Transfert et douance

Pour des raisons de cohérence de l'ensemble et pour présenter à nos visiteurs une information fiable et claire, cette section est réservée en écriture aux surdoués diagnostiqués.
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Maitresse Rita
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Transfert et douance

Message par Maitresse Rita »

« Le transfert, c’est de l’amour qui s’adresse au savoir... »

Voici la petite définition de base qu’on peut tirer des analyses de Freud et Lacan.

En gros, et contrairement à ce qu’on pense souvent, être objet de transfert n’est pas réservé uniquement au psy, doc, prof, expert, travailleur social, patron…Bref, à tous les professionnels dont la position leur donne une image de «sachant» face à l’autre.

Le transfert apparait dans toute relation humaine et se donne à voir sous deux formes : l’amour (transfert positif) et la haine (transfert négatif). L’objet du transfert est alors pris pour un autre, il est une surface de projection d’images inconscientes. La personne qui fait un transfert ne se rend pas compte de ce qui se joue dans l’instant.

L’objet du transfert peut être admiré ou détesté, vu à la fois comme aimable et dangereux, attirant et effrayant. Autant dire sacré… Il peut aussi être vu comme « détenteur de secret : secret de l’âme, du corps, du savoir, du pouvoir sur l’esprit » (Rouzel) et on le soupçonne de calculs et de manipulations diverses. Il peut aussi être vu comme une figure parentale, détenteur d’un savoir lui donnant un pouvoir qu’on souhaite lui voler (pour devenir comme lui…Avec tout ce que ça peut véhiculer comme enjeux sur le père qu’il faut tuer, le fait de castrer l’autre pour prendre sa place).

La personne objet de transfert ne s’en rend pas toujours compte et croit souvent être aimée ou détestée pour elle-même. Si elle répond à ce transfert, elle fait ce qu’on appelle un contre-transfert.

Par exemple, ma patiente me manifeste de l’admiration et moi, je suis hyper flattée, je la trouve très sympathique et je lui rends de l’affection au lieu de maintenir une distance liée à ma posture professionnelle. Ou au contraire, mon élève me déteste et je me demande ce que j’ai bien pu faire pour mériter ça, je me remets en question parce que ça m’ennuie qu’on ne m’aime pas et je me sens attaquée dans ma légitimité.

C’est pourquoi les professionnels qui sont régulièrement considérés comme ayant une posture de sachant sont souvent formés pour reconnaitre et manier le transfert. C’est le cas des psys mais on trouve aujourd’hui des formations adressées à d’autres métiers.

Cela dit, personne n’est à l’abri de se retrouver dans cette situation, ou bureau ou ailleurs. Et même si c'est un comportement parfaitement naturel, il peut être utile d’apprendre à reconnaître ce genre d’enjeux au quotidien. En effet, même si c’est une situation très commune qui touche tout le monde, il arrive que le transfert soit très envahissant et qu’il entrave beaucoup trop les relations.

Bien évidemment, le transfert est une notion bien plus complexe encore que ce que je peux en dire ici. Cependant, l’objet de ce topic n’est pas forcément de débattre sur les tenants et les aboutissants psychologiques du transfert mais de se demander comment les surdoués peuvent bien se positionner face à cela. Parce que nous sommes nombreux à avoir un goût prononcé pour le savoir et à lui donner une place de choix dans notre vie...

Du coup je me demandais si nous pouvions être particulièrement enclins à transférer nos fantasmes de connaissance sur quelqu’un, qu’ils soient positifs ou négatifs ?

Et véhiculant souvent une image de «sachant» pour de nombreuses personnes, qu’il s’agisse de posture professionnelle ou privée, ne peut-on pas être particulièrement sujet à devenir une surface de projection pour d’autres ? Et comment faire face à cet amour ou cette haine qui en réalité ne nous concerne pas ?

Parce que si on sait que le « surdoué » est déjà un support à fantasmes dans l’absolu, et qu’il suscite tout un tas d’émotions de fascination ou de rejet, qu’en est-il lorsque ça nous touche directement ? L’avez-vous expérimenté ? Comment avez-vous compris que toutes ces réactions ne vous concernaient pas vraiment en tant que personne ? Comment avez-vous réagi ? Est-ce que cela éclaire les souvenirs incompréhensibles de rejet ou d’affection dont vous avez pu être l’objet jusqu'ici ?

:-)
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shinoune
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Re: Transfert et douance

Message par shinoune »

Très riche comme sujet. Merci Maïanna.
Je reviendrai après réflexion.
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Maitresse Rita
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Re: Transfert et douance

Message par Maitresse Rita »

Histoire de relancer un peu le sujet...

