Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Cette section est ouverte à tous les membres : elle doit permettre un partage d'expériences autour des problématiques liées à la découverte de la douance.
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AnaLee
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Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par AnaLee »

Bonjour,

J’ai été recrutée il y a quelques mois pour un poste que j’occupe à temps partiel en parallèle avec mon activité principale. C’est l’arrivée dans ce poste qui m’a enfin décidée à faire le test en raison de la colère et de l’anxiété que j’éprouvais après chaque immersion dans le « système ». Ayant fait des années de thérapie analytique, j’estimais « aller bien » et je ne pouvais pas concevoir que mes réactions soient encore liées à des difficultés résolues depuis longtemps !
Ce premier paragraphe a pour objectif de situer quelque peu le contexte.

Les problèmes d’organisation, les injonctions contradictoires, les incohérences répétées m’insupportent au point que je finis par me mettre en danger en les pointant publiquement. D’autant plus que ces problèmes ont un impact sur mon travail et me fragilisent d’un point de vue professionnel face à des personnes extérieures.

Encore aujourd’hui, des heures de réunion pour du vent (j’ai réussi à m’occuper et à ne pas broncher).

Mais cet après-midi a été la goutte d’eau : je me déplace pour rien, avec des gens qui me font poiroter une heure sur une chaise parce qu’occupés à autre chose (ils étaient en tort en plus car ils n’avaient pas respecté le planning collectif) et un intervenant qui ne vient pas. J’ai planté tout le groupe-là en disant ma façon de penser, j’étais outrée par un tel manque de respect.

Je sais que cela sera « remonté ».

Ce poste me permet d’avoir beaucoup de temps libre en étant payée. Ceux à qui j’en parle me disent que c’est super que je dois « en profiter ». De mon côté je suis déchirée entre cette vision pragmatique et une exaspération permanente, un sentiment de révolte qui gronde, un inconfort important du fait de « voir » sans pouvoir agir, de supporter des heures et des heures de bla-bla inutiles. Certains collègues pensent la même chose mais je vois bien qu’ils ne le vivent pas aussi intensément que moi.

Je ne sais pas si c’est lié au fait que je sois HP.

Si ça continue, je vais me faire virer et j’y perdrais sans doute en confort de vie. C’est arrivé une fois et je l’ai payé cher pendant quelques années.

Mon conjoint me dit que je ne sais pas ce que je veux.

Je ne parviens pas à lui expliquer que la question n’est pas là et de cela je suis intimement persuadée.

Certains d’entre vous ont-ils déjà vécu ce genre d’expérience ?

Comment l’avez-vous appréhendée ?

Avez-vous des idées ?

Merci de m’avoir lue.
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Pier Kirool
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionn

Message par Pier Kirool »

Bonsoir,
Regardes un peu par là :
Travailler mieux
Hiérarchie
Cochons et poulets
Reconversion
Burn-out 1 et Burn-out 2.
pas exactement ça, mais tu trouveras surement des trucs qui t'intéresseront.
"La vraie science est une ignorance qui se sait" (Voltaire)

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AnaLee
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionn

Message par AnaLee »

Merci de ta réponse, j'ai commencé à "prospecter" !
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hyvain
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionn

Message par hyvain »

Bonjour AnaLee

J'ai l'impression de retrouver certains souvenirs dans ce que tu écris. Notamment dans les réunions interminables où tout le monde tourne autour du pot et que cela pourrait être terminé en 15 minutes. Le sentiment de frustration, voire même l'impression d'être dans le "monde des fous" devant le caractère byzantin de l'organisation, l'absurdité de certains process... Je ne sais pas à quel point on peut supporter cela ou comment prendre du recul. Car il y a certainement de "notre" part, au moins dans ces moments, une forme d'intransigeance. Personnellement, j'ai quitté ce schéma, j'ai perdu une partie de mon confort pour étudier à nouveau. J'imagine que d'autres auraient eu besoin de rejoindre une organisation à taille humaine, de monter une structure, de devenir indépendant... Se sentir "enfin à sa place" c'est possible. Peut-être que ta frustration cache une autre question, plus profonde : où voudrais-tu être ? Et t'inquiète pas, à moi aussi mon conjoint m'a souvent dit que je ne savais pas ce que je voulais :)

Au plaisir de te lire

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cade
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionn

Message par cade »

Bonsoir,
pour ma part, une de mes répliques les plus usitées était "je déTEEESSTe la lenteur", et je me retrouve dans l'administration et toute sa lourdeur. Je craque complètement, mais me retrouve dans un dilemne : mon travail me correspond en grande partie, la matière est sans cesse renouvelée, mon groupe est génial, mais je suis contrainte à respecter des règles d'une incohérence telle que je fais les gros yeux de surprise, quasi quotidiennement. Enfin elles ne sont pas incohérentes au fond, elles ont été érigées afin d'instaurer un esprit d'équité et d'égalité dans le service public, mais plus on s'éloigne du fondement, plus on se trouve dans un système franchement illogique et néfaste. Et comme toi, je suis incapable de tenir ma langue, ce défaut m'énerve au plus au point, deux fois par semaine en moyenne je me dis en mon for intérieur que je dois me taire, que j'ai encore déconné, mais que cette fois c'est la bonne, je sais que je ne dirais plus rien...mais ce n'est pas possible, impossible de ne pas dire à quel point ça ne tient pas la route, que ce n'est pas productif, qu'il modifier complètement l'organisation des services pour tirer le meilleur de chacun. Je commence à me rendre compte que je ferais mieux d'apprendre à me taire et de prendre tous les compliments dont on m'affuble. Je suis persuadée que ça va me retomber dessus et que me super notation va commencer à descendre, et ce n'est jamais bon dans un dossier. Mais j'ai tellement l'impression de crier dans le vide que je recommence, chaque fois, en espérant qu'enfin quelqu'un comprenne le malaise. Mais on me regarde toujours d'un air très étonné, en me disant qu'on ne comprend pas puisque tout le monde est vraiment très content de moi!?! Enfin, il y a 10 jours, j'ai quand même envoyé un sms à ma soeur pour lui dire "je m"ennuie comme un rat mort, tu n'imagines pas à quel point, j'en ai presqu'envie de pleurer tant j'en peux plus d'ennui"...et je suis effectivement partie me cacher pour pleurer d'ennui!
Enfin, à défaut de modifier le système en profondeur, je me trouve des activités annexes pour nourrir mon ptit cerveau (il est au régime sec et il en souffre!!!), et je m'attèle à faire évoluer ma situation professionnelle afin de me donner davantage de moyens d'actions.

