Pensée en arborescence vs pensée linéaire

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Fish
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Re: Pensée en arborescence vs pensée linéaire

Message par Fish »

Plein de choses intéressantes sont dites ici, c’est cool.

Quelques idées en vrac :

Un aspect fondamental de la question est de savoir si la réflexion des surdoués est qualitativement ou quantitativement différente du reste de la population.

Que le QI soit une échelle continue ne change rien. On peut imaginer que les gens "normaux" aient un certain mode de réflexion, que les surdoués au delà de disons 150 aient un autre mode de réflexion, et qu’entre les deux il y ait un biseau progressif de l’un vers l’autre. Ca resterait une différence qualitative.
Une autre possibilité est que la totalité de l’humanité ait plusieurs modes de réflexions communs, mais que les surdoués soient particulièrement doués ou attirés pour l’un de ces modes. On n’est plus dans le qualitatif mais dans le quantitatif.

On sent que derrière cette question il y a des désirs qui n’ont rien de scientifiques. Le souhait qu’a chacun d’être unique poussera naturellement vers une différence qualitative. Mais cela ne prouve rien. Au contraire, on peut se demander si la popularité de cette histoire de pensée arborescente n’est pas seulement due à ce désir d’unicité.

Je suis assez d’accord avec Tournelune sur l’histoire de la métaphore. Le terme arborescent n’est probablement qu’une tentative de vulgariser une idée. Il n’a pas de valeur scientifique et je ne pense pas que c’était l’intention de JSF ou d’autres auteurs qui utilisent ce terme. Mon post précédent ne disait finalement qu’une chose : le choix de ce mot n’est pas très heureux et si on tente d’en déduire une théorie scientifique on risque de tirer des conclusions fausses.

Ca ne serait pas la première fois qu’un terme utilisé dans un livre comme TIPEH est perverti lors de son appropriation par le grand public. Il y a long fil de discussion sur Zebrascrossing, qui commence par une description assez complète des différences entre zèèèbres et surdoués. Et puis à un moment y’a un rabat-joie bassement rationnel qui explique que ces deux termes désignent exactement la même chose et que le choix de JSF ne s‘explique que par un certain tact, notamment vis à vis des enfants.

Avant de revendiquer une différence qualitative des surdoués, c’est une bonne idée de comprendre comment "la majorité" fonctionne. Je vois mal comment on peut chercher une différence par rapport à une référence qu’on ne connaît pas! Sans aller piocher dans des études ultra pointues, il suffit de consulter les ouvrages dédiés aux étudiants en psychologie pour se rendre compte que le commun des mortels possède déjà deux grands modes de réflexions : algorithmique et heuristique.
[i]Psychologie cognitive – concepts fondamentaux[/i], par Pierre Benedetto chez Studyrama a écrit :Un algorithme est une suite de règles dont on a, au préalable, démontré la convergence : on a la certitude que les dites règles conduiront à une solution du problème. Les algorithmes types sont ceux du calcul arithmétique comme l’addition, la multiplication […]
Une heuristique est constituée d’un ensemble de règles exploratoires qui permettent de mettre en œuvre une démarche de recherche dont on tient pour plausible, mais non certain, le fait qu’elle conduira à la solution du problème.
L'orientation algorithmique ou heuristique dépend essentiellement du problème à résoudre, pas de la personne qui cherche une solution. On ne peut pas dire "vis à vis d'un problème, les surdoués privilégient une solution heuristique alors que les autres partent sur une solution algorithmique" (ce qui resterait une différence qualitative). Dans la plupart des cas, il n'y a pas le choix. Tout le monde adopte la même stratégie, mais certains plus vite ou avec plus de succès que d'autres - c'est bien une différence quantitative.

Il me semble que les histoires de pensée linéaire vs. arborescente son absentes des manuels traitant de la population générale. Mais la pensée linéaire ressemble beaucoup à la description algorithmique, alors que la pensée arborescente ressemble bien à l’heuristique. Ces modes n’ont rien de spécifiques aux surdoués. En acceptant que les surdoués ont peut-être un mode heuristique plus performant (le "pari" d’arriver à une solution est plus souvent gagné) et plus rapide, on s’oriente vers une différence quantitative et non pas qualitative.

