Ceux qui ont été testés enfants

Ici vous pourrez échanger au sujet du diagnostic et de l'accompagnement
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Mlle Rose
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Mlle Rose »

Merci pour ce long témoignage asdf :-) Contente que ton arrivée ici t'aide :ensoleillé:
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NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

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humain
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par humain »

Ben moi testée au CP mais apparemment dans cette ptite ville perdue, la psy a pas dit "surdouée" à mes parents (mon père a dû lui faire peur ? ;)) elle a écrit "capacités intellectuelles supérieures aux enfants de son âge" etc etc Bref moi j'ai pas su tout en sachant sans savoir... ;) (enfance, profs, autres enfants etc) bref, au fond, j'ai mis ces mots-là vers 31-32 ans je sais plus...Et je ne suis pas fâchée contre ma famille ou la psy de l'époque...aujourd'hui. Je préfère "rester cachée" alors c'est aussi bien...mais je reviendrai à l'occaz raconter...là chu crevée et je dois filer...
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Cyrano
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Cyrano »

Mes parents m'ont fait tester vers 9/10 ans je crois. (mais je crois que c'était pour vérifier si j'étais pas débile)
Même chose que Humain : Intelligence supérieure à la moyenne des enfants de son âge. Pas de chiffre ni de mot "surdoué" plaqué sur ma trogne de perturbateur scolaire.

Déduction de mes parents : "bah voilà, t'as plus aucune excuse pour ne pas réussir ! Si tu n'y arrives pas, c'est que t'es feignant !"

Échec scolaire.
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
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joran
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par joran »

comme certains ont peut-être lu dans d'autres posts, j'eu passé je-ne-sais-quel-test-dont-je-ne-connais-pas-le-résultat étant petite, donc ce n'est pas de moi dont je parlerai.
par contre, mon fils qui a actuellement 8ans1/2, a été testé à l'âge de 7ans. il connait ses résultats et j'ai essayé de lui expliquer un peuce que cela pouvait vouloir dire.
ne voulant pas non plus parler à sa place, c'est mon ressenti de son vécu que je vous livre.
au début, il semblait soulagé (nous avions consulté pour des problèmes d'angoisse), et moins en proie à des peurs diverses (de mort principalement). puis, je constate qu'il change d'amis, et qu'il les appelle ses copains (seuls deux ont encore droit à ce statut d'amis; dont une petite fille testée et avérée "surdouée"_ je ne sais pas si je me ferai un jour à ce terme_).
depuis quelques mois, il est à nouveau aux prises à des questions existencielles. mais me questionne aussi beaucoup sur la douance en général (j'ai fini par lui acheter c. Grand, il l'a reçu hier et l'a commencé illico), sur le fait que sa copine surdouée soit en difficultés scolaires, ....
au final, il me semble que ce n'est pas plus facile de grandir "en sachant", alors que c'était mon idée première.
les questionnements et les réponses sont différents,certes, mais grandir reste un challenge.
"Il n'est point de bonheur sans liberté,
ni de liberté sans courage."
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Mlle Rose
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Mlle Rose »

Grandir est un challenge pour tout le monde je crois, surdoué ou pas, et faire grandir, soit "élever" c'est pas mal dans le genre aussi. Les questions et les réponses ne sont juste pas les mêmes.
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joran
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par joran »

oui, merci Mlle Rose d'avoir précisé; mais cela me semblait tellement évident que je ne l'avait pas écrit.
toutes mes excuses
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alner

Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par alner »

bonjour,
qu'il est tristement chouette ce message! Il me semble reconnaître beaucoup d'éléments de mes ressentis personnels. L'injustice de ces remarques tiennent au fait, selon moi,que, pour l'entourage, ce n'est pas de l'hypersensibilité. Pour eux, l'hypersensibilité c'est des larmes, de la sensiblerie, des manifestations pleurnichardes...alors que nous manifestons une forme d'hypersensibilité morale, intellectuelle et autre qui n'est vue (de l’extérieur) que comme de l'arrogance ou de la psychorigidité. "Psychorigide" :coleredefeu: , voilà le verdict à la mode! Je ne sais pas pour toi,mais moi, ce mot-là provoque un décollage immédiat: rage, découragement, engueulade et, finalement, incompréhension mutuelle. Ensuite, ça passe mais je reste inflexible sur l'exigence de rectitude qui finit toujours par "payer". Tenons bon, camarade ; )
Zebraika a écrit :Je suis allergique à beaucoup de choses quand ce n'est pas fait correctement (à tous les sens du terme : exactitude, précision, moralité), au point de passer pour une autiste auprès de mon conjoint (qui ne maîtrise pas le concept, on est bien d'accord). Je me braque facilement sur des questions de principe, qui peuvent sembler débiles, parce que telle façon de faire me heurte, alors que mon entourage ne s'en formalise pas plus que ça... :@

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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par sonny boy havidson »

Il y a quelques mois - je ne me rappelle plus du contexte - ma mère m'a dit que j'avais fait des tests à l'école dont je n'avais gardé aucun souvenir. Etant donné que la question de mon éventuelle douance me travaille de plus en plus, j'ai profité de l'avoir au téléphone ce soir pour lui demander des détails et si nous avions encore quelque chose dans nos archives. Elle m'a dit que l'annonce lui avait été faite par oral, qu'elle n'avait eu aucun détail écrit. J'avais trois ans à l'époque (1983) - ce qui explique mon absence de souvenir des tests - et j'avais été déclaré comme "ayant l'intelligence d'un enfant de sept ans".

