Votre rapport aux autres

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altima
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Re: Votre rapport aux autres

Message par altima »

Déterrage intéressant. J'ai pas encore tout lu j'avoue.

ragged je me permets de te copier pour ma réponse à ce topic, parce que beaucoup de tes paragraphes (merci d'ailleurs pour la structuration aidante) ont fait un énorme écho chez moi:

ragged a écrit : - le retrait : Il ne s'agit pas d'un jugement de valeur mais plutôt le sentiment d'être sur une route parallèle avec aucun raccordement vers la route des autres.

- l(a) sauvage : (...) mais en terme de vie sociale, je dirais qu'en réalité : je ne comprends absolument pas les autres, leur conversation, leur point d'intérêt, je suis complétement à côté de tout ça. J'en souffre parfois mais globalement, c'est préférable ainsi pour le moment, je me sens mieux en tant que sauvage plutôt qu'en tant que citoyen...

- A l'étranger : là, par contre, je ne rencontre plus aucun problème.

- rapport courte durée : je me rends compte que très souvent, les rapports éphémères (en voyage, en soirée) m'apportent plus que la relation durable.

- le monde tel qu'il est :

- décalage temporel : Que je suis né trop tôt. (t'as du bol, dans ce sens c'est quand même jouable...moi c'est le contraire, je voudrais qu'on me ramène en arrière)

D'une façon plus générale :

Je reconnais parfaitement que ce problème de rapport aux autres vient de moi. Ce ne sont pas les autres qui ne sont pas à la hauteur, inférieur ou supérieur, pas de jugement de valeur là dedans.
Mais avec le temps qui passe et les désillusions, il y a quand même trop de mécanismes de défense et de méfiance qui s'installent et au bout du compte, ça crée un blocage complet. Et surtout, plus envie de faire des efforts d'intégration puisque de toute façon, je ne retrouverais pas chez les autres la même intensité d'émotion et de ressenti, doc me casserais la gueule à chaque fois à plus ou moins long terme.
Voilà, tout pareil. Ca m'a fait du bien de te lire, en même temps ça fait pas avancer le schmilblick d'autant que je ne suis pas sûre de pouvoir me sentir mieux avec des personnes ressentant la même chose. De le savoir en amont permettrait peut-être de moins me sentir bizarre, quoique...bilan: j'ai un bon rapport avec les animaux en général. :P Sinon j'ai tendance à diviser le monde en deux catégories (pas bien, je sais): les gens que je ne comprends pas, qui ne me comprennent pas et avec qui je m'épuise à garder un masque social présentable, et les autres que j'admire (accessibles mais complexe d'infériorité de ma part) ou que j'idéalise carrément. Bref, rapport aux autres distordu, tout comme rapport au temps distordu, au moins un peu de cohérence dans mon genre. :think:

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ragged
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Re: Votre rapport aux autres

Message par ragged »

Salut Altima, content que cela ait fait écho chez toi. C'est vrai que c'est rassurant de retrouver chez les (rares) autres des points communs sur nos tares, ça les rend moins..périlleuses..C'est pour ça que ce forum est bien !! :)
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Re: Votre rapport aux autres

Message par shinoune »

Ce ne sont pas des tares ragged, ce sont des différences.
Et si on s'évalue à l'aune de la "normalité", on va déguster. On déguste souvent, d'ailleurs, à cause de cela.

Moi aussi je me retrouve dans ce que tu écris, bien que depuis quelques années, j'apprivoise de nouvelles formes de comportements. Les mettre en pratique régulièrement n'est cependant pas encore un réflexe.
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ragged
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Re: Votre rapport aux autres

Message par ragged »

shinoune :) ! .. oui le mot tare est un peu excessif...Mais quand je pense à mes "tares", c'est avec un petit côté affectif parce qu'elles me font bien rigoler et bien vivre (parfois) ces "différences" !

Soit tu en dis trop, soit pas assez ! Quels genre de comportements ?
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Re: Votre rapport aux autres

Message par shinoune »

Je sais, je devrais développer.
Mais là, je n'ai pas le temps, je bosse avec un oeil sur le forum mais pas au point d'intervenir de façon étayée.
C'est cependant un sujet que je reviendrai traiter. Ici ou dans un autre topic, selon le moment.
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Re: Votre rapport aux autres

Message par lobo »

Shinoune, tu as aussi éveillé ma curiosité !

