L'enfant qui est en nous

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
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laurette
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L'enfant qui est en nous

Message par laurette »

C'est un sujet auquel je pense plus précisément depuis quelques jours, lors d'un échange ici.
Ce rapport ou ce lien que l'on fait avec l'enfant qui est en nous ou ce qu'on en a gardé, souvent à l'occasion d'une réflexion (et le terme n'est pas neutre...) au sujet de ses propres enfants quand on évoque le fait que notre enfant nous ressemble, qu'il fonctionne un peu comme nous, qu'il nous remet en mémoire notre propre enfance...
On en arrive (bien trop) souvent à des conclusions du type :" les chiens ne font pas des chats" (maintes fois entendues et à mon goût assez discutables), ou autres...
Bref, notre enfant nous ressemble, en plus petit, en plus naïf, en plus libre, en plus... que sais-je??

Et si, c'était le contraire?

Et si c'était cette réflexion, comme un miroir tendu par l'enfant, qui nous trouble parce que justement on se retrouve en lui. On lui ressemble et pas l'inverse?
Toute cette naïveté, ce manque d'assurance (ou parfois l'inverse), cette façon si directe d'aborder les choses et les gens si touchante car exempte de malveillance et encore préservée des règles de bienséance culturelle qui viendront pervertir nos échanges futurs; bref, cette petite étincelle qui nous attendrit systématiquement :c'est bien nous que nous retrouvons dedans. Nous lui ressemblons car notre hypersensibilité, hyperémotivité, naïveté, compassion, enthousiasme... et j'en passe sont l'enfant qui est en nous. C'est cet enfant en nous qui ressemble à notre enfant.

La nuance pour moi est de taille et change ma perception de ces "ressemblances",
Si tant est que j'aie été suffisamment claire :nesaitpas: Qu'en pensez-vous?
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Fabs le vaurien
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Re: L'enfant qui est en nous

Message par Fabs le vaurien »

En ce moment, je lutte un peu contre moi même.. Sans rentrer dans les détails, je "me" vois de plus en plus en ma fille de 7 ans et autant il y'a parfois des etincelles, autant de l' electricité aussi lorsque je me sens impuissant..en particulier vis à vis de comportements qu'elle peut avoir, et dont j'ai sans doute souffert lorsque je les avais..enfant. je dis sans doute parceque si je ne m'etais jamais arreter sur mon pathos..celui que je refuse de voir chez ma fille a tendance à me faire agir et penser en depit de moi même..Parfois je me sens presque dans une forme de rejet..alors ça fait écho...j'y songe..je culpabilise.
Il y'a effectivement chez tous parents une belle mise en abîme de soi dans l'expérience intime que constitue le processus parental, mais je ne pense pas que ce soit l'apanage de la surdouance (reference au choix de la section).
On se retrouve dans l'enfant (ou pas du tout..quoi que) ..Enfin, l’enfant nous permet parfois de nous retrouver..et de nous mettre face au fait que ce n'est parfois pas pour rien que l'on s'est perdu de vue.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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laurette
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Re: L'enfant qui est en nous

Message par laurette »

Oui Fabs,
comme toujours, ton verbe plus aisé que le mien parvient mieux à enrichir le sujet. Sujet que l'on peut déplacer ailleurs s'il y est mieux à sa place, mais je ne sais où...
Et effectivement, je me garderais bien de le lier directement à la douance, je me contente des caractéristiques citées qui sont, hors douance, relativement partagées aussi;
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madeleine
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Re: L'enfant qui est en nous

Message par madeleine »

William Wordsworth – L’arc-en-ciel (The Rainbow, 1802)

Mon cœur bondit lorsque je vois
S’élancer un arc-en-ciel :
Ainsi était-ce au début de ma vie;
Ainsi est-ce maintenant que je suis un homme ;
Qu’il en soit ainsi quand il me faudra vieillir ,
Ou bien que je meure !
L’Enfant est le Père de l’Homme ;
Et je souhaiterais que mes jours fussent
L’un à l’autre liés de piété naturelle.

*

My heart leaps up when I behold
A Rainbow in the sky:
So was it when my life began;
So is it now I am a Man;
So be it when I shall grow old,
Or let me die!
The Child is Father of the Man;
And I could wish my days to be
Bound each to each by natural piety.