De ceci me viennent plusieurs questions : quels tests ai-je bien pu passer, est-il vraiment possible d'évaluer quelque chose à cet âge-là et pourquoi le corps enseignant s'est senti obligé de faire ce genre de test ?
"La nuit dernière, j'ai rêvé que je mangeais un chamallow d'un kilo. Quand je me suis rêveillé, je n'avais plus d'oreiller."
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Mlle Rose »

Le premier diagnostic de mon fils date de cet âge, envoyé chez un psy pour "inadaptation au groupe social" et "langage trop évolué". Test avec La Wppsi.
Oui on peut faire un premier diagnostic, qui doit être confirmé après 6 ans car chez les petits il existe une grande variabilité des rythmes et des profils (sans parler du milieu éducatif...).
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par sonny boy havidson »

Merci, tu me rassures avec cette confirmation nécessaire car sur le coup je trouvais ça risqué d'affirmer ça pour un enfant de trois ans. Je suis par contre choqué que l'école ai fait elle-même la démarche de me faire passer ces tests et de n'avertir mes parents que pour leur donner les résultats et trop rien après (du moins c'est ce que j'ai compris de ce qui s'est passé)
Mlle Rose a écrit :"inadaptation au groupe social" et "langage trop évolué".
:shock: Ben... Il paraît que je faisais l'avion tout seul au milieu de la cour de récréation (pour la blague : je suis maintenant ingénieur chez un sous-traitant d'Airbus) et quelques années plus tard, le père d'un ami avait été cherché le dictionnaire parce j'avais dit un mot qu'il ne connaissait pas.

Depuis deux semaines, je n'arrête pas de retrouver des bouts de mon histoire que je relis sous une autre lumière. Rendons grâce à Dieu, ça ne m'arrive pas dans une période dépressive, je me contente de ne pas savoir si je dois me sentir bien ou mal à l'aise (ni si je suis en train de délirer).
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Esperluette
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Esperluette »

Clespydre,
Ta référence à la dame bizarre qui t'observait m'a renvoyée à l'histoire dont je rêvais pour moi. Petite fille (à partir de 10-12 ans) je ne souhaitais qu'une chose c'est qu'une dame bizarre signale à mes parents que je n'allais pas bien et qu'il fallait trouver pourquoi. Je n'ai pas eu cette chance, cette dame je ne l'ai rencontrée que le 18 février dernier à 44 ans.

Après réflexion, vu l'importance que mes parents accordaient à la réussite scolaire, me savoir savoir surdouée m'aurait sûrement valu d'être le point d'orgue de toute la famille (et donc encore plus mal).
Cela m'a suffit d'être la première à faire des études supérieures (le seul qui m'a suivi c'est un cousin germain qui a tout du geek et qui a été catalogué "idiot du village" car il ne rentrait pas dans la norme).
Résultat, on est les deux seuls à avoir réussi à quitter le nid familial sans y remettre les pieds toutes les deux secondes (chat échaudé craint l'eau froide).

Etre testé jeune c'est bien si on a l'accompagnement qui va avec.

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BRG
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par BRG »

Ah la dame bizarre, sans doute un fantasme récurrent chez les doués... Personnellement la "dame bizarre" prenait pour moi l'aspect d'un druide gaulois, assez grand, avec une longue barbe blanche et un regard perçant, comme il y en avait dans le livre le mythologie celtique que je dévorais à 8 ans... Mais je ne l'ai jamais vu, et ce n'est pourtant pas faute de l'avoir invoqué...A la place j'ai finalement rencontré un petit vietnamien qui approche des 80 ans, mais le regard était le même...

J'ai été testée en quatrième à la demande de ma mère qui venait de me retirer du circuit scolaire et qui se demandait si elle ne venait pas de faire une grosse bêtise... J'y suis allée sans aucune appréhension parce qu'il ne s'est écoulé que deux heures entre le coup de fil et le test. J'imagine que si le rendez-vous avait été pris plusieurs jours ou semaines à l'avance j'aurais stressé à mort, j'aurais sans doute reculé... Mais là pas le temps de se poser des questions, fallait déjà répondre^^... Honnêtement, j'ai trouvé ça bizarre, voire ridicule à certains moments (faire des puzzles de 10 pièces ou mettre les images d'une journée dans l'ordre en se fiant au soleil et à sa position sur les cartonnettes...sans commentaire). Bref, la psy a finalement dit toute fière (pour sa fierté à elle de "posséder" un ###Charcutier-zingueur en reprise d’études ### dans son zoo) que je faisais partie de la tranche des 2% des blindés de neurones que compte la planète... Je suis ressortie de son cabinet atterrée (mais je ne l'ai pas montré à ma mère, je sentais qu'il ne fallait pas) à l'idée de ne jamais pouvoir vivre normalement. Je me voyais déjà en caricature de geek comme dans les séries américaines, super utile quand il faut pirater l'ordi du méchant mais seule avec mon chat en rentrant du bureau...
En plus ça coïncidait pile avec une grosse perte de motivation scolaire, mais avec mon nouveau statut avéré, ma conduite m'a fait tellement honte que j'ai repris vaillamment classeurs et stylos...