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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionn

Message par frankb2000 »

Oui, quand ton cerveau travaille plus vite, plus loin, et plus précisemment que celui des autres, ces situations sont inėvitables, essayer de les combattre ne sert a a rien, il faut se faire une raison. Je suis actuellement en reconversion professionnelle, je passe un bac pro, donc cours pour adultes. Et j'observe ce phénomène tous les jours. Il faut savoir que ce qui te parait simplissime et solutionnable en quelques minutes parce que ton cerveau a analysé tres rapidement, ou a deja connu et reprend une solution qui a fait ses preuves, tout ça inconsciemment bien sûr, pour d'autres, c'est un "vrai" chemin de croix, parce que eux, ils ne peuvent tout simplement pas, ce n'est pas de la paresse ou de la bêtise, c'est juste qu'ils ne peuvent pas, il leur manque les connexions....alors ils ne te comprennent pas, le fait que tu ailles plus vite et mieux qu'eux les dérange, parce que tu leur montres que : 1. Eux, ils sont limités; 2. Toi, tu ne l'es pas.... mais si en plus tu leur en fais la remarque d'une façon ou d'une autre, ou que tu montres ton impatience, même involontairement, même en voulant faire de l'humour parce que finalement tout ça est trés drôle quand on regarde bien, alors la, c'est une déclaration de guerre ;- j'ai longtemps pensé qu'en aidant les autres à aller plus vite et a faire mieux, ils allaient m'adorer et me dire merci, mais c'est bien souvent le contraire qui se passe, alors j'ai laissé tomber depuis bien longtemps, je les laisse s'empétrer dans trois gouttes d'eau et j'observe avec amusement la façon dont ils vont s'en sortir, et au passage, si j'ai du travail à finir, je n'oublie pas de l'emporter car je sais que j'aurai de très très longs moments à occuper. LOL.

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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionn

Message par W4x »

frankb2000 a écrit :j'ai longtemps pensé qu'en aidant les autres à aller plus vite et a faire mieux, ils allaient m'adorer et me dire merci, mais c'est bien souvent le contraire qui se passe, alors j'ai laissé tomber depuis bien longtemps, je les laisse s'empétrer dans trois gouttes d'eau et j'observe avec amusement la façon dont ils vont s'en sortir, et au passage, si j'ai du travail à finir, je n'oublie pas de l'emporter car je sais que j'aurai de très très longs moments à occuper. LOL.
Je vois bien ce que tu veux dire, mais tout dépend aussi de la manière dont c'est amené. Il y a 1001 manières pour les autres de percevoir ça comme prétentieux ou condescendant même si ce n'est pas l'intention initiale. Et avec le temps je m'aperçois aussi que tout convaincu d'avoir raison que je sois, il m'arrive comme tout le monde de me planter comme une buse, et que c'est finalement pas plus mal pour redescendre sur terre^^
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionn

Message par Bob Arctor »

je connais bien tout ça aussi, même si cela m'a posé des soucis seulement avec mes "supérieurs", jamais avec des collègues ou des collaborateurs.
J'ai pris quelques cours de management... pour m'apercevoir que je n'étais pas un mauvais manager :nesaitpas: Mais ça apporte tout de même quelques techniques qui permettent d'arrondir les angles.
Et comme le dit W4x, on peut aussi se planter... m'enfin, je mettrai bien 2 bémols à cela :
- ça reste rare :D
- je ne fais jamais deux fois la même erreur ;)

et toi ?
Si Dieu existe, j'espère qu'il a une bonne excuse...

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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionn

Message par Fibby24 »

Personnellement, je n'ai connue que ça, et c'est le sujet qui m'agace le plus, étant très speed, toujours en besoin de se dépenser intellectuellement et physiquement, car sinon je tombe directement dans le cas inverse que j'ai habitude d'appeler l'hibernation.
Je ne tiens jamais le coup, je finie toujours par "criser" c'est comme ça qu'on m'a décrit, ou me sauver comme un "voleur" (on me l'a préciser). Tout ça parce que, j'encaisse, j'encaisser à ne plus en pouvoir le faire, et j'explose, je sais c'est brutal, ça surprend, surtout que je participe pas, ou très rarement à "leurs causettes" ( bah oui dans certains métiers c'est une vraie perte de temps, en plus le surveillant qui toujours quelque part en moi, m'en voudrais beaucoup), et on me le reproche toujours, en famille surtout en me disant "ce dont tu suppose qu'on va te suivre, y a que toi qui sait de quoi il s'agit, apprend à communiquer", c'est bizarre, c'est une déception inévitable cette phrase là, je m'imaginais en progrès constant, je dois être très en duo avec moi même, qu'e j'occupe toute la place sans en laisser o pas suffisamment aux autres, donc la discrimination c'est moi qui la pratique, pour une fois, on ne peux pas dire que ce sont les autres.
Je suis souvent en compréhension de leurs réactions, une fois la tempête est éloignée et les dégâts sont constatés, mais jamais avant, je leur reproche aussi beaucoup de lenteur, parfois même de l’inefficacité, le traitement superficiel du problème..., et je me reproche moi même de trop faire, mais je n'arrive pas à aller contre ma nature, du coup quand on me demande de faire plus...deuxième paragraphe.
C'est ainsi depuis la fin de mes études, ça fait 10 ans que je tourne en rond.
"Obstacles are those frightful things ,you see, when you remove your eyes of your goal" Henry Ford. Comme j'aimerai bien y croire.

