t'es un mec et que tu veux pas de gosse ça pose déjà moins de problème à la société. Mais quand t'es une femme et que t'en veux pas, la récurrence des remarques à base de "tu changera d'avis plus tard", "tu n'as peut être pas trouvé la bonne personne" etc, le nombre de questions et l'incompréhension que ça suscite me font voir la chose comme une injonction.

Le nombre de fois ou les femmes ne voulant pas d'enfants se prennent dans les dents qu'elles sont égoïstes plus ce que j'ai cité juste au dessus, je trouve que ça tourne à l'injonction en effet.

On peut aussi ajouter le nombre de fois ou on nous demande "alors c'est pour quand le bébé ?" et autres variantes.

Je ne sais pas si j'ai bien compris ta réponse, je suis un peu fatiguée, si j'ai répondu à côté n'hésite pas à me le dire.

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Re: Devenir maman ou pas...

Message par pixelvois »

Biosarita a écrit : dim. 5 août 2018 19:26 Bref, j’aimerais avoir l’avis de mamans/papas (ou futurs parents), qui elles (eux) aussi vénèrent plus que tout leur temps libre et leurs moments seul(e)s au calme… ( ... ) vous arrive-t-il de « regretter » parfois d’avoir été parent? Si vous pouviez revenir en arrière, très sincèrement, le referiez-vous ?
Je vénère plus que tout mon temps libre et mes moments seul au calme, ce qui ne n'empêche pas une forme de "regret" de ne pas avoir été parent, mais qui me permet de supporter le manque en ayant un angle de vue positif malgré tout pour arriver à voir la bouteille à moitié pleine...

cherubim a écrit : lun. 6 août 2018 10:29 Mon regret aurait peut-être été de ne pas avoir pu transmettre quelque chose, de savoir qu’après ma mort, il n’y aurait plus personne.
Mon regret principal est bien celui de n'avoir pu transmettre, et de percevoir de plus en plus la vacuité de l'existence, surtout depuis la mort de mon père : l'à-quoi-bonnisme se faisant de plus en plus pressant ^^

Sky a écrit : mer. 8 août 2018 20:16 ce qu'on fait avec nos enfants biologiques, y'a moyen de le faire avec d'autres, non ? Y'a t-il forcément besoin que ce soit NOTRE enfant pour vivre certaines expériences avec un enfant ? Un neveu/une nièce, les gamins des voisins, des élèves si on est profs, ou autre, ça peut marcher aussi, non ?
Je ne crois pas.
L'investissement ne me semble pas être le même. Les enfants des autres, c'est de l'ordre du dilletantisme et du temporaire. Bien sûr, quand on est prof'/formateur on peut goûter un peu plus à cette transmission, mais mis à part le cas de l'adoption (qui n'est pas vraiment réaliste quand on est homme célibataire sans situation stable), les enfants des autres ça reste peu ou prou ponctuel (et dans mon cas, source de réactivation du manque et de la frustration de ne pas en avoir, dont je me protège en me focalisant sur le revers de la médaille inévitable qu'une progéniture procure aussi -- je n'aurais probablement pas ou difficilement pu assumer ma vie de bohème et de solitude, en tous cas pas au même degré d'excès encore insuffisant, si j'avais eu la chance de faire des enfants -- et qui deviennent les bons côtés de n'être pas parent)... l'enjeu n'est pas le même et on ne peut s'autoriser autant que les "vrais" parents à influer sur leur vie et leur regard sur le monde (non pas en imposant, mais au contraire en leur enseignant le libre arbitre le plus total), parents à qui l'on se doit de laisser transmettre les valeurs et les paradigmes qui ne sont pas nécessairement (loin de là) les notres, puisqu'ils sont absolument plus légitimes que n'importe quel tiers.

