Peut-on améliorer/travailler son QI?

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Za
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Re: Peut-on améliorer/travailler son QI?

Message par Za »

L'explication de Lautrey est limpide.
Et les études corrélatives vont dans ce sens, puisque si le QI est très fortement corrélé à la réussite académique, il ne l'est pas particulièrement avec le sens critique ou encore la capacité à résoudre des problèmes non scolaires (en tout cas je ne connais pas d'études qui le montrent).

Moi aussi, j'aurais tendance à dire que le QI (et la douance) sont plutôt valorisés, enfin en tout cas dans certaines franges de la population. Dans mon milieu paramédical, sur les forums professionnels, franchement ça va jusqu'à l'excès. Mais c'est peut-être moins marqué en France que dans d'autres pays, où l'envie d'améliorer son QI est peut-être plus développée.
J'ai mis mon képi dans la cage
et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête...
J. Prévert

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TourneLune
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Re: Peut-on améliorer/travailler son QI?

Message par TourneLune »

Marrant parce que moi j ai fait une prépa maths, j ai des amis et connaissances dans des écoles d'ingénieurs ou dans des filières de sciences dures et on n'en parle jamais, c'est juste un non-sujet ou un truc looooiiiinnnn .... A part sans doute ceux qui ont été diagnostiqués enfants, qui sont un peu plus au courant mais qui sont très pudiques là dessus, pour les autres c'est plus un sujet de rigolade qu'autre chose... en tous cas j ai jamais noté de tels fantasmes dessus...

C'est peut-être plus présent dans les milieux de la santé alors....

Prosper

Re: Peut-on améliorer/travailler son QI?

Message par Prosper »

Je pense qu'il faut dissocier le QI proprement dit et son expression. Parler de QI, c'est partir du postulat, qu'il y a déjà une répartition généralement constante dans le temps. Donc la question est un peu un oxymore...

Par contre, j'ai vu ça marqué nulle part mais il peut être beaucoup plus bénéfique de s'interroger sur cette interrogation quand elle est prononcée. Ca pourrait permettre d'essayer de mieux se comprendre et se connaître.

Le QI à mon sens et cela n'engage que moi, a une vocation descriptive et/ou scientifique. Y a aucune idéologie là-dedans. Supériorité infériorité on a déjà un pied en dehors.

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Fish
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Re: Peut-on améliorer/travailler son QI?

Message par Fish »

J'ai aussi fait une prépa math, j'ai bossé 10 ans comme ingénieur, puis dans un domaine artistique (théâtre et concert). J'ai participé à plusieurs associations, avec des gens d'origines sociales très différentes. J'ai habité à Paris, à St. Étienne, dans des patelins de la Sarthe (avec des noms poétiques), dans le sud-ouest, etc. Jamais je n'ai constaté d'attention portée sur le QI, ni sur les surdoués. Comme Tournelune, je constate que personne n'en parle, si ce n'est de manière péjorative: "Jean-Michel a le QI d'une huitre". Les tests sur Internet, c'est pris avec le même détachement qu'un horoscope.

Mon expérience n'est pas universelle. Mais je me demande si le poids du QI n'est pas aussi hypertrophié par ceux qui le critiquent, pour justifier l'énergie dépensée à le combattre. Mon ressenti, c'est que le QI est quelque chose de totalement anecdotique pour la plupart des gens en France.

La réussite scolaire par contre, oui, ça il en est question. Il y a des crispations liées aux classes sociales (mon grand père a grandi dans les HLM et s'est vu reprocher que ses enfants réussissaient à l'école). Il y a plus simplement le collègue de bureau qui te dit un peu désemparé autour d'un café que son second enfant réussit moins bien que le premier, ou l'autre collègue ouvrier tout fier du bac de son fils (même qu'il va en DUT), etc. Mais le QI n'est jamais évoqué. L'intelligence non plus. On se focalise sur des signes tangibles: les notes à l'école, l'obtention du bac, l'entrée dans une école prestigieuse, grimper les échelons hiérarchiques, réussir un projet, etc.

dani
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Re: Peut-on améliorer/travailler son QI?

Message par dani »

Mon impression, c'est que c'est un peu comme le "sexe", on n'en parle pas comme ça à ses potes ou à ses collègues et on plaisante dessus, cela ne veut pas dire que le sujet ne préoccupe pas (on le voit ici, AS est l'exutoire d'un sujet peu abordé par ailleurs avec l'entourage).

Là je n'ai pas beaucoup plus de sources que vous pour fonder mes impressions, mais il me semble que les émissions TV ou radio sur les enfants surdoués connaissent une belle audience, qui ont une répercussion les jours suivants sur les visite de AS d'ailleurs non ?