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AnaLee
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionn

Message par AnaLee »

Je confirme:

-je me plante rarement,

-deux fois la même erreur ? Pas souvenir, même en privé !
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PatteBlanche
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionn

Message par PatteBlanche »

Je ne suis pas venue depuis longtemps et à la première page, je trouve ce pourquoi je viens : un sujet sur l'inadaptation !

Je le vis depuis mars dernier dans l'équipe municipale que je viens de rejoindre. Je passe d'étonnement en stupeur, de colère en coups de gueule (moins non plus, je n'arrive pas à la fermer...), et je passe pour agressive quand je mets les personnes en face de leurs paradoxes.

Marre d'aller trop vite pour les autres. Je ne le fais pas exprès, je n'ai jamais étalé ma science et je cherche toujours à valoriser le travail des autres (même quand j'y vois d'énormes failles...).
C'est où la planète des gens normaux comme moi ?
:roll:
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Kplume

Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par Kplume »

J'ai le même soucis, et j'ai un parcours professionnel assez chaotique. Je ne me retrouve nulle part. Je viens de démarrer un boulot que j'essaie d'aborder différemment : peut être qu'il faut pas chercher un épanouissement au travail, mais que ce dernier ne soit que la source, financière en l'occurrence, pour chercher satisfaction ailleurs.
Quand on ne peut pas changer une situation, on change la façon avec laquelle on l'a voit. J'espère que je réussirai!

fleueenn
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionn

Message par fleueenn »

PatteBlanche a écrit :Je ne suis pas venue depuis longtemps et à la première page, je trouve ce pourquoi je viens : un sujet sur l'inadaptation !

Je le vis depuis mars dernier dans l'équipe municipale que je viens de rejoindre. Je passe d'étonnement en stupeur, de colère en coups de gueule (moins non plus, je n'arrive pas à la fermer...), et je passe pour agressive quand je mets les personnes en face de leurs paradoxes.

Marre d'aller trop vite pour les autres. Je ne le fais pas exprès, je n'ai jamais étalé ma science et je cherche toujours à valoriser le travail des autres (même quand j'y vois d'énormes failles...).
C'est où la planète des gens normaux comme moi ?
:roll:
Ici, elle est la planète des gens normaux comme toi. Ce n'est tres certainement pas dans l'administration que tu vas la trouver. C'est sur que d'être un cygne au milieu des canards c'est pas évident du tout à gerer. Le cygne n'est jamais le maître dans l'auberge des canards construite au dessus du lac ou il nagent. Ils veulent s'assurer que le cygne ne donnera pas un coup de bec à leur demeure. En tous cas PatteBlanche je te souhaite bon courage. :ensoleillé: attention je ne pas que tu es mal intentionnée, je dis simplement que les canards... :)

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madeleine
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par madeleine »

Un cygne au milieu des canards ?!?

:D bonjour la métaphore !

Il n'y a aucune obligation à s'adapter mal à son milieu professionnel quand on est surdoué.
La douance n'est pas un alibi à mes yeux., elle est un allié.

Un tas de personnes non surdouées s'adaptent mal à leur milieu professionnel, pour toutes sortes de raisons.

On peut se diriger vers une carrière à cause de l'idée qu'on s'en fait et s'être planté, par exemple. Que les gens pensent vite ou lentement, ils ont droit au même respect de ce qu'ils essaient de dire ou de faire, c'est juste la base. Les besoins, les émotions, la faculté à être blessé ou grandi est la même pour tous. Avec ça en tête, je pense qu'on peut supporter n'importe quelle réunion. Après, si on n'est pas heureux dans son job, le plus simple c'est d'en changer. Ou alors, et ça permet parfois de grandir : de se changer, d'être créatif et de se demander comment on peut faire en sorte d'être là, avec les autres, avec ce qu'on est.

Je trouve dommage que ce sujet, dans lequel on pourrait trouver des pistes utiles pour faire face à certaines difficultés, se mette à dériver vers un clivage stérile canards versus cygnes, genre "ouais, ya rien à faire les autres y sont trop cons t'tfaçon"
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par PatteBlanche »

Ce n'était certainement pas le sens de mon message. Je ne la joue pas "surdoué" versus "normaux", juste que j'ai le sentiment que ma sensibilité, un sens certainement plus poussé de la justice ou du bien commun me font sentir très décalée dans le conseil municipal.
Je vois/sens les manipulations de certains/certaines, et beaucoup de choses me font bondir. L'hypocrisie du discours en particulier, où il est prôné l'intérêt collectif alors qu'il est juste évident qu'on parle des intérêts privés de quelques conseillers.
Je bous devant la passivité de certains, qui nient l'évidence. Mais peut-être que je me fourvoie, qu'ils ont parfaitement conscience de ce qui se passe mais ferment les yeux par flemme/lâcheté/calcul ? Et que mon décalage n'est pas dans la différence de QI mais dans la différence de valeurs ?