Mon expérience récente fait que je me pose sérieusement la question du transfert au sujet des surdoués. Premier de la classe adulé des profs et détesté des élèves ? Ou l'inverse ? Figure charismatique ou exclu perpétuel ? Avec le sentiment d'être dévoré par la pression des sentiments positifs de l'autre ou au contraire, d'être perpétuellement agressé par le groupe ? Ou encore avec un bourrichon pas possible, tellement on est porté aux nues ?

J'ai comme l'impression que le transfert lié à la figure "du sachant" pourrait être une piste de réflexion pour favoriser la socialisation du surdoué. S'il apprenait à reconnaître ces situations et à manier le transfert plutôt que de le subir, cela pourrait peut-être lui donner de nouvelles clés pour prendre sa place dans le monde, sans se heurter perpétuellement à des réactions qu'il ne comprend pas, avec toutes les conséquences que cela peut créer de repli sur soi, de refus de trop se faire remarquer ou encore de mégalomanie furieuse.

Parce que si on considère que ce n'est pas le sujet surdoué en tant que tel qui est agressé ou aimé de façon inconsidérée, mais bien l'image de sachant qu'il incarne dans l'instant, et qui favorise les projections inconscientes des autres, alors ça remet en question beaucoup de trucs sur les supposées difficultés d'intégration sociale des surdoués.

Peut-être qu'en regardant les choses sous cet angle, ça pourrait permettre à ceux qui ne s'autorisent pas à prendre leur juste place dans le groupe de comprendre que l'agression ou la fascination ne les concernent pas eux en tant que personne, parce qu'ils seraient "différents", mais parce qu'ils représentent un surplus de savoir qui les place dans la même situation que les profs et autres supports à fantasmes infantiles. Et surtout, que le transfert peut se manier, comme on dit dans le jargon psy... Qu'on n'est pas impuissant face à ça et qu'il faut apprendre à orienter l'amour du savoir qu'a l'autre (qui se traduit par de l'amour ou de la haine pour le détenteur du savoir qu'il ne possède pas) vers un autre objet que "le support à fantasmes" qu'il a fait de nous...

Parce qu'être un objet de transfert dans le cadre d'une profession, c'est assez commun et compréhensible. Mais quand on l'est dans la vie privée et depuis l'école, c'est difficile de pouvoir poser des concepts sur ce qui se joue et de s'en détacher pour retrouver sa liberté d'action. Et si tout ça, toutes ces questions qu'on peut se poser sur la place qu'on tient dans le monde et la façon de se relier à l'autre, tous ces comportements en réaction au rejet et à la pression, si tout ça c'était aussi une histoire de transfert dans lequel on pouvait être pris sans comprendre et dont on peut apprendre à se défaire ?

Voilà, je partage avec vous mes réflexions du moment. Ca peut peut-être ouvrir des pistes.

Est-ce que ça vous parle ?
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Re: Transfert et douance

Message par sanders »

Oh que oui ! J'y reviendrai, j'ai des questions, une petiote réflexion ...
Le premier jour du reste de ma vie : Un jour, J'ai pu observer que la poutre que je voyais dans l'oeil de mon voisin, je l'avais fait devenir paille dans le mien. Alors même que nous buttions sur les mêmes (em)bûches. Depuis, plus rien n'est pareil..

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Re: Transfert et douance

Message par Maitresse Rita »

En gros, je me demande si :

-S'empêcher d'être trop performant et ne pas attirer l'attention (pour éviter de devenir un objet de transfert négatif propice à l'agression, ou positif propice au harcèlement/envahissement de l'espace vital)
-Se planquer dans un trou et ne plus vouloir voir personne
-Se prendre pour le roi de la terre adulé par ses sujets et trouver ça très cool

...tout ça, ce ne serait pas des réactions de base du type "contre-transfert" ?

Finalement, apprendre à manier le transfert, ça ne pourrait pas nous permettre de sortir de ses petits jeux aliénants ?
Je me prends la tête avec ça depuis quelques semaines mais en même temps, ça m'ouvre de sacrées perspectives.
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Re: Transfert et douance

Message par Coccinelle »

C'est très intéressant cette nouvelle piste de réflexion, mais comment savoir si on est le sujet d'un transfert quel qu'il soit?
Et surtout comment "manier" ce contre transfert presque inévitable lorsqu'il s'agit de sa vie privée et non pas professionnelle?

Je m'étais déjà poser la question quelque fois, lorsque j'étais devant des réactions de type haine démesurée que je ne pouvais expliquer, mais je n'ai pas su réagir autrement qu'en prenant des distances très distantes.....

