interaction entre psychoaffectif et cognitif

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fée.licité
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interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par fée.licité »

Bonjour,

je me lance timidement dans un premier sujet.
Lors de la restitution de mes résultats au test de Qi, le psy m'a expliqué que ma "sphère" psychoaffective venait parasiter mon fonctionnement cognitif.
J'ai tellement peur de mal faire, dire une énorme bêtise... que ça me bloque complètement (c'est un peu comme pour ma participation sur ce forum, que je lis pourtant avec avidité... cliquer sur répondre et écrire m'est très difficile).
C'est comme si mon cerveau disjonctait.

Je souhaitais savoir si ça parle à certains d'entre vous et si vous avez déjà lu des choses sur le sujet, si vous avez pu travailler pour éviter que ça ne se produise, en quoi cela consiste, avec quel spécialiste...?

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Mlle Rose
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Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par Mlle Rose »

J'ai surtout lu que les émotions étaient l'un des supports de l'intelligence. Sans elles, de belles erreurs de jugement en perspective (on peut notamment lire ça dans TIPEH, mais elle reprend la théorie de chépuki - à rechercher mais je n'ai pas le temps là-).
En revanche, j'imagine que se servir d'elles se travaille. C'est comme tout, c'est la dose qui fait le poison :D
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

Zeus
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Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par Zeus »

Mlle Rose, tu réfères peut être à un bouquin "L'Erreur de Descartes"


Sinon, pour revenir au sujet, et si on résume : sphère psycho-affective = émotion, fonctionnement cognitif = pensée ?

Tes émotions parasitent ta pensée ?

Ai je bien compris ?

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Mlle Rose
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Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par Mlle Rose »

oui mon chou that's it :-) Merci pour la référence et le lien!
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Cyrano
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Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par Cyrano »

Miss Rose a des capacités paranormales...elle écrit dans le futur. :grattelatete:

edit : mince, moi aussi ! :shock:
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
ineptes.

fée.licité
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Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par fée.licité »

Merci pour la référence azerty, je regarderai.

Tu as bien reformulé ce que j'ai dit.
Il m'a expliqué que chez moi, sans doute par un mécanisme de défense, les émotions et la pensée (et le raisonnement) sont déconnectés, la plupart du temps.
D'après ce que je comprends et ce que je peux observer, ma pensée essaie souvent "d'emprisonner" mes émotions. Mais ça ne marche pas (plus) et mes émotions "surgissent", prennent toute la place et là, je ne gère plus.

Edit: moi aussi j'ai un don pour écrire dans le futur! :cheers:

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Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par TourneLune »

Pour passer à l'heure d'hiver et écrire dans le présent faut aller modifier les préfère les préférences du forum dans le panneau d'utilisateurs. Désolée je peux pas le faire pour vous, c'est nul!

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amalia
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Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par amalia »

en effet, on peut parfois observer des personnes qui semblent brillantes ou tout du moins parfaitement dans la norme du point de vue intellectuel mais qui sont incapables de répondre, par ex. à cause de l'anxiété ; elles vont etre tres adaptées hors contexte de test et "perdre tous leurs moyens" en situation...
Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson.''Rebecca West

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Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par Zyghna »

Melle Rose a dit que les émotions semblaient être le support de l'intelligence, pas qu'il fallait se laisser dominer par elles ^^
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amalia
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Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par amalia »

oui, mais ça s'est le cas souhaitable : connaitre et comprendre ses émotions ...mais en réalité, bcp de gens ont du mal...

support de l'intelligence car les émotions renseignent sur nos besoins et préparent à l'action ;
Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson.''Rebecca West

cocody
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Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par cocody »

fée.licité a écrit :
J'ai tellement peur de mal faire, dire une énorme bêtise... que ça me bloque complètement (c'est un peu comme pour ma participation sur ce forum, que je lis pourtant avec avidité... cliquer sur répondre et écrire m'est très difficile).
C'est comme si mon cerveau disjonctait.

Je souhaitais savoir si ça parle à certains d'entre vous et si vous avez déjà lu des choses sur le sujet, si vous avez pu travailler pour éviter que ça ne se produise, en quoi cela consiste, avec quel spécialiste...?
Oui, fée.licité, je connais très bien ce phénomène de "cerveau qui disjoncte", j'ai même l'impression d'entendre mon cerveau qui me dit "je n'ai pas envie de m'activer, sur cette question, il n'ya pas de carburant dans le moteur". En ce qui me concerne, je me l'explique, mais n'ai pas encore trouvé le moyen d'y échapper quand cela arrive. Je le prends comme une limite de mes capacités, que j'accepte avec humilité. L'explication, en ce qui me concerne, est un réel manque d'énergie disponible pour des actions qui en gros ne m'apparaissent pas essentielles à ma survie psychologique. Dans le combat entre le cognitif et le psychoaffectif, qui a lieu chez moi en permanence, le psychoaffectif gagne dans certains contextes, et le cognitif dans d'autres. Cela ne m'a jamais handicapée au point que j'aie envie de consulter quelqu'un (mes expériences de "spécialistes psy" en tous genres pourraient faire l'objet d'un roman "errance chez les psys".
"Pour être confirmé dans mon identité, je dépends entièrement des autres" Hannah Arendt