Je ne souffre pas de ce décalage dans mon milieu pro, où l'ambiance est bien plus saine.
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par madeleine »

PatteBlanche a écrit : Je bous devant la passivité de certains, qui nient l'évidence. Mais peut-être que je me fourvoie, qu'ils ont parfaitement conscience de ce qui se passe mais ferment les yeux par flemme/lâcheté/calcul ? Et que mon décalage n'est pas dans la différence de QI mais dans la différence de valeurs ?

Je ne souffre pas de ce décalage dans mon milieu pro, où l'ambiance est bien plus saine.
Ou peut-être dans la différence de valeurs, potentialisée par la douance, l'impatience qui va avec ? Je fuis lâchement la politique et les responsabilités de ce genre pour cette raison, il faut parfois une force et une ruse de Jedi pour changer certaines pratiques de république bananière municipale, mais d'autres ici le font et te diront sans doute qu'un haut potentiel peut se mettre au service d'une cause juste :)
Mais les enjeux ne sont pas les mêmes exactement que dans une pratique professionnelle. Ça serait intéressant de savoir pourquoi c'est plus simple pour toi au travail, au delà d'une ambiance plus saine ?
Je te souhaite beaucoup de courage en tout cas :)
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par Araya »

Analee, PatteBlanche,

Je me retrouve beaucoup dans vos discours et qui fait que dans deux jours, je vais assister à mon entretien prealable au licenciement parce que j'ai vécu de grandes difficultés d'adaptation dans mon entreprise.

Pourtant, mon métier me plaisait car il était très polyvalent et proposait de nombreux challenges en terme de réflexion et de recherche de solution. Mais voila, même si je n'ai jamais eu de difficultés avec mes collaborateurs car ils sont sur d'autres projets, c'est loin d'être le cas avec la direction. Entre mon DG incapable de prendre une décision stratégique ou managériale qui se retrouve à me demander en pleine réunion ce qu'il doit faire ou encore une N+1 décidée à en découdre avec moi car mes idées ne sont pas conformes à leur système et malheureusement, certaines d'entre elles sont justes et remettent donc totalement en question sa légitimité de supérieure hiérarchique.

Résultat ? Un beau brun out provoqué par un harcelement moral vindicatif et particulèrement vicieux. 6 mois d'arrêt maladie et un sentiment d'injustice profond quand au systeme "grande entreprise, peur du PDG, cirage de pompes pour progresser..."

Point positif? Je vais devenir mon propre patron et n'aurait de comptes à rendre à personne sauf à moi-même. Plus d'étonnement quant aux décisions farfelues, plus d'ennui pendant les réunions "pot de fleur" et plus de surfing internet pendant de longues heures de presenteismes qui pourraient être mises à profit pour des choses plus constructives, plus de frustration quant aux injustices collectives, etc...

Alors, je vous trouve plein de courage d'avoir su dire les choses, je n'ai pas eu cette audace qui m'a coûté quelques mois de mal-être. Aller, haut les cœurs et courage dans ces épreuves :)
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par Cepourkoi »

Je lis vos réponses au thème posé et j'y vois plusieurs pistes quand j'y rapproche mon vécu. Pour ma part, je n'arrive pas à rester à ma place et me contenter de faire mon job, car je vois tout, je veux tout comprendre, j'ai une vision globale de l'entreprise et de ses interactions. Je pose alors beaucoup de questions, voilà que j'analyse toutes les situations, que je cherche des solutions, jusqu'à mettre à jour des abus de la direction en matière de management et de fraude.... alors qu'à la base je suis là pour conduire un car!!! Comprendre, avoir des convictions, se battre contre les injustices... il m'en faut des sujets pour vaincre mon ennuie. Mais malheureusement, malgré toutes mes bonnes intentions, telles que améliorer le service, la communication..la rémunération, je ne reçois que de la haine, de la violence, du vice de la part de mes supérieurs. Evidemment, je ne récolte que ce que je sème. Tout ces sentiments sont en fait les miens, je n'accepte toujours pas ce système dans lequel on doit se soumettre aux consignes sans broncher, qu'on soit d'accord ou pas, même si on a mieux à proposer, même si on ne peut pas tout accepter, qu'on a des principes et des convictions. Mais je me dis quand même qu'il est important pour chacun de nous, certes d'avoir du travail et de le vivre au mieux, mais aussi de se respecter soi-même dans notre différence. Je suis pour l'expression, toujours courtoise et diplomate, de notre pensée, j'aime à penser que l'homme se nourrit des échanges qu'il peut avoir et que cela ne peut que faire évoluer l'humain et l'entreprise. Alors oui il faut être fort, ne pas craindre d'être critiqué, sous-estimé, car le principal reste quand même le respect de qui nous sommes au fond. Et au fond, c'est les "emmerdeurs" qui font avancer les choses! Non pas que je me considère comme une "emmerdeuse", c'est les autres qui me voit ainsi. Je me considérerais plus comme une bonne âme qui n'a pas peur de d'énoncer la critique pour que celle-ci soit constructive. Et encore une fois je me plante en beauté!! Et oui, on a pas tous les même attente de perfection, de respect, d'évolution et là je me retrouve alors seule avec mes combats qui n'intéressent personne. Ok les gens savent que mes intentions étaient bienveillantes, mais ils restent démunis face à mon acharnement, mon entêtement à trouver une solution, à résoudre la problématique...Tout ça pour dire, que même si j'ai choisi un emploi "simple" à la base qui est de transporter des personnes d'un point A à un point B, et de me contenter de faire quelque chose de concret, pour ne plus me perdre dans les méandres de ma pensée si ce n'est pour poétiser (dédicace au film "Paterson" vu récemment), imaginer le tout, le hasard, Dieu...et là dans cette activité j'ai du temps pour le faire. Rien ne vient canaliser mon moi profond, ce qui m'anime réellement, c'est à dire une liberté certaine et à tous les niveaux. Avec le temps je me dis que je ne peux pas faire autrement pour rester vivante, j'ai une belle âme mais rebelle sur les bords. Et si j'agissais à l'encontre de ma personnalité je ne pourrais plus me regarder dans un miroir. La vie mérite qu'on se fasse critiquer, et la seule idée de se glisser dans le moule, sans opinions, sans réflexion, c'est l'étouffement assuré. Le poussin doit casser sa coquille pour naître, l'enfant doit chuter pour apprendre à marcher.. Que de banalités, mais c'est là mon point de vu actuel, je travaille l'estime de soi, alors que d'autre ne souhaite que l'échec. Travaillons nos valeurs humaines à la vie comme au travail et même si cela est vain, cela aura au moins le mérite de nous garder de la malveillance et de l'abject des relations hiérarchiques. Bref, la difficulté d'adaptation au travail est bien réel, car nous ne pouvons nous conformer aux règles établies, il faut que ça bouge, que ça évolue...et ce n'est pas le fait de faire telle ou telle activité, de changer de travail qui peut nous aider à mieux nous sentir. Et ce n'est ni le fait de faire comme si ça ne nous intéressait pas pour se protéger des conflits qui nous aidera à nous sentir mieux. De ce fait, il ne nous reste plus qu'à espérer ne pas avoir à travailler...si on ne veut faire "chier" personne ou l'accepter car il faut payer les factures. Courage à tous, je sais que cela est une vraie souffrance, je suis très pessimiste sur le sujet et j 'espère me tromper et comprendre enfin les vraies raisons de ces échecs professionnels, car au bout de compte c'est un peu ça, car je privilégie mon bien-être, mon mode de fonctionnement à celui de mes collègues, mêmes si c'est pour eux aussi que je me bats :)

