Douance et inconstance ?

Cette section est ouverte à tous les membres : elle doit permettre un partage d'expériences autour des problématiques liées à la découverte de la douance.
Avatar de l’utilisateur
Maitresse Rita
Corsica Fairy
Messages : 719
Inscription : sam. 14 juil. 2012 19:39
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 42

Re: Douance et inconstance ?

Message par Maitresse Rita »

Bon ça vaut ce que ça vaut, peut-être que ça parlera à quelqu'un.

Le sentiment d'être inconstante, d'être enfermée dans un corps paralysé par l'ennui et l'incompréhension, se dire régulièrement "mais bouge toi bon sang !!!" et voir que ça ne suffit pas, j'ai connu pendant très longtemps.
Et je suis en train de comprendre d'où ça vient.

Un refus de "l'implication".
Je ne me sens pas concernée par tout ça. Tout le bordel autour. Ce qui fait courir les gens.
Dès qu'on essaie de me mettre des responsabilités sur le dos, je fuis, je me bloque, ma tête se fige et mon corps avec.
Alors je survole tout et je ne vis pas. Rien n'a de goût, ou pas longtemps. Je cherche la stimulation intellectuelle, je ne connais que celle-là, celle qui naît de la concentration sur les choses, et qui rend hyper performant dans l'instant et fait qu'après, tout perd vite de l'intérêt.
Je suis en train de comprendre que c'est mon faux self hyper rationnel qui crée ça, qui me coupe de la vie, de la sensation, de l'émotion.
Emotion = moteur = ce qui meut !
Trop rationaliser = moins d'émotion = moins d'implication = moins d'action

Et refuser de ressentir, c'est refuser d'être altéré par sa relation au monde.
Refuser de s'impliquer, c'est refuser de changer, donc de vivre.
Alors je m'emmerde. Parce que j'ai fait tout ce qui fallait pour vivre sous une cloche de logique.
Rien ne me touche. Rien ne me change. L'autre n'a pas de saveur sauf s'il peut stimuler ma tête 5 minutes, histoire de me faire oublier mon ennui.

Je viens tout juste de comprendre un truc.
On ne choisit pas de s'impliquer. On est impliqué. Toujours et qu'on le veuille ou non.
On choisit de s'engager, ça oui.
Mais être impliqué, on l'est forcément. On est pris dans les plis d'un système complexe et on n'est jamais objectif, jamais extérieur. Après, on l'assume ou pas, on en fait quelque chose ou pas.

Alors la carapace de rationalité, ben, c'est juste une illusion pour me faire croire que je suis plus en sécurité.
C'est surtout une belle merde pour m'empêcher de choisir comment je vais agir. Alors que jusqu'ici, le refus de l'implication fait que je ne fais que réagir au milieu extérieur. Je suis un acteur. Je m'emmerde parce que je fuis. On ne peut rien créer quand on fuit, on n'est auteur de rien. Je passe d'un truc à l'autre pour ne pas être attachée, pour ne rien "supporter", pour que le temps n'existe plus. Supporter, ça veut dire "porter le temps", être patient. Ca veut dire choisir, faire vraiment un truc plutôt que mille fois rien. Ca veut dire prendre conscience de sa finitude.

Le refus de l'implication, la rationalité excessive, l'ennui, tout ça, c'est le refus d'être altéré par le temps, l'autre, la vie.
C'est croire qu'on est tout seul entouré par un monde extérieur parfaitement étranger (donc parfois intellectuellement stimulant mais toujours étranger) alors qu'on en fait irrémédiablement partie. Avec tout son lot d'émotions qui nous meuvent, nous changent et donnent du goût aux choses.