Pikez
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Re: Transfert et douance

Message par Pikez »

Ce sujet m'intéresse beaucoup également, mais je m'aperçois que je ne comprends en fait pas très bien la notion de transfert.... S'il s'agit de projeter des représentations et des émotions ressenties par le passé sur une autre personne, en quoi est-ce particulier lorsque cette personne est une figure de "sachant" ? Il me semble qu'à chaque fois que je rencontre une personne, qui qu'elle soit, je projette sur elle des émotions du passé. Certaines personnes me sont immédiatement sympathiques et d'autres immédiatement antipathiques, parce que j'identifie en elles des "types" qui correspondent à mon histoire. Et c'est seulement par une connaissance plus approfondie de la personne qu'elle passe du "type" de mon imaginaire à l'individu et que je nuance voire renverse la catégorisation initiale. Je crois que le préjugé et la projection est toujours la première approche d'une chose ou d'une personne nouvelle, qu'on ramène toujours l'inconnu au connu, donc toutes les personnes que je rencontre sont soit présumées coupables, soit supposées formidables, avant même d'avoir parlé ou agi, simplement parce qu'elles sont associées dans mon esprit, à cause de leurs cheveux, de leurs voix, de leurs mots, à d'autres fantômes. Mais donc qu'est-ce que le transfert avec le psy a de spécifique par rapport à toute relation humaine ?

Et je serais très curieuse de savoir comment la notion de transfert appliquée à la relation psy-patient est étendue à celle de professeurs-élève ?

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Maitresse Rita
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Re: Transfert et douance

Message par Maitresse Rita »

Pikez a écrit :S'il s'agit de projeter des représentations et des émotions ressenties par le passé sur une autre personne, en quoi est-ce particulier lorsque cette personne est une figure de "sachant" ?
Le sachant, c'est le parent. Le parent qu'on aime, qu'on admire, à qui on veut voler son savoir pour être comme lui plus tard, qu'on déteste parce qu'il a du pouvoir sur nous et qu'on aimerait tuer pour prendre sa place.
Il s'agit d'un désir de "savoir" qui se traduit par un amour ou une haine manifestée pour celui qu'on prend pour un sachant, qui peut pousser à des crises de nerfs terribles, des gros délires intérieurs du type " mon patron me déteste, il a fait exprès de m'enlever la machine à café..." ou des désirs furieux pour le prof quand il fait cours mais qu'on trouve affreusement ordinaire quand on le croise à la caisse du prisu.
Pikez a écrit :Mais donc qu'est-ce que le transfert avec le psy a de spécifique par rapport à toute relation humaine ?
Et je serais très curieuse de savoir comment la notion de transfert appliquée à la relation psy-patient est étendue à celle de professeurs-élève ?
J'ai précisé que le transfert n'était pas réservé aux psys justement. Sauf que comme c'est Freud qui l'a découvert et que c'est un phénomène psy, alors on l'associe exclusivement à la relation patient-psy. Mais ça touche toutes les relations. Et principalement les relations avec une "hiérarchie", où l'un des deux à un "pouvoir" lié à un "savoir" que l'autre n'a pas et qui renvoie au pouvoir du parent, à sa toute puissance qui le rend fascinant, terrifiant, sacré...Avec tous les interdits sexuels qu'il y a derrière.

Pourquoi on fantasme ordinairement sur les profs ? Les médecins ? Les avocats ? Les cougars ? Les mecs aux tempes grisonnantes ? Parce qu'on se sent tout(e) petit(e) devant tout ce savoir qu'on n'a pas (et qu'on imagine source de plaisir) et que ça renvoie à une figure adorée ou/et crainte à la fois. Et interdite, tant qu'à fantasmer...

Ce n'est pas le métier qui crée le transfert, psy ou pas psy. C'est le rapport de "hiérarchie" né du savoir que l'un a (ou a l'air d'avoir...) face à celui qui ne l'a pas et qui transfère l'image du parent tout puissant adulé ou détesté dessus.
Coccinelle a écrit :mais comment savoir si on est le sujet d'un transfert quel qu'il soit?
Quand tu commences à te dire que c'est pas vraiment à toi qu'on parle, que c'est démesuré, que ça n'a rien à voir avec ce que tu as dit ou fait, quand tu as l'impression d'être un objet dans la relation, que tu as l'impression qu'on te colle un peu trop, d'être un doudou ou un défouloir...Ca vaut le coup de se poser la question.
Coccinelle a écrit :Et surtout comment "manier"
Ce serait cool que les psys du forum viennent nous en dire plus, parce que je fais avec mes maigres moyens...Ca vaut ce que ça vaut après.
Du peu que j'en ai compris, manier le transfert veut dire "détourner vers un autre objet".
Mais est-ce qu'il y a des techniques particulières...J'en sais rien et je suis preneuse d'infos !!
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shinoune
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Re: Transfert et douance

Message par shinoune »

Vais venir ... mais après une bonne-nuit :wink:
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maxmomo
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Re: Transfert et douance

Message par maxmomo »

Je n'ai pas de connaissances théoriques donc je ne rapporte ici que le fruit des mes observations.
D'une part, en tant qu'instit, je suis évidemment sujet au transfert avec les enfants, leurs parents et avec mes supérieurs.
D'autre part en tant qu'individu lambda la douance a peut-être un effet.

