À quand remonte votre sentiment de décalage, de différence...

Cette section est ouverte à tous les membres : elle doit permettre un partage d'expériences autour des problématiques liées à la découverte de la douance.
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gec
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par gec »

J'ai toujours eu l'impression d'être différente, d'être un vilain petit canard. Il y a un immense fossé entre ma famille et moi.
Je me suis toujours sentie seule (même entourée) et décalée. Les autres n'avaient pas les mêmes préoccupations que moi.

J'ai toujours essayé de rentrer dans la norme, de faire comme les autres. Je ne voulais pas être différente.

Aujourd'hui, suite à des problèmes personnels, ce sentiment me rattrape malgré moi. Les autres sont étonnés de mes réactions et me renvoient l'image de quelqu'un qui n'agit pas comme tout le monde. Je me cherche et suis enfin décidée à résoudre le problème de l'origine du décalage et de la différence en commençant par passer le WAIS.

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pixelvois
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par pixelvois »

kingubu a écrit :un peu au ban à l'école primaire, élève presque brillant au collège, largué au lycée mais apprenant la vie par ailleurs.
( ... ) jusqu'à me convaincre de passer le test. ( ... ) Il en reste quoi ? Ben quarante ans d'histoire à relire.
+1 ( que dire de plus ? )


@Shunbabyx : ( je reprend une partie de ce que je t'ai dis en MP ;) pour que d'autres en profitent )

Mon expérience scolaire a été à la fois semblable, et différente... assez semblable dans les causes, les éléments déclencheurs, plus ou moins différente dans les stratégies mises en place, la façon d'y faire face.

Ce qui m'interpelle c'est que contrairement à moi, tu sembles avoir réagi très tôt en cherchant à tout prix une intégration ( j'ai presque envie de dire violament ), notament au prix de l'effacement de ce que tu pouvait être toi fondamentalement, là où moi je ne l'ai fait qu'avec extrème parcimonie et plus tardivement, ayant très tôt eu, disont l'instinct, de mettre prioritairement un point d'honneur à chercher à être ce que j'étais, au prix de la difficulté d'assumer le fait d'être différent. Peut-être aussi mon caractère était plus... moins... enfin, probablement différent du tiens, ce qui pourrait expliquer à mes yeux la différence de nos réactions. Même dans mes moment les plus rebelles, je n'ai jamais eu le goût pour la désobéissance, et ai été toujours très ( trop, m'as-t-on souvent "reproché" ) raisonnable, du fait de mon caractère très ( très, très, ... ) timide et très ( très, très, ... ) introverti.

Oui, j'ai été un peu plus cancre pour me faire moins remarquer, démarquer devrais-je dire; voire pour m'intégrer, ou plutôt être un peu plus intégré. Oui j'ai fini par essayer de fumer pour faire comme les autres, et valider mon intégration à un nouveau groupe, mais c'était "seulement" au moment de ma seconde ( et j'ai continué parce que j'aimais, et j'aime toujours, vraiment le goût du tabac en bouche ). Et oui, je suis allé boire des coups au bistrot, mais là aussi seulement aux alentours de mes 16 ans, et toujours essentiellement par envie de me fondre dans ce nouveau groupe que je m'étais trouvé : car c'est ma période collège, je crois, qui a été la plus pénible.


@Maness :
Bienvenue sur le forum ! Cool de découvrir ton parcours ici... mais à quand un topic "à toi" dans la section présentation ? Cela permettrait de centraliser certaines informations et certains échanges ;) !


gec a écrit :Je me cherche et suis enfin décidée à résoudre le problème de l'origine du décalage et de la différence en commençant par passer le WAIS.
:cheers: Bravo ! Démarche très positive... Quels qu'en soit les "résultats", ça devrait être éclairant. Il s'agit juste de prendre cool : il n'y a pas de réussite ou d'échec autrement que par rapport à une éventuelle attente autre que celle de se connaître mieux. ;)

Hors-sujet
W4x a écrit :Je développerai davantage quand ce sera un peu plus clair dans ma tête^^ :x
N'hésites pas ;) !
"Dans un monde où chacun triche, c'est l'homme vrai qui fait figure de charlatan." ( André Gide - Les faux monnayeurs )

shunbabyx

Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par shunbabyx »

En fait que le sentiment de décalage vient aussi des troubles du comportements dont je souffre. J'ai également un trouble de la personnalité dont découlent les fameux troubles du comportement. Je pense que le tout bien sur est lié, alors dire ce qui appartient purement à la douance (si elle existe chez moi) et ce qui appartient aux troubles ... la limite est ténue ...

Mais c'est aussi l'époque ou j'ai appris que j'étais malade (encore une fois différente) [je parle cette fois ci physiquement, cf topique sur le handicap], et là ça faisait beaucoup, beaucoup, beaucoup. Il y a aussi un facteur familial important dans mon cas, issu d'une famille de surdoués déviants (thème que je ne souhaite pas développer ici), je pense que ça a contribué à faire de mon besoin d'être "normale" un leitmotiv, et de ma volonté de m'intégrer une obsession. J'ai cherché réellement à détruire ce que je pouvais être par tous les moyens, persuadée d'être tare (autant physiquement à cause de la maladie, que mentalement car j'étais persuadée de devenir folle et de finir ma vie dans un hôpital psychiatrique), avant de comprendre que je ne pouvais pas changer ma nature profonde, qui par ailleurs n'était pas une tare (mais ça je l'ai compris très tard).

