Douance et traits autistiques

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Petitsmartin
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Petitsmartin »

Bonjour,
Je me permet de donner ma petite expérience, lorsque jai passé le test avec ma neuropsy qui est également spécialisée en TSA, je lui ai demandé de regarder si il y ni aurait pas de tsa chez moi.
J’étais persuadé que si et finalement elle m’a expliqué que c’était courant de se méprendre sur ce sujet car les deux regroupent beaucoup de points communs.
En revanche la différence se trouve dans le fait que la personne présentant un tsa est incapable d’accomplir certaines tâches ou bien cela va lui demander un grand effort, le hpi/thqi lui en est capable, rien physiquement ne l’en empêche (dans la mesure où son hpi n’est pas associé à un tsa ou autre trouble). Il n’a peut être juste pas les bonnes clefs pour le faire ou la bonne motivation.

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altima
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par altima »

@Petitsmartin est-ce que tu aurais un ou des exemples de ces tâches discriminantes?

Invité

Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Invité »

[mention]altima[/mention] sans prétendre répondre à la place de Petitsmartin :honte: , je te donne un exemple de dysfonction exécutive me concernant : je suis incapable d'enjamber un obstacle, même très bas. Mes jambes fonctionnent normalement, mais je ne sais pas le faire : donc confrontée à un objet sur mon chemin (une branche par exemple), je dois le contourner, ou bien quelqu'un doit m'aider en me disant quoi faire pour l'enjamber : lever le pied droit, replier la jambe, reposer le pied, etc.
C'est sans rapport avec le HPI, mais très typique de l'autisme.

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altima
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par altima »

Merci pour ton exemple, je n'avais même pas en tête les fonctions exécutives. Par rapport à ce que tu évoques (et ça n'est pas pour en rajouter une couche mais quand même), dans ce genre de situation j'imagine qu'on pourrait proposer des séances de psychomotricité etc. Alors qu'on pourrait aussi envisager de moduler l'espace différemment (je pense là à l'espace urbain).

Je serais curieuse donc de savoir si des actions d'un autre type pourraient présenter des différenciations probantes.

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par TourneLune »

Je pense que la fatigue dans les relations sociales peut exister aussi pour les HQI dès lors que la différence est trop flagrante et demande des ajustements permanents pour communiquer. Il me semble néanmoins qu'elle n'est pas du même ordre mais ça doit être difficile à évaluer.
Il est fort probable que les éventuels dysfonctionnements des fonctions exécutives soient des éléments plus propices à faire la différence, encore faut-il arriver à identifier les éventuels mécanismes de compensation et évaluer leur part dans l'histoire. Je reste persuadée qu'on peut masquer plein de choses en compensant autrement mais que ça crée effectivement un grosse fatigue par ailleurs car les automatismes, on a pas encore trouvé plus efficace pour traiter les tâches quotidiennes.

Invité

Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Invité »

altima a écrit : jeu. 3 sept. 2020 08:20 Par rapport à ce que tu évoques (et ça n'est pas pour en rajouter une couche mais quand même), dans ce genre de situation j'imagine qu'on pourrait proposer des séances de psychomotricité etc.
Oui, bien sûr, c'est un type de déficience que on l'on peut certainement rééduquer. Je le ferai peut-être un jour si c'est nécessaire (pour le moment, je contourne :huhu: ). C'était juste pour donner un exemple de problème très concret qu'il me paraît impossible de rapporter au HPI.

yokainoshima
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par yokainoshima »

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Laurène Bancale »

altima a écrit : dim. 30 août 2020 14:42 Oui j'ai bien lu l'évocation des déficits; à ce propos je suis encore choquée par ce qu'on appelle l'entraînement aux habiletés sociales... Qui est à entraîner en fin de compte?
Je vais rebondir là-dessus pour souligner ce qui me semble être un point mort de ton discours (d'après les posts que j'ai lus car, évidemment, je ne connais pas toutes les nuances de ton avis sur la question ;) ).
L'entraînement aux habiletés sociales permet à des personnes autistes qui sont en demande de se sentir moins démunies face aux situations sociales avec les personnes neurotypiques - donc, de fait, dans une grande majorité de leurs interactions sociales. Cet entraînement est censé aider à comprendre les personnes non-autistes qui souffrent de leur différence et veulent avoir des "astuces" ou apprendre des habiletés qui leur rendront le quotidien moins pénible.
Il n'est nullement question sur le papier de forcer des personnes autistes qui n'en auraient pas envie à suivre ses séances. Dans la pratique, c'est peut-être parfois le cas (il y a des conneries partout) et là, je suis d'accord avec toi, c'est nocif et hyper nul.

Oui, l'entraînement aux habiletés sociales a un aspect normatif, mais la vie sociale (pour les autistes comme pour les autres) est faite de normes. Toute personne qui ne veut/peut l'accepter est à mon sens condamnée à souffrir.
Bien entendu, il est beaucoup plus difficile pour les personnes autistes de comprendre/se soumettre à ces normes et il serait bon que le grand public soit mieux informé sur l'autisme, de manière à pouvoir se montrer compréhensif et à faire des efforts (pas de raison que ça n'aille que dans un sens) avec les personnes différentes d'eux.
Pour autant, l'idée qu'une société dans son ensemble doit s'adapter en opérant des changements importants (je ne parle pas de l'effort de bienveillance minimum qui est dû à tout être humain) à une minorité de personnes me semble illusoire. La société est faite pour correspondre à une majorité qui fonctionne - à peu près - de la même façon. On peut assez facilement donner des droits à une minorité (le droit au mariage pour les couples homosexuels, par exemple). On peut beaucoup plus difficilement demander au corps social dans son ensemble des changements structurels qui ne seraient faits que pour une toute petite partie de la population, en tout cas pas dans la mesure où il s'agit de changements coûteux (en argent et en énergie).
Ça ne change rien à la bienveillance qui devrait être due à chacun, autiste ou non.
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altima
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par altima »

Merci pour ton apport, je ne peux qu'être d'accord avec ce que tu écris (qui me semble totalement évident en fait, pardon de le dire comme ça mais ce sont des évidences dans un certain système de pensée et de valeurs, c'est à dire celui qu'on nous a inculqués, je crois à presque tous).
Pourtant ce que ça sous-tend me laisse encore amère, avec mes contradictions (très mal exprimées je le reconnais).

Dans ma "pensée", je ne sous-entendais nullement qu'on forçait les personnes autistes à suivre des ateliers d'entraînement aux habiletés sociales, ce n'est pas cela que je questionnais mais les ateliers en eux-mêmes (je n'ose même pas imaginer que ça se fasse sous contrainte).

Je ne sous-entends pas non plus que la masse normée doive s'adapter à une minorité, effectivement ça me semble plus complexe et nuancé que ça.
Le problème pour moi est le traitement de la question de l'adaptation, qui se fait toujours sous le même angle. C'est unilatéral parce qu'on pense la personne en tant que souffrant d'une inadaptation ou porteuse de déficiences qui lui causent du tort.
Quand tu évoques le fait qu'un changement structurel fait pour une toute petite partie est difficile à demander car ce serait coûteux en argent et en énergie, pour moi c'est précisément là où le bât blesse.