Pendant pas mal d'années j'ai maudit ce jour où j'ai appris ce que j'étais, un gros cerveau sur pattes pas foutu d'exploiter ses capacités, qui ne voit personne le weekend et pas mieux en semaine, qui a peur de sortir de chez lui parce qu'il croit que son état se voit à deux km... Bref, cercle infernal pendant quatre ans, mais scolarité appliquée parce que je ne me voyais pas m'avouer que j'étais incapable d'aimer le travail alors que des gens moins doués pouvaient le faire. Donc martyrisation de mon cerveau pour lui faire labourer le même champ que le boeuf d'à côté.
Et puis le jour où le boeuf s'est rebiffé, j'ai dû effectuer une énième remise en question, et j'ai fini par comprendre que si le test avait révélé ce que j'étais, il était incapable de voir qui j'étais...
Je n'ai jamais revu la psy qui m'a testée, et je n'ai fait que quelques tentatives sans suites chez d'autres, parce que j'ai vite senti qu'il ne pouvaient rien pour moi, et parce que je me réfugiais un peu dans l'idée qu'étant CSP (Cerveau Sur Pattes) j'étais forcément génie malheureux et incompris... Du coup, n'ayant pas de mode d'emploi, j'ai du me débrouiller toute seule; j'y ai laissé pas mal de forces mais j'ai fini par trouver mes réponses, et en regardant mon parcours je ne regrette rien, parce que regretter le passé est vain.

Etre testé jeune, c'est bien si tu comprends que ce n'est que l'expertise du moteur, et c'est vrai que c'est mieux si c'est livré avec le mode d'emploi.

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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par eipounon »

«
Colonel Moutarde a écrit :

Il n'était pas question de truc pour me comprendre mais pour que je m'améliore et devienne complètement ce qu'on voulait. Ce qui importait, c'était que sur mes bulletins de collège on lisait souvent des trucs genre "excellents résultats mais comportement parfois "à revoir", et qu'il fallait faire en sorte qu'il n'y ait plus ce genre de "mais". Que ce putain d'élève qui serait-parfait-s'il-n'était-pas-bizarre devienne parfait tout court, bordel ! Qu'il fasse des belles études sans jamais une mèche qui dépasse ! Il est là pour ça et pas pour autre chose. Voilà dans quoi il allait s'inscrire le test de QI. Voilà à quoi il devait servir.

Alors j'ai dit non.
Ce témoignage entre en résonance avec mon questionnement sur comment présenter ce test a mon fils de 7 ans sans que ça lui fasse peur ou le détruise ?

Il est puni tous les jours a l' école a cause de son comportement (parle tout le temps). A la maison ça va mieux depuis que je creuse la voie de la douance pupitre lui et pour moi et que je m' adapte a lui.
Je n' ai pas encore trouve La solution pour l' école.

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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par asdf »

Je vais peut être faire un peu de hors-sujet! Mais je suis pas un adepte du forum (pas évident de lire avec des lunettes inadaptées à ma myopie, puis faut dire que sous XP les caractères était très désagréable en 1080p).

Bon, je viens à ce qui me passe par la tête. J'enfonce peut être une porte ouverte, je dis peut être quelque chose que j'ai inconsciemment lu ailleurs, j'en sais rien.
Nous savons déjà que les garçons / filles surdoués pendant l'enfance, ne vivent pas leur précocité intellectuel de la même façon. Généralement le garçon blow up beaucoup plus tôt: collège, voir primaire. Du côté des filles c'est plus à l'époque du lycée, voir fin du collège.
On ajoute à ça le haut potentiel qu'on découvre à l'age adulte. Qui est encore une démarche différente.

En lisant le post de BRG, j'ai vraiment tilté. Au final, elle décrit des choses très similaire, vraiment comme si c'était un peu moi, mais avec des mots, et des sources bien différentes (angoisses, anxiété, phobie sociale etc). La problèmatique est la même, la source et le raisonnement dessus sont très différents. Les explications -ou justifications- sont à l'opposées. Je ne voyais pas du tout les choses comme ça, mais force est de constater que la demoiselle décrit ce que j'ai vécu à un moment ou un autre.
Sur-activité extra scolaire (natation, escalade, street-hockey), très bon résultat scolaire (avec le manque de discipline en prime). Puis un jour tout éclate, on ne supporte plus rien, on rencontre l'anxiété, l'angoisse. Je dirai que c'est le moment ou on vit un peu le complexe de l'albatros / ou celui de l'imposteur. On commence à jauger ce qu'on attend de nous, par rapport à ce qu'on attend de ceux qui nous entoure. On ne comprend pas, on fait un peu de déni, -blablabla-.