Je pense que l'entourage joue beaucoup dans l’acception de sa différence :

-entourage familial
-entourage scolaire
-entourage social
-entourage médical (quand on consulte en psy)

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pixelvois
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par pixelvois »

Oui, le sentiment de décalage peut être lié à bien d'autres choses que la simple douance...
"Dans un monde où chacun triche, c'est l'homme vrai qui fait figure de charlatan." ( André Gide - Les faux monnayeurs )

shunbabyx

Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par shunbabyx »

Des fois j'ai l'impression d'être née avec une pelote de laine pour cerveau et des gants de boxe pour le démêler lol

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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par Sôsuke (惣右介) »

shunbabyx a écrit :Des fois j'ai l'impression d'être née avec une pelote de laine pour cerveau et des gants de boxe pour le démêler lol
Tu es aussi équipée pour traire les puces XD
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par soazic »

ah!ah!
à lire certains j'ai l'impression que la famille était impliquée, ou je me trompe.
ici, comme je me découvre sur le tard, j'ai revisité (entre autre) l'incompréhension de ma famille. si c'est valorisant d'avoir quelqu'un qui ramène des "bonnes notes", quand ça ne passe pas le stade du collège c'est une autre paire de manche et quand socialement on se sent inadapté, pour mes proches j'étais surtout socialement une hérésie. j'avais employé le mot asociale, il ne venait pas de moi en fait, c'était un adjectif dont on m'affublait.

Gulwen

Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par Gulwen »

Très tôt, aussi loin que je me souvienne en fait. Si je n'étais pas en avance, j'étais décalée. Ajoutez y un comportement violent... J'aimais jouer ou lire seule, mais comme tous les enfants j'aurais aussi aimé avoir des échanges avec les autres. Au final, puisque je n'aimais pas les mêmes choses, autant rester seule.

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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par Sourie »

Salut,

Je me souviens encore aujourd'hui de ma première année de maternelle, j'avais 3 ans, où lorsque les filles jouaient à la poupée et à cuisiner, et les garçons aux voiturettes, moi je restais assise sur le banc à les observer, immobile, jusqu'à ce que l'instit venait me voir et me demander "Tu ne veux pas aller jouer avec tes camarades ?", et c'est seulement là que je me levais pour y aller avec cette certaine appréhension, toujours... J'avoue que je n'ai jamais su approcher convenablement les autres sans être taxer de "bizarre" de "cerveau décalé" - dixit un ancien collègue de fac, ou d'originale, de "personne qui sort du lot" et ça continue aujourd'hui. Maintenant, ce sont les enseignants qui me disent que c'est la première fois qu'ils ont à faire à une étudiante "comme moi"... xD 'Et pourtant, je suis normale, je suis la fille la plus normale qui puisse être' - dans un rêve lointain.

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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par W4x »

A la première année de maternelle je crois, j'ai des souvenirs encore antérieurs mais je n'avais pas encore d'éléments de comparaison... Je me suis mis à repenser à ça alors que j'écoutais ceci.

A l'école j'étais généralement observateur, au mieux passif, au pire complètement extérieur à tout ce qui se passait. Quand je ne planais pas à 100 milles, je me demandais si les autres étaient comme moi et je voyais bien que non. D'autres gamins disaient qu'ils voulaient avoir mon cerveau, les maîtresses prenaient mon "travail" en exemple (lol)... je ne les comprenais pas. Pourtant j'avais beaucoup de copains mais je sentais bien que j'étais l'attraction, l'hypersensible, "celui à part". Mes parents m'avaient mis au centre aéré et au conservatoire pour me "socialiser" et m'occuper, mais je ne savais pas plus qu'à l'école ce que j'étais censé y faire. Les enfants y étaient les mêmes, voire pire puisque contrairement à l'école je ne les connaissais pas. Tous affairés à des trucs inutiles, à crier dans tous les sens, à se faire des jeux imaginaires ou avoir des conversations futiles... Quand je ne m'ennuyais pas ou n'y étais pas ennuyé, j'attendais patiemment le bus.

De même à la maison, je sentais bien que je n 'avais pas la même "vie" avec mes parents que les autres. J'avais le sentiment d'être tout le temps livré à moi-même, mais ce n'était pas pour me déplaire. Au lycée, même dans le groupe des parias-du-look-et-des-conneries-de-lycéens, je me sentais à part. Au début les curieux voulaient voir quelle bête je pouvais être et quelles conneries je pouvais faire, puis ils se détournaient de moi parce que j'étais trop bizarre, idem pour les curieuses. Ça me faisait un peu de peine au début et puis je me disais que je n'étais pas allé les chercher...

En fac, itou, face à tous ces rats de bibliothèque qui bossaient à mort, j'ai eu l'écrit du concours en touriste, et à l'oral je suis tombé sur une des leçons où j'avais fait l'impasse... la suite vous la connaissez :P
Au boulot, ça continue... je ne me retrouve chez aucun des collègues que j'ai ou ai eus partout où je suis passé. A l'école j'étais plutôt mature et en avance, depuis la fac j'ai l'impression du contraire. Dans tous les cas ce décalage, cette différence, j'ai l'impression de la connaître depuis toujours...

Enfin, il y a eu ici... ;)
Mathematics is a game played according to certain simple rules with meaningless marks on paper. D.Hilbert

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asdf
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par asdf »

Héhé, W4x, on dirait pas comme ça. Sacré bluffeur tu caches bien ton jeu!