C'est révélateur d'une conception du monde qui demande à ce que les choses aillent vite et bien et pour ce faire, on fait tout le possible pour intégrer les gens dans ce fonctionnement. Parce que ça lui permet de continuer à fonctionner - et par là j'entends le fonctionnement économique, relationnel, donc forcément politique. C'est un écosystème entier, qui naturellement pour perdurer a intérêt à préserver ses modalités actuelles et à considérer qu'il est moralement acceptable voire recommandable de protéger ce qu'il considère comme des plus faibles, afin de continuer à consommer (parce qu'au final il s'agit bien de ça: le premier frein pour une personne en situation de handicap, aux yeux de "la société", c'est son insertion socio-professionnelle).

Donc pour finir (et j'espère être un tantinet plus claire, mon Dieu comme je suis lente et imprécise, je m'en veux): quand je dis que je suis choquée par l'entraînement aux habiletés sociales, les raisons de ma réaction se situent largement en amont du traitement in situ d'une difficulté d'ordre neurocognitive... parce que, qui irait dire : "ah mais non, je préfère qu'on laisse les gens se débrouiller pour comprendre comment fonctionnent les autres, ils n'ont pas besoin qu'on les prenne en charge pour soulager leurs difficultés?"
Tu vois ce que je veux dire? Moralement, ton argument est irréfutable. On viendra à moi me dire: "mais enfin, tu crois pas qu'en tant qu'autiste, on préfère avoir des billes pour s'intégrer professionnellement et socialement, avoir donc plus de chances de s'épanouir, de se sentir bien, plutôt que subir et être victime de rejet etc?!"

Je remonte en amont (haha, pléonasme?); moi ce qui m'intéresse en tout cas, c'est de savoir: pour quoi, pourquoi, pour qui, on en arrive là?
Quelle conception du vivre ensemble est sous-tendue par ça, quels enjeux? Quelle conception de la différence, et pourrait-elle être envisagée autrement que comme source de problèmes à résoudre? (je ne sais pas si le concept de neurodiversité a été apporté sur le fil, je n'ai aucun prosélytisme à faire à ce sujet hein, je crois simplement qu'on peut considérer d'autres façons d'envisager les ressources d'un individu)

Je dois être sacrément aigrie ou bien vieille, car j'ai bien du mal à croire en une bienveillance désintéressée qui permettrait d'inclure les autres (ça me fait le même effet quand je prends connaissance d'actions socioculturelles en faveur des défavorisés, qui semblent toutes belles sur le papier mais au fond ça ne permet pas l'inclusion).

Je veux bien que quelqu'un recadre mon message ou rebondisse pour me faire repartir dans une autre direction, si jamais il en a le courage ou l'élan, parce que je me sens tourner en rond.

Et sinon, au sujet de la fatigue de socialisation chez HQI vs autistes, je n'ai bien évidemment aucune donnée étayée à apporter, mais juste dire que le paquet de personnes HPI (identifiées comme telles) que j'ai rencontrées a toujours fait part d'une relative asociabilité (qu'on pourrait facilement relier à de l'introversion) et d'une frustration dans la plupart des interactions sociales (sans parler d'épuisement, je crois bien que l'ennui évoqué devait confiner quand même à une petite fatigue...). Je connais aussi des personnes souffrant d'anxiété sociale qui planifient soigneusement leurs sorties et loisirs afin de ne pas cumuler trop d'interactions, au risque là d'être vraiment fatiguées (fatigue exprimée comme telle). Aucun fondement donc, juste des constats. Quelle est la différence, quelle est la limite? Qui de l'oeuf ou de la poule (j'y arrive pas à causer avec ceux/ je m'ennuie/ j'évite donc ou car je me fatigue) ?
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yokainoshima
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par yokainoshima »

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O'Rêve
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par O'Rêve »

Je regardais cette vidéo partagée sur le fil "L’autisme, réflexion, découverte", il y a quelques années. https://www.adulte-surdoue.fr/viewtopic ... 24#p191924

Et je trouvais intéressant de la remettre sur ce fil : https://www.college-de-france.fr/site/s ... -11h00.htm

Si vous ne voulez pas tout regarder, je trouve particulièrement intéressant le passage entre 29 et 34 minutes. Je trouve que ça peut apporter des éléments intéressants pour réfléchir à des liens éventuels entre QI et autisme.

Il existe une très grande diversité génétique de l’autisme.
Si on regarde cette diversité génétique, il devient assez difficile de voir un continuum entre douance et autismes pour chacun des gènes qui pourraient être impliqués, d’autant plus que pour certaines mutations, on observera des déficiences intellectuelles (ex Shank3) quand pour d’autres on observera des QI dans la norme (ex : Shank 1).
Donc l’idée d’un continuum douance-autismes semble peu envisageable au regard de la diversité génétique.
Ensuite, Thomas Bourgeron évoque que dans cette diversité génétique, on voit néanmoins une redondance sur les voies biologiques qui sont touchées dans l’autisme : sont impliquées régulièrement des gènes synaptiques. Les chercheurs en déduisent donc que lorsqu’on touche à cette voie biologique, on a risque d’avoir un autisme.
Ce qu’on voit dans les modèles animaux, c’est que certaines mutations vont réduire le nombre de synapses, mais il existe aussi des formes d’autisme où les mutations vont augmenter le nombre de synapses.
Est-ce que dans certains cas, il pourrait y avoir des liens entre QI et les voies synaptiques touchées ? Je me pose la question ?

Et puis je trouvais également intéressant le passage vers 48 minutes (à partir du questionnement « pourquoi chercher des gènes impliqués dans l’autisme »), par rapport aux derniers échanges en lien avec la notion d’adaptation.
Si vous ne souhaitez pas visionner la fin de la vidéo, voici le résumé de sa réponse : pour trouver le meilleur environnement, en fonction de l’hétérogénéité de l’autisme.
Ca rejoint aussi ce qu’il transcrit dans cet article : https://theconversation.com/a-la-recher ... isme-90153
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Bulle d'o »

altima a écrit : ven. 4 sept. 2020 10:46
Je remonte en amont (haha, pléonasme?); moi ce qui m'intéresse en tout cas, c'est de savoir: pour quoi, pourquoi, pour qui, on en arrive là?
Quelle conception du vivre ensemble est sous-tendue par ça, quels enjeux? Quelle conception de la différence, et pourrait-elle être envisagée autrement que comme source de problèmes à résoudre? (je ne sais pas si le concept de neurodiversité a été apporté sur le fil, je n'ai aucun prosélytisme à faire à ce sujet hein, je crois simplement qu'on peut considérer d'autres façons d'envisager les ressources d'un individu)

Je dois être sacrément aigrie ou bien vieille, car j'ai bien du mal à croire en une bienveillance désintéressée qui permettrait d'inclure les autres (ça me fait le même effet quand je prends connaissance d'actions socioculturelles en faveur des défavorisés, qui semblent toutes belles sur le papier mais au fond ça ne permet pas l'inclusion).
A quelles autres façons d'envisager les ressources d'un individu penses-tu?

Je me demande effectivement si le fait de gérer une société à échelle macro, qui est un des bien-fondés des politiques, politiques sociales inclues, ne génère pas le fait qu'on puisse avoir du mal à trouver une réponse pour "considérer d'autres façons d'envisager les ressources d'un individu". Car les problématiques individuelles peuvent faire modifications de lois pour reconnaître des droits (ce qu'indiquais je crois Laurène Bancale). Ces droits génèrent des possibilités de compensation de cet écart d'avec le "plus général", si besoin est. Toutes les situations de "minorités", vont certainement générer ces effets d'écarts, mais elles ne rendront pas, en gestion politique et sa déclinaison opérationnelle, le minoritaire fixant les règles sociétales car ça ne s'appliquera pas à la majorité (sinon on devrait adapter pour tout ceux là).