La chose positive que je pourrais dire pour ma part : depuis que j'ai découvert le douance, lorsque je me dispute avec quelqu'un, je me dis souvent qu'il (elle) ne peut pas comprendre mon fonctionnement, mon raisonnement. J'essaie même de lui dire en quoi je diffère. ça permet de moins tomber dans des jugements de valeur sur moi et les autres.
L'autre est différent, il a du mal à comprendre. C'est peut-être même impossible. Mais on peut quand même peut-être partager des moments (je parle pour des gens qui comptent bien sûr )

@Ragged : oui, les IRL c'est bien...

Edit : du coup, ce qui me semble dur à accepter, c'est l'idée de solitude, d'absence d'identification avec l'autre

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Re: Votre rapport aux autres

Message par romu »

Bonjour à toutes et à tous,
Après moult hésitations, j'ai décidé d'apporter ma pierre à l'édifice ;).
Je vais donc vous apporter mon témoignage au sujet de mes relations avec les autres qui n'ont pas toujours été et ne sont toujours pas faciles.

Dès l'enfance, j'ai eu des relations vraiment difficiles avec autrui. Je me souviens qui vers l'âge de quatre ans, je parlais bien mieux que tous mes autres jeunes camarades (ces propos ne sont pas un manque d'humilité), fréquemment, lorsqu'ils faisaient une erreur en parlant, je tentais de leur expliquer qu'ils se trompaient... :( Bien entendu, cela conduisait à des disputes. De plus, j'étais déjà un grand solitaire, je ne voulais pas jouer aux mêmes jeux, et j'émettais déjà des craintes sur le monde, et j'étais à cette époque conscient d'être bizarre/différent.

En grandissant, le fossé grandissait de plus en plus, je développais une sorte de phobie sociale, j'étais gêné par le bruit que généraient mes camarades, ainsi que leurs jeux violents, et leur manque de lucidité, et également attristé par leur rejet, car j'essayais d'aller vers eux tout de même... Mais on me virait dans le meilleur des cas en m'évitant, mais en général en m'insultant. Très vite, je me suis donc tourné vers les adultes qui étaient étonnés de mes propos, mais surtout de cette quantité infernale de questions. Mes parents ont bien essayé de me pousser à avoir des contacts avec les enfants de mon âge, mais sans effet. :worried: Je préférais la compagnie des adultes que je trouvais intéressants, et je ne me rendais pas encore compte de leurs failles, tout du moins, pas consciemment. ;).

Une fois arrivé au collège, j'ai développé une forme d'agoraphobie, j'évitais les permanences, je ne parvenais pas à m'intégrer, les insultes se faisaient plus virulentes, et les coups aussi. J'ai voulu arrêter d'aller en cours, mais ma mère m'a soutenu, et j'ai continué. En quatrième, j'étais déjà déçu par de nombreuses personnes, et les professeurs n'avaient déjà plus toute mon estime, et ils l'ont perdue au cours de cette année à cause d'une prof qui m'a humilié devant tous, et a incité mes jeunes pairs à m'humilier bien plus.

Maintenant, je me rends compte que mes relations avec autrui sont très complexes, je n'arrive pas à avoir des relations "normales", je suis méfiant, et presque asocial... De plus, il me manque de nombreuses clés pour avoir des réactions normales... Cependant, je tente de faire des progrès et j'essaie de me socialiser, j'ai conscience que le chemin est encore long et difficile. :). Fréquemment, on me dit que je suis bizarre et vraiment différent, avant je ne comprenais pas en quoi, désormais, je comprends pourquoi.

J'espère ne pas être hors sujet, je conclurai en affirmant, que mes relations ont souvent été compliquées, mais j'ai espoir un jour d'être en mesure d'avoir des amis... Cependant, je dois avant tout apprendre à me canaliser, car pour les autres, il est anormal de parler à quelqu'un qui gesticule, joue toujours avec quelque chose dans ses mains, et qui je cite "parle vraiment rapidement", phrase dite hier par une connaissance, tu parles trop rapidement, quand tu réponds à une question, on ne peut pas te suivre... :worried:

Je m'excuse pour ce long texte, et j'espère ne pas vous avoir perdu.
Au plaisir de vous lire.
Romu.
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Charles Baudelaire (l'Albatros.).

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