Je ne me souviens plus tellement de mes premiers sentiments de décalage. Le premier peut être en maternelle, la directrice de l'école qui était aussi ma maitresse en seconde section, m'avait surnommé "l'encyclopédie vivante". D'après ma mère, j'avais un vocabulaire assez important, je n'en ai pas de souvenirs particuliers.
Je me rappel avoir beaucoup menti sur mon père, à tel point que pendant quasi toute la maternelle personne ne savait que je ne connaissais pas mon père. Je disais que j'allais voir des matchs de hockey sur glace avec lui, j'inventais un tas d'autres choses aussi.

Le sentiment de décalage c'est accentué au fil des années, je n'aimais pas le foot. Je n'aimais pas le parc pour enfant à côté de l'école, je préférais rentrer chez ma grand mère (à l'époque nous y vivions avec ma mère -jusqu'à mes 8 ans). Je regardais des chiffres et des lettres, parfois question pour un champion. En buvant mon diabolo fraise avec un bout de pain beurré, une barre de chocolat en garniture.
Quand je ne regardais pas la télévision, je joue aux dames, à la bataille, avec ma grand mère. Parfois au mastermind. J'allais de temps en temps chez la voisine de palier, mais une fois par semaine toute au plus.
J'aimais bien allé dans ce que j'appelais "le petit bois", une sorte de jardin entourant la résidence de ma grand-mère. Le concierge l'entretenait, j'aimais passé du temps avec lui. Couper des branches, faire du feu, passer le motoculteur. J'adorais cueillir les asperges sauvage pour les mettre dans une omelettes.

Je passais aussi de longue heures dans ma chambre à jouer au Légo. J'aimais beaucoup le contact avec les adultes. Mon oncle s'occupé souvent de moi les jours ou je n'avais pas école. Au programme c'était souvent jardin des plantes, parfois musée. Je passais aussi du temps dans son atelier (ndlr il est peintre), je regardais tout ces produits chimiques / peinture / pinceau. Il avait beaucoup de plantes aussi, j'aimais bien ça.

Quand nous avons déménagé avec ma mère pour partir de chez ma grand-mère, nouveau quartier, toujours la même école. J'étais très angoissé, très anxieux. Je voyais bien que les gosses autour de moi ne ressentait pas ça. Quand ma mère est tombé malade, j'ai fait un saut en avant, pour plongé encore plus dans une forme d'immaturité-hyper-mature. Immature affectivement, trop mature sur le sens de la vie, des responsabilité.
En CP, j'ai eu du mal avec l'apprentissage de l'écriture et de la lecture, j'étais disléxique. J'étais pas très bon en français, j'excellais ailleurs. En CE2, une autre lacune c'est ajouté à mes troubles en français, les troubles du comportement. Je foutais le bordel, j'étais une vrai tornade, insolent etc.
Quand j'allais chez des copains du coin, je me faisais toujours traiter de "faux-cul". J'étais trop aimable avec leurs parents.
Peu après ma rentré au CM2, j'étais très angoissé, je n'arrivais plus à aller à l'école seul ou avec des amis a pied. Il fallait que ma mère m'accompagne en voiture. Comme si je voulais prolonger les moments ou je pouvais la protéger.
Avec les autres élèves je n'avais pas vraiment de problème. Tout le monde avait peur d'un élève, moi j'étais copain avec lui. C'était un gitan plutôt turbulent, qui faisait chier tout le monde, qui avait un énorme retard niveau scolaire, mais il m'aimait bien. Je l'aidais un peu pour ses devoirs, je lui soufflait les réponses pendant les contrôles -Aujourd'hui je le croise de temps à autre, il est toujours content de me voir-.

En déménageant j'avais aussi connu un voisin, plus vieux que moi de 5 ans (celui que tu as vue w4x l'autre jour :p). Je m'entendais très bien avec lui.
En arrivant au collège, il y était encore, moi en 6éme, lui en 3éme. Je cherchais souvent le contact avec lui. Lui pas plus que ça dans l'établissement, par contre à l'extérieur nous nous sommes vue souvent. Nous allions faire du skate, du roller ensemble. Parfois on trainait chez un ancien ambulancier qui tenait une boite de transport routier dans notre quartier. On passait du temps chez lui, on faisait des conneries.
Je me souviens d'un soir en 5éme peut être, j'avais deux groupes d'ami. Celui composé autour de mon voisin qui était comme un grand frère, et un autre de ma génération, les copains du collège.
J'étais avec les copains du collège, on fumait déjà de l'herbe, une de nos activités était de repeindre les murs de la ville. Je me souviens avoir eu une très grosse angoisse qui a duré jusqu'au lendemain, j'étais là, avec mes potes du collège, il faisait nuit, nous fumions quelques joints, nous faisions quelques graffitis tout en marchant. D'un seul coup, j'ai ressenti une très forte angoisse, j'étais là physiquement, je parlais avec eux, mais j'avais la tête avec le groupe d'amis composé autour de mon voisin plus agé.
Progressivement en 5éme, je me suis isolé du collège, et des contacts que j'y avais. Je ne supportais plus du tout: mauvais résultat, trop de pression, ne jamais faire assez bien. Trop d'angoisse au sujet de ma mère. Je supportais plus non plus, les rôles que je m'attribuais, celui du cancre qui s'en branle, et qui s'en tape de tout. Alors qu'il bout tout le temps à l'interieur.