Je note aussi, que souvent les enfants passent le test pour différentes raisons dont deux majeures:
Côté garçon: Gosse turbulent, qui fait chier le monde. Trop bavard, trop bruyant, trop..
Côté fille: Déprime, chute de "l'élève très brillante" qu'on attend au sommet du monde avant sa majorité.

(j'ai bien envie de partir aussi sur l'aspect générationnel. Vers la fin des années 90 jusque au début 2000, il y avait la grande mode de l'enfant surdoué chez Delarue & compagnie. Les six chaines se relancer sans cesse la dessus, avec un bon tissu d'incompréhension, et un effet de mode derrière. -qui m'a longtemps conforté dans le déni, et dans l'hypothèse que les résultats étaient érronés. D'ailleurs, c'est toujours le cas!-)

J'ai l'impression que les personnes détectés jeune, il y a quelques temps (peut de structure, ou peu accessible, l'EN pas du tout formé à affronter les enfants terrible. -invocation de l'image donné je sais plus trop; le prof qui supporte pas le gosse trop impertinent, le prof en adoration et son aveu d'incompréhension du gamin qui à le cerveau qui part en vrac en devant répondre à 2+3*7/8.-).
Bref en gros jusqu'à récemment c'était: "T'es surdoué, t'as un putain de QI à trois chiffres, tu vas déjà sauver le monde, mais tout seul hein, sinon c'est pas drôle". Tu grandis avec ça, t'évolues, des gens y croient d'autres te disent que ça n'éxiste pas, tu t'isoles, tu sais plus ou te mettre, bienvenue chez les adultes petit, t'as entre 8 & 15 ans, mais t'es un grand. De toute façon t'as un cerveau d'adulte. (C'était ça à l'époque, le wisc permettant de conclure un age mental avant tout -il me semble-).

Après tu as encore des démarchse différentes.
-le jeune adulte qui se construit et à qui on explique qu'il à un fonctionnement cognitif différent.
-L'adulte déjà construit à qui on inspecte les fondations, et on lui dit "Olala pépère comment ta barraque elle tient debout? Putain mon vieux, on t'as pas dit qu'il fallait mettre du ferage dans le béton?"
-L'adulte parent qui cherche la meilleur solution pour son enfant et sa précocité. Qui se découvre parfois en même temps que sa progéniture dans ses recherches.


Fin bref, faut que je pionce un jour, alors bonne nuit les zozos!
:emo:

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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Pier Kirool »

J'ai longtemps pensé poster cette petite question comme un nouveau topic. Je la lance ici sans trop savoir ce qui est le mieux.

Je me pose la question des différences existant entre la "population" (je n'aime pas tellement ce mot, désolé) des Adultes diagnostiqués dès l'enfance (ADE) ou à l'âge adulte (ADAA). Il s'agit d'une différence qui peut être fortuite, mais il est possible qu'elle ne soit pas complètement dûe au hasard.

Il y a peut être des facteurs "extrinsèques", comme la qualité de l’environnement, plus "à l'écoute" qui permet un diagnostic plus rapide chez les premiers ? Est-ce lié au type d'encadrement scolaire ?
On peut aussi poser l'hypothèse que les ADE ont des "caractéristiques" plus "marquées" que les ADAA, ce qui déclencherait un diagnostic plus tôt ?
Ensuite, la connaissance plus précoce permet-elle un meilleur équilibre de vie ? Sous conditions d'un accompagnement bien réalisé ?

Y -a-t-il des données qui démontrent quelque chose ?
Vous avez surement d'autres hypothèses ?
Vous en pensez-quoi ?
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Joebar
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Joebar »

Bien, en début de réponse concernant le déclenchement du diagnostique plutard:
Arielle Adda a écrit :Dès la Maternelle, ils ont connu l’expérience de la solitude. Les parents racontent leur surprise quand ils s’aperçoivent que leur enfant est tout seul dans la cour, au milieu des autres qui bavardent, rient et courent partout, mais il ne s’en plaint pas particulièrement, et les maîtresses préfèrent ignorer ce problème, puisqu’il semble bien accepté par tous.
Pour moi, c'est bien ça.

Edit: j'ajouterai dans la lignée toujours dans les articles d'Arielle Adda dans le site associé au forum:
Arielle Adda a écrit :Il « peut mieux faire » c’est certain, mais il n’est pas vraiment présent, il s’en tient à d’honnêtes résultats, obtenus sans doute sans grand effort ; il est superflu de se pencher particulièrement sur le cas d’un élève calme et peut-être même un peu endormi.
tu peux lire cet article sur le site associé:
http://www.adulte-surdoue.org/2011/arti ... elle-adda/
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Kayeza
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Kayeza »

Je viens apporter ma contribution à ce sujet, bien que n'étant qu'en partie concernée.

Après le divorce de mes parents (j'avais 8 ans et j'en ai été très secouée), je suis allée voir une psychologue qui m'a fait faire un test* à l'issue duquel elle a dit à mes parents (à peu près la seule chose dont je me souvienne) : "Vous avez une petite fille très intelligente." Et c'est tout. Aucun chiffre, aucune étiquette "surdouée". Il me semble qu'il a vaguement été question de me faire sauter une classe, mais je ne sais même plus si c'est une réalité ou si c'est moi qui l'ai rêvé (vaguement souhaité, sans doute).