Mes élèves me voient comme détenteur d'un savoir et d'une autorité presque absolue. Il se crée pour certains une admiration palpable et pour tous un besoin de reconnaissance évident. Mais cela ne vient pas d'une connaissance réelle de ce que je suis. C'est une extrapolation, un phantasme. Les parents sont aussi sujet à ces extrapolation mais elles ne se font plus à mon avis envers moi mais envers la façon dont ils ont vécu l'école, envers l'institution elle même. Ainsi, je vois dans ce cas le transfert comme la projection d'un vécu (Je ne sais pas si il s'agit réellement de la même chose).

Les manifestations peuvent être pour les enfants un besoin constant de contact (attirer l'attention, vouloir des câlins etc...). Je ne peux pas qualifier ça de positif ou négatif car dans tous les cas il s'agit d'une demande que je me dois de prendre en compte.
Pour les adultes c'est différent. Il y a beaucoup de rejets, de peur d'être jugé, certains croient que j'ai des solutions à tous leurs problèmes personnels, certains croient que j'en suis la cause ...

Si je ne me suis pas égaré, je peux maintenant parler de ce que j'en fais.
Pour les enfants j'essaie de limiter les manifestations trop envahissantes et de leur faire comprendre que je n'ai ni tous les droits, ni tous les savoirs, et ce pour qu'ils puissent s'investir par eux mêmes.
Pour les parents j'essaie de comprendre où ils en sont face à l'école et face à moi par extension pour que mon message puisse passer le plus clairement possible.
Autant pour les enfants je ne pense pas être dans la manipulation, autant je l'assume dans ma relation aux parents ; C'est un outil.

La douance intervient alors peut-être si j'ai réellement des super pouvoirs d'observation pour "voir" les comportements et si j'ai des super pouvoirs d'analyse pour m'adapter en temps réel.

Pour finir, il faut parler de mon ressenti car tout ça a forcément un impact émotionnel. Un enfant qui vient faire des câlins à chaque récré, un enfant toujours chiant, des parents admiratifs ou des parents qui viennent gueuler ce n'est pas toujours facile à gérer. J'ai beau me placer en tant que professionnel et pas en tant moi, ça a forcément un impact. Il faut alors se réfugier derrière son humanité d'une part : je ne suis pas parfait et je ne peux pas tout réussir / satisfaire tout le monde / régler tous les problèmes, d'autre part accepter d'être l'objet des ces projections sans en être la cause première : il s'agit d'un transfert et pas d'une remise en cause de moi en tant que personne.

Je ne sais pas si la douance entre en jeu ici. Si nous sommes hypersensibles ça ne peut qu'empirer les choses. Si notre câblage est adapté ça ne jouera pas.


Bon, j'ai le cerveau en compote de pomme alors je vais laisser l'individu lambda et le rapport avec la hiérarchie pour plus tard...
Nan mais faut pas laisser ça comme ça les enfants ! (George Abitbol)

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Fabs le vaurien
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Re: Transfert et douance

Message par Fabs le vaurien »

Bien que je trouve le sujet intéressant, je ne suis pas convaincu de l’utilisation du concept comme porte d’entrée explicative concernant la douance, et encore moins la vie en générale.
Pour moi, les notions de transfert-contre transfert n’entrent que dans un cadre « thérapeutique » donc de rencontre entre un professionnel (ou du moins un aidant-sachant) et un sujet.
Ce que je veux dire, c’est que dans ce contexte, le postulat relationnel n’est au départ pas symétrique, puisque, bien qu’affectif aussi, des balises intentionnelles sont de prime abord érigés dans la rencontre. Contrairement à des rapports amicaux ou autres..

Le professionnel répond à un cadre à la base et il a pour « objectif » d’engendrer chez l’autre un changement, à sa demande ou pas. De fait, je ne pense pas qu’on puisse mettre en parallèle un rapport « usagers-professionnels » avec une relation basique de la vie de tous les jours puisque, pour ma part par exemple, je ne nourris absolument pas les mêmes intentions (conscientes) dans mes interactions avec les personnes que j’accompagne professionnellement que celles que je côtoie dans ma vie de tous les jours et alors même que parfois les situations se croisent-ressemblent.

Ce phénomène (de transfert etc) est incontournable et inévitable pour moi et le garde-fou des métiers de la relation d’aide tient en la dimension professionnalisée des postures, lesquelles se doivent d’être étayés et médiatisés par les apports théoriques, les échanges entre équipes, les supervision etc…
Or dans la vie de tous les jours, on ne dispose pas des mêmes moyens pour comprendre et appréhender ce qui se joue avec les autres et réajuster.