Un autre énorme décalage que j'ai ressenti: En arrivant un 6éme, naturellement je me suis tout de suite très bien entendu avec la seule redoublante de la classe. Vers le début de l'année, elle m'a invité un mercredi pour mangé chez elle, et ensuite allé au ciné. Je me souviens qu'elle ne savait ni allumé la gazinière, ni faire marcher le micro-ondes. Elle ne savait pas non plus comment faire une purée. Pour moi ce fût un choc, je savais faire ça depuis un grand moment déjà. J'avais vu les adultes le faire, et de toute façon j'avais du le faire quand ma mère était malade.
Sans compter que j'avais déjà était testé à l'époque et que mon chiffre me donnait droit à un avenir plus brillant que n'importe qui aux yeux de ma famille.

Bref, la toile était déjà tissé même si mes propos sont décousus :D!
:emo:

elphane
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par elphane »

Depuis toujours…

En maternelle, j’occupais les récréations par des discussions avec ma seule amie sur Dieu et le sens de la vie.
A la garderie du soir, ma meilleure amie était une enfant de 6 ans. Je me souviens bien qu'elle me racontait ce qu'elle faisait en CP, j'avais 4 ans.
Plus âgée, je détestais ces repas où les enfants sont cantonnés à leur table, parce que je m’y ennuyais et écouter les discussions entre adultes m’intéressaient vachement plus.
Adulte, vous intervenez lors d’une réunion, et on vous regarde d’un drôle d’air. Qu’est-ce que j’ai dit ? Je suis stupide ?

Maintenant, ça va mieux, je suis plus sociable et j’ai appris à m’adapter, et à faire la conversation de politesse, « bête et courtoise » auprès d’inconnus quand je suis invitée par exemple, ces échanges de banalités ponctués de sourires plus ou moins sincères qui ne servent qu’à laisser filer le temps... Mais il m’arrive encore d’arriver à un endroit plein de gens, et d’avoir une furieuse envie d’en repartir…

Ceci dit, je ne suis pas HP d’après la psy qui ma testée. Et je me demande aussi si les gens au QI moyen ne peuvent pas ressentir ce sentiment de décalage parfois ?

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Mlle Rose
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par Mlle Rose »

Il n'y a pas de coupure nette dans le fonctionnement entre un QI de 129 et un QI de 130... alors sans doute que si. Tout dépend le fonctionnement des gens qui t'entourent. Un mec qui a 100 de QI, qui n'est donc pas surdoué, va sans doute se faire éminemment chier au milieu d'une assemblée de QIsés à 70...

L'important est de choisir où on se rend, et de qui on s'entoure. Après, y'a des obligations mais bon... on serre les dents et ça passe. Ou sinon on esquive et on apprend à mentir :D
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par Joebar »

Mlle Rose a écrit :Ou sinon on esquive et on apprend à mentir :D
Dit-elle replaçant sa frange pour finir l'index sur le menton....
:angel4:
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par sonny boy havidson »

Voilà un sujet que j'ai un peu ruminé avant de venir écrire. Il semble que le décalage a été constaté par les autres avant moi. Je pense en particulier à mes institutrices de maternelle qui avaient remarqué que je faisais "l'avion tout seul dans la cour" mais j'allais pourtant vers les autres sans trop d'appréhension à cette époque. Au primaire, je me souviens avoir commencé à avoir des difficultés à me lier avec mes semblables que jusqu'à aujourd'hui j'associais à de la timidité, au fait que j'étais alors le plus petit de la classe et que ceux avec qui je m'entendais habitaient dans les villages des alentours et donc pas à proximité. Il y aurait certainement matière à creuser du côté de la douance mais on verra une fois que j'aurai passé les tests (si les méchants arrêtent un jour de me piquer mes sous dès que j'arrive à nouveau à en avoir :coleredefeu: ). J'ai également le souvenir de ne jamais avoir compris l'opposition entre garçons et filles dans la cours ; je crois d'ailleurs que je m'entendais déjà plus avec les filles que les gens de mon sexe. Pour le corps enseignant, j'étais un rêveur, un poète et j'étais lent.

Avec le temps, je me suis senti de moins en moins accepté par les autres avec des périodes où j'étais la victime de classe. J'ai aussi toujours ramassé autour de moi toutes les personnes différentes, mais c'est un autre fil. En 6° - 5°, j'étais perçu comme un "intello" et l'ai mal vécu. Le collège et le lycée sont deux périodes de forte timidité et de peur de autres.

Au fil du temps, j'ai pris le pli de la différence au point de la cultiver comme si puisque je ne fais pas partie de ce monde, je me dois de ne pas lui ressembler. Si je regarde mes collègues, je vois bien que je suis le seul parmi les célibataires à avoir délibérément choisi d'habiter à la campagne plutôt que dans l'agglomération toulousaine, à avoir un encrier dans le tiroir de mon bureau pour remplir mon stylo avant de partir en réunion, à être content quand il pleut, à ne pas avoir la télévision, à écouter des trucs inconnus avant même qu'ils passent sur FIP, à avoir mis uns photo de son ficus sur son bureau, à partir en randonnée avec un appareil-photo à soufflet dans le sac...