***

William Wordsworth (1770-1850) – Traduction de Maxime Durisotti

Il m'arrive également souvent d'être bousculée par ce que je vois chez mon fils qui me paraît un reflet de moi-même, et ravive des souvenirs souvent douloureux ; mais j'ai appris à faire un pas en arrière, et à regarder où sont les différences, et comment va-t-il en faire autre chose que ce que j'en ai fait, et cette discipline (qui me coûte !) lui permet sans qu'il le sache de m'enseigner.
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
avec l'aimable autorisation de P.Kirool

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Re: L'enfant qui est en nous

Message par soazic »

Je vis aussi avec des reflets de celle que j'étais dans mes deux filles, plus chez ma grande qui me fait craindre pour elle, moins chez ma petite qui du coup me semble plus forte (et là je me leurre...).
Cela ne me plait pas mais il est difficile de s'en défaire, et je les sens si "elles mêmes" en même temps. Et c'est pénible de tricoter de l'ambivalence.
Ma grande entre au collège dans quelques semaines, et voilà, j'ai peur.

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Re: L'enfant qui est en nous

Message par Silène »

Pour ma part, je relègue "l'adulte" au rang de "mythe".

Je ne constate pas de comportement que l'on pourrait qualifier d'adulte, chaque personne que je croise est un enfant que l'on a jeté dans le grand bain. Les mêmes peurs, les mêmes envies, les mêmes motivations, caprices, chagrins, joies éphémères, etc.
Les terroristes, les extra terrestres, etc, ont remplacé le grand méchant loup, au lieu du bon point on a une prime, et si on y regarde à deux fois, ce qui se passe sur un "open space" est à peine plus organisé qu'un atelier de travaux manuels.

Juste plus de "blase", plus de réflexes, moins de neuroplasticité, moins d'empathie remplacée par de l'étiquette.
Plus d'expérience, plus de stratégies, moins d'énergie et plus de flemme de sortir de ses routines...

A nier le fait que je suis toujours un enfant, je constate que je ne m'accordais pas le bénéfice de l'erreur, le bénéfice de la liberté et celui de la joie simple que l'on peut trouver dans chaque instant. Oui, je suis un adulte, mais la petite chose terrifiée que j'avais reléguée dans un placard en me disant qu'elle était du passé, c'était moi tout entier.
Je pense maintenant qu'il n'y a pas un enfant en nous, nous sommes juste des enfants à qui on a dit "maintenant tu es un adulte, démerdes toi", juste après que nos références aient été chamboulées des années durant par une transformation traumatique.

Encore une fois, emploi du "je", n'y voyez pas une vérité générale.
Il est vrai qu'ici vous ne trouverez guère de perfection, sauf si on se met à rire
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laurette
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Re: L'enfant qui est en nous

Message par laurette »

Silène,
Ton point de vue fait écho en moi (comme souvent ce que je lis ici); je me sens tout à fait "enfant", mais pouvant passer de l'immaturité la plus naïve au sérieux le plus ... sérieux!
Parfois, c'est justement dans le miroir de mes enfants (grands maintenant, 21 et 17 ans) que je ressens ce décalage: ils sont parfois plus sérieux que moi! (j'ai souvent envie de dire à ma fille "mais oh, c'est pas grave... p.te un coup là!") Mais on rigole bien ensemble et je ne crois pas qu'ils aient eu à compenser quoi que ce soit. ils sont assez équilibrés. :)
Je crois effectivement qu'il n'y a pas vraiment de frontière entre enfant et adulte. on ne change pas de camp comme ça, d'un coup, à un âge précis, évidemment. Pourtant, il y a bien un moment précis, pour moi, où j'ai ressenti quelque chose de cet ordre: c'est quand je suis devenue mère. J'ai eu, quelques jours après la naissance de ma fille, une sorte de choc: j'ai réalisé que la seule vraie et unique responsabilité qu'on peut avoir dans toute sa vie, c'était ça: avoir entre ses mains la responsabilité de la vie d'un être humain. Sacré truc quand même :whew: . Je n'y ai pas perdu ma part d'enfance, mais je crois que l'adulte est née avec la mère, à ce moment là.
Depuis, l'adulte et l'enfant cohabitent en moi; je ne crois pas une seconde en ma date de naissance :1cache: (mais attention hein, je ne suis pas du tout de ces pathétiques quadras qui veulent paraitre 20 ans et se déguisent en jeunettes :roll: !) et je continue à m'enthousiasmer ou à m'émerveiller de choses belles et simples :amour7: (ce que j'encourage toujours d'ailleurs chez mes enfants) mais aussi à vivre avec angoisse certaines peurs, certaines désillusions, et faire avec ma sensibilité à fleur de peau..
Je ne sais pas si je vais réussir à bien vieillir dans ces conditions :nesaitpas:
ce que je sais, c'est que je préfère ça à certains portraits de parents de copains que mes enfants me tracent, ou à certains "adultes" tristes et blasés (peut-être parce qu'ils "jouent" à l'adulte justement...?) que je croise tous les jours :worried:
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