*Ça devait donc être vers le début des années 1990.

J'ai donc (re)découvert la douance à 30 ans, cela s'est fait sur plusieurs années - quelques lectures d'abord, enchantée par l'idée d'avoir enfin une explication, puis le sujet perd de l'importance et enfin revient au point que j'arrive sur le forum et me décide à passer le test. Ce n'est que très récemment que j'ai reparlé à ma mère de ce fameux test passé enfant et que je lui ai demandé si elle avait une trace, un chiffre ou quelque chose. Elle ne m'a dit qu'une chose : 150. Et ma réponse : "Tout ça ! Et ça ne vous a pas alertés plus que ça ?" Elle : "Ben la psy ne nous a pas alertés du tout."

Je suis donc passée par la phase "purée, si j'avais su ça plus tôt !", ma mère est passée par la phase "ma pauvre fille, si on avait su plus tôt". J'en ai un peu voulu à la psy de n'avoir pas fait son boulot correctement, mais maintenant je relativise en me disant qu'elle n'y était pour rien et que les connaissances sur les surdoués n'étaient pas ce qu'elles sont maintenant. Au final, je suis plutôt contente d'avoir (re)découvert la douance à un moment où je pouvais l'intégrer et la gérer correctement, avec toujours une pointe de regret que cette espèce de dévoilement n'ait pas pu se faire plus tôt. Ça m'aurait évité bien des inhibitions et des tracas - mais peut-être que ça en aurait créé d'autres, alors bon... :-|
"Our life is not our own - from womb to tomb we are bound to others." Cloud Atlas

Afterdreams

Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Afterdreams »

J’ai adoré lire ce sujet et tous les posts qu’il contient. C’était passionnant… Je me retrouve dans certains côtés des divers témoignages et je crois percevoir en effet des différences entre filles et garçons.


Pour ma part, j’ai été diagnostiquée précoce en 1996 alors que j’avais 7 ans. J’ai appris à lire seule et à 4 ans je lisais des livres de poche, j’avais une grande curiosité intellectuelle, m’intéressais à tout et je multipliais les connaissances sur nombre de sujets. J’accusais par contre un très mauvais sens de l’orientation (impossibilité de déterminer la gauche et la droite) et j’avais développé des peurs inexpliquées contre des choses pourtant inoffensives. J’avais peur de tomber lorsque je passais sur les bouches de métro, je refusais de monter dans les manèges par peur qu’ils se cassent. Sortir de chez moi était une lutte contre moi-même. J’étais hypersensible aux sons, aux contacts tactiles, à certaines odeurs… Mon école primaire pensait que j’avais un désordre psychologique, que mon besoin de solitude était anormal, que lire comme je le faisais était signe d’un comportement asocial. C’est ainsi que je me suis retrouvée chez un psychologue spécialisé pour les autistes. Elle a rapidement conseillé le test de QI. Mes parents ont accepté, un peu perdu. Le test s’est avéré positif avec un QIV nettement supérieur au QIP. Je me souviens de chaque détail, lorsque la psychologue en a parlé à mon père, puis lorsque celui-ci a apporté la « bonne » nouvelle à la maison. Ma mère m’a félicitée et j’ai eu droit à un cadeau, sans comprendre ce que j’avais fait de si extraordinaire. A partir de ce moment, j’ai perçu ma précocité comme étant la raison pour laquelle mes parents m’aimaient et je devais dès lors tout faire pour qu’il continue à m’aimer. C’est ce qui explique pourquoi je n’ai jamais été en échec scolaire et pourquoi j’ai toujours fait tant d’efforts pour développer mon potentiel. Mes parents ont commencé à lire des livres sur le sujet, ils se sont inscrits à l’AFEP et ont rapidement été contactés par la télévision et notamment l’émission de Jean Luc Delarue. Mes parents ont refusé les médias et j’ai suivi mon bonhomme de chemin. Arrivée en CM1 je m’ennuyais toujours beaucoup, mon institutrice a pris l’initiative de me faire faire l’année du CM2 en même temps et j’ai ainsi sauté une classe.
J’ai eu un premier trimestre de 6e difficile, l’académie m’ayant placée dans un établissement sport étude, moi qui détestais le sport… Mes parents m’ont alors retiré de ce collège pour me mettre dans un établissement privé sous contrat. J’y ai suivi une scolarité dans la norme. Personne ne dehors des professeurs ne savait que j’étais précoce, j’aurai bien oublié moi-même que je l’étais si je n’avais pas eu ces visites hebdomadaires chez le psychologue. Mes parents voyaient cette personne comme un intermédiaire entre eux et moi… Elle les a aidé je crois, pour ma part, je me demande si je lui ai un jour dit une seule chose qui ait été vraie, j’ai joué avec elle, ce n’est pas bien mais… c’était ainsi. Les rapports avec ma famille au sens large (oncles, tantes, cousins, cousines) ont toujours été complexes, ils me trouvent hautaines et j’ai l’impression avec eux d’usurper mes connaissances et ma « maturité », je pense que l’on ne se comprend pas tout simplement. J’ai eu de plus en plus d’amis au collège, jusqu’à ce qu’arrive la classe de 3e où j’ai dû laisser derrière moi mes amis. Je suis allée dans un lycée élitiste, une « boîte à bac » comme on dit. J’y ai beaucoup travaillé mais sans que cela me donne de bonnes notes. C’est alors que j’ai demandé à mon psychologue de me faire repasser un test de QI, elle a accepté et c’est avec ces nouveaux résultats qu’elle m’a envoyé consulter un orthophoniste spécialisé dans la gestion mental. Il apparaissait (je suis désolée, je n’ai pas retenu les termes exacts) un déséquilibre dans le développement de mes deux cerveaux, l’un était devenu très performant, bien au-dessus de la moyenne, pendant que l’autre avait végété en quelques sortes. Après quelques séances, j’ai pu construire des plans, apprendre des choses par cœur, retenir les grandes lignes ainsi que les détails de ce que je lisais sans effort.