Mais s'il y avait un modèle auquel tu penses pour combiner cette organisation politico-sociale globalisante (car c'est son échelle) et la problématique plus individuelle, j'avoue ne pas avoir encore lu là-dessus, et serais intéressée de trouver un modèle qui propose une alternative toujours à l'échelle macro, qui maintienne l'idée d'égalité pour chacun dans le grand général.

Si c'est de l'équité qu'on parle, c'est déjà ce vers quoi tend la reconnaissance QTH qui permet de compenser l'écart pour acceptation de la neuro-diversité (entre autre, mais ça vaut partout), dans le champ du travail (adaptation des environnements...). Le handicap est constitué de la prévalence d'écart. La notion de "hand-in-cap" , la main dans le chapeau, soit l'entrave mise sur la personne sans difficulté pour équité à celui qui en aurait une (car avec un fonctionnement différent et minoritaire sur certains aspects, quel soit il) peut s'appliquer à des échelles micro, mais pas macros...

La difficulté est, je crois, aussi dans l'interprétation aujourd'hui de cette notion de handicap. Que veut-elle dire ? En tout cas, pas incapable, littéralement! On parle de termes qui deviennent péjoratifs (qui le sont depuis longtemps à notre échelle de société contemporaine, oui) mais qui ne l'étaient pas, à l'initial.
L'autre question est la question de l'application des lois effective, notamment autour de cette équité de traitement pour toutes les situations de handicap, enfant ou adulte.

Le problème ne serait pas au niveau de tel que c'est fondé actuellement, mais du défaut d'informations qui amèneraient aux maintiens des notions péjoratives associées, notamment sur le handicap et à la gestion qui en découle. Est-ce cela dont tu parles?

Et pour ne pas être hors-sujet, je voudrais renvoyer au titre du topic.

Il est probable que ce topic soit ouvert - et actif - car nombre de personnes HQI se questionne sur ces écarts et une partie voit que leurs descriptions de difficultés pourraient raisonner avec l'autisme de type asperger à priori (pour lequel une reconnaissance handicap est posée). Cette question de "faudrait-il questionner un besoin de reconnaissance de handicap pour la particularité HPI" aussi, fait l'objet d'un autre topic. C'est scindé.

Ici on parle de question de liens entre les deux, pas seulement de l'autisme, ni seulement de HPI, mais de continuum ou de "twice exceptionnal".

Il est possible que les difficultés, souffrances, prise de tête interne parfois insolubles (inhérents à chacun cela dit), pour ceux qui seraient "HPI et Asperger", proviennent d'au moins leurs deux écarts (mais en plus ils doivent être, chacun, plein de choses différentes cumulées supplémentaires MAIS qui peuvent les rendre moins minoritaires!).

Chaque individu est unique, mais y'en a qui sont particuliers dans leurs unicités (minoritaires) et ceux qui sont doublement particuliers dans leur méta-unicité .... Ça doit effectivement générer un effet de surchauffe voire de ras le bol de ces mises à l'index de la différence par autrui.

Si je devais le résoudre, à mon niveau, c'est probablement, par la recherche d'adaptation à mon niveau que je le ferais mais pas m'adapter moi, rechercher l'environnement qui me sera adapté.
"Je ne communique pas mes jugements, je ne suis pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu'un dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même."

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par altima »

Hors-sujet
Bulle d'o a écrit : sam. 5 sept. 2020 00:46 A quelles autres façons d'envisager les ressources d'un individu penses-tu?
Ma pensée n'est pas élaborée sur cette question mais je pense qu'il est possible d'envisager autre chose que les compétences sociales habituelles, à savoir posséder ce qu'on considère comme le savoir vivre, et autre chose que les compétences professionnelles habituelles, à savoir faire preuve d'un savoir ou savoir-faire pouvant s'inscrire dans les modèles socio-économiques déjà existants. Mais pour savoir quelles ressources un individu peut offrir, encore faut-il lui offrir l'occasion de se vivre dans d'autres contextes que les contextes normatifs. Tout demeure théorique, certes. Encore une fois je renvoie à la notion de capabilité qui à mon sens ouvre d'autres perspectives sur ce qu'est l'apport d'un individu dans une collectivité.

Pour le reste, on tourne en rond à mon avis: politiques globales vs interventions en faveur d'exceptions individuelles, c'est le dilemme infernal du global vs local, de l'universel vs l'individuel. Encore une fois, tout ça pour moi sont des lapalissades, puisque mathématiquement, si une loi est conçue pour 90% de la population, oui on a une marge de manoeuvre pour a priori compenser l'écart et intégrer les 10% restants. Donc oui ça revient à envisager de faire du macro avant tout, puisqu'actuellement les décisions sont prises en large majorité par le haut et doivent être appliquées par le bas. Je crois que je voulais juste mentionner l'absence d'horizontalité dans les politiques mises en oeuvre.

Un modèle? J'aimerais bien en avoir un en tête aussi... je ne crois pas qu'il existe, parce que je ne crois pas qu'une modélisation puisse être parfaite. Je crois davantage en l'ouverture et non pas le maintien dans un système sclérosé qui convient à la majorité-donc-on-va-quand-même-pas-tout-changer-pour-juste-quelques-personnes. Pardon, je m'emporte.
Plutôt qu'un modèle qui me semble utopique, j'espère bien davantage une réflexion et une prise en compte des personnes pas justes en tant que sujets d'intégration devant tendre vers l'inclusion. Se poser les questions ça me semblerait déjà faire preuve d'une volonté de changement, et peut-être que ça suffirait pour ici ou là, rendre dignité et valeur à chacun.


Bulle d'o a écrit : sam. 5 sept. 2020 00:46 La difficulté est, je crois, aussi dans l'interprétation aujourd'hui de cette notion de handicap. Que veut-elle dire ?
Oui, c'était bien là ma question au final.
Bulle d'o a écrit : sam. 5 sept. 2020 00:46 Et pour ne pas être hors-sujet, je voudrais renvoyer au titre du topic.
Il est probable que ce topic soit ouvert - et actif - car nombre de personnes HQI se questionne sur ces écarts et une partie voit que leurs descriptions de difficultés pourraient raisonner avec l'autisme de type asperger à priori (pour lequel une reconnaissance handicap est posée). Cette question de "faudrait-il questionner un besoin de reconnaissance de handicap pour la particularité HPI" aussi, fait l'objet d'un autre topic. C'est scindé.
(Certes, pour le coup je ne comprends pas pourquoi tu rappelles ça ici, car mon hors sujet n'a pas à voir avec cette distinction).
Bulle d'o a écrit : sam. 5 sept. 2020 00:46 Ça doit effectivement générer un effet de surchauffe voire de ras le bol de ces mises à l'index de la différence par autrui.
:D Je ne suis pas dans la tête des autres mais j'avoue que ça me fait à peu près cet effet-là oui, à ceci près que je ne vois pas ça comme une mise à l'index. C'est plutôt de l'ordre de la discrimination positive, avec tous ses travers, et autant je plaide pour une prise en compte des individualités, autant je refuse l'idée d'un entre-soi où l'ouverture aux autres serait menacée; c'est aussi bête que ça.
Bulle d'o a écrit : sam. 5 sept. 2020 00:46 Si je devais le résoudre, à mon niveau, c'est probablement, par la recherche d'adaptation à mon niveau que je le ferais mais pas m'adapter moi, rechercher l'environnement qui me sera adapté.
En fait, dans les faits, tu es obligé de faire les deux (et je pense que c'est valable pour quiconque (non?), à des degrés divers, sinon on serait soit tous des clones, soit tous des êtres seuls chacun dans des espace-temps différents). Ou alors, si quelqu'un a trouvé la solution pour uniquement rechercher les environnements "twice exceptional friendly" et ne pas se couler dans les autres, je suis preneuse ! On s'adapte en permanence, qui que l'on soit. Dans l'idée du continuum, le degré d'adaptation est/semblerait lui aussi (cf le message de yokainoshima) révélateur des particularités.
L'écart à la norme est ressenti certes très différemment d'une personne à l'autre, d'un moment à l'autre, d'un contexte à l'autre (évidences rasantes encore une fois mais je ne vois pas comment le formuler de façon plus pertinente ou constructive).
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Patachon
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Patachon »