Même en faisant des efforts pour me rapprocher de mes semblables, je ne suis jamais avec eux. Je n'ai jamais vraiment eu le sentiment d'appartenance.
"La nuit dernière, j'ai rêvé que je mangeais un chamallow d'un kilo. Quand je me suis rêveillé, je n'avais plus d'oreiller."
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par Mlle Rose »

sonny boy havidson a écrit : Même en faisant des efforts pour me rapprocher de mes semblables, je ne suis jamais avec eux. Je n'ai jamais vraiment eu le sentiment d'appartenance.
Je crois que c'est aussi ce que j'ai appris à nommer au fil du temps : Liberté :-)
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par sonny boy havidson »

C'est un point de vue intéressant mais je ne suis pas totalement convaincu. C'est sans doute une question de ce que je rattache au mot "liberté".
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par Mushu »

bon, je me lance pour mon premier post échappé de ma présentation...

déjà j'ai pas d'ami ! :2deg bon dison qu'il y a peu de gens avec qui j'ai l'impression de pouvoir être pleinement moi-même et assumer mes délires

anti-chronologiquement je dirais que se sentiment de décalage est apparu et réapparu à diverses moments :
  • il y a un an, en dépression, je confiais a une nouvelle amie un peu plus digne de confiance que les autres que ca faisait longtemps que je me sentais "trop intelligente pour etre heureuse" (c'est pas le titre d'un bouquin sur la douance ca? :D1 , je l'ai pas lu mais je m’étais inventé le titre à l’époque LOL) et que "je me sentais aussi pas assez folle pour être géniale!"
  • 1 ans après mon entrée dans la vie active, quand j'ai eu le sentiment d'avoir fait le tours de mon job dans toutes ces évolutions hiérarchiques alors que je n'avais qu'effleuré le niveau supérieur (mais c’était pour moi suffisant pour voir que ça n'avais finalement pas d’intérêt a mes yeux)
  • au lycée quand je ne comprenais pas pourquoi les autres travaillaient autant (3, 4h de révisions :lire2: ) pour même pas réussir (8 à 10 de moyenne) en cours de physique (alors que je ne révisait que 10min la veille au soir avec des résultat frisant l’insolence)
  • au collège, là ou j’étais socialement inadapté, par ce que? (je ne sais toujours pas pourquoi j’étais le souffre douleur alors que j’embêtais personne)
  • à la louche vers 8 ans j'ai un souvenir d'une journée ensoleillé ou je m’interrogeais sur les divinités grec et que j'ai "vu" un truc, genre un tourbillon d'air que j'aurais formé avec mon index, là j'ai su que j’étais magique (enfin c'est ce que je m’étais dit à l’époque LOL) - je saurais sans doute jamais si ça a avoir avec une possible douance-
le reste du temps je me sentait "normale", juste différente parce que moi et pas une autre, ou plutôt je trouvais pas trop les autres "pas normaux" (parceque forcement la norme c'est moi :angel4: enfin dans ma tète je me suis plus souvent dit : mais pourquoi ils réagissent pas comme moi, plutot que pourquoi je suis pas comme eux en fait)

c'est comme si entre ces périodes j'oubliais ce sentiment, spécialement quand ca va "suffisamment bien" , mais que quand je déprime ou je m'ennuie ça me revient, comme si j'arrivais plus à mettre mon mouchoir par dessus...
je pense que quand ca va bien, je cherche pas, je vis comme ca viens, alors que quand ca va pas je cherche ce qui cloche chez moi :grattelatete: (chez moi cette fois ci et plus chez eux), et ca devient comme un évidence (le décalage pas la douance)

comme si quand ca va bien : mais pourquoi les autres sont pas comme moi? et quand ca va moins bien : mais pourquoi je suis pas comme les autres...

après j'ai personnellement très peu de souvenir avant mes 6ans (naissance de mon frère) du a un blocage que j'aurais fait par jalousie (et autre)

mais si je recherche bien dans ma mémoire, ya eu se jour ou j'ai eu le droit d’être comme tout le monde à la maternelle, le jour ou j'ai eu le droit de jouer l'un des trois petits cochons avalé dans le ventre du loup parce que l'un d'entre eu était malade ce jour là...
à bien y réfléchir, je trouve ça bizarre de me rappeler plutôt que le jour de la différence le jour de la "non différence"
mais bon je ne sais pas si c'est pas un faut souvenir que je me serais construit, tout ce que je sais c'est que celui-là ca fait bientôt 15ans que je m'en souvient seulement, suite à un dessin garder par ma maman datant précisément de ce jour là.

Bref, après cette description personnelle, là ou je voudrais ajouter mon grain de sel, c'est sur ma période collège, en effet à cette période, j'etais sure que j'étais pas du tout comme tout ceux de ma classe, au moins aussi sur que je pensais aussi d'ailleurs qu'eux aussi il devaient se dire la même chose, (qu'ils étaient chacun pas pareil des autres)...

j'en ai dailleurs parlé à la neuropsy qui va me faire passer le test, et j'ai quand meme été surprise de sa réponse,
elle m'a justement dit que, non tout le monde ne se pose pas ce genre de questions... :think: je reste dubitative sur la question...

donc voilà, j'ai pas encore passé le test, mais dans tout les cas, oui j'ai un sentiment de décalage...
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yogi content
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par yogi content »

Voilà une question qui m'a intéressée, et à laquelle j'hésite à répondre, mais elle m'a trotté dans la tête et je ne dors pas, alors je me lance.

J'ai lu d'abord les belles choses écrites dans le sujet "douance et solitude". :smile:
Sentiment de décalage, de différence, d'isolement, bien sûr tout cela est lié.