Enfin, après tout cela, j ai obtenu mon bac, une maitrise en droit, bientôt (j’espère) une licence en langues… Tout cela brillamment.


Je me demande ce que cela a changé de savoir que j’étais précoce dès l’âge de 7 ans… Je pense que j’ai toujours eu peur de « perdre » ce qui faisait que j’étais moi, donc mes capacités. Je les ai développées et je me suis interdit l’échec. Personne en dehors de ma famille ne sait que je suis « douée » et j’aime que cela reste ainsi. J’ai un bon cercle d’amis, j’ai appris à gérer mes débordements émotionnels ainsi que mes peurs. Je vis donc plutôt bien ma douance et ce n’est plus aujourd’hui qu’un aspect de ma personnalité. J’ai toujours besoin cependant de mes moments de solitude, coupée du monde, pendant lesquels je lis ou je dessine. J’ai toujours des difficultés pour m’orienter professionnellement et définir ce que je veux faire. Je pense que je peux tout faire, puisque j’ai réussi ma maitrise de droit alors que je détestais cela, et c’est là qu’est le problème… Faire un choix est réducteur et je crains de me lasser très vite, rester instable… Mais je m’éloigne du sujet 


J’ai commencé à m’intéresser il y a un an à la douance, j’ai rencontré quelques ###Dragons de Komodo sociopathes oui mais des Panzani###, et j’aime pouvoir converser avec eux, pouvoir m’élever du plancher des vaches et y retomber sans que l’on ait de problèmes pour me suivre. Et pour des tas d’autres raisons encore, je trouve ces relations, beaucoup plus naturelles.

Voilà mon parcours grosso modo

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asdf
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par asdf »

Intéressant comme témoignage. Dingue de voir que les parents qui ont contacté l'AFEP dans les années 90 se voyaient renvoyé vers des boites de productions pour la boite à image.

rage-about-media.jpg
:emo:

Flying

Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Flying »

Je n'ai pas eu le temps de lire ces intéressants témoignages (encore un topic de plus où il faut que je revienne...), mais j'ajoute mon petit grain de sel à moi :
à 5 ans, j'ai passé des tests pour sauter une classe. Je m'en souviens assez bien, car j'avais trouvé ça très étrange. Surtout, ma maman m'avait laissé tout seul avec une inconnue et j'étais un peu perdu. Résultat : plus "intelligent" que la moyenne, mais émotionnellement / affectivement pas assez mature pour sauter une classe. Le terme de surdoué ne semble pas avoir été prononcé. Comme tant ma mère (qui a passé son bac à 16 ans) que ma soeur (qui a appris à lire tout seule) avaient souffert de sauter une classe, elle a préféré me laisser suivre le cursus "normal". Je crois qu'elle a bien fait. Je suis né en fin d'année, et somme toute, c'est un peu comme un an "d'avance".
Voili voilou.

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Cyelle
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Cyelle »

Encore un post très intéréssant, c'est fou comme ça me fait du bien de lire certains témoignages....

Sonny, pour avoir travaillé en CAMSP (centre d'accueil médico social précoce) je sais que les psys scolaire font passer des tests aux enfants sans en informer ou après coup les parents (attention, je ne dis pas que c'est systématique, je dis que ça arrive) Là ou je travaillais, nous n'échangions avec les psys scolaire qu'en cas de déficience intellectuelle, puisque le camsp vise à proposer une orientation à l'enfant. Je pense qu'encore maintenant, on sous évalue l'impact quotidien et les problèmes que peuvent éventuellement poser la douance. Une collégue psychanalyste m'a même dit en réunion une fois ; "a 130 on est pas surdoué, c'est le QI moyen de tous ceux qui font des études supérieures !" j'étais un peu attérée, et complètement déboussolée .