Je reconnais que j'ai pas eu le courage de lire les 13 pages du sujet, seulement les messages de cette année. Les traits autistiques ça m'intéresse, j'ai grandi avec trois proches Asperger et je viens de lire un livre que je trouve vraiment bien foutu et facile à lire, L'autisme expliqué aux non-autistes de Brigitte Harrisson, spécialiste et elle-même autiste.

En lisant Harrisson et en discutant avec des autistes, je crois comprendre qu'ils pensent de façon fragmentée, une chose après l’autre, et qu’ils réfléchissent à chaque action en la décomposant (je reprends un exemple donné plus haut : pour passer au-dessus d’un petit obstacle, il faut lever un pied, l’avancer, le poser, lever l’autre, etc). Mais là se pose la question des autistes avec un QI > 130. La seule que je connaisse (et encore, le diag HQI est non-concluant) semble avoir un mode plutôt surdoué dans ces situations, mais je peux pas en tirer de conclusion générale évidemment.

On m'a déjà dit que j'ai des traits autistiques (bon, ce serait pas complètement déconnant vu ma famille). Mais en lisant le livre j'ai capté que certains de ces traits, semblables en surface, n'ont pas les mêmes causes. Bon, pour être vraiment méthodique, il faudrait prendre tous les traits dits autistiques et plonger dans la littérature pour comprendre leurs causes chez les autistes et chez les surdoués. J'en ai listé quelques-uns :

- l'asociabilité : chez les autistes, elle est due à une incompréhension des codes sociaux (Harrisson parle d’aveugles sociaux), alors que chez les surdoués, c’est plutôt l’ennui ou le désintéressement qui est en cause (enfin, j'espère ne pas prendre mon cas pour une généralité en disant ça). Aussi de l'incompréhension dans une certaine mesure, mais plus au sujet de la légitimité de certains comportements, pas les comportements en eux-mêmes. Les surdoués sont même plutôt l'inverse des autistes sur ce point, vu qu'ils passent leur temps à s’adapter à l’interlocuteur et à la situation selon les codes implicites et les sous-entendus, ce dont les autistes sont incapables. Il leur faut apprendre tous les gestes sociaux, le langage corporel, etc. Pour moi c’est une des plus grosses différences autisme/douance : la capacité d’adaptation sociale (là encore, dans le cas des autistes avec QI > 130, je ne sais pas comment ça se passe)
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- hypersensibilité : chez les autistes, le bruit ou le contact est gênant s’il est soudain et d’origine inconnue (dans le cas du bruit, c'est lié à un problème de synchronisation son/image, et pour le contact, c'est ça aussi + un souci de conscience de son enveloppe corporelle). Est-ce que c’est la même chose chez les surdoués ? Perso le bruit gêne ma concentration, que je voie d’où il vient ou non, qu’il soit soudain ou non. Il me gêne tout court. (d’ailleurs, les autistes de mon entourage sont très bruyants alors que j’essaye toujours de faire le moins de bruit possible :p D’une manière générale, je perçois plus de bruits qu’eux et ils se superposent à mes pensées, alors qu’ils sont plus hermétiques et font abstraction dès qu’ils sont plongés dans leurs pensées)

- les routines : on m’a déjà dit que m’habiller toujours pareil est un trait autistique, or je le fais par pure conviction personnelle de minimalisme/déconsommation/blablabla et parce que c’est pratique. Alors que chez les autistes qui ont cette caractéristique c’est un vrai besoin pour le bien être, une aversion pour certaines matières, un besoin de porter des manches longues pour se protéger, par exemple. De même avec les routines ou l’alignement d’objets, j’ai déjà assisté à une crise autistique parce qu'on avait trop rempli d’un centimètre une tasse de chocolat chaud, dérangeant par là la soigneuse routine mise en place depuis des années. Donc, hypersensibilité commune, mais selon moi, qui n’a pas les mêmes causes ni forcément les mêmes expressions.

Le seul "vrai" trait autistique que j’ai trouvé chez moi, c’est "l’empreinte" que laissent sur moi certains contacts. Dans le cas d’un autiste, les contacts soudains et inconnus dont j’ai parlé plus haut peuvent laisser une sensation sur la peau pendant un long moment (d’où, parfois, la nécessité de se gratter jusqu’à se faire mal, ou le port de gants à l’extérieur). Dans mon cas, ça arrive si je touche une poubelle, la litière du chat (ou une poignée de porte en temps de COVID :lol: ), tant que je ne me suis pas lavé les mains, j’ai une sensation très désagréable sur les doigts, et tout ce que je touche est "contaminé" par cette impureté. Mais qui sait, c'est peut-être un truc commun aux autistes et aux surdoués.

Différente
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Différente »

Patachon a écrit : dim. 6 sept. 2020 18:11En lisant Harrisson et en discutant avec des autistes, je crois comprendre qu'ils pensent de façon fragmentée, une chose après l’autre, et qu’ils réfléchissent à chaque action en la décomposant (je reprends un exemple donné plus haut : pour passer au-dessus d’un petit obstacle, il faut lever un pied, l’avancer, le poser, lever l’autre, etc). Mais là se pose la question des autistes avec un QI > 130. La seule que je connaisse (et encore, le diag HQI est non-concluant) semble avoir un mode plutôt surdoué dans ces situations, mais je peux pas en tirer de conclusion générale évidemment.
L'autisme ne s'exprime pas de la même manière ni avec la même intensité d'un individu à l'autre. Au même titre qu'il est difficile pour un non-autiste de comprendre/décrire le fonctionnement autistique (je parle du fonctionnement cognitif et de mécanismes biologiques non tangibles qui se passent en nous), il est difficile pour un autiste de comprendre/décrire ce qui le définit et le caractérise différemment de la norme. Je ne suis pas concernée par ce que tu décris, du moins je ne pense pas, et pour avoir eu l'occasion d'échanger avec quelques personnes (T)HQI-Asperger, nous évoquons un ressenti commun : une singularité à part, ni typiquement autiste, ni typiquement surdouée (si tenté ces termes veulent dire quelque chose). Peut-être n'est-ce pas le cas pour certains, je ne sais pas...

D'un avis personnel (mais appuyé par des témoignages sur Asperansa), ce qui diffèrerait entre un (T)HQI et un (T)HQI-Asperger ce ne serait pas tellement les apparences mais tous les mécanismes et la fatigue qui s'y cachent derrière. De l'extérieur je n'ai rien d'une personne autiste (sauf pour les très bons connaisseurs) par contre c'est au prix de trente années d'observations, de dizaines et de dizaines de faux pas (qui m'ont notamment amené à subir du harcèlement scolaire au collège), de mécanismes de compensations à n'en plus finir, de subterfuges, de combats de chaque instant, d'une résilience à toute épreuve et de beaucoup d'énergie. Je me sens socialement et professionnellement handicapée, c'est qui m'avait mis sur la piste.