Pour ce qui est de penser consciemment à plusieurs choses simultanément, j’en suis totalement incapable. La phrase de Berthier citée plus haut correspond à 100% à la manière dont je perçois ma réflexion. Je ne pense pas que la spécificité des surdoués se situe sur une capacité à penser simultanément à plusieurs choses. Par contre je veux bien croire que le passage du coq à l’âne soit plus rapide chez un surdoué.
Pour l’anecdote : en informatique, tant que les processeurs sont restés mono-cœurs, cette rotation rapide d’une tâche à l’autre est restée la base de ce qu’on appelle le « multi tâche préemptif ». Le processeur ne peut s’occuper que d’une chose à la fois. Mais en changeant fréquemment de tâche, cela donne l’illusion que plusieurs tâches sont accomplies en parallèle.

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Re: Pensée en arborescence vs pensée linéaire

Message par TourneLune »

Je suis persuadée que l'idée d'une différence qualitative plutôt qu'une différence quantitative vient plus d'une volonté de diminuer l'image du surdoué "superieur" aux autres que d'une realite prouvée scientifiquement ...

Les rabats joie y a des chances que ce soit nous :lol:

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Fish
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Re: Pensée en arborescence vs pensée linéaire

Message par Fish »

Je suis persuadée que l'idée d'une différence qualitative plutôt qu'une différence quantitative vient plus d'une volonté de diminuer l'image du surdoué "superieur" aux autres que d'une realite prouvée scientifiquement
C'est possible, oui. Mais personnellement je trouve que ça provoque exactement l'effet inverse. Je trouve plus prétentieux d'affirmer une différence qualitative que quantitative. Le quantitatif, c'est la même chose que les autres, juste un peu plus. Le qualitatif, c'est un autre monde, réellement différent.
Mais peut-être que mon désir de normalité revient au galop. :1cache:

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Re: Pensée en arborescence vs pensée linéaire

Message par Etoile »

Fish a écrit :
Je suis persuadée que l'idée d'une différence qualitative plutôt qu'une différence quantitative vient plus d'une volonté de diminuer l'image du surdoué "superieur" aux autres que d'une realite prouvée scientifiquement
C'est possible, oui. Mais personnellement je trouve que ça provoque exactement l'effet inverse. Je trouve plus prétentieux d'affirmer une différence qualitative que quantitative. Le quantitatif, c'est la même chose que les autres, juste un peu plus. Le qualitatif, c'est un autre monde, réellement différent.
Mais peut-être que mon désir de normalité revient au galop. :1cache:
Petit HS sur l'idée que les surdoués soient meilleurs ou supérieurs aux "autres".
En effet, à la base, c'est la façon de raisonner &/ou la vitesse de traitement qui conduit à résultat quasi parfait qui est testé via l'échelle de QI
Il est donc prouvé que la population au dessus de 130 est de facto meilleure pour arriver à un résultat que ceux au dessous.
Après dans les autres domaines plus terre à terre, je n'ai pas vu d'études prouvant que les "surdoués" y arrivaient mieux. Et pire, j'ai pu comprendre que c'était tout l'inverse ....

Donc généraliser le QI en disant que le surdoué est "supérieur" est quelque chose de faux, et pour moi réducteur à la personne (idem, problème de vouloir ressembler à la normalité ?)
Il y a tant de domaines où le surdoué est "inférieur" ...
Et pourtant cette idée commence à être véhiculé sur le net (articles), sans étude ou réalité scientifique

Pour en revenir à la pensée "arborescente", c'est donc 1 des facteurs commun aux HPI (je préfère ce terme ;) ), et sans étude de nos neurones, on ne pourra pas sur ce forum savoir au final si la pensée est quantitativement ou qualitativement différente.
Ce qui compte pour moi, quand je demande à quoi ressemble la pensée "linéaire", c'est plutôt de comprendre les autres et pouvoir m'adapter, ou au pire, comprendre le décalage qui est créé.
Car au final, quelque soit le mode de pensée des personnes, si elles ne pensent pas de la même façon, elles ne se comprendront pas, et ne parlons même pas de l'interprétation des mots par chacune des 2 parties ...