Alors, sans doute qu’il y’a des choses de l’ordre du transfert dans nos relations aux autres mais je ne dirais pas, de mon point de vue, qu’il s’agisse de cela, vu que le cadre est complètement autre.

Pour ce qui est de manier le transfert, je pense que chaque réponse –réajustement varie en fonction de la relation instituée et il n y’a pas de recette, ni de bonne façon de faire. La sacrosainte distanciation est un leurre monumental et autant pour certaines situations, il est nécessaire de garder un contrôle pointilleux, autant pour d’autres, il y’a intérêt à se laisser porter par le mouvement, alors même qu’il nous entraînera parfois dans une dynamique émotionnelle un peu floue. Cela dépend de là où on en est dans la relation, de ce qu’on est apte à accepter, de ce qu’on peut lâcher soi même aussi.

Il y’a d’ailleurs des bouquins sur l’intérêt thérapeutique pour le professionnel d’écouter ses propres émotions, quitte à les verbaliser auprès de la personne qu’il accompagne.

Bref, ce que je veux dire, c’est que transfert-contretransfert ne sont pas des voyants « attention danger » dans une relation. Au contraire, nécessaires, ils sont aussi des outils d’intervention.
Après tout l’enjeu sera de permettre un déplacement de l’objet projeté mais je ne suis pas convaincu qu’il faille le viser….
...le laisser venir, si il vient à la limite.

Pour ce qui est de la douance, il est souvent avancé-écrit que les surdoués se font remarquer, sortent du lot, attisent chez les autres des impressions parfois extrêmes (adorés-détestés). Je crois que ça tient surtout au fait de sortir d’une normalité.
Si on considère le concept de bouc-emissaire par exemple, on observera que ceux qui se retrouve la risée des autres, mis au pilori, pointés du doigt seront souvent des personnes aux qualités physiques- comportementales particulière (le petit gros, le roux, l’intello etc..), bref des sujets qui sortent du lot à leur façon.

Et pour le coup, dans une société où s’affirmer relève de l’affront, je dirais que ça tient davantage à la question de la différence, que d’une projection objectale quelconque. Après, sans doute que des enjeux intrapsychiques et libidinaux ou autre machins inconscients rentrent en ligne de compte parfois. Mais vu qu’un surdoué n’est pas forcément sachant, ce qu’il représentera aux yeux des autres traduit peut être plus une réaction à l’image d’Epinal sociétal du surdoué, qu’une projection inconsciente freudienne.
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Re: Transfert et douance

Message par imot3p »

Moi j'ai eu le coup avec un amis, probablement hp lui aussi, bien qu'il refuse de faire les tests (selon lui, le concept hp n'est qu'une invention pour que certaines personnes, finalement normales, se sentent supérieures...Apres, ca l'arrange bien de dire parfois qu'il est différent pour expliquer qu'il ne fonctionne pas comme les autres... )

Bref, personne a la mère alcoolique qu'il ne voit plus du tout et au père qui n'était jamais content de lui, même quand il ramenait des 16/20 a l'école...
Enorme complexe d'infériorité, compense avec un narcissisme gigantesque.
En manque d'identité, il me semble que le surdoué est encore plus enclin a se projeter dans l'autre, ce qu'il a fait avec moi.
Moi le pauvre champion de belgique dans mon sport après 12ans de pratiques, un abandon de beaucoup de choses, sociales notamment, pour y arriver. Egalement quelqu'un avec une bonne culture parce que je lis beaucoup.
Bref, finalement quelqu'un qui bouge ses fesses et obtiens des résultats.

Lui, il voyait tout ça comme un idéal mais voulait l'atteindre sans faire d'efforts. Forcement, a prendre comme référent quelqu'un qui est plus ou moins arrive a certaines choses, alors que soi-meme, on est absolument nul part, cela ne peut que causer des problèmes, miner sa confiance en soi, créer encore plus de sentiment d'infériorité.

Même par rapport a la douance, moi convaincu, avec des manifestations concrètes, lui absolument sur du contraire car sans aboutissants...
Bref, une amitié impossible quand l'un se projette dans l'autre et se perd soi-même encore plus qu'il ne l'était déjà a la base, tout ça parce que quelqu'un a l'identité instable, voir non fixée, ne peut ne pas être tente d'imiter quelqu'un qu'il voit comme un exemple. Son deuxième ami, et autre exemple, un docteur en microbiologie-cellulaire...