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baptiste
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par baptiste »

Pareil que tout le monde j'ai une incapacité à travailler chronique. A tel point que je me suis demandé si je pouvais pas faire falloir ma douance pour toucher la Cotorep (humour, patapé, patapé).

En 11ans, depuis que je suis sorti de l'école, j'ai eu plus de 30 employeurs différents. Avec chaque fois des supérieurs (qui me paraissaient) incompétents. Une organisation incohérente et autre...

Je suis longtemps posé des questions pour savoir si ça venais de moi ou des autres. Pour mes supérieurs depuis que j'ai découvert la "loi de l’incompétence maximale" ça me décomplexe.

Résultat quel que soit le poste soit j'essaye de rendre les choses plus organisées ou meilleures et je finis par agir à la place du chef (et je me fais virer parce qu'il à peur pour sa place) soit je fais mon boulot dans mon coin en m’ennuyant et je me fais virer parce que je respecte pas les quotas, je fais trop d'erreurs...

Aujourd'hui j'ai atteint un point assez dramatique : je me suis fait virer il y a quelques mois et je n'arrive pas à retrouver du travail, j'ai atteint le stade ou je suis soit trop qualifiés pour le travail, soit pas assez. Et dans tout les cas je fais assez peur au recruteur.

Du coup je dois me reconvertir, problème je n'ai aucune idée de quel branche choisir, et les gens payés pour faire des test de personnalités et bilan de compétence ne sont pas foutus de m'aiguiller. Résultat je végète professionnellement en regardant la fin de mes droits arriver.
A cause de mon mode de vie mon accès internet est sporadique donc pas de panique

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Nelle
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par Nelle »