Tiens cette idée me fait penser qu'au test de QI, l'interprétation verbal y est testé, et je me demandais pourquoi ? En effet, on vérifie que le sens du mot est exact (synonyme, antonyme, ...) et pour moi, une bonne culture en étant adulte permet d'y réussir (si des mots non employés usuellement sont présentés).
Mais me dire que certaines personnes ne connaissent pas le sens des mots usuellement employés est quand même grave, car cela mène à des mauvaises interprétations ....
Peut-être ferais-je un post si je ne trouve pas d'autres publications sur le sujet.

Cette idée a aussi été évoqué plus haut, mais apparemment le "linéaire" se baserait sur le chronologique.
Les psys qui expliquent la différence entre les 2 modes de pensées, explique qu'un enfant "linéaire" racontera ses vacances de manière chronologique (lundi, j'ai fait ca, c'était bien, mardi, j'ai fait ci, j'ai pas aimé, ...) alors qu'un enfant en "arborescence" racontera par analogie d'idées (lundi j'ai fait, c'était bien, papi avait un chapeau rouge, on était avec lui l'acheter dimanche, le vendeur m'a offert un bonbon, ...)

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Re: Pensée en arborescence vs pensée linéaire

Message par TourneLune »

Concernant le problème de la "superiorite" :
http://adulte-surdoue.fr/pose-des-quest ... t1270.html

Etoile
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Re: Pensée en arborescence vs pensée linéaire

Message par Etoile »

Merci pour cette réponse, je vais y faire un tour :)

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Re: Pensée en arborescence vs pensée linéaire

Message par Sphax »

Je ne suis par contre pas spécialement d'accord avec le parallèle pensée linéaire et pensée chronologique. Pour moi la pensée chronologique est une manière d'organiser les faits alors que la pensée linéaire un qualificatif de la manière dont la pensée fonctionne. C'est possiblement un peu subtil mais on oppose linéaire et arborescent alors que chronologique s'opposerait plus à cause/conséquence ou par ordre d'importance.

Et puis j'ai connu des gens qui aimaient l'organisation chronologique des fait lors des explications par exemple et c'était plutôt des gens qui me semblaient intelligents. Donc pour moi en tout cas une pensée chronologique n'est pas liée à une pensée linéaire.
Homo Sapiens, merveille de l'univers, dans l'Odyssée je suis juste le meilleur ami du chien.
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Marina
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Re: Pensée en arborescence vs pensée linéaire

Message par Marina »

W4x a écrit :
291292 a écrit :
thermo_nono a écrit :Je me posais à mon tour une question et si personne n'y voie d'inconvénient je vais me permettre de la poser ici puisqu'elle traite justement de cette comparaison pensée arborescente / pensée linéaire :
Disposer d'une pensée arborescente conduit-il inexorablement à avoir un esprit contradictoire ? Je veux dire qu'en explorant plus de solutions, ça devrait mener à visiter des "zones plus lointaines" de notre pensée et par conséquent d'élaborer des antithèses inattendues.
Qu'en pensez-vous ?
Bonjour,
Je suis moi même en questionnement sur toutes ces questions et c'est une des questions que je me pose également.
Je me dis que ça doit être un des effets mais je n'en sais rien.
Ce serait bien de pouvoir regarder avec un scanner ce qui se passe exactement.
Et du coup je me demande s'il n'est pas possible en "s'entraînant" à "refaire le cheminement" pour essayer de voir par les phases par lesquelles mon cerveau est passé.
Pardon mais je n'ai pas saisi le lien avec la question de thermo_nono. Un des "effets"? Je ne suis pas certain que l'on puisse ainsi vraiment saisir le fond de ton propos :grattelatete:

Pour revenir à la question précédente je suis d'accord avec l'idée mais je ne pense pas que pour autant une pensée plus riche en termes de branches débouche forcément sur plus de contradiction, ou tout du moins une réelle opposition. Comme tu le dis, le champ d'investigation étant plus large, celui des solutions l'est certainement aussi mais je verrais plutôt une plus grande profusion de solutions alternatives, variantes, dérivées ou compromis mais pas nécessairement de la contradiction... après c'est peut-être malgré tout perçu comme tel par l'interlocuteur, c'est parfois ce que l'on peut reprocher aux surdoués :-| Il y a certes chez des surdoués une facette qui cherche souvent la faille de raisonnement, parfois même très loin, mais pas que.
Ceci étant, ce type de pensée et cette profusion des solutions n'est ni l'apanage ni une généralité des surdoués.
Et concernant la multiplicité des idées, des pistes et des réponses qui se présentent je dirais aussi que plus il y en a plus ça augmente la proportion d'idées pourries :P Là, la contradiction est facile pour l'autre^^

Remonter le cours de sa pensée, oui c'est intéressant aussi (enfin si c'est ce dont parlait 291292, je ne suis pas sûr)... C'est ce que je m'amusais à faire étant petit, à partir d'une idée formulée, parcourir à rebours le fil le plus loin possible, histoire d'avoir la sensation d'arrêter la machine. Généralement je finissais par arriver sur une image complètement blanche et je me disais : "ah, ça y est tu penses plus à rien", puis dans la seconde qui suivait : "bin si, tu penses à du blanc". Fail -___-'
W4x,

Merci pour cet exposé et le petit récit de l'expérience finale, pour leur qualité de synthèse et/ou d'illustration.
(""ah, ça y est tu penses plus à rien", puis dans la seconde qui suivait : "bin si, tu penses à du blanc". Fail")
Voilà. Parfait.

Mais je me dis que c'est nécessairement ce que tout le monde se dit! Personne ne peut penser à rien. Surtout s'il commence à se dire qu'il pense à rien. Il pense nécessairement que s'il réfléchit au fait de ne penser à rien, c'est qu'il pense. C'est d'une logique implacable.

Un ami m'a demandé il y a peu, pourquoi je parlais beaucoup dans ma barbe, me parlais toute seule et commentais à peu près tout ce que je faisais. En y réfléchissant, j'ai donc réalisé, il y a très peu, que je pensais/raisonnais quasi-exclusivement en images. Mon cerveau est une gigantesque BD. Je vais offrir un costard à Hergé.
Je lui ai répondu que je pensais la plupart du temps en images, que c'était l'illustration qui se révélait le plus souvent en premier, et que, quand je commentais, c'était comme une sorte de "traduction/explication simultanée".

Il m'a regardée. C'était bizarre, surtout ses yeux. J'ai dit: "pourquoi, toi ça se passe comment? Je veux dire, quand tu réfléchis, qu'est-ce qu'il se passe? Tu vois quoi?".
Ensuite j'ai pensé "E.T, Maison". Puis je me suis rappelée que c'était le premier truc que j'avais répondu à ma mère quand elle avait essayé de vérifier si je savais effectivement lire. Alors, je me suis dit: "tu es un monstre." Le tout en images. Je peux vous décrire la position des canapés et les coloris du tissu.
Régulièrement, je m'auto-épuise. Là, je me fais un peu flipper.

M.

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Marina
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Re: Pensée en arborescence vs pensée linéaire

Message par Marina »