Il semble que vous faites aussi un lien, plutôt implicite, mais assez fort, entre décalage et douance. C'est là que je m'interroge. Certes, c'est normal d'y songer quand on est dans une minorité de moins de 2% de la population. Mais... il me semble qu'il y a des millions de façons d'être dans 2% de la population, dans un domaine ou un autre. Plein d'autres facteurs me semblent pouvoir expliquer un sentiment de décalage. D'ailleurs plusieurs d'entre vous ont évoqué l'environnement familial, la maladie, des spécificités comportementales.

J'ai moi aussi eu le sentiment d'être "décalée" dès l'arrivée en Maternelle, grave ! Et ça duré... duré... sous des formes moins accentuées peut-être, mais encore aujourd'hui je me sens quasiment toujours "décalée", même à vrai dire ici !
Mon comportement d'isolement à la Maternelle, je l'ai toujours mis sur le compte de mon statut d'enfant unique fragile hyper-protégée par sa mère et trop dépendante d'elle. Certes, c'est peut-être en corrélation avec la douance (qui reste à valider), l'hypersensibilité, mais j'hésiterais à mettre se sentiment permanent de "ne pas être à ma place", pas confortable, sur le seul compte de la douance. Enfin, ce serait un sujet intéressant à creuser avec une psy sensibilisée au sujet...

Je dirais plutôt que la lucidité exacerbée des HQI leur fait peut-être percevoir avec plus d'acuité toute différence entre eux et les autres, ainsi que la solitude, question existentielle fondamentale à laquelle on échappe peut-être moins quand on réfléchit "trop".

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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par Bagh13.29 »

Très intéressant ce topic !
Pour ma part, je me suis sentie différente réellement il y a peu comparé à la majorité d'entre vous, cela ne fait que 11 ans...
Pour autant, j'étais différente déjà enfant, mais je mets ça d'après moi fort logiquement sur l'enfance et l'adolescence très perturbées qui furent les miennes, j'étais hyper mature, déjà adulte avant l'âge.
Mais cela n'a pas gêné mes relations avec les autres, je crois que j'ai une capacité d'adaptation hors norme (n'y voyez aucun orgueil, ni dans aucun mot tendant à un sens "supérieur"), et j'ai pu le vérifier depuis toujours et c'est encore vrai.
Bien sûr, cela n'empêche pas de se sentir différent, mais la possibilité d'enrichissement personnel que l'on peut avoir au contact des autres vaut bien parfois quelques sacrifices...
Il y a 11 ans, donc, décès de ma grand-mère qui pour moi était tout, au moment où j'arrive à 40 ans presque, âge fatidique pour une femme, et énorme remise en question, prise de conscience d'un tas de choses, découvertes des questions existentielles, et ce à la lecture de la trilogie des Fourmis de Bernard Werber...et dépression qui a suivi, thérapie, thérapies devrais-je dire, qui m'ont aidée, pas si mal, mais ça aurait pu être mieux.
Ce sentiment d'être différente s'est accru au fil des années, des rencontres avec des gens, qui manifestement ne pensaient pas comme moi, ne se posaient pas mes questions, n'avaient pas ma réflexion, mon analyse, ce corroboré par qqs proches dignes de crédibilité. Et puis je ne me sens pas à ma place dans la vie que je mène.

Alors surdouée ou pas ? Je ne sais pas, c'est possible, au même titre qu'il se peut que non, car ce n'est pas parce que on ne trouve pas d'alter ego autour de soi sur les points que j'évoque et qui sont pour moi vitaux qu'on est surdoué.
Quoiqu'il en soit, je ne le vis pas si mal, même si trop souvent je souffre à des degrés variables de cette différence, je suis fière d'être ce que je suis et pour rien au monde n'aurais voulu être autrement, forte de la certitude qu'il m'aurait échappé un tas de richesses vitales pour moi.
Ca fume sous mon scalp, mais j'aime ça.... :lol:
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Sissi
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par Sissi »

Pour ce qui est de mon "cas", le sentiment d'être différente, en décalage remonte à loin, à l'école primaire voire à la maternelle. D'une part ayant appris très tôt les rudiments en maths et français, j'avais toujours une longueur d'avance (voire deux) sur les programmes scolaires. Par ailleurs, j'avais des centres d'intérêt quelque peu différents des autres.

Mais ce sont surtout les autres qui me considéraient comme différente, tant les enfants que les adultes. Personnellement, je ne voyais pas en quoi lire des livres de psychologie de 500 pages était anormal. Cependant il faudrait déjà définir ce qu'est la normalité...

De ce fait j'ai ressenti très tôt ce décalage, et ce même dans ma vie à proprement parler et dans l'évolution de ma pensée et de mon comportement. J'ai toujours tout fait plus vite que les autres : crise d'adolescence, passage de l'ado grincheuse à l'adulte, vie de couple, etc. Bref aujourd'hui encore mon décalage avec ceux de mon âge est évident, mais aujourd'hui cela ne me dérange plus.

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deliloo
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par deliloo »

Décalée. C'est exactement ce mot là qui me venait à l'esprit quand je me sentais à part.
C'est dingue de trouver (enfin?) des gens qui ont ressenti la même chose que moi.
J'essayais de me dire que tout le monde devait se sentir différent à un moment ou à un autre (quand on généralise on se sent mieux...), mais je savais que j'étais un peu plus différente...