Sandre

Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par Sandre »

Bonjour fée .licité!
Pour rapporter ma propre expérience (toujours tirer la couverture sur son propre lit):
En troisième, j'avais des 3 à toutes les interrogations en maths.
La prof me terrorisait, et du coup j'écrivais et réfléchissais à deux à l'heure...
D'ailleurs, bizarrement, ça me fait penser à l'indice de vitesse de traitement, les seules épreuves ou j'ai été pile-poil moyen.
Je fonctionnais exactement comme ça pour éviter de faire des erreurs.
La psy diagnostique un trouble de l'attention: pour moi il est associé à l'angoisse de faire mal quand je veux faire bien, un manque de motivation ou encore à la peur.

Sauf que finalement, j'ai fait maths sup et maths spé.
J'ai été bon sans trop travailler en mathématiques lors de la première année parce que j'allais bien.
Devinez la suite, j'ai été très mauvais en math spé parce que j'allais mal.

Bref je pense que les émotions me parasitent... ou pas.
Quand je trouve une motivation, là j'ai l'impression de ne pas avoir de limites dans l'instruction, la réflexion, la mémoire et surtout la tchatche, grâce à ces émotions. Par contre, elles ne me quittent rarement.
Ce que j'assimilais à mon côté passionné.
Je ne fonctionne que grâce à elles: que là-haut, ca fonctionne bien ou mal. Sans elles, je fonctionne pas du tout, je meurs.
D'ailleurs déprimé ou dépressif, ce qui me perturbe, c'est que j'ai l'impression de ne plus rien ressentir.
Après des antidépresseurs, la machine à ressentir repars de plus belle, et je me sens mieux.

J'aimerais bien savoir comment optimiser tout ça... sans réponses.
A plus,

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Léo
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Re: interaction entre psychoaffectif et cognitif

Message par Léo »

cocody a écrit :
fée.licité a écrit :
J'ai tellement peur de mal faire, dire une énorme bêtise... que ça me bloque complètement (c'est un peu comme pour ma participation sur ce forum, que je lis pourtant avec avidité... cliquer sur répondre et écrire m'est très difficile).
C'est comme si mon cerveau disjonctait.

Je souhaitais savoir si ça parle à certains d'entre vous et si vous avez déjà lu des choses sur le sujet, si vous avez pu travailler pour éviter que ça ne se produise, en quoi cela consiste, avec quel spécialiste...?
Oui ça me parle, énormément... et puis Sandre quand tu dis que ça te parasite, c'est un terme que j'aime bien aussi. Et là, je pense aux boules de gui sur les arbres. Une vision bucolique du parasite pour un Printemps qui crie famine (mais qui ne meurt pas de soif vue la pluie qu'on a là où je vis).
Rien que pour rédiger un message ici, ça peut me prendre plus de 3 heures. Je me lance. Je relis. J'efface. Je recommence. J'efface. Je... etc . J'ai peur que l'on trouve ça hors sujet, bête... C'est la peur d'être jugé.e, et rejeté.e qui motivent en grande partie le gommage intensif... Mais aussi la peur que quelque chose soit mal interprété. En gros c'est un problème VITAL (je ne sais pas si le terme choisi est correct mais je le vois comme ça parce que je trouve que cette peur est viscérale et qu'elle s'apparente à une respiration qui s'amenuise et pfiout, arrêt respiratoire).

J'écris depuis longtemps mais dès qu'il s'agit de rendre compte, d'expliquer, de détailler.... mon cerveau disjoncte (pour reprendre le terme de cocody). En gros, ça s'allume très vite et puis, plus je relis, plus ça s'éteint et tout finit par devenir plat, gluant aussi et donc sans intérêt.
Je ne le vis pas trop mal dans la mesure où je suis rarement amenée à rédiger des thèses et que j'ai opté pour la forme courte (et poétique) pour mes textes. Je sais que je suis efficace pour pondre des phrases sèches. Mais parfois j'aimerais être capable de rédiger, dans un soi-disant ordre donné, ce que j'ai à dire. J'ai souvent l'impression que les phrases employées ne sont pas correctes voire débiles.