Je me permets quelques réflexions sur le sujet, issues de mes propres expériences et de ma compréhension instinctive, bien que non testée.
Etoile a écrit :
Fish a écrit :
Je suis persuadée que l'idée d'une différence qualitative plutôt qu'une différence quantitative vient plus d'une volonté de diminuer l'image du surdoué "superieur" aux autres que d'une realite prouvée scientifiquement
C'est possible, oui. Mais personnellement je trouve que ça provoque exactement l'effet inverse. Je trouve plus prétentieux d'affirmer une différence qualitative que quantitative. Le quantitatif, c'est la même chose que les autres, juste un peu plus. Le qualitatif, c'est un autre monde, réellement différent.
Mais peut-être que mon désir de normalité revient au galop. :1cache:
Ceci me semble personnellement un peu hors sujet. C'est un peu comme si on comparait entre "en combien de temps as-tu lu les 500 pages?" et "qu'as tu compris du personnage principal?", sans réellement explorer/comparer ce que celui qui aura survolé les 500 pages aura été capable d'en tirer par rapport à quelqu'un d'autre (et dans quels contextes respectifs, avec quelles motivations initiales?...).
Etoile a écrit :
Fish a écrit :Pour en revenir à la pensée "arborescente", c'est donc 1 des facteurs commun aux HPI (je préfère ce terme ;) ), et sans étude de nos neurones, on ne pourra pas sur ce forum savoir au final si la pensée est quantitativement ou qualitativement différente.
Ce qui compte pour moi, quand je demande à quoi ressemble la pensée "linéaire", c'est plutôt de comprendre les autres et pouvoir m'adapter, ou au pire, comprendre le décalage qui est créé.
Car au final, quelque soit le mode de pensée des personnes, si elles ne pensent pas de la même façon, elles ne se comprendront pas, et ne parlons même pas de l'interprétation des mots par chacune des 2 parties ...
Je ne pense pas que la différence se situe à ce niveau là, et encore moins que le résultat puisse déboucher à un quelconque objectif et opérationnel jugement de qualitatif et/ou quantitatif. Je vais tâcher d'illustrer (sauf sur le débat qualitatif/quantitatif qui ne peut avoir d'intérêt que par rapport à une tâche donnée et un objectif de rapport temps/qualité).
Que tu penses en linéaire ou en arborescence (et je ne sais pas réellement ce que cela signifie), l'important est d'être en mesure d'expliquer le résultat (facteur faible parfois chez les HP). Il n'y a à mon sens pas de "décalage" (ni d'infériorité/supériorité, cqfd) si, même arrivant à des solutions différentes et/ou même en utilisant des modes de réflexions différents, les deux personnes sont capables d'argumenter et d'expliquer leur solution.
La différence, initialement, se situe ailleurs.
Le cerveau qui "pense en arborescence" va être en capacité d'explorer "intuitivement" et spontanément, plus rapidement, plus d'hypothèses et de mettre en relation plus de concepts, souvenirs, qui interviendront dans la formulation d'une solution a priori, "objectivement" (adjectif difficilement attribuable selon moi aux HP), optimale. Sauf qu'une partie de ce process est inconscient, non maîtrisable. La difficulté pour la pensée arborescente est alors d'identifier, comprendre et retranscrire les liens logiques qui ont amené à cette solution.
En conséquence, une fois retranscrits et explicités les liens de rationalité, il n'y a pas de décalage. L'individu HP apprend petit à petit à rationaliser sa pensée pour être en mesure de l'exprimer et l'expliquer.
Le seul décalage restant, à mon sens, réside dans la capacité d'une pensée arborescente à ingérer et exploiter plus de paramètres, dont le lien initial ne parait pas nécessairement évident, et, par conséquent, à développer une solution plus innovante et élaborée. A la condition que les tenants et aboutissants puissent en être expliqués et exprimés. Dans le cas contraire, elle serait juste balancée aux caniveaux par la société.

Donc, il ne me semble pas y avoir de décalage, ni d'incompréhension, entre les différents modes de pensée, si la solution et la logique peuvent êtres partagés.
A contrario: il m'est arrivé plusieurs fois de dire : "non, je le sens pas le truc. Je ne suis pas sereine. Il manque quelque chose." Réponse de mon boss: "Comment ça? C'est quoi ton problème par rapport à l'approche?". Et moi, intérieurement: "Je ne sais pas. Il y a truc qui me dérange. Je suis persuadée qu'on loupe un truc. Ne me demande pas quoi, pourquoi, je ne sais pas." Et c'est à ce moment là qu'intervient le décalage, bien souvent au détriment de la pensée arborescente, qui n'aura guère d'autre solution que de se plier à l'approche "rationnelle"; mais une fois le problème survenu, se mordra les lèvres pour ne pas dire "je le savais; je l'avais dit".