Pour ceux à qui ça parle, un texte sur l'implication, l'objectivité, l'altération, les acteurs et le reste : http://jacques.ardoino.perso.sfr.fr/pdf/IMPLICJA.pdf

Bref, depuis que j'ai compris ça, je m'emmerde vachement moins et mon inconstance s'est clairement limitée.
Ces utilisateurs ont remercié l’auteur Maitresse Rita pour son message (7 au total) :
shinounesandrinefloboNarcotricksModulo12GazouilleBack2Basics
"Donc l’idée est que l’existence, ce n’est pas vrai ou faux, ce n’est pas le fait d’être dans le réel ; l’existence, c’est une histoire qu’on se raconte vraiment, on y croit comme l’enfant qui joue au docteur ou à la maîtresse"(M. Vial)

Avatar de l’utilisateur
Bruyen
Messages : 20
Inscription : ven. 19 juil. 2013 19:42
Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonjour-tous-t3834.html]ICI[/url]
Profil : En questionnement
Test : NON
Âge : 37

Re: Douance et inconstance ?

Message par Bruyen »

Je suis venue sur ce sujet car c'est un peu la problématique qui m'a amenée par hasard à lire des bouquins sur la douance. Je suis en crise de renouvellement pro depuis quelques mois ( et comme tous les 4 ans en gros).

Je me traine aussi 8 années d'études sup' pour me poser la question à nouveau d'une autre orientation...c'est culpabilisant et au delà du fait que les gens me font bien ressentir que je suis bizarre à ce niveau là (d'autant que mon premier changement a été un grand écart assumé entre des études axées politique et droit et une école d'art :D1, au moins mes dernières tergiversations me poussent plutôt à des métiers artistiques ouf on est dans le même secteur, enfin pas trop loin), je m'en veux car c'est pas rassurant pour les gens que j'aime.

Est-ce que votre entourage comprend votre inconstance au niveau pro?

J'ai été bonne élève et pour pas me faire taper sur les doigts j'ai en plus fini chacun de mes cursus de manière positive, et pourtant j'en ai pris plein la tête. C'est normal que l'on songe à des études comme un chemin vers du travail mais il est vrai que je pourrais apprendre par pur plaisir donc c'est difficile à faire comprendre...pour avoir la paix je me mens à moi même à chaque fois, je suis vraiment persuadée d'avoir trouvé ma voie. En plus je sais que le soucis n'est pas de bosser : je suis acharnée quand je me passionne pour un domaine, je ne prend pas de vacances et j'ai toujours travaillé à côté pour les sous...

Je culpabilise quand même beaucoup, de ne pas me poser : mais est-ce qu'on ne peut pas aussi raisonner en se disant je fonctionne comme cela, et en plus je n'ai qu'une vie donc tant pis pour les remous ? :grattelatete: c'est ce qui me passe par la tête en ce moment (j'suis au max de ma rebellion là :rock: ). Avec le recul j'ai remarqué un schéma : le chemin m'intéresse parfois plus que le but, niveau études. Quand je sais faire le truc ben c'est plus très rigolo. du coup je passe de l'excitation à l'ennui profond en un an ou plus selon les domaines.

Je suis dans la même attente que sofifonfec

En plus de cette exigence pathologique il faut que les choses fassent sens, et soient intenses, vraies, fortes - en fait, à chaque fois que j'entame quelque chose c'est moi que je recherche. Mon identité. Mon chemin. Et je ne me trouve pas. J'attends une sorte d'épiphanie, j'attends que les nuages se brisent, que le doigt du Grand Barbu apparaisse et pointe vers moi et que Sa grosse voix dise "Voilà ta place, voilà ce pour quoi tu es faite, c'est pour ça que tu es ici sur Terre. Pas pour bouffer des croustilles devant une vidéo de chaton sur Youtube, faignasse."

Du coup j'essaie d'arrêter d'attendre un signe, ou un mentor et je cherche une solution en regardant mes qualités et mes défauts ; en gros il me faudrait un boulot avec un délai court et tendu, un minimum de choses à apprendre et de challenge avec des projets qui changent régulièrement. La fille pas chiante quoi :shock:

je retourne lire le doc sur l'implication au cas ou du coup :wink:

Répondre