Cela fait un moment que je veux écrire sur ce sujet, car la première chose que j'ai mise en lien, à tort ou à raison, avec la découverte de la douance, c'est mon rapport au travail. C'est le seul domaine où j'ai toujours écouté ma petite voix intérieure, où je ne me suis jamais censurée.
J'ai changé à plusieurs reprises de métier et/ou d'entreprise, en appréciant à chaque fois tous les métiers que j'ai exercés, pour différentes raisons.
Ce qui m'a fait changer à chaque fois (en dehors du fait, pour certains, que c’était juste la fin d'un cdd, dans ce cas, la question ne se posait pas), c'était soit l'envie de faire autre chose, ayant eu l'impression d'avoir fait le tour de la question, soit le besoin impérieux de partir, pour sortir d'un relationnel collègues/hiérarchie trop compliqué à gérer.
Dans la phase de digestion aiguë de la découverte de la douance, j'ai pensé expliquer mes errances professionnelles, mon instabilité tant de fois critiquées ( par des anciens employeurs, collègues, et même proches) par ce seul biais.
Ce raccourci est bien évidemment trop simple, car
madeleine a écrit : Il n'y a aucune obligation à s'adapter mal à son milieu professionnel quand on est surdoué.
La douance n'est pas un alibi à mes yeux., elle est un allié.
Un tas de personnes non surdouées s'adaptent mal à leur milieu professionnel, pour toutes sortes de raisons.
On peut se diriger vers une carrière à cause de l'idée qu'on s'en fait et s'être planté, par exemple. Que les gens pensent vite ou lentement, ils ont droit au même respect de ce qu'ils essaient de dire ou de faire, c'est juste la base. Les besoins, les émotions, la faculté à être blessé ou grandi est la même pour tous. (...). Après, si on n'est pas heureux dans son job, le plus simple c'est d'en changer.
Cette dernière réflexion me fait dévier sur un sujet qui aurait peut-être plus sa place ici, http://adulte-surdoue.fr/philosophie/, du coup : Être heureux au travail, et qui caractérise mieux finalement, cette problématique de l'adaptation au milieu professionnel.
Je crois cependant, qu'il y a des liens indirects entre l'inadaptation au travail et la douance :
  • un nouveau travail = nouvelles choses à découvrir, comprendre, investir = attrayant. Mais dès que l'on en a fait le tour, l'ennui s'installe...
  • le travail en équipe, qui peut générer un sentiment de décalage important, avec des conséquences diverses, pouvant se cumuler ou non : une sur adaptation pour ne pas froisser les susceptibilités des uns et des autres, un sentiment de frustration permanent, une émotivité difficile à juguler, l’ennui (encore), un agacement, et plus généralement une ambiance de travail qui peut être délétère,
  • la difficulté récurrente avec le sentiment d'injustice sur des comportements, des procédures, des tâches à accomplir, difficulté avec l'autorité, ou tout du moins avec la hiérarchie, surtout quand votre supérieur hiérarchique est, objectivement ( c'est-à-dire constaté par bon nombre de collègues), un brasseur d'air de classe internationale,
  • l'impossibilité, au bout d'un certain de temps, de faire coïncider ses valeurs personnelles avec l'éthique de son lieu de travail, d'où un moulinage quasi permanent du cerveau pour démêler la situation qui devient souvent inextricable, voire insupportable, et pour laquelle la seule solution consiste alors à mettre un terme à son contrat de travail.
Ce que je trouverais intéressant, c'est d'avoir un retour sur votre propre rapport au travail, sans pour autant entrer dans le détail de vos métiers, je comprends et respecte le besoin de discrétion...
  • Travailler vous rend-il heureux ? Pourquoi ?
  • Pour ceux qui ont changé plusieurs fois de travail, est-ce les mêmes causes que celles citées plus haut ? Avez vous trouvé plus d’épanouissement dans un métier plutôt que dans un autre, et pourquoi ?
  • Pour ceux qui ont toujours fait le même métier, ou sont dans la même entreprise depuis plus de cinq ans (et là, j'avoue, les réponses m'intéressent fortement, je suis très admirative de cette catégorie de personnes :respect: ), qu'est ce qui vous permet de vous sentir bien dans votre travail aussi longtemps, de vous renouveler ? (en dehors du fait d'avoir des activités extra professionnelles)
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O'Rêve
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par O'Rêve »

Pour rebondir sur tes interrogations, Nelle, j’ai essayé de faire un résumé de différents aspects (sources de difficultés ou d’épanouissement) ayant une importance au sein du travail (mais sans pour autant affirmer que je peux relier précisément ces aspects à la douance).

Le sens
Pour moi, le travail est une activité qui prend un sens social (ou qui produit des valeurs socialement utiles, biens ou services). Dans ce cadre, je ressens le besoin d’apporter ma petite contribution à « la protection de la vie » et « à l’épanouissement du vivant ». Quand j’ai choisi une voie professionnelle, je me suis tournée vers le soin. Mais plus le temps passe et plus je mesure l’importance que j’accorde à la transmission.
Je ne sais pas s’il existe un travail quotidien « idéal » qui me permettrait au jour le jour de contribuer à ces deux aspects (le soin et la transmission). Pour le moment c’est en ayant deux activités en parallèle que j’ai pu me réaliser en contribuant à ces deux aspects (par exemple, mon travail principal dans le soin et une activité complémentaire en tant que formatrice).

Les valeurs
Il y a eu le temps de mes études (et des premiers postes de travail), qui a correspondu au temps de la « conformité », de l’adhésion aux « valeurs » promues par le corps professoral, le corps de métier et les institutions auxquels j’appartenais. Pourtant, je ressentais un décalage, un mal être, de la culpabilité en lien avec certaines valeurs érigées par la profession. Je pensais alors que je devais m’adapter, et faire taire toute cette sensibilité qui n’était pas appropriée (c’est ce que je pensais).
J’ai mis de nombreuses années à comprendre que ces sentiments étaient liés à un besoin de me mettre à l’écoute des valeurs profondes qui m’animaient.
C’est la prise en compte des particularités de la douance, qui m’a ouvert les portes de l’acceptation des nombreuses remises en question qui m’animaient de l’intérieur par rapport à l’exercice de mon métier.
► Afficher le texte
Actuellement je suis encore dans la période où j’essaie de recomposer avec ma nouvelle hiérarchie de valeurs (le processus est en cours).
Ce qui m’est le plus pénible, c’est de gérer le sentiment de frustration, lorsque je ressens le besoin (trop imminent) de donner une nouvelle direction et un nouveau sens à mes actions.
Mais que je fais le constat que je ne peux pas faire l’impasse du temps nécessaire au changement.


Les relations avec les autres :

Le rapport à l’autorité.
Je considère que c’est la compétence qui délimite l’autorité (et qu’aucune personne ne peut détenir toutes les compétences à elle seule).
On va dire que j’estime l’autorité de situation : j’entends par là que c’est la personne qui a la compétence la plus élevée dans une situation donnée qui détient l’autorité (à qui on octroie donc dans cette situation la confiance la plus élevée dans une prise de décision, dans des conseils à donner ou critiques à proposer).
Mais j’ai de grandes difficultés à composer avec des personnes pour qui l’autorité est synonyme de « petit chef » (j’entends par là des personnes qui se considèrent comme les plus compétentes pour prendre toutes les décisions en toute situation). Je n’ai pas réussi à m’adapter et j’ai mis fin à certaines collaborations/partenariats /projets, lorsque j’ai été confrontée à de telles personnes.