Aujourd'hui on ne se parle plus car j'ai eu la maladresse de lui faire une analyse psychologique complète et de lui révéler tout ça, les raisons de son mal-etre et ce qu'il devrait faire mais il n'a rien voulu savoir. C'est dingue a quel point certains préfèrent persévérer dans l'erreur car elle constitue en quelque sorte l'unique substrat identitaire qu'ils ont...
Reconnaitre que j'avais raison aurait été détruire toute son identité et je ne pense pas qu'une personne dépressive (car il l'est) le puisse.
Tout ca pour dire, que le transfert ou la projection identitaire (je ne connais pas trop le jargon psychanalytique) ne se passe pas toujours entre un psy et son patient. (a moins que je fut le puy et lui mon patient)

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Re: Transfert et douance

Message par W4x »

imot3p a écrit :Aujourd'hui on ne se parle plus car j'ai eu la maladresse de lui faire une analyse psychologique complète et de lui révéler tout ça, les raisons de son mal-etre et ce qu'il devrait faire mais il n'a rien voulu savoir. C'est dingue a quel point certains préfèrent persévérer dans l'erreur car elle constitue en quelque sorte l'unique substrat identitaire qu'ils ont...
Reconnaitre que j'avais raison aurait été détruire toute son identité et je ne pense pas qu'une personne dépressive (car il l'est) le puisse.
Si tu lui as présenté les choses avec le tact que tu emploies ici, sa réaction en me surprend pas... je veux bien comprendre qu'avec un ami on puisse parler de tout, de soi, de l'autre et aborder des questions intimes, mais avec la forme (surtout si comme tu le dis il est dépressif). Présenter son avis comme une certitude n'est pas forcément mieux que persévérer dans l'erreur, non?
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Re: Transfert et douance

Message par imot3p »

Ben j'ai pas dis ca sur le ton de la certitude disons que je n'ai pas envie de re expliquer toute l'histoire mais il est certains que j'ai manque de tact a certains moments et je ne lui ai pas parle de transfert ou encore de projection idéalisée. J'ai juste dit qu'il était narcissique et que j'en avais marre de ses messages de plaintes constamment en mode calimero et de toutes ses contradictions du genre me dire qu'il va consulter un spécialiste du soleil pour 2 h plus tard me dire que ca sert a rien et que de toute façon on le bourra de medocs etc. Vraiment il croit qu'il en sait plus que les spécialistes et moi ca me énerve ce genre de discours limite peremptoire

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sandrinef
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Re: Transfert et douance

Message par sandrinef »

W4x a écrit :
imot3p a écrit :Aujourd'hui on ne se parle plus car j'ai eu la maladresse de lui faire une analyse psychologique complète et de lui révéler tout ça, les raisons de son mal-etre et ce qu'il devrait faire mais il n'a rien voulu savoir. C'est dingue a quel point certains préfèrent persévérer dans l'erreur car elle constitue en quelque sorte l'unique substrat identitaire qu'ils ont...
Reconnaitre que j'avais raison aurait été détruire toute son identité et je ne pense pas qu'une personne dépressive (car il l'est) le puisse.
Si tu lui as présenté les choses avec le tact que tu emploies ici, sa réaction en me surprend pas... je veux bien comprendre qu'avec un ami on puisse parler de tout, de soi, de l'autre et aborder des questions intimes, mais avec la forme (surtout si comme tu le dis il est dépressif). Présenter son avis comme une certitude n'est pas forcément mieux que persévérer dans l'erreur, non?
Lorsqu'une personne est en souffrance psychique comme ton ami a l'air de l'être( je me fie à tes écrits), je pense que lui faire "une analyse psychologique complète" est une erreur... D'autant plus que c'est le sujet lui-même, qui, s'il s'en sent le courage, peut entamer son analyse. Il peut être dangereux de dire aux gens ce que l'on sait d'eux alors qu'eux mêmes l'ignorent et n'y ont pas accès.

Et si on persèvère dans l'erreur, c'est surtout qu'on souffre...

"Reconnaitre que tu avais raison", comme tu l'écris, c'est surtout enfoncer encore un peu plus le clou, car cela signifie que quelqu'un d'autre lui donne les solutions et cela est castrateur...
Il y a un proverbe que j'aime bien qui dit que plutôt que de donner du poisson à quelqu'un, mieux vaut lui apprendre à pêcher.Pardon, je m'égare là... :roll:

De plus je sens que tu es agacé que ton ami n'ait pas réagi comme tu l'aurais souhaité, peut-être pourrais-tu t'interroger sur le transfert que toi tu as pu faire sur lui ;)
"Le Monde ne te doit rien. Il était là avant toi" M.Twain

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imot3p
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Re: Transfert et douance

Message par imot3p »

Alors, pourquoi est-ce que moi qui ait aussi ete en souffrance, ais-je accepte mes 4verites par des personnes que je connaissais bien moins que lui ne me connait. On a passe presque 2ans a se voir constamment, c'est peut-etre un peu arrogant de dire ce que je vais dire, mais quand quelqu'un qui est suppose être son meilleur ami, on prete un peu de l'attention, surtout que cette diatribe n'est sortie qu'apres maintes petites tentatives de l'aider et surtout apres beaucoup trop de temps passe a recevoir ds messages du style "j'ai envie de me pendre" tous les jours avant qu'il aille bosser.