En ce qui me concerne, j'ai passé le WISC "grâce" à Delarue justement et je 'en rermercie pour ma part. Je me souviens d'un homme âgé et pompeu qui a donné un dossier à mes parents....et juste un chiffre à moi ; 128. PAS d'explication du tout. comme j'avais lu sur internet qu'être surdoué, c'était avoir cent trente, je me suis dit "bon, ben, c'est pas ça" Je souffrais terriblement de la solitude, des moqueries par rapport à mon vocabulaire. Suite au test, j'ai demandé très très naivement à ma mère si j'allais sauter une classe (influence du reportage peut être) et elle m'a répondu ; "ça va pas la tête ! t'es pas la première de la classe non plus !" Passablement humiliée, j'ai avalé ma honte et ma "prétention" jusqu'à.....

et bien, comme beaucoup, jusqu'à la lecture de ce "fameux livre"; et e rdv est pris pour le WAIS. Je ne sais pas ce qu'il en découlera, mais le fait est que ce test enfant a eu deux incidences ; il m'a rassuré car je me croyais volontiers débile, et il m'a amèrement deçu car j'avais l'impression que l'on me disait "oui oui tu es différente, oui oui tu souffres....faire quelque chose?.....ça va pas la tête ! reste dans la m***"

je ne voudrais pas paraitre véhémente, c'est derrière moi tout ça, mais j'en ai bien bavé; aujourd'hui je prends ma revanche, j'aurai mes explications, même si au final si je devais je ne sais pas moi, bipolaire....je cherche la vérité. Mais là je m'écarte, pardon !
"La ressemblance n'existe pas en soi, elle n'est qu'un cas particulier de la différence, celui où la différence tend vers le zéro" Levi Strauss

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nuware
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Diagnostic précoce : et après ?

Message par nuware »

Moi la démarche ne venait pas de mes parents (qui l'ont mal pris) et je n'ai pas eu de bilan précis. J'ai l'impression que ça a surtout ajouté une bonne dose de culpabilité à un sentiment d'inaptitude déjà bien ancré, alors je l'ai enfoui dans un coin de mon esprit pour ne plus y penser, sinon comme à une supercherie...

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Idril
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Idril »

Je me retrouve dans pas mal de vos témoignages. Diagnostic à 13 ans, ma mère s'est vue expliquer que j'étais "trop" surdouée pour être heureuse. Elle a refusé de m'y ramener, je n'ai pas eu de bilan ni d'explication. Résultat, j'ai fini par croire qu'elle m'avait caché les résultats pour ne pas me dire qu'en fait je n'étais pas du tout surdouée et que je m'étais monté la tête. Elle finit par me l'avouer à 21 ans, lorsque je sombre dans une phase où "je suis trop différente pour ce monde, les gens sont trop cruels et je n'ai plus envie de vivre". Révélation, compréhension, réconciliation avec moi même.
En conclusion, diagnostic trop précoce, pas de suivi, pas d'explications, syndrome de l'imposteur pendant 8 ans, plus de mal que de bien.
Aujourd'hui je pense à me refaire tester. Juste pour confirmer et obtenir les explications que je n'ai jamais eues.
Vaincre sans lutter, convaincre sans parler, réaliser dans la sérénité.

Tails
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Tails »

AH !!! Enfin ! Je désespérais de trouver un tel topic (oui bon j'avoue j'ai pas encore vraiment tout fouillé ! On a le droit à des vacances hein, non mais ! :mrgreen:). Bref ! Par où commencer ?

J'ai été testé à 9 ans. À cette époque là j'étais en 3ème primaire (CE2 en France). À l'époque, apparemment (je dis apparemment parce que je n'en garde que très très très (...) très peu de souvenirs) je m'ennuyais ferme en classe. Et quand je dis ferme, c'est pas rien. Nous étions dans une classe à deux niveaux : 3ème primaire et 4ème primaire (i.e. CE2 et CM1), je m'ennuyais tellement que, quand le prof s'occupait "des plus grands" moi au lieu de faire mes exercices j'écoutais ce que eux étaient entrain d'étudier, ça avait l'air tellement plus intéressant !!

À vrai dire je m'ennuyais tellement qu'aux dire de ma petite môman (<3) je risquais de partir en dépression. En dépression à 9 ans vous me direz "mais ça va la tête ?! :shock: " je vous répondrai "Ca fait depuis tout petit que j'essaye de répondre à cette question alors...je peux avoir un peu plus de temps pour vous répondre ? :mrgreen:". Bref le fait est que je n'allais apparemment pas bien. J'étais pas forcément très apprécié des autres élèves : Je suis arrivé au CP dans cette petite école (village de 800 habitants grand max !) et on m'avait appelé "le nouveau" la première année et j'ai toujours eu l'impression, au fil de mes années dans cet établissement que j'étais "le nouveau". J'étais donc assez seul dans la cour de récré, j'ai bien essayé de m'intégrer mais j'étais le plus souvent attiré par la compagnie des plus grands plutôt que de ceux de mon année. Parfois même, je lisais au lieu d'aller avec les autres (L'Histoire Sans Fin, mon premier amour "littéraire").

Le fait est que donc mes parents se sont demandé ce qui n'allait pas, j'étais très seul, pas heureux avec les autres élèves (alors que mon petit frère était très bien integré dans sa classe), je m'ennuyais à l'école, bref ça n'allait pas. Direction la Psychologue Scolaire ! Oui madame (ou monsieur hein, je suis pas du genre à faire dans la discrimination !) ! Très vite, apparemment, elle a pensé au test de Q.I.