Et d'après mes amis enseignants, dès que leur enfant connaît des problèmes scolaires, les parents envisagent la douance (plutôt qu'autre chose...). Impression qui me paraît pouvoir être soutenue par un ouvrage sociologique sur le sujet "la petite noblesse de l'intelligence" http://journals.openedition.org/rfp/3726

Je ne l'ai pas lu, mais il y a de larges extraits ici, dont celui ci :
► Afficher le texte
Alors, il est vrai, je fais un peu court en interprétant le QI comme une valeur sociale des sociétés occidentales, mais avouez qu'à la lecture de ces extraits c'est tentant !
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TourneLune
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Re: Peut-on améliorer/travailler son QI?

Message par TourneLune »

Si tu sélectionnes uniquement l'info qui va dans ton sens, y a plein de choses qui sont tentantes....
Le QI est tellement une valeur sociétale que c'est bien connu, on l'affiche à tout va...
QUI a osé le donner en public, quel qu'il soit, sans crainte qu'on se fiche de lui avec ces conneries? QUI s'en est franchement servi de faire valoir, histoire de se servir de cet unique argument pour se faire une place dans cette société si obnubilée par ce nombre?? Je dis pas que ça existe pas, que personne ait tenté, y a bien des individus qui ont tenté des trucs bien plus cons que ça, youtube en est plein. Mais sincèrement, la société, elle se fiche complètement du QI et le range du côté des horoscopes. Même la mode de la douance est en train gentiment de le reléguer au rang des trucs inutiles, au point de prétendre diagnostiquer sur un regard ou d'autres éléments de comportements fort peu spécifiques... Alors bon....

J'ai à vrai dire exactement la même perception que Fish, mais peut-être est-ce un cheminement qu'on met plus ou moins longtemps à faire, certains s'arrêtant en chemin...

En tous cas, en tant que modo, si on pouvait rester dans le sujet et éviter que tous les sujets qui contiennent le mot QI ne finissent par tourner autour de tes questionnements personnels et de ta propre vision des choses autour du QI, ce serait pas plus mal... Essayez de les garder cantonnés au sujet qui leur convient le mieux et pas partout.
Pas que ce genre d'échanges soient inintéressants mais c'est un peu lassant et au final les sujets finissent tous en HS.

dani
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Re: Peut-on améliorer/travailler son QI?

Message par dani »

Ben Lautrey ce n'est pas n'importe quoi comme source, une thèse publiée non plus.

Après, on est en discussion : si tu me sors une source qui soutient que tout le monde se fiche du QI, je lis avec plaisir. Mais si ça a dérivé ce n'est pas par ma faute : j'argumentais juste que chercher à augmenter son QI c'est absurde, qu'il y a mieux à faire, à savoir l'exploiter.

Et que si les gens veulent augmenter leur QI c'est probablement aussi parce que socialement vaut mieux avoir un haut QI qu'un QI juste dans la norme, sinon ils s'en ficheraient non ? ce n'est donc pas tant hors sujet.

Après, vos perceptions à mon propos vous appartiennent, et j'en reste là, pas de souci pour moi.
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lady space
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Re: Peut-on améliorer/travailler son QI?

Message par lady space »

Prosper a dit quelque chose de très intéressant : "Par contre, j'ai vu ça marqué nulle part mais il peut être beaucoup plus bénéfique de s'interroger sur cette interrogation quand elle est prononcée. Ca pourrait permettre d'essayer de mieux se comprendre et se connaître.".

C'est quelque chose qui me chagrine depuis un moment dans ce topic : quel serait l'intérêt à vouloir améliorer/travailler son QI ?

Une partie de la réponse est déjà comprise dans la manière de formuler la question, notamment dans le fait d'employer le terme "améliorer". Un QI plus élevé serait donc "mieux", mais en quoi ? À part quand il s'agit de lever une grosse inhibition, je ne vois pas ce qu'on aurait à gagner en obtenant quelques points de plus au test, surtout pour les adultes. Parce que, en soi, le résultat du test, même lorsqu'il conclut sans équivoque à un (T)HQI, ne change rien, ne donne accès à rien, ne conditionne aucune réussite quelle qu'elle soit. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ça n'aide même pas à booster durablement un ego en quête de reconnaissance ou une estime de soi malmenée. Et même pour les enfants, où l'on cherche peut-être un sésame pour obtenir un saut de classe, ça ne fonctionne pas toujours parce qu'il y a toujours encore pas mal d'enseignants opposés à toute forme d'élitisme ou qui ne connaissent tout simplement pas le sujet. Ou qu'on considère un gamin surdoué comme immature, ayant une faible tolérance à la frustration et autres joyeusetés, juste parce qu'il refuse de s'ennuyer docilement en silence, ne tient pas compte de sa personnalité, ni des spécificités liées à la douance, pour conclure à tort ou à raison que, malgré un QI élevé, il vaut mieux le laisser avec les enfants de son âge.