Ya un moment, faut bouger ses fesses et je crois pas que c'est en jouant le consolateur que ca marche, ce que j'ai fait pendant quasi 2ans, sans effet aucun. Alors oui, j'ai choisi de tourner le couteau dans la plaie, ca avait marche pour moi, cela ne marche pas pour lui, tant pis mais au moins, j'ai essaye.

En tout cas, quand on se trouve face a une personne narcissique, qui souffre de ce narcissisme, je pense que lui dire que en effet elle est narcissique, est nécessaire. De toute manière, toutes mes tentatives pour l'aider, le faire évoluer (pret de livres, incitations a faire du sport avec moi, s'inscrire sur des forums ou des sites pour rencontrer des nouvelles personnes, n'ont mené a rien).
Je trouve qu'il y a un moment, prendre les gens pour des cons et les utiliser a sa guise (parce que, quand je ne suis pas la, il allait chez des amis qu'il traitait ouvertement devant moi d'imbéciles, donc si on considère les gens comme tels, on joue pas les hypocrites en allant les voir parce que on a rien de mieux a faire)

Donc bref, ce sont de dures situations, mais face a quelqu'un d'aussi borne, c'est vraiment complique. Par exemple, il n'a jamais voulu entendre parler de psys, medocs, livres ou autres thérapies. Car de fait, le narcissique ou du moins celui qui joui d'un ego surdimensionne malgré une confiance en soi nulle, pense pouvoir s'en sortir seul.

Moi il m'a pousse au bout, j'ai tout essaye, j'ai peut-etre manque de tact, certes, mais voila. Peut-etre que ca a mijoté dans sa tete et que un jour, il viendra vers moi pour me dire que j'avais raison, mais j'en doute. C'est le genre de personne qui aimerait se suicider en partant avec l'idée selon laquelle, son malheur est la faute d'autrui. Hors c'est faux, l'enfer, ce n'est pas les autres comme le disait ce vieux J-P Sartre, non, l'enfer, c'est nous-meme. Je suis desole mais on est responsable, peut-etre pas du malheur qui nous frappe, mais on est responsable de ne rien faire pour l'apaiser. Se lamenter, c'est de la lâcheté et ce n'est pour moi, nullement une preuve d'intelligence. C'est toujours facile de chercher des excuses, c'est pas ma faute, je suis hp, comprenez moi quoi, moi l'éternel incompris...

Les seules choses qui tombent du ciel sont la pluie et tout autre objet attire par la gravite, pas les solutions ni les concepts métaphysiques qui n'ont aucune masse.
Je vais peut-etre en choquer certains, mais son malheur, si l'on ne le crée pas, l'on le cultive. Et si l'on devient féru du jardinage et que cultiver oignons et salades devient notre passe temps favori, on est bien pietre jardinier.
Donc oui, ya un moment, faut prendre conscience, avoir l'humilité de reconnaitre que les choses changent de l'intérieur vers l'extérieur et pas l'inverse.
Moi, si je déprime ou me plains, au moins je reconnais que j'en suis le seul responsable et ne remets pas mes problèmes sur le dos des gens. Ya plein de hp qui sont très heureux alors pour moi, il faut trouver les causes des problèmes et non les symptômes.
On peut se sentir en décalage avec les gens, mais ceux qui en souffrent, s'ils en souffrent c'est parce qu'ils n'ont aucun amour propre ou estime d'eux mêmes. Désole, mais dire les gens sont cons, moi je suis intelligent et du coup, c'est la faute aux cons, ils sont responsables de mon malheur, c'est vraiment bidon comme raisonnement. S'il y en a sur ce forum qui raisonnent comme ça, je peux assurer que jamais ils ne seront heureux car des cons, il y en aura toujours et mieux vaut les accepter que de vouloir les éduquer, c'est une tache bien plus aisée.
Vouloir changer le monde chez les hp n'est pour moi qu'une obsession, a la limite de la névrose car personne ne changera le monde (n'en déplaise a Steeve Jobs) le monde il est comme il est, on peut changer certaines choses, mais il est des choses sinon immuables, bien ancrées qu'il est (a mon gout) limite hautain et arrogant de penser qu'on peut les changer.

L'intelligence, c'est l'adaptation et avoir un gros QI n'est pas synonyme d'incapacité a s'adapter. J'ai des amis avec plus de 150 de QI qui s'en sortent très bien, même si c'est clair, il y aura toujours un décalage, mais de la a vouloir se marginaliser...
J'ai l'impression qu'il y a une sorte d'amalgame vis a vis de cette adaptation, une sorte d'effet pygmalion a la limite, en mode : le jargon psychologique dit que hp=inadaptation donc du coup, inconsciemment, je fais tout pour prouver que cette assertion est juste parce que peut-etre, si je réussis a m'adapter, je ne suis pas hp...