Fu a écrit : dim. 5 août 2018 22:13 les week-ends et les vacances scolaires, on n'y coupe pas. Finies les vacances en septembre. Ça, ça fait mal, je n'ai pas encore trouvé de parade.
Mon espoir (sans doute aussi fou que celui d'avoir un maximum d'enfants) résidait dans le fait de ne pas vraiment envisager de scolariser "normalement" mes enfants, mais de les éduquer en autonomie / autarcie / marginalité : ma solution serait donc passée, autant que faire eu pu se faire, par des modes d'éducations alternatifs, et donc sans être tributaire des calendriers scolaires (mais pas nécessairement associalement ;))...

dani a écrit : lun. 6 août 2018 14:42 Je ne sais pas si on regrette si on a eu le choix. Je ne crois pas. Ceux qui regrettent, c'est ceux qui auraient voulu mais n'ont pas pu
Ou ceux qui on choisi pour des mauvaises raisons, en écoutant moins leur for intérieur que les injonctions sociales extérieures... Mais en effet, je serais tenté de confirmer qu'au moins ceux qui n'ont pas eu le choix, à l'aune de mon expérience nombrilistique :wasntme:, sont les plus susceptibles d'être ceux qui regrettent, que ce soit parce qu'ils auraient voulu et pas pu ou au contraire pas voulu et qu'ils ont du l'assumer :nesaitpas:
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Fu »

Ah oui, c'est vrai, l'éducation alternative. On a vu passer le nom d'une école super souple il y a quelques mois, sur ce forum. Une école où les enfants (et ados) font ce qu'ils veulent, école sans calendrier particulier donc qui permet de prendre ses vacances quand on veut. C'est une solution si on a les moyens, car j'avais regardé les prix pour celles qui étaient pas trop loin de chez moi et c'était un peu prohibitif. Pour un enfant à la limite, pour plusieurs…

[edit] Voici la conversation dont je parlais : vlan. Et le site de la communauté européenne pour l'éducation démocratique : tsoin.

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Adena
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Adena »

Fu a écrit : jeu. 9 août 2018 07:41 Ah oui, c'est vrai, l'éducation alternative. On a vu passer le nom d'une école super souple il y a quelques mois, sur ce forum. Une école où les enfants (et ados) font ce qu'ils veulent, école sans calendrier particulier donc qui permet de prendre ses vacances quand on veut. C'est une solution si on a les moyens, car j'avais regardé les prix pour celles qui étaient pas trop loin de chez moi et c'était un peu prohibitif. Pour un enfant à la limite, pour plusieurs…
L'éducation alternative, ça peut aussi être toi tout seul, tranquillement chez toi, pour le tarif très attractif de 0 euro (bon ok, il y a les chocos BN, les cahiers, livres et autre matériel pédagogique mais avec un peu de débrouille et de récup ça peu être très accessible). Il faut compter avec un salaire en moins mais je pense que ce type de projet s'inscrit bien dans un mode de vie globalement pensé autour, c'est à dire franchement décroissant. Pour ceux que ça intéresse, Thierry Pardo, doctorant en sciences de l'éducation, a mené l'expérience et a rédigé un ouvrage "l'éducation sans école" où il défini le concept de "piraterie éducative" ou comment prendre le large pédagogiquement parlant. On peut en lire un avant-goût ici https://comptoir.org/2018/03/19/thierry ... ustrielle/
Sky a écrit : mer. 8 août 2018 21:47 Le nombre de fois ou les femmes ne voulant pas d'enfants se prennent dans les dents qu'elles sont égoïstes plus ce que j'ai cité juste au dessus, je trouve que ça tourne à l'injonction en effet.
On peut aussi ajouter le nombre de fois ou on nous demande "alors c'est pour quand le bébé ?" et autres variantes.
Je ne sais pas si j'ai bien compris ta réponse, je suis un peu fatiguée, si j'ai répondu à côté n'hésite pas à me le dire.
J'ai le sentiment que ces demandes et remarques, bien que maladroites, relèvent plus de la projection en miroir de ce qui parait être une évidence pour le plus grand nombre, en dehors de tout modèle social :) Evidemment, la femme sans enfant est soumise à divers jugements et stéréotypes mais ça ne me parait pas pire que le cliché de la mère au foyer bobonne-coconne ou de la working girl qui délaisse ses enfants pour sa carrière...
Ce que je voulais dire c'est que l'espace de pensée qui permet aujourd'hui d'avoir (plutôt sereinement) le choix est assez inédit dans l'histoire de l'humanité et est pour le coup une construction sociale. Il aura fallu réunir le courant de pensée individualiste, la possibilité de vivre une histoire d'amour et une sexualité épanouie sans "risque d'enfantement" grâce à la contraception, conquérir le droit à l'avortement, un niveau de confort matériel qui permet à un individu isolé, grâce notamment à nos nombreux esclaves énergétiques, de vivre correctement...bref, tout cela me semble une grande exception au regard de la grande majorité des modèles sociaux jusqu'à ce jour, où être une jeune fille qui ne se marie pas signifiait souvent : au pire devenir un fardeau pour sa famille, au mieux contribuer à élever les enfants de celles qui en ont.
En ce sens, il me semble assez paradoxal de reprocher à cette société qui permet un espace de liberté inédit de pousser à la natalité, alors qu'il me semble que l'injonction sociale majoritaire est plutôt "rien n'est plus important que ton épanouissement en tant qu'individu, sois "toi-même" à tout prix". Cela me hérisse souvent le poil car ce "toi-même" n'a souvent que peu de sens pour un individu isolé et ne s'étoffe selon moi que dans une relation aux autres, un investissement communautaire.
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Fu »