On peut certes s'accorder à dire qu'il y a plus d'avantages à être intelligent qu'à être déficient mental - et encore, ça se discute - mais au-delà de ce cas de figure, ça change quoi ? Même si ça facilite peut-être les choses, on n'a pas besoin d'un QI monstrueux pour aller en prépa ou en école d'ingé, sauf peut-être les filières les plus sélectives. Pour y réussir, il faut d'autres caractéristiques, à savoir entre autres résister à la pression, être capable d'abattre une charge de travail énorme, savoir saisir ce qui est attendu et se conformer à cette attente.

Après, je ne sais pas comment le QI est perçu en Suisse ou ailleurs dans le monde - on y voit peut-être une approche plus pragmatique qu'en France, où j'observe des attitudes assez contradictoires.

D'une part, on voit des émissions télévisées grand spectacle mettant en scène des petits prodiges en mode "bête de foire", des émissions télé ou radio un peu plus nuancées, voire alarmistes, pathologisantes. Tous les ans, au moment des résultats du bac, on a droit aux reportages des journaux télévisés sur les spécimens qui obtiennent leur bac, mention très bien, à l'âge de 14 ans. Bien entendu, on voit aussi des parents qui aimeraient bien que les problèmes de leur progéniture soient dus à un HQI - c'est bien plus flatteur pour l'ego des parents que d'avoir à se dire qu'ils ont commis des erreurs dans leur éducation.

Mais à y regarder de près, ce qui est mis en valeur par une partie du discours officiel, ce n'est pas le QI ou l'intelligence en soi, c'est la production, la réussite scolaire et plus tard professionnelle qui est valorisée, à la limite confondue avec l'intelligence. Comme dans ce livre sur "La petite noblesse..." dont rien que le titre fait apparaître l'autre face de la médaille.

Parce que, théoriquement, on pourrait croire qu'être intelligent ou très intelligent c'est la grande classe internationale. Mais dans les faits, dans un pays où "intello" est une insulte, où il faut attendre au moins le lycée, sinon la prépa, pour avoir le droit d'être tranquillement intelligent, pour que "untel est une tête" passe de l'insulte au compliment, on ne peut pas vraiment dire que l'intelligence est valorisée. On veut bien l'admirer de loin, comme les gens riches dont on suit les histoires dans les magasines, on voudrait bien en être aussi quelque part, mais en attendant d'avoir gagné au loto on proclame haut et fort que "on n'aime pas les riches".

Idem pour les gens intelligents : au quotidien, on ne les aime pas tant que ça. On veut bien valoriser les élèves brillants, mais on met encore plus l'accent sur le travail et l'effort. Mais même les élèves brillants ont plutôt intérêt à rester dans les clous parce qu'on n'apprécie pas ceux qui "vont plus vite que la musique", qui posent trop de questions, qui cherchent à comprendre au lieu d'apprendre, obligeant au passage l'adulte à se remettre en question.

En partie, ça dépend sûrement du milieu socio-économique dans lequel on évolue, mais je rejoins les observations de Fish et TourneLune : on ne parle pas du QI, ni de l'intelligence. Soit parce que ça ne préoccupe pas les personnes, soit parce que c'est perçu comme indécent, présomptueux, prétentieux, etc.

On a même souvent intérêt à avancer couvert pour ne pas fournir de munitions à une hostilité ambiante à peine, voire pas du tout voilée qui se manifeste par des attaques à coups de critiques dont "intello" est encore une des variantes gentilles. Qui ne s'est jamais vu reprocher de "ramener sa science", de "poser trop de questions", de "faire son je-sais-tout", d'être "donneur de leçons", de "ne pas se prendre pour une m****" et j'en passe ? Franchement, je ne vois pas où est la mise en valeur là-dedans. (Mode 3615mylife on : Perso, avoir un papier certifiant que je dispose "d'excellentes capacités à appréhender et résoudre des problèmes complexes" me fait une belle jambe si on ne veut pas m'écouter dans mon quotidien, si je me fais rabaisser, voire agresser verbalement juste parce que j'ai cherché à tirer des faits au clair et que j'ai eu le malheur de dire que les choses en question sont un peu plus complexes que ce qu'on pourrait le penser à première vue. Mode 3615mylife off)

Donc je suis d'accord avec la remarque de dani que "chercher à augmenter son QI est absurde". Et ceci pour deux raisons :
D'une part, parce que ce serait déjà pas mal si on permettait à chacun de s'épanouir à sa manière, d'exploiter à sa guise son potentiel quel qu'il soit.
Et de l'autre parce que, si tout le monde augmentait son QI, ça ne ferait que déplacer les disparités tant qu'on reste dans la répartition selon le modèle en cloche. Et je n'ai pas encore vu jusqu'à présent que quelqu'un ait réussi à démontrer que la représentation en cloche est non pertinente.
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Laisse-moi kiffer l'Europe avec mes potes... :heureux4:

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