Patachon a écrit : dim. 6 sept. 2020 18:11On m'a déjà dit que j'ai des traits autistiques (bon, ce serait pas complètement déconnant vu ma famille). Mais en lisant le livre j'ai capté que certains de ces traits, semblables en surface, n'ont pas les mêmes causes. Bon, pour être vraiment méthodique, il faudrait prendre tous les traits dits autistiques et plonger dans la littérature pour comprendre leurs causes chez les autistes et chez les surdoués. J'en ai listé quelques-uns [...] :
Cela rejoint mes propos, ceci étant je me méfie de la littérature, tous les ouvrages ne sont pas bons à prendre pour vérité absolue. ;)
Je peux te faire un retour d'expérience si tu veux, à ne pas prendre pour une généralité pour ceux qui prennent la discussion en cours.
Si tu veux les critères réels d'évaluation diagnostic, que tu évoques en partie ci-dessous, il faut te référer à la dyade autistique.

Patachon a écrit : dim. 6 sept. 2020 18:11- l'asociabilité : chez les autistes, elle est due à une incompréhension des codes sociaux (Harrisson parle d’aveugles sociaux), alors que chez les surdoués, c’est plutôt l’ennui ou le désintéressement qui est en cause (enfin, j'espère ne pas prendre mon cas pour une généralité en disant ça). Aussi de l'incompréhension dans une certaine mesure, mais plus au sujet de la légitimité de certains comportements, pas les comportements en eux-mêmes. Les surdoués sont même plutôt l'inverse des autistes sur ce point, vu qu'ils passent leur temps à s’adapter à l’interlocuteur et à la situation selon les codes implicites et les sous-entendus, ce dont les autistes sont incapables. Il leur faut apprendre tous les gestes sociaux, le langage corporel, etc. Pour moi c’est une des plus grosses différences autisme/douance : la capacité d’adaptation sociale (là encore, dans le cas des autistes avec QI > 130, je ne sais pas comment ça se passe)
On en revient à un non sens : la comportement autistique est présenté comme contraire à celui des surdoués donc qu'en est-il des (T)-HQI-Asperger ? Cela revient aussi à ce qui me définit parfaitement : je suis une paradoxe à moi toute seule. Je ne vais pas souvent vers les gens pour deux raisons :
- J'ai tendance à dire les choses telles qu'elles sont avec ma propre perception qui diffère (très) souvent de la norme donc je peux m'exprimer et/ou faire quelque chose sans penser à mal alors que cela va être très mal interprété et/ou vécu par autrui et s'en suit des différents (à en perdre un emploi par exemple). Je ne vois rien venir et me prends des claques mais j'apprends de chaque faux-pas. J'ai changé de club de sport l'année dernière et m'applique à faire exactement le contraire que ce que je ferais naturellement, résultat j'y suis très bien intégrée ! Mais tout est réfléchi...
- J'ai une manière de percevoir, ressentir et concevoir le monde tellement en marge de la norme que la communication est souvent compliqué, pour me faire comprendre notamment, et les discussions banales m'ennuies et ne m'intéressent absolument pas (les critiques non constructives, la météo, etc.).
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Patachon a écrit : dim. 6 sept. 2020 18:11- hypersensibilité : chez les autistes, le bruit ou le contact est gênant s’il est soudain et d’origine inconnue (dans le cas du bruit, c'est lié à un problème de synchronisation son/image, et pour le contact, c'est ça aussi + un souci de conscience de son enveloppe corporelle). Est-ce que c’est la même chose chez les surdoués ? Perso le bruit gêne ma concentration, que je voie d’où il vient ou non, qu’il soit soudain ou non. Il me gêne tout court. (d’ailleurs, les autistes de mon entourage sont très bruyants alors que j’essaye toujours de faire le moins de bruit possible :p D’une manière générale, je perçois plus de bruits qu’eux et ils se superposent à mes pensées, alors qu’ils sont plus hermétiques et font abstraction dès qu’ils sont plongés dans leurs pensées)
C'est le plus marquant et le plus difficile à gérer chez moi. Je suis très très très sensible au bruit, bien plus que la norme. Ce qui est supportable pour la majorité des personnes ne l'est pas pour moi et me fatigue, ce qui me pose de nombreux problèmes de voisinage et me rend l'environnement de travail souvent insupportable. Je ne vois pour autant pas le lien entre problème de synchronisation son/image... Aussi, j'ai lu ou un spécialiste me l'a expliqué (je ne sais plus) que chez les autistes le cerveau ne filtre pas ou très peu les bruits de fond. Alors qu'une personne non-autiste va inconsciemment prioriser les sons, une personne autiste va involontairement tout entendre et tout traiter, il en résulte donc une grande fatigue et cela me parle énormément. Raison pour laquelle je fuis les lieux bruyants comme les bars, en plus de toutes les odeurs et encore plus si je dois suivre une discussion car je dois faire un effort considérable pour me concentrer que sur les paroles. Je peux vite "exploser" et je n'ai qu'une envie : m’accroupir et me mettre en boule avec les mains sur les oreilles, ce que je ne fais bien évidemment pas. Avec l'âge j'assume de plus en plus et n'hésite pas à mettre mes boules quies. Certains textures me sont insupportable (granuleuses) et je n'aime pas que l'on me touche.

Patachon a écrit : dim. 6 sept. 2020 18:11- les routines : on m’a déjà dit que m’habiller toujours pareil est un trait autistique, or je le fais par pure conviction personnelle de minimalisme/déconsommation/blablabla et parce que c’est pratique. Alors que chez les autistes qui ont cette caractéristique c’est un vrai besoin pour le bien être, une aversion pour certaines matières, un besoin de porter des manches longues pour se protéger, par exemple. De même avec les routines ou l’alignement d’objets, j’ai déjà assisté à une crise autistique parce qu'on avait trop rempli d’un centimètre une tasse de chocolat chaud, dérangeant par là la soigneuse routine mise en place depuis des années. Donc, hypersensibilité commune, mais selon moi, qui n’a pas les mêmes causes ni forcément les mêmes expressions.
Ni même les même conséquences. J'achète souvent le même vêtement en plusieurs couleurs quand je tombe sur un qui me plait et j'ai besoin que tout soit bien assorti (notamment au sport : pas de short Adidas avec des chaussettes Nike et un haut Puma). Là où cela pourrait apparenté à un caprice c'est en réalité au point où je peux ne pas aller à l'entrainement si je ne suis pas tout en Nike ou tout en Adidas. C'est un besoin et non une envie. J'ai beaucoup de mal à faire des choix donc les routines permettent aussi de les limiter. A une époque j'avais besoin de tout faire par chiffre impaire : manger un, trois ou cinq gâteaux mais pas deux ou quatre, etc. L'alignement d'objets ça me connait aussi.