Donc oui, les modes de pensées différents peuvent se comprendre. Fort heureusement.

Quant à l'interprétation des mots... Effectivement, je suis certaine que les "non HP" (même si je déteste ce terme) ne mesurent pas toujours les colorations et subtilités que les HP peuvent percevoir/mettre/interpréter dans chaque terme, scrupuleusement choisi. D'ailleurs les "HP" n'en ont pas conscience non plus. Il existe là, effectivement, une vraie source d'incompréhension, engendrant parfois des réactions émotionnelles non comprises. C'est ici que se situe, à mon sens, le plus grand décalage "spontané".
Etoile a écrit :
Fish a écrit :Tiens cette idée me fait penser qu'au test de QI, l'interprétation verbal y est testé, et je me demandais pourquoi ? En effet, on vérifie que le sens du mot est exact (synonyme, antonyme, ...) et pour moi, une bonne culture en étant adulte permet d'y réussir (si des mots non employés usuellement sont présentés).
Mais me dire que certaines personnes ne connaissent pas le sens des mots usuellement employés est quand même grave, car cela mène à des mauvaises interprétations ....
Peut-être ferais-je un post si je ne trouve pas d'autres publications sur le sujet.
Je pense que tu minimises l'intérêt/objectif du test. Dans les faits, il ne s'agit pas uniquement de "culture générale", mais de propension à comprendre, appréhender des mots/concepts et de la capacité à les situer "contextuellement" ainsi que de les distinguer/situer par rapport à d'autres. Il ne s'agit donc pas uniquement d'une connaissance acquise du sens de mots de la langue, mais de la capacité à en comprendre le "fin mot", l'essence et à les mettre en perspective.
Etoile a écrit :
Fish a écrit :Cette idée a aussi été évoqué plus haut, mais apparemment le "linéaire" se baserait sur le chronologique.
Les psys qui expliquent la différence entre les 2 modes de pensées, explique qu'un enfant "linéaire" racontera ses vacances de manière chronologique (lundi, j'ai fait ca, c'était bien, mardi, j'ai fait ci, j'ai pas aimé, ...) alors qu'un enfant en "arborescence" racontera par analogie d'idées (lundi j'ai fait, c'était bien, papi avait un chapeau rouge, on était avec lui l'acheter dimanche, le vendeur m'a offert un bonbon, ...)
Bin voilà. Il ne reste plus à l'enfant arborescent qu'à :
- comprendre que sa façon de pensée est une richesse mais peut dérouter,
- continuer à l'exploiter et la développer car c'est une vraie richesse,
- apprendre à la canaliser pour expliquer que dimanche "on est allés acheter un chapeau à papi. Il l'a choisi rouge. Et le vendeur m'a offert un bonbon; Lundi on est sortis avec papi. Il a mis son beau chapeau rouge"... Off: "Bon ok, c'est vrai qu'il est super beau son chapeau. Barclays en réinventerait les soirées rouges, si le petit chaperon n'était pas passé par là. Enfin quand même... Dommage que ce ne soit pas une casquette, il serait invité d'honneur à Monaco sur le stand ferrari. D'ailleurs est-ce que ça existe les bonbons ferrari?"
Et aux proches à lui faire comprendre qu'il n'est pas "simplement évident" pour tout le monde de passer en un 1/4 de seconde du dimanche avec papi aux bonbons ferrari dans la même phrase et qu'il est important de mettre des indices logiques dans l'expression de sa pensée. Juste pour pouvoir communiquer et échanger. Mais que pour le reste "t'as raison tiens. Faudrait inventer le bonbon ferrari avec papi en casquette rouge."