Adena a écrit : jeu. 9 août 2018 10:34Pour ceux que ça intéresse, Thierry Pardo, doctorant en sciences de l'éducation, a mené l'expérience et à rédigé un ouvrage "l'éducation sans école" ou il défini le concept de "piraterie éducative" ou comment prendre le large pédagogiquement parlant. On peut en lire un avant gout ici https://comptoir.org/2018/03/19/thierry ... ustrielle/
Et allez, encore un livre acheté. SUPER hein, MERCI. :cry:

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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Adena »

Fu a écrit : jeu. 9 août 2018 10:54 Et allez, encore un livre acheté. SUPER hein, MERCI. :cry:
Tu pourras le lire à la piscine, pendant la leçon de natation de ta progeniture :mrgreen:
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par W4x »

A toutes fins utiles, un sujet connexe ;)
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Re: Devenir maman ou pas...

Message par Chat-Ours »

Je n'avais pas osé posté quand j'ai lu ce sujet la première fois, mais je me sens désormais l'envie (et le courage) de représenter le banc de celles qui vivent avec des regrets, de témoigner de "comment" et "pourquoi".

J'ai une fille (il ne devrait normalement pas y en voire d'autres...). Je l'aime. Mais je n'aime pas être mère, et si c'était à refaire, je ne le referai sans doute pas. Je vis avec la culpabilité de ne pas avoir envie de ce rôle de maman, et la peur que ma fille en souffre, mais c'est encore pire de faire semblant, d'essayer d'être une "mère modèle", cela me détruit de l'intérieur, alors d'une certaine manière, oui je l'assume, et je le dis régulièrement "je suis une mère indigne" (même si les gens généralement ne comprennent pas ce que j'exprime réellement).

En fait, je n'ai jamais eu envie d'enfant, jamais, j'ai toujours été parfaitement consciente de pourquoi, comment je considérais ce fait, et je ne me cachais pas de l'exprimer, arguments à l'appui, quand on me le demandait (vous n'imaginez pas les remarques que j'ai pu me prendre, un individus de sexe féminin qui ne rêve pas d'une progéniture et n'aime pas les bébés ! Sacrilège !). La pression sociale, familiale, celle en particulier de mon conjoint, qui désirait vraiment un enfant, et une faible estime de moi-même (en vrai, une absence de respect pour moi-même entretenu par des années de "t’exagères, tu noircis le tableau, ça en se passe pas comme ça en fait") ont fait que je me suis convaincue que j'avais tort, que si les autres le vivait bien, je le vivrai bien aussi, que c'était une expérience "intéressante, "qui apportait beaucoup" et que je n'avais pas le droit de priver mon conjoint de cette expérience. (En fait c’est plus compliqué mais ce serait très long à expliquer, j'ai du prendre une décision rapidement car les médecins m'ont diagnostiqué, avant d'avoir essayé quoi que ce soit, une insuffisance ovarienne précoce et la nécessité d'une FIV... Bref, "Madame, c'est maintenant ou jamais et si vous ne le faites pas vous allez le regretter")

Ce fut une erreur : tout ce que je craignais s'est réalisé, sauf heureusement ma pire peur (celle de ne pas aimer ma fille). Mais l'affection que je lui porte ne compense en rien le reste. Passer du temps avec elle me coûte, je n'apprécie pas le temps passé ensemble dans la majorité des cas, à l'exception -heureusement- du temps passé à faire des câlins. Pas d'épanouissement pour moi, au contraire, je vis la vie avec ma fille comme une charge. Et c'est dur de se dire qu'on considère quelqu'un qu'on aime comme une charge... qu'on ne ressent pas d'envie de passer du temps avec son enfant, qu'on préférerait être ailleurs, avec d'autres personnes, à faire autre chose. Je n'ai pas la sensation de pouvoir lui apporter quoi que ce soit, mais je me sens l'obligation de tenter de le faire. Éternel échec et recommencement...