Il est toujours dangereux de généraliser et de parler "pour les autistes", il vaut mieux préciser "pour certains autistes" comme tu le fais très bien parfois.
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Patachon »

Différente a écrit : mer. 9 sept. 2020 18:43 L'autisme ne s'exprime pas de la même manière ni avec la même intensité d'un individu à l'autre. Au même titre qu'il est difficile pour un non-autiste de comprendre/décrire le fonctionnement autistique (je parle du fonctionnement cognitif et de mécanismes biologiques non tangibles qui se passent en nous), il est difficile pour un autiste de comprendre/décrire ce qui le définit et le caractérise différemment de la norme.
Je suis bien d'accord, rien qu'au sein de ma famille les expressions de l'autisme varie beaucoup. En me relisant je vois que j'ai pu donner l'impression de trop généraliser et d'avoir plein de certitudes, ce que je n'aime pas du tout faire et qui n'est pas mon intention.
Différente a écrit : mer. 9 sept. 2020 18:43 D'un avis personnel (mais appuyé par des témoignages sur Asperansa), ce qui diffèrerait entre un (T)HQI et un (T)HQI-Asperger ce ne serait pas tellement les apparences mais tous les mécanismes et la fatigue qui s'y cachent derrière.
L'adaptation sociale pour un (T)HQI-Asperger est plus fatigante que pour (T)HQI j'imagine ? Une proche Asperger m'expliquait un jour qu'elle étudiait vraiment tout le langage corporel, notamment avec des vidéos, parce que c'est complètement opaque pour elle. Est-ce que c'est le cas pour toi et les (T)HQI-Asperger que tu as rencontrés ou les sens-entendus sociaux sont plus facilement compréhensibles ?
Différente a écrit : mer. 9 sept. 2020 18:43 Cela rejoint mes propos, ceci étant je me méfie de la littérature, tous les ouvrages ne sont pas bons à prendre pour vérité absolue. ;)
Je peux te faire un retour d'expérience si tu veux, à ne pas prendre pour une généralité pour ceux qui prennent la discussion en cours.
C'est sûr, surtout en ce qui concerne la psychologie je trouve. D'ailleurs j'ai attendu qu'une personne autiste qui a pas mal étudié le sujet me conseille un bon livre, j'avais trop peur de lire des choses vraiment invraisemblables.
Tout témoignage m'intéresse, et puis je suis là pour apprendre.
Différente a écrit : mer. 9 sept. 2020 18:43 On en revient à un non sens : la comportement autistique est présenté comme contraire à celui des surdoués donc qu'en est-il des (T)-HQI-Asperger ? Cela revient aussi à ce qui me définit parfaitement : je suis une paradoxe à moi toute seule.
Compte tenu de ce qui est censé caractériser les (T)HQI d'un côté et les Aspergers de l'autre, c'est vrai que les (T)HQI-Asperger sont un sacré paradoxe sur certains points :lol: Et je me demande, qu'est-ce qui différencierait un (T)HQI-Asperger d'un "simple" (T)HQI à traits autistiques ? Ou est-ce que ce serait la même chose ?
Différente a écrit : mer. 9 sept. 2020 18:43 Je suis très très très sensible au bruit, bien plus que la norme. Ce qui est supportable pour la majorité des personnes ne l'est pas pour moi et me fatigue, ce qui me pose de nombreux problèmes de voisinage et me rend l'environnement de travail souvent insupportable. Je ne vois pour autant pas le lien entre problème de synchronisation son/image... Aussi, j'ai lu ou un spécialiste me l'a expliqué (je ne sais plus) que chez les autistes le cerveau ne filtre pas ou très peu les bruits de fond. Alors qu'une personne non-autiste va inconsciemment prioriser les sons, une personne autiste va involontairement tout entendre et tout traiter, il en résulte donc une grande fatigue et cela me parle énormément. Raison pour laquelle je fuis les lieux bruyants comme les bars, en plus de toutes les odeurs et encore plus si je dois suivre une discussion car je dois faire un effort considérable pour me concentrer que sur les paroles.
Pour l'histoire de la synchronisation son/image, je peux donner un exemple qui n'a peut-être rien d'une généralité : mes proches autistes sont très bruyants dans leurs gestes, ils parlent forts, ils peuvent même aller au cinéma alors que je trouve ça horriblement fort (ce sont peut-être des exceptions cela dit). Tant qu'ils voient la source du bruit, ça va. Par contre ils paniquent dès qu'un bruit fort vient d'une source non vue (par exemple, la sonnette, le chien qui aboie dans la pièce d'à côté, la perceuse du voisin), et ils se sentent aussi très mal dans les lieux où il y a trop de bruits venant de sources différentes, parce qu'effectivement ils n'arrivent pas à trier.
Différente a écrit : mer. 9 sept. 2020 18:43 Ni même les même conséquences. J'achète souvent le même vêtement en plusieurs couleurs quand je tombe sur un qui me plait et j'ai besoin que tout soit bien assorti (notamment au sport : pas de short Adidas avec des chaussettes Nike et un haut Puma). Là où cela pourrait apparenté à un caprice c'est en réalité au point où je peux ne pas aller à l'entrainement si je ne suis pas tout en Nike ou tout en Adidas. C'est un besoin et non une envie.
C'est aussi là où je voulais en venir, vu que dans la vraie vie j'ai vu des gens parler très rapidement de traits autistiques sur la base d'une liste succincte alors que les conséquences peuvent être vraiment très différentes. Ce qui est finalement le problème des (T)HQI, des TDAH, et tutti quanti.

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Fanetys »

Je ne sais pas si ces quelques phrases de Franck Ramus peuvent apporter un éclairage ?
https://youtu.be/T8TliBiDXgA?t=1258
"le score polygénique associé à l'autisme est corrélé positivement au QI"
"J'ai la peau de l'âme trop sensible. Il faudrait apprendre à son âme à marcher pieds nus." Jean Cocteau

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Re: Dépistage autiste - asperger

Message par Orphée »

TourneLune a écrit : dim. 7 juin 2020 17:00

N'empêche que quand on en vient a écrire
"Le diag. autisme c'est pour s'autoriser à avoir des faiblesses, se respecter, apprendre comment aménager sa vie, soi-même ou grâce à des institutions. " Je pense qu'à part pour les institutions, le reste ne tient qu'à chacun de nous, pas besoin de diagnostic. Et si on est plus ou moins doué pour ça, nous n'avons pas à accuser les autres pour notre propre sentiment de non légitimité. Si on ne peux pas le faire sans un diagnostic, c'est bien dommage et c'est sans doute quelque chose à travailler pour soi, avec ou sans diagnostic.
🤨🤨🤨🤔🤔🤔
Ben...
Ca permet d'avoir une grille de lecture. De s'accepter plus facilement quand même...
Exemple :
Sans le diag.
Là JE vais mal car il y a trop de bruit autour de la machine à café
Je cherche à faire comme tout le monde pour ne pas paraître pédante/bizarre/chelou/chiante/hautaine...
Mais Je dois m'isoler sinon je vais exploser
Ca me rend encore + mal car je ne comprends pas pourquoi je ne peux pas faire comme tout le monde... Mon estime de moi diminue...
Et les autres ont une mauvaise image de moi..

Avec le diag
Là JE vais mal car il y a trop de bruit autour de la machine à café.
Je comprends que si je cherche à faire comme tout le monde je vais exploser et je connais les raisons (prise de conscience de la différence)
Donc je comprends que je dois me réserver des plages horaires d'isolement si je veux, éventuellement, passer un moment avec les collègues autour de la machine à café pour faire illusions. Je comprends pourquoi tout leur blabla ne m'intéresse pas alors que tout le monde semble y trouver un intérêt marqué.
Si je dois m' isoler, je comprends que je ne peux pas faire comme tout le monde. Mon estime de moi ne descend plus.
Les autres auront peut-être tjrs une mauvaise image de moi.