En classe j'étais plutôt douée en français et philo. En orthographe aussi. En grammaire en revanche, une horreur. Disons que je connaissais le sens, je donnais même des explications sensées mais la logique qu'il fallait appliquer m'échappait complètement. C'était terrible. J'avais des notes déplorables.
Autre souvenir : J'étais tétanisée par les devoirs sur table à cause du brouillon que je n'arrivais jamais à faire. Je prenais une feuille. J'écrivais une phrase, parfois un paragraphe et puis d'autres idées venaient, à chaque mot les idées poussaient, repoussant les autres idées et ainsi de suite pendant tout le temps de la rédaction, donc forcément, ce que je venais d'écrire n'avait plus de sens... Alors tant que je pouvais et ce dans un état de grand stress, je continuais à faire dans le mille feuilles. En général mon brouillon finissait par devenir ma copie et lorsque, par miracle, je terminais un brouillon à temps, ma copie ne contenait quasiment rien du brouillon. C'était assez épuisant... J'ai bossé pour la radio pendant quelques temps et il m'est arrivée d'écrire des chroniques que j'ai fini par intituler 'chroniques poussives' parce que j'avais beau avoir essayé d'organiser un texte (souvent après moult allers et retours pour vérifier les informations et surtout, truc primordial mais épuisant, tous les détails chronologiques qui forcément appellent d'autres détails...) bref... j'arrivais avec 10 feuilles et je ne lisais quasiment rien. Du coup c'est vite devenu une sorte de 'sketch' et comme j'ai toujours utilisé mon potentiel comique (indépendamment de ma volonté hein) et bien ça marchait... J'ai longtemps voulu être 'normale'. Je suis assez obnubilée par 'la normalité'. C'est idiot. Oui. Bref.

Ce n'est pas que je n'ai pas un esprit de synthèse, en fait ce serait plutôt le contraire mais j'ai l'impression de réfléchir à l'envers. Je comprends souvent très bien mais je ne sais pas dire pourquoi, ni comment. Ce n'est pas systématiquement problématique. Et dans le domaine que j'ai choisi, je peux m'en sortir plus facilement (sauf aux beaux-arts où il fallait parfois appliquer le style rédactionnel typique des beaux-arts...(soupirs))

Je fais la même chose en dessin (quoique de moins en moins depuis un ans), le premier trait si je sens qu'il n'est pas bien, je balance la feuille, ce qui est très mal parce que je gâche énormément de papier et contribue à la disparition des forêts...mais du coup, peut-être que je contribue à la disparition du gui parasite des arbres ??? houuuuu !!! pardon.

A l'oral, c'est pas mieux sauf quand je me sens en confiance... Souvent je m'interromps en plein milieu de mes phrases parce que j'ai l'impression que ce n'est pas assez bien...
A l'oral blanc du bac de français, j'étais tellement émue par mon texte (que j'avais lu et relu, parce que j'aimais beaucoup Baudelaire à l'époque) que j'en ai pleuré. Je n'arrivais plus à en parler, j'étais toute déconfite par cette incapacité soudaine de ne plus pouvoir restituer tout ce que je savais et ressentais... alors j'en ai pleuré... J'ai ému l'inspectrice aussi :)

En gros, cette tendance se retrouve dans pas mal de mes gestes, pensées, actes... et j'avoue qu'à 30 ans, je trouve ça limite pour se sentir adulte (encore un truc que j'ai du mal à saisir)...J'ai aussi fait l'erreur de ne plus vouloir ressentir les émotions... ça a duré un certain temps. J'avais, à la base, une grosse lacune de ce côté mais ça s'est amplifié à l'adolescence pour ensuite stagner.
Aujourd'hui je travaille avec le psy sur les émotions. Comme mon dada c'est le dessin, j'ai des devoirs à faire de ce côté. Il me demande de dessiner mes émotions. Chose bizarre pour quelqu'un qui dessine, en tout cas ce n'est pas à ça que je pense normalement quand je dessine, du moins pas comme ce qu'il me demande. Je n'aurais pas accepté il y a quelques années à cause de certains a priori autour des émotions mais à un moment, ça devient lourd de se refuser ce dont on a besoin, parce que, les émotions sont 'vitales' et que j'aimerais profondément trouver un équilibre acceptable qui ne soit pas de l'ordre du tout ou rien ni de l'ordre de l'oscillation permanente (au sein d'une journée, ça ne cesse d'osciller).

Donc, oui, ça se travaille... Avec un psy, avec les amis, avec les choses de la vie qui font qu'à un moment, il faut se faire un minimum confiance, et faire confiance aux autres aussi, accepter son fonctionnement, éventuellement accepter qu'on ne peut pas être 'parfait' et se remettre en question sur ce qu'on est capable/incapable de faire, accepter, recevoir...
Je travaille là dessus depuis peu. ça ne se voit pas encore énormément mais ça pousse (pas le parasite mais l'arbre !!)

Et voilà

Bonne nuit :-)
"Soudain, la jeune fille, le plus tranquillement du monde, entreprit de se curer le nez avec les doigts." Witold Gombrowicz

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