Voila, je tape un peu un ptit coup de gueule mais a force de chercher des excuses a tout (et l'esprit et son imagination débordante n'ont aucun soucis a y arriver) alors, on oublie le concept de responsabilité, on reconnait que l'homme n'est pas libre mais juste le pantin d'un destin amoral. Et on arrête de se fourvoyer avec ces idéaux de liberté que sont la démocratie et compagnie.
Même si au fond de moi, je suis plutôt du genre a dire que l'homme n'est responsable de rien mais subi, par exemple, par rapport a la justice, il est clair que ceux qui sont dans des prisons y sont parce que leur environnement les y a pousses, et donc que des lors la responsabilité ne serait qu'un postulat. Ou alors on reconnait qu'il y a des forces déterminantes mais que subsiste une marge de liberté et dans ce cas, on se bouge le fion un minimum. Mais c'est tellement plus simple de se dire que l'on est pas libre, ça évite tous les efforts qu'entraine la responsabilité.

Pour moi, l'intelligence, ce n'est pas un test de QI qui la prouve, la vraie intelligence, pour moi, se rapproche plus de la maturité. Elle est une capacité a s'auto analyse, se remettre en question, se détruire et se reconstruire ensuite, comme l'a semble l'énoncer la théorie de la désintégration positive.
Et donc, au lieu de faire des efforts pour se convaincre de son malheur, on fait des efforts pour se convaincre de la vraie nature des choses, on devient impartial et on se juge comme si l'on jugeait autrui. On a pas peur de trouver des failles car nul homme n'est parfait, et l'on devrait même être avide de trouver ces failles pour les combler au plus vite.

On peut être son propre architecte ou son propre terrasseur.La est notre unique liberté a mon gout. Personnellement, après un moment, j'en ai eu marre d'être malheureux et j'ai décidé d'employer mon énergie a tenter d'être heureux.
Un peu de recul quoi. Ce n'est pas en caressant l'animal dans le sens du poil que l'on le dompte.

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winston
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Re: Transfert et douance

Message par winston »

je pense que pour certains, il est nécessaire de différencier projection et transfert (comme pour moi avant que je lise ce topic ^^).
Après fabs je ne pensais pas le dire un jour mais...je ne suis pas d'accord avec toi hihi.
En effet le transfert dans une relation autre qu'avec un professionnel est possible selon moi, possible au moins pour les personnes qui ont une vision faussée d'eux-mêmes et de l'utilité que peuvent avoir certaines personnes de leur entourage (meilleur ami vu comme "supérieur" d'une quelconque façon ou "pseudo(ou pas) amour qu'on considère comme particulier ou exceptionnel donc).

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ragged
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Re: Transfert et douance

Message par ragged »

Sujet vraiment passionnant...L'intervention de Fabs est pointue et plaisante à lire, ton propos est que le transfert n'existe qu'entre patient/professionnel, c'est bien cela ? Mais tu dis cela parce que c'est le vocable correspondant donc dans la vie de tout les jours, quel serait le bon terme quand un "ami" décide de devenir toi parce qu'il te voit comme un modèle ? Ou au contraire décide de te détruire parce qu'il te hait ?

Tu dis : "...
Pour ce qui est de la douance, il est souvent avancé-écrit que les surdoués se font remarquer, sortent du lot, attisent chez les autres des impressions parfois extrêmes (adorés-détestés). Je crois que ça tient surtout au fait de sortir d’une normalité. ..."

C'est tellement flippant en fait ce que tu dis ! ça m'amène à citer Maitresse Rita :

"...
-S'empêcher d'être trop performant et ne pas attirer l'attention (pour éviter de devenir un objet de transfert négatif propice à l'agression, ou positif propice au harcèlement/envahissement de l'espace vital)
-Se planquer dans un trou et ne plus vouloir voir personne
..."

Moi, j'en suis à ce stade...Alors du coup, comment ça se passe après, on laisse les autres vivre avec ce qu'ils ont pillés chez nous ? On se venge ? On écrase l'autre ?

Un de mes amis a tenter de me tuer parce qu'il était persuadé qu'il allait pouvoir vivre ma vie...si c'est pas un transfert, c'est quoi ?
Comment éviter que ce genre de choses se reproduisent car c'est un truc qui est plus ou moins en train de m'arriver avec une autre personne ? (dans ce cas précis, je le fuis..mais est ce la solution ?)
Comme le dit maitresse Rita, si ce genre de rapport Adoré/détesté persiste au fil du temps, il faut s'enterrer ou se freiner face aux autres ?
Je n'arrive pas à trouver de réponses à ça...

Désolé si j'ai posé plus de questions plutôt que d'apporter une réflexion au sujet mais en fait, je n'ai pas le recul...
Tout commence aujourd'hui, tout continue demain...

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