Je peux faire pareil avec un handicap physiqud

Sans le diag
Je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à courir aussi vite que les autres.
Je me sens nulle. Les autres se moquent de moi et mon estime de moi est en berne.

Avec le diag
Je sais que parce que j'ai un soucis cardiaque /au poumon/au pied je n'ai pas les mêmes capacités physiques que les autres.
J'ai donc le choix de continuer à essayer de courir avec eux, ou alors peut-être que je vais chercher des aménagements (prise de conscience de la différence).
Je ne me sens plus nulle et mon estime de moi s'améliore.
TSA + HPI

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Re: Dépistage autiste - asperger

Message par Orphée »

Jean-Louis a écrit : dim. 7 juin 2020 20:55
TourneLune a écrit : dim. 7 juin 2020 17:00 "Le diag. autisme c'est pour s'autoriser à avoir des faiblesses, se respecter, apprendre comment aménager sa vie, soi-même ou grâce à des institutions. " Je pense qu'à part pour les institutions, le reste ne tient qu'à chacun de nous, pas besoin de diagnostic.
C’est dur d’écrire ça je trouve…

C’est toujours le truc plus ou moins implicite que j’ai entendu depuis que je suis gamin. Tu peux changer, tu peux faire différemment, c’est une question de volonté. Et si t’as pas la volonté on va t’aider à en avoir à coup de pied dans l’cul, d’insultes, de cris, d’intimidations de tout ce que tu veux. Mais non ça marche pas comme ça. Il y a des réalités neurologiques/biologiques derrières le TSA et pour ce que je connais plus, le TDA/H. Des réalités qui font qu’avec la meilleur volonté du monde ça ne marche pas. Tu te fatigues et t’uses à essayer encore et toujours. Je ne veux surtout pas dire qu’il faut se complaire dans quoi que ce soit mais bien être conscient de ses limites (fluctuantes) mais bien réelles. Y’a des choses qui ne sont pas faisables, point. Et le diagnostic aide à s’apaiser par rapport à ça, de se dire je laisse tomber ce truc, je n’y arriverai pas, pas parce que je n’ai pas de volonté mais parce que je suis fais comme ça. Il y a certainement un travail à faire sur soi pour faire ce tri et c’est aussi en ça que le diagnostic peut à mon avis aider.
lady space a écrit : dim. 7 juin 2020 18:26 Après, il ne faut pas perdre de vue que ce n’est pas l’étiquette qui fait les caractéristiques, celles-ci existent avant la démarche diagnostique et indépendamment de cette dernière.
Oui mais avant le diagnostic on a pas conscience qu’il y a un désordre neurobiologique, on a juste l’impression d’avoir une tare et qu’on peut, qu’on doit la corriger. On se pète la santé à coup de pourquoi et de comment. Après un diagnostique c’est plus facile de s’accepter différent. L’idée pour aller mieux va du coup plus être de changer son environnement pour l’adapter à ses spécificités plutôt que de se changer soi.

Tu as plutôt bien expliqué ce que j'essayais de dire
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par TourneLune »

Ce qui fait plaisir c'est quand les gens déforment pas du tout les propos et les idées derrière pour leur faire dire exactement le contraire de ce qu'elles disaient.

Bref pas ce soir je suis fatiguée...

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Orphée »

Je n'ai rien déformé
J'ai repris des propos à toi que j'ai peut-être (sûrement) mal compris
D'où ma réponse.

Mais comme je lis tout le fil, j'ai vu d'un autre poste à toi qui allait dans le même sens que ce que je disais

Il me semblait t'avoir citée mais à priori ça n'a pas fonctionné car je ne le retrouve pas
Je verrai demain... Sur mon ordi
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Re: Dépistage autiste - asperger

Message par Orphée »

TourneLune a écrit : dim. 7 juin 2020 21:16
Jean-Louis a écrit : dim. 7 juin 2020 20:55
TourneLune a écrit : dim. 7 juin 2020 17:00 "Le diag. autisme c'est pour s'autoriser à avoir des faiblesses, se respecter, apprendre comment aménager sa vie, soi-même ou grâce à des institutions. " Je pense qu'à part pour les institutions, le reste ne tient qu'à chacun de nous, pas besoin de diagnostic.
C’est dur d’écrire ça je trouve…

C’est toujours le truc plus ou moins implicite que j’ai entendu depuis que je suis gamin. Tu peux changer, tu peux faire différemment, c’est une question de volonté. Et si t’as pas la volonté on va t’aider à en avoir à coup de pied dans l’cul, d’insultes, de cris, d’intimidations de tout ce que tu veux. Mais non ça marche pas comme ça. Il y a des réalités neurologiques/biologiques derrières le TSA et pour ce que je connais plus, le TDA/H. Des réalités qui font qu’avec la meilleur volonté du monde ça ne marche pas. Tu te fatigues et t’uses à essayer encore et toujours. Je ne veux surtout pas dire qu’il faut se complaire dans quoi que ce soit mais bien être conscient de ses limites (fluctuantes) mais bien réelles. Y’a des choses qui ne sont pas faisables, point. Et le diagnostic aide à s’apaiser par rapport à ça, de se dire je laisse tomber ce truc, je n’y arriverai pas, pas parce que je n’ai pas de volonté mais parce que je suis fais comme ça. Il y a certainement un travail à faire sur soi pour faire ce tri et c’est aussi en ça que le diagnostic peut à mon avis aider.

Moi je vois pas bien où c'est dur, je m'explique...
S'autoriser à avoir des faiblesses, ça concerne tout le monde. Se respecter aussi. Apprendre à aménager sa vie en fonction de ses faiblesses, aussi. Ca n'a rien de spécifique et ça ne nécessite pas du tout d'avoir un diagnostic de quoi que ce soit.
Par contre, quand t'as enfin découvert que tu n'avais en fait qu'une jambe et pas 2, tu cesses de vouloir à tout prix marcher aussi vite que les autres sans comprendre pourquoi tu y parviens pas, ou bien tu comprends pourquoi tu es aussi fatigué après avoir fait une rando au même rythme qu'eux. Tu cesses de faire des stages qui t'apprennent à bien mettre un pied devant l'autre dans l'espoir de progresser et tu vas chercher ceux qui vont t'apprendre à mieux fonctionner à cloche pied.
Tu as compris quelle était TA faiblesse et comment faire avec ELLE.
Mais si tu n'as tjr pas appris à accepter tes faiblesses, ça changera pas grand chose. Ca existe pas, les personnes qui refusent le handicap et qui sont dans le dénis?
Le diagnostic aide sans aucun doute à accepter mais parce qu'il aide à connaître et à comprendre, parce qu'il apporte une cohérence. De façon générale sur la notion d'acceptation, ça n'a rien de spécifique et un tas de gens vont devoir accepter leurs particularités et leurs différences sans diagnostics, parce qu'il n'y en a pas pour eux. Alors heureusement qu'on peut s'accepter sans diag, non?
Ce qui change c'est que tu te connais mieux et plus précisément, dans quelque chose de spécifique et différent de la norme. . L'image étant plus précise, c'est plus facile de se situer et de trouver des solutions pour apporter un peu de confort parce qu'effectivement, si c'est considéré comme un handicap ce n'est sans doute pas par hasard .