Je me souviens de diverses choses : ça va des moments où je me sentais plus "intelligente" ou en avance au CP (grandes facilités en orthographe, conjugaison... je lisais beaucoup aussi, je crois que ça aide) jusqu'aux moments où je me sentais plus "nulle" (un dessin que je n'arrivais pas à faire au CP ou en maternelle, il fallait reproduire une peinture, des traits dans différents sens avec un soleil, et on était 3 à pas avoir réussi à le faire, du coup j'étais restée la dernière à devoir terminer, j'en avais ras-le-bol de ce foutu dessin).
J'avais surtout besoin d'être la meilleure à l'école, je ne sais pas d'où ça vient car mes parents me disaient toujours "fais de ton mieux et si tu n'y arrives pas c'est pas grave..." Mouais! pas pour moi... C'était une catastrophe quand qqn s'emparait de la première place... un effondrement intérieur...

J'ai toujours eu quelques ami(e)s à l'école, en primaire et au collège. Même si au collège, au moment où les autres ont besoin de former des groupes, moi je préférais les contacts plus restreints (2 à 4 pas plus, et encore maintenant d'ailleurs ! mais ça va mieux je suis moins timide ;) )
Au lycée, plus grand chose à voir. Les bandes n'étant pas mon fort, je parlais + ou - à tout le monde sans appartenir un quelconque groupe. Et c'est ce que je fais maintenant.
Puis un premier "vrai" petit copain au lycée, ce qui m'enferme dans une relation "à 2", et ça me convenait jusqu'au jour où il m'a dit " t'as pas des copines à voir ?"... et moi : "euh... tu veux plus de moi ?" :D

Enfin voilà, un sentiment d'étrangeté, même quand je parle dans une réunion de famille ou d'amis, tout le monde s'arrête (c'est si intéressant ce que je dis ? lol).
Maintenant, ça va de mieux en mieux, j'accepte un peu plus d'être comme je suis et j'accepte la différence des autres (j'essaie de cacher ce que je devine chez les autres, et donc ce que je juge, c'est mieux pour eux. J'ai toujours essayé de faire au mieux pour les autres).

Bizarrement, ce qui est ressorti d'une de mes séances chez la psy il y a pas si longtemps, c'est "je ne veux plus faire semblant", mais ça concernait un tout autre sujet (dans ma famille). Et quand j'ai lu JSF, et maintenant avec le recul, quand je parle aux gens et que je fais l'effort de me concentrer pour rester fixée sur ce qu'ils disent et de paraître intéressée, je me dis "mince! ça ressemble à faire semblant là!"
Donc oui Pixelvois, je comprends quand tu dis que tu essaies de rester tel que tu es, parce-que ça demande un effort surhumain de maintenir constamment une image pour "paraître bien" devant soi...

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pixelvois
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par pixelvois »

Hors-sujet
deliloo a écrit :Donc oui Pixelvois, je comprends quand tu dis que tu essaies de rester tel que tu es, parce-que ça demande un effort surhumain de maintenir constamment une image pour "paraître bien" devant soi...
Je ne sais pas quel est l'effort le plus difficile entre être ce que l'on est et tâcher de paraître ( bien ou pas ), jouer avec les masques sociaux : je ne pense même pas que cela soit comparable dans le sens où ce ne sont pas les mêmes difficultés.

La difficulté principale que j'identifie dans le paraître, c'est l'énergie ( phénoménale ) que cela me bouffe.
Celle que j'identifie à être vrai, c'est le fait d'arriver à assumer l'interaction induite avec l'Autre, de façon très générale : le regard de l'Autre ( rarement approbateur, rarement juste dans son interprétation ), la mise en faiblesse vis-à-vis de l'Autre en se livrant beaucoup, et la naïveté face à l'Autre que cela suppose.

La recherche de ce que l'on est en revanche je ne l'assimile pas à une difficulté dans le sens pénible. La quête de soi, la connaissance de soi est d'une difficulté éminament positive, mais n'en reste pas moins une recherche compliqué, loin d'être évidente, et de longue haleine ^^.
Qui plus est, le rapport énergétique investissement / bénéfice n'est pas négatif non plus :P
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par Jue »

Quelle question !
Sincèrement, je dirais bien depuis toujours, mais à cet âge-là j'aurais bien été incapable de mettre des mots là-dessus. Ce dont je me souviens bien, par contre, c'est que passé un certain âge je ne partageais plus mes centres d'intérêts (c'est revenu à l'adolescence, ceci dit, avec les jeux vidéos, mais à l'époque je triais soigneusement mes amis). Je crois que l'exemple le plus frappant a été avec la musique : vers 4-5 ans j'étais devenu absolument accro aux 4 saisons de Vivaldi (sérieux, je l'écoutais en boucle !) et je crois me souvenir que j'ennuyais copieusement mes copains avec ça quand ils venaient à la maison.
Après, je ne sais plus : j'ai vite appris à porter des masques - et ça devient un peu comme une seconde nature à force.
Finalement, "décalage" c'est bien le mot ;)

L'ennuis ? Curieusement, pas vraiment, c'est surtout l'impression de ne pas comprendre les autres et de ne pas être compris qui ressort le plus. Ah si, quand même : une grande frustration de devoir écouter les profs et me taire, alors que j'aurais voulu discuter avec eux (bon, pas toujours hein : j'ai toujours eu horreur de la géo et du sport,et je n'aurais vraiment pas eu grand chose à dire dessus) :D
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen

Message par Louise »

C'est sur ce topic que je voulais intervenir en premier une fois la douance confirmée, parce que là pour le coup je suis extraterrestre parmi les extraterrestres, et je pense que ça pointe une des clés du "bien-vivre" la douance. (ou peut-être du bien-vivre tout court, comme l'a souligné plus haut quelqu'un).
Je n'ai JAMAIS ressenti ce sentiment de décalage. (Pourtant il semble que je sois seule parmi un ou plusieurs milliers au niveau de mon fonctionnement ^^.)