Le besoin de reconnaissance

Parfois j’ai un sentiment d’étrangeté quand je fais le constat que je n’éprouve pas le besoin de recevoir des signes de reconnaissance (dans le sens de je n’attends pas d’obtenir des « c’est bien, tu as fait du bon travail »). En faite, je n’apprécie pas les retours qui valident ou récompensent (je trouve cela plus stressant qu’apaisant).
Je trouve bien plus de motivation à travers la gratification intérieure (plaisir éprouvé lors de la réalisation de tâches) que la gratification extérieure.
Mais le constat est que dans le cadre professionnel (comme à l’école pour les enfants), on ne valorise pas forcément la gratification intérieure (reconnaissance de ce qui anime la personne), mais on a plus tendance à distribuer des bons points, des promotions en apportant une gratification extérieure.
En revanche, je trouve agréable de recevoir des signes de reconnaissance tels les remerciements (ou gratitude). C’est à travers ces retours que j’ai le sentiment d’avoir été utile.

Le partage des émotions
Il me semble que j’ai besoin d’écoute pour ce qui m’anime intérieurement (ex : besoin de partager l’enthousiasme éprouvé pour tel ou tel projet/besoin de retours qui disent « j’ai vu ou j’ai entendu » l’enthousiasme).
Ou dans le cas de situations difficiles, je trouve rassurant d’avoir la possibilité de ne pas me sentir seule, en ayant des collègues avec qui il est possible de partager un moment pénible et des émotions négatives.
Mais l’expression et le partage des émotions (enthousiasme, tristesse…) ne sont pas toujours bien acceptés dans le cadre professionnel. Les contextes où ces expressions étaient vécues par l’entourage professionnel comme une faiblesse ont rendues certaines de mes expériences professionnelles plus difficiles.

L’équilibre travail/vie privée, familiale
Mon travail nécessite d’accepter des horaires qui ne sont pas toujours compatibles avec le sens que je donne à la présence auprès de ma famille (ex : aller chercher les enfants à l’école, passer du temps avec eux en soirée, repas du soir partagé ensemble).
Le compromis que j’ai trouvé pour cet équilibre, c’est de travailler à temps partiel : les journées où je travaille, je suis peu présente pour mes enfants et conjoint. En revanche, les journées où je ne travaille pas, cela me permet de combler ce besoin d’être présente auprès de ma famille.
L’autre aspect positif du temps partiel, c’est qu’il me permet de me ressourcer les journées où je ne travaille pas (et d’éviter de passer par la case burn out), face à des journées intenses, d’où je sors parfois épuisée émotionnellement (je suis dans un métier associé au soin).
L’aspect négatif de mon temps partiel, ce sont les perspectives d’évolution. Comment puis-je développer ma propre entreprise pour créer un environnement qui me correspond complètement tout en continuant à travailler à temps partiel (ex : la viabilité économique…?)

Donc j’ai envie de dire que le travail est source d’épanouissement (oui, j’en ai besoin pour vivre et pour m’épanouir) mais à certaines conditions (en donnant du sens, en étant à l’écoute des valeurs qui m’animent, en m’associant à une ambiance relationnelle épanouissante, en trouvant un équilibre avec la vie privée…) Aussi l’équilibre (source d’épanouissement au travail) me semble sans cesse à composer.

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Nelle
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par Nelle »

Merci, O'Rêve pour ton message, qui me permet d'avoir un supplément d'éclairage fort intéressant sur ce sujet.


Ce que tu dis sur le sens social que l'on veut donner ou non à l'activité professionnelle exercée,et qui, me semble-t-il, rejoint le sentiment d'utilité, est très juste.
Je ne peux également dissocier cette nécessité de donner du sens, avec l'importance de la transmission (que je peux pleinement apprécier lorsque j'encadre des stagiaires par exemple).
Par ailleurs, pour moi ce sens va bien au-delà du sens social, il est fortement corrélé aux valeurs personnelles issues de notre éducation, de notre personnalité, de notre sensibilité politique (au sens littéral du terme).

Concernant la théorie de la désintégration positive de Dabrowski, je ne maîtrise pas assez le sujet pour en parler aussi précisément que toi, mais l'idée de travailler sur les « sentiments négatifs » en prenant le problème à l’envers ne constitue-t-il pas le nœud du problème, à savoir l'amélioration de son rapport aux autres dans le travail ?

La frontière hiérarchie/autorité est ténue, surtout lorsque le supérieur hiérarchique, détient, par défaut, l'autorité qui fait loi sur son lieu de travail.
Peut-être fais tu allusion à l'autorité naturelle de certains, souvent synonyme de compétences indiscutables : dans ce cas bien sûr, l’acceptation de cette autorité semble plus évidente. Quand le supérieur hiérarchique est réellement compétent, alors là, miracle !

Pour ce qui est de la reconnaissance, ne faut-il pas aller chercher celle-ci d'abord là où elle se trouve : en soi, sans attendre qu'elle vienne des autres, sous peine d'être déçu-e ?

Je suis comme toi concernant l'expression et le partage des émotions sur son lieu de travail : tout dépend des personnes côtoyées, du contexte, de la situation.