Mais c'est pas parce que t'as du mal à suivre les autres en rando qu'il te manque nécessairement une jambe ou que tu dois faire comme si c'était le cas et/ou y chercher à tous prix une raison. C'est juste comme ça que j'ai compris le message de Kamak ou l'interrogation de Napi.
La réflexion de Pataboul mérite sans doute d'être reprise ailleurs pour éviter que les discussions se croisent, entraînant des incompréhensions.
Voilà ce post !!!
Ou là c'est très clair ☺️
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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Différente »

Patachon a écrit : jeu. 10 sept. 2020 17:49L'adaptation sociale pour un (T)HQI-Asperger est plus fatigante que pour (T)HQI j'imagine ? Une proche Asperger m'expliquait un jour qu'elle étudiait vraiment tout le langage corporel, notamment avec des vidéos, parce que c'est complètement opaque pour elle. Est-ce que c'est le cas pour toi et les (T)HQI-Asperger que tu as rencontrés ou les sens-entendus sociaux sont plus facilement compréhensibles ?
Je ne saurais te répondre, je ne peux pas parler à la place d'un (T)HQI mais la différence entre douance et autisme c'est que l'un est reconnu comme étant un handicap, l'autre non.

Art.L.114 : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »

J'arrive à faire comprendre la manière dont je vois/vis l'autisme à travers ceci : dans la population de nombreuses personnes ont des problèmes de vue (myopie, astigmatisme, presbytie, hypermétropie) mais d'autres sont mal-voyantes voire complètement aveugles. Dans le premier cas des solutions existent (rendez-vous ophtalmologue, lunettes, lentilles, opération, etc.) et même si elles peuvent être parfois un peu contraignantes elles sont relativement simples et accessibles à tou(te)s. Pour les mal-voyantes et les aveugles, ce n'est pas le cas. Leur baisse d'acuité visuelle est si éloignée de la norme et concerne tellement moins de personnes qu'elle n'est pas ou très peu prise compte dans notre société qui est façonnée par et donc pour la norme, des solutions existent bien (braille, objets parlants...) mais elles sont peu nombreuses, couteuses et difficiles à mettre en œuvre au quotidien. Se déplacer seul, conduire, travailler... tout devient compliqué et on rentre dans la définition du handicap par la limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société. Le surdoué c'est un myope qui a besoin d'une bonne grosse paire de lunettes, l'Asperger le mal-voyant qui peut réussir à voir mais au prix d'efforts incommensurables notamment s'il veut s'intégrer dans la société et le monde du travail (adaptations, compensations...), l'autiste de Kanner c'est l'aveugle (souvent dépendant). Donc oui on a tous des problèmes, mais entre l'astigmate (monsieur et madame tout le monde) qui a juste besoin de lunettes pour regarder la télévision et le mal-voyant qui doit constamment s'adapter à tout ou encore l'aveugle qui ne peut pas prétendre avoir une vie normale, ce n'est pas le même combat et la différence est indéniable.

Par écrit c'est difficile à exprimer mais l'idée est là...

Du coup pour moi le (T)HQI ce serait le super myope à deux doigts d'être mal-voyant. Et tout comme une personne avec une acuité de 4,1/10 n'est pas considérée comme mal-voyante alors qu'avec 4,0 elle le serait, il existe un delta autour de cette valeur où la frontière est mince entre l'un et l'autre.

Je crois que je suis partie bien loin là mais cela reste ma vision des choses et surtout cela me permet de me faire un peu comprendre par autrui (même si globalement j'en parle très rarement).

Je ne sais pas répondre à ta deuxième question, je ne regarde pas de vidéos mais comme dis plus haut j'observe les gens depuis toute petite et je regarde énormément la télévision. Pour les autres (T)HQI-Asperger avec qui j'ai échangé, je ne sais pas...

Patachon a écrit : jeu. 10 sept. 2020 17:49C'est sûr, surtout en ce qui concerne la psychologie je trouve. D'ailleurs j'ai attendu qu'une personne autiste qui a pas mal étudié le sujet me conseille un bon livre, j'avais trop peur de lire des choses vraiment invraisemblables. Tout témoignage m'intéresse, et puis je suis là pour apprendre.
Personnellement je me retrouve entièrement dans la BD La Différence Invisible à la seule exception que je me repère très bien dans l'espace donc les changements d'itinéraires ne me dérangent absolument pas et j'adore conduire. L'IRP étant le point fort de mon profil cognitif je suppose que c'est lié mais je peux me tromper donc à prendre avec des pincettes.

Patachon a écrit : jeu. 10 sept. 2020 17:49Et je me demande, qu'est-ce qui différencierait un (T)HQI-Asperger d'un "simple" (T)HQI à traits autistiques ? Ou est-ce que ce serait la même chose ?

Tout le monde peut avoir des traits autistiques, ma mère est rigide sur les horaires et est sensible au bruit pour autant elle n'est pas autiste (du moins je ne pense pas par contre elle est myope pour de vrai :lol: ), mais c'est le nombre et l'intensité qui fait basculer dans l'autisme (diade autistique). Un THQI avec de nombreux traits autistiques est peut-être tout simplement un autiste qui s'ignore...

Patachon a écrit : jeu. 10 sept. 2020 17:49Pour l'histoire de la synchronisation son/image, je peux donner un exemple qui n'a peut-être rien d'une généralité : mes proches autistes sont très bruyants dans leurs gestes, ils parlent forts, ils peuvent même aller au cinéma alors que je trouve ça horriblement fort (ce sont peut-être des exceptions cela dit). Tant qu'ils voient la source du bruit, ça va. Par contre ils paniquent dès qu'un bruit fort vient d'une source non vue (par exemple, la sonnette, le chien qui aboie dans la pièce d'à côté, la perceuse du voisin), et ils se sentent aussi très mal dans les lieux où il y a trop de bruits venant de sources différentes, parce qu'effectivement ils n'arrivent pas à trier.
Je vis un peu la même chose sauf que ce n'est pas une question de panique mais de douleur : je ne supporte vraiment pas la musique quand on me l'impose (en co-voiturage, chez les voisins, au travail où je porte des boules quies et un casque anti-bruit à la fois) par contre il m'arrive d'écouter la musique très forte quand je suis seule dans la voiture, cela m'apaise...

Patachon a écrit : jeu. 10 sept. 2020 17:49tutti quanti.
J'adooore ce mot !
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« Je me heurte parfois à une telle incompréhension de la part de mes contemporains qu'un épouvantable doute m'étreint : suis-je bien de cette planète ? Et si oui, cela ne prouve-t-il pas qu'eux sont d'ailleurs ? » - Pierre Desproges

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par TourneLune »

Pourquoi le surdoué serait il myope? Peut être juste qu'il y voit largement mieux que tout le monde.
On peut se baser de façon assez certaine que l'idée d'un écart à la norme. De là à la définir par un "moins" je ne vois rien du tout qui puisse laisser penser ça.

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Re: Douance et Traits Autistiques

Message par Différente »

Moi non plus :lol:

Je n'avais pas imaginé qu'on pouvait comprendre l'histoire de cette manière. L'acuité 10/10 je l'associe à la norme et donc la myopie à un écart significatif (et toutes les (in)adaptations qui en découlent), je n'y alloue aucune notion qualitative. Les personnes avec qui j'en ai parlé de vive voix l'ont bien compris - ce n'est pas une remarque désobligeante à ton égard au contraire je trouve ça intéressant - mais je n'avais pas abordé la notion de (T)HQI avec eux, je parlais juste de l'autisme.
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