Et je pense que c'est ce sentiment de décalage, de différence, qui est la cause de la mesestime de soi, puisqu'on est toujours dans la comparaison, si je suis différente, je suis forcément moins bien, dehors, extérieure, rejetée.

Par contre, je me suis toujours sentie UNIQUE, sentie moi. Mais parmi d'autres unicités. Et la nuance est de taille. Evidemment que l'autre est pas comme moi, parce que personne n'est comme l'autre (du coup je pars du postulat que je suis une parmi des milliards, alors parmi des milliers hein....). Ça ne rend ni moi ni les autres malaimables ou non estimables. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais eu de mal à me faire des copains, (bon, j'ai été la chef, souvent, mais sinon il se passait rien ou ça avançait pas ^^). Je n'ai jamais eu de mal à avoir les mêmes centres d'intérêt futiles que mes potes, parce que l'intérêt se situait dans la relation à l'autre et pas dans le sujet lui même...

Et là, même si je suis archi sûre que vous êtes tous conscients du rôle de parent, je peux vous dire que c'est à 1000% la façon dont j'ai été aimée, entourée, encouragée qui a déterminé cette confiance en moi. Nous avons sans aucun doute les clés du bonheur, ou du malheur de nos enfants.
Et ce n'est pas une question de dire des choses à l'enfant, c'est une question de lui faire ressentir pleinement et totalement l'immense confiance que vous avez en lui, en ses capacités (et donc d'en être réellement convaincu).
Je soupçonne ma mère et mes grands parents paternels d'être la cause de ma douance (je parle d'hérédité, hein^^, là), alors soit instinctivement, soit parce qu'ils fonctionnaient sur le même mode que moi, ils ont toujours alimenté mes soifs, soutenu mes idées saugrenues, et ne m'ont jamais dit que je n'étais pas capable ou que je n'y arriverai pas, qu'il s'agisse de couper avec un couteau qui coupe, de reprendre des études, de lire Barjavel à 7 ans, de divorcer à 30 piges, de sauter de la marche tout en haut ou d'autoconstruire ma maison.
J'ai un ex-collègue que je surnomme Macgyver, parce qu'il passe son temps à démonter/réparer ordis, voitures, moteur (quand il avait 10 ans il fabriquait des bombes dans le grenier de ses parents), il a fait un bijou pour sa femme... il a acheté le métal et s'est fabriqué un four haute température dans son garage, vous voyez le genre ^^. Donc évidemment je le soupçonne ++ de douance, et on a souvent discuté de notre absence d'inhibition type "je peux pas le faire" face à une tâche ou une idée, et qui ouvre à justement toutes ces réalisations. On était arrivé à la conclusion que c'était à 99% une question d'éducation et de parents, pas qui te poussent, mais qui ne te freinent pas consciemment, ou inconsciemment (et c'est déjà énorme). On était pas du tout arrivés à la conclusion qu'on pouvait être hors norme de façon constitutive!

Alors bien sûr, surtout en couple, je me sens parfois en décalage mais plus en décalage d'envies, de tempo, de progression dans la réflexion, mais une fois encore, il ne viendrait pas à l'idée de m'en imputer la cause... ni d'imaginer que ça n'arrive pas à tout le monde, je crois que le surdoué n'a pas l'apanage du sentiment de différence (et là, maintenant, j'ai un sacré boulot, parce que pour moi, toute personne est capable de faire ce que je fais, et je passe une grande partie de mon temps à tâcher d'en convaincre un max de gens, il s'avère que ce n'est peut être pas le cas, je vais devoir relativiser ma vision des effets pygmalion ...)

Je n'ai pas l'impression de porter des masques. Enfin ce n'est pas ce que je ressens quand je me "fonds dans le décor". D'ailleurs j'ai deux options, me couler dans le truc, ce qui n'est ni plus ni moins pour moi que m'adapter aux codes d'un groupe, un peu comme je parlerai une autre langue, je n'ai pas l'impression de m'effacer, juste de m'adapter, avec en fond, une Solenn sociologue qui observe et prend des notes, amusée. Et la version provoc', de moins en moins usitée, où y'a pas d'enjeu pour moi ni pour des gens à qui je tiens et que je n'ai pas envie de bousculer, où là je me gêne pas pour donner de légers coups de pied dans la fourmilière (mais gentils hein). (J'ai le souvenir d'un repas en compagnie de cathos-prout-officiers de marine où j'avais délibérément balancé des trucs à l'opposé de tous les codes attendus, et d'avoir indigné/outré... ce kiff.)
Mais dans aucun des cas je ne suis pas moi-même...(je crois que je ne SAIS tout simplement pas ne pas être moi-même)

Enfin bref, à mon avis, tout ça se passe dedans et est avant tout une question d'angle, de perception de soi, de perception de sa propre valeur et de ses capacités.

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