La recherche d'équilibre vie professionnelle/vie privée est propre à chacun, je reste admirative de celui que tu as visiblement trouvé :)
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par O'Rêve »

Concernant la théorie de la désintégration positive de Dabrowski, je ne maîtrise pas assez le sujet pour en parler aussi précisément que toi, mais l'idée de travailler sur les « sentiments négatifs » en prenant le problème à l’envers ne constitue-t-il pas le nœud du problème, à savoir l'amélioration de son rapport aux autres dans le travail ?
Travailler sur ses sentiments négatifs, oui ça peut ouvrir des portes vers une amélioration de son rapport aux autres. Mais sûrement aussi, parce qu’après avoir réalisé ce travail sur soi (et sur nos valeurs), on devient certainement plus authentique (donc on a plus confiance) et ça l’autre le perçoit.
La frontière hiérarchie/autorité est ténue, surtout lorsque le supérieur hiérarchique, détient, par défaut, l'autorité qui fait loi sur son lieu de travail.
Peut-être fais tu allusion à l'autorité naturelle de certains, souvent synonyme de compétences indiscutables : dans ce cas bien sûr, l’acceptation de cette autorité semble plus évidente.
Non, je ne fais pas allusion à l’autorité qu’on qualifie de « naturelle », (même s’il est évident que cette caractéristique peut être associée à une compétence).
Mais je parle de l’autorité avec l’idée que c’est la compétence qui fonde l’autorité. Cela ne signifie pas qu’il n’existe plus de hiérarchie. Mais dans cette optique, c’est la personne qui a la compétence la plus élevée dans une situation donnée qui devrait détenir la position la plus haute dans la hiérarchie (pour une situation donnée). On pense alors la hiérarchie de manière situationnelle (ce qui amène de la flexibilité dans la hiérarchie, selon les situations rencontrées). L’autorité, ainsi appréhendée devient synonyme de cadre sécurisant pour le groupe.
Or dans de nombreuses entreprises, l’autorité ne me semble pas appréhendée sous cet angle. Elle est reliée à un fonctionnement sur un modèle pyramidal, où on a l’autorité/pouvoir décisionnel (de fait, avec peu de flexibilité) mais elle n’est pas forcément suffisamment déclinée selon les situations rencontrées. L’autorité sous ce modèle est alors plus facilement perçue comme un élément contraignant et donc inquiétant, d’autant plus lorsqu’il s’y greffe des abus de pouvoir (alors que l’autorité devrait apporter un cadre sécurisant).
Pour ma part, je n’ai pas réussi à m’épanouir dans des contextes où il y avait peu de flexibilité pour l’autorité et où il pouvait régner des situations d’abus de pouvoir (avec des personnes qui se considéraient comme les plus compétentes pour prendre toutes les décisions en toute situation)
En espérant que cela aura éclairé ma vision de l’autorité.
Pour ce qui est de la reconnaissance, ne faut-il pas aller chercher celle-ci d'abord là où elle se trouve : en soi, sans attendre qu'elle vienne des autres, sous peine d'être déçu-e ?
Je pense effectivement qu’on devrait être plus à l’écoute de la gratification intérieure (satisfaction à l’élaboration d’une tâche, à la participation à des projets).
Mais je pense aussi qu’en tant qu’êtres relationnels, nous ne pouvons pas faire complètement abstraction du retour des autres.
La recherche d'équilibre vie professionnelle/vie privée est propre à chacun, je reste admirative de celui que tu as visiblement trouvé
Oui, mais l'équilibre reste précaire. Actuellement il y a de la stabilité, mais je ressens également un besoin d'évolution...

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Archibald
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Re: Douance et difficulté d'adaptation au milieu professionnel

Message par Archibald »

Salut à tous !

Ce fil m'a fait penser à cette référence bibliographique, que je vous recommande pour avoir acheté le livre et l'avoir commencé récemment : Adultes sensibles et doués -- Trouver sa place au travail et s'épanouir, Arielle Adda et Thierry Brunel. Je ne connais pas les auteurs, mais jusqu'à présent, ce que j'y lis tient la route.

Petit retour d'expérience perso : au travail ce qui m'atteint le plus, c'est l'inconséquence et l'imprévisibilité des collègues en matière d'exigence intellectuelle. Ils sont capables du meilleur comme du plus médiocre, et ce de façon totalement imprévisible :pale: C'est assez insécurisant, parce que quand tu bosses avec eux tu dois être inattaquable en permanence : parce que 5% du temps (d'après mon observation) ils sont capables de te prendre en défaut si ton boulot n'est pas parfait. Je viens de finir ma phase de "rébellion" (c'est ce qu'ils ont perçu, alors que moi je pensais juste "bien faire mon job") et je suis entré en phase d'acceptation : je fais où on me dit de faire, et pourvu qu'on me paie (cher) et qu'on ne me cause pas d'ennuis, je me considérerai déjà chanceux. Et j'attends mon heure, celle où je trouverai le job où je m'épanouirai. Alors bien sûr c'est une source de souffrance, mais une bonne lecture d'Epictète/Sénèque/Marc-Aurèle/Coué et ça repart ! :hai:

Autre lectures que je recommande humblement :
- pour les cygnes administratifs : Absolument dé-bor-dée ! et Ta carrière est fi-nie de Zoé Shepard. Une immersion romanesque dans l'administration française d'aujourd'hui
- pour les cygnes qui veulent prendre conscience que ça ne date pas d'hier : Messieurs les ronds de cuir de Courteline et Les employés de Balzac. Une immersion romanesque dans l'administration française d'hier. Ca fait dédramatiser ce qu'on voit aujourd'hui.
- pour les cygnes qui travaillent dans le privé : 99 francs de Frédéric Beigbeder et sa version cinématographique avec Jean Dujardin (et la mémorable scène de la réunion chez Madone). Ainsi que la suite : Au secours pardon, du même auteur, et sa version cinématographique intitulée "L'Idéal".
- Pour tout le monde : Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens. La manipulation c'est très mal, on est tous d'accord. Mais si c'est une question de survie, beaucoup de moyens deviennent bons. Comme dit Kant dans (je crois) la Critique de la raison pure pratique : "qui veut la fin veut les moyens d'y parvenir". :lol:
"Chaque individu doit organiser son chaos intérieur en réfléchissant à ses propres besoins", Nietzsche

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