Je dois néanmoins replacer dans un contexte qui m'est propre : je vis avec un fonctionnement dépressif depuis très longtemps (je ne l'ai réalisé qu'après la naissance de ma fille, quand j'ai touché le fond), et avoir ma fille fut sans doute la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. C'est suite à cette dépression majeure que j'ai découvert que j'étais HPI, que je ne pourrais jamais réussir à me forcer à fonctionner "comme tout le monde"... que je devais vivre avec cette différence et l'apprivoiser (hum...).
J'ai donc été traitée pour dépression, cela va mieux et j'essaie aujourd’hui de ne pas replonger et cela me demande toute mon énergie, énergie que ma fille épuise en quelques minutes. Mon "réservoir" (d'énergie, de patience, de motivation...) résiduel n'est pas suffisamment important pour réussir à m'occuper de moi et d'elle, et en retirer quelque chose. Et si j'ai essayé (essaye encore souvent) de m'obliger à faire les choses pour elle, sans tenir compte de moi, cela n'a qu'un effet, celui de me précipiter vers la spirale dépressive, car je reste trop "fragile", cela me détruit petit à petit. Et je pourrais parler aussi de tous mes traumatismes et problèmes... la plupart que j'avais identifiés avant et qui me faisait dire avant qu'être mère n'était pas pour moi.

Je suis une HPI introvertie, qui a besoin d'être dans sa bulle, de penser beaucoup, de lire / faire des liens, de se ressourcer... . Je ne suis pas à l'aise dans mes relations "mondaines" avec les autres même si je n'en donne pas l'impression (beaucoup de gens me croient pourtant extravertie en vertu du fait que je paraisse "à l'aise"), je souhaite toujours qu'on "me fiche la paix", ma défense est le contrôle et l'intellectualisation. Etre enceinte ou maman, c'est renoncer à cette bulle, ces temps précieux qui me faisaient tenir le coup, c'est m'imposer trop de contraintes, vivre dans un stress perpétuel, l'impression de ne plus m'appartenir (je ne peux plus être moi-même dans ces circonstances).

Avoir un enfant et m'en occuper me demande plus que ce que je ne peux donner. Aujourd'hui, bien sûr, je l'assume comme je peux, et j'essaie de faire de mon mieux avec ce que j'ai. Mais ce n'est pas sans conséquence : je lutte tous les jours pour rester la tête au-dessus de l'eau (pour reprendre une métaphore, celle de la noyade), et cela a des conséquences sur moi et mon couple.
Je deviens "la maman de ma fille" avant d'être moi-même (mais une maman indigne, qui s'énerve, manque de patience, et s'en veux, ne s'aime pas dans ce rôle, se sent nulle)
Je n'ai quasi plus de disponibilité pour mon conjoint (je n'ai déjà pas assez d'énergie pour ma fille, la maison et moi-même alors....), aussi bien en temps réel qu'émotionnellement : je suis un robot passé en mode automatique, même avec lui, et je n'ai pas ce qu'il faut pour prendre du temps à discuter, projeter, juste profiter etc. Je n'ai jamais envie d'organiser une sortie si ma fille en est : "partir en vacances en famille" est synonyme pour moi d'épreuve (en tout cas, ce ne sont pas des "vacances" pour moi), alors s'il faut en plus l'organiser... Difficile d'avoir ce qu'on appelle une "vie de famille".
Tout simplement, je ne me sens pas moi-même quand je suis mère : je n'ai l'impression de ne me reconnecter à moi-même que lorsque ma fille n'est pas là (j'imagine que d'une certaine manière, je sors alors "de ma coquille" de protection en sortant de mon rôle imposé de mère).

En conclusion, si je devais te donner un conseil, c'est le même que celui donné précédemment : écoute-toi, forge ta propre opinion sans céder aux sirène,s ni d'un bord, ni de l'autre. C'est ce que j'aurai du faire.

Voilà, c'était ma confession (ceci est une version très abrégée, je peux développer des points et en rajouter d'autres si ça intéresse quelqu'un, notamment sur l'impact de mon HPI)

PS : pour rester sur une note positive , j'ai toujours le secret espoir qu'en grandissant, les choses changent et que je puisse profiter plus de ma fille et me pardonner à moi-même.

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