Il n'est question que de physio-biologie, de modes de pensées différents, d'échanges, d'adaptation et de compréhension. Si tout ceci est maîtrisé, alors "l'individu" sera d'autant plus apte à s'adapter (ou pas, si tel est son choix) et la pensée arborescente pourra effectivement se révéler être, sans parler de quantité ou de qualité, une bombe, genre j'invente la Théorie de la Relativité. Ceci dit, calmons nous, il se cache des milliers de pensées arborescentes absolument fabuleuses, parmi toutes les têtes que tu as appris à croiser dans le métro de 8h47. Et elles t'ont reconnu aussi. Et savent à peu près exactement ce que tu penses et de quelle humeur tu es. Pourquoi? Comment? Va savoir ;)

Suis pas certaine que ce soit bien clair...??? Je ne maîtrise pas tout.
Et peut-être me trompe-je? (p* sais pas qui a inventé cet "accord" fumeux, mais sais jamais comment ça se prononce).
(Mode adaptation: "peut-être me tromperais-je?" (Nul, mais efficace))

M.

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Tamiri
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Re: Pensée en arborescence vs pensée linéaire

Message par Tamiri »

J'espère qu'on voudra bien me pardonner cette exhumation. Le terme de "pensée arborescente" m'a été asséné avec un rien de désinvolture au cours de la passation des tests, et la première fois à propos de la partie des "similitudes" : Je me suis permise de vous recadrer ou de vous interrompre quand l'objectif était largement dépassé, car vous avez une pensée en arborescence. Manifestation d'incompréhension de ma part et réponse : Oui, vous avez clairement une pensée en arborescence. On ne vous l'a jamais dit ? -Hein ? Non... (Si j'avais lu ce qui précède avant, j'aurais pu répliquer qu'à moins d'avoir des psychologues dans mes fréquentations habituelles, j'avais peu de chances d'avoir entendu le terme).

Ce faisant, anecdote mise à part, je m'étonne de la bonne fortune de ce vocabulaire, certes vraisemblablement limité à la sphère des psychologues francophones et de leurs patients, mais apparemment utilisé par eux sans plus de précaution. J'entends bien qu'il s'agit dans ce cas, selon toute vraisemblance, d'user de la métaphore dans le but de faciliter une première appréhension du sujet. Mais, ici, j'ai tout de même l'impression que le serpent se mord la queue car, justement, on part du principe que la personne qui consulte le fait parce qu'elle se pose un certain nombre de questions : de ce simple fait, elle sera peu encline à se satisfaire de la distinction supposée entre linéarité et arborescence. Au contraire, elle va s'en saisir au moyen, justement, et se mettre à y réfléchir de manière, euh... arborescente ? Mouais, mon grand ami le professeur Shadoko finirait par dire : "je dis des choses tellement intelligentes que je ne comprends même plus ce que je dis".

Or donc, en sortant de cette consultation (qui n'aurait pas pu s'étendre faute de temps disponible : le patient suivant arrivait), j'ai tenté de me représenter la chose, et surtout la fameuse pensée "linéaire" qui m'apparaissait comme quelque-chose de conceptuellement impossible. Dans cette situation, j'imagine que si ce fil n'avait pas existé, j'aurais bien pu le créer - je ne reviendrai donc pas ce qui a déjà été dit, car quelques lectures d'un petit bouquin et de certains articles du dénommé Gauvrit m'ont quelque-peu rassuré en ce qui concerne les termes : non, je n'ai plus besoin de m'en faire sur l'existence de la pensée "linéaire" puisque la distinction n'est qu'un fait de langage sans implication scientifique.

Et cependant la psychologue en faisait usage d'une manière si décomplexée... Pour quelle raison ? Erreur pédagogique de base (donner une réponse simpliste à une personne qui vient de s'avérer incapable de se satisfaire d'une simplification) ? Invitation à reposer la question et à développer à une autre occasion ? Sur ce dernier point, le terme étant réapparu dans le bilan écrit, j'ai évidemment reposé la question, et n'ai rien entendu qui n'ait jamais été dit ici dans les témoignages qui m'ont précédé.

Ou alors, faut-il penser que dans la profession en question, ces termes sont banalisés au point d'être intégrés ? Et dans ce cas, se trouve-t-il des gens pour les défendre avec des moyens un tant soit peu scientifiques ? Je n'ai certes rien lu de tel, mais il est vrai que j'en suis au tout début de ma "digestion" et que mon effort de documentation reste absolument embryonnaire.
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