Et donc allons-y gaiement ! Paf ! Un ptit WISC pour monsieur ! Z'inquiétez pas mon ptit père, ça sera pas douloureux ! Et ben il faut dire que non effectivement c'était pas douloureux, j'ai même ADORE ça, du peu que je m'en souvienne. On vous pose un tas de questions, on vous fait faire un tas de trucs ! C'était le paradis ! On m'écoutait, moi le petiot de 9 ans on s'intéressait vraiment à ce que j'avais à dire alors que d'habitude dans les repas de famille quand je trainais plutôt du côté des adultes à écouter leurs conversations (j'y participais parfois même !)on me disait "Tu veux pas plutôt aller jouer avec tes cousins ?" Mais bon je me souviens pas vraiment du test, à part UNE partie ! UNE seule. Pourquoi ? Parce que je m'étais planté à ce subtest, vous imaginez pas la rage. Le subtest en question c'était simplement des cubes en bois avec un chalet enneigé dessus, à la lisière d'une forêt de sapin, le chalet était rouge dans mon souvenir (si si je vous jure je m'en rappelle, je pourrais même les dessiner ces cubes si j'étais bon en dessin). Les cubes semblaient être tous les même, à ceci près que la psy m'a demandé de les mettre dans l'ordre. "Dans l'ordre ? Pourquoi dans l'ordre ? Ce sont tous les mêmes"....résultat : foirage ! LA petite astuce était de suivre les ombres sur les cubes pour voir qu'il y avait un ordre chronologique : matin, midi, soir..."QUOOOOOOI ?! C'était si SIMPLE que ça ? :shock:", et ben je m'en suis voulu pardis !! Et pas qu'un peu, ça me hante encore maintenant. Mais le résultat tombe tout de même : VLAN : 130 mon ptit père. Surdoué. Ah, bon.

Et ben j'étais pas content !!!!! J'avais fait QUE 130 ! (On m'avait expliqué à l'époque que c'était le "départ" de la douance), alors du coup j'étais "intelligent" mais j'étais que l'entrée de game ? J'étais sûr que je pouvais mieux faire, et ben vous le croirez si vous le voulez mais dans les séances qui ont suivit j'ai même demandé à la madame si je pouvais refaire le test...Autant vous dire que je l'ai jamais refais hein. :mrgreen:

Bref tout ça pour dire que j'étais "diagnostiqué" (ça fait vraiment "malade" vous trouvez pas ? :shock:) Haut Potentiel, surdoué ou quoi que vous vouliez donner comme terme, moi il y en a aucun qui me va...-.-".
"Super ! Je suis intelligent !!! Et maintenant quoi ?"
"Ah ben maintenant mon ptit bonhomme va falloir choisir !"
"Choisir ? Moi ? J'avais vraiment le droit de choisir ?"

Et oui j'ai eu le droit, mes parents quand ils l'ont appris ne voulaient surtout pas choisir pour moi. Non pas qu'ils avaient peur de moi ou quoi que ce soit, non ! Ils pensaient simplement que c'était un choix que JE devais faire vu qu'il s'agissait de mon bien-être. À vrai dire je sais pas trop si c'était une bonne ou une mauvaise solution, mais en tout cas ça partait vraiment d'une bonne intention de leur part. Il y avait trois possibilité : je restais dans la même classe et, selon ce que m'a dit ma petite maman dernièrement, je risquais de devenir fou, j'allais en école spécialisée ou alors j'avançais simplement d'une classe. Ma maman (oui je sais j'en parle beaucoup, mais je l'aime ma petite môman =) ) m'a dit que si elle avait du choisir elle, je serais sûrement parti en école spécialisée, mais bon c'est sans doute qu'on ne lui a pas laissé pleinement explorer son propre potentiel étant petite (elle n'a pas été "diagnostiquée", mais je suis persuadé qu'elle l'est aussi). Dernière solution : j'avançais simplement d'une classe. J'ai donc choisi la dernière solution ! Je voulais pas être "différent", mais en même temps la possibilité d'apprendre des trucs qu'on ne m'apprenait pas là....mon dieu c'était trop tentant ! Alors voilà j'ai fait mon choix, comme un grand.

Hop ! J'avance d'une classe "c'est bon alors, je suis de nouveau normal" me disais-je à ce moment-là. Je l'ai jamais dit à haute voix, mais pour moi c'est comme ça que je l'avais compris : J'avais avancé d'une classe alors du coup j'étais dans la bonne classe pour moi et j'étais redevenu "normal". On m'avait expliqué qu'avoir un Q.I. plus élevé voulait aussi dire un âge mental plus avancé que le mien, alors moi je me suis dit que j'étais dans la classe de "mon" âge mental. Tu paaaaarles ! 12 ans d'âge mental que c'était écrit sur la lettre de la Psychologue Scolaire au Président de la Commission Scolaire, sûr qu'avec des enfants qui, finalement, avaient le même âge que moi (je suis de la fin de l'année 89 et eux étaient du début de l'année 89 ou de la fin de l'année 88) j'étais dans la bonne classe.

Ce que je veux dire par là ce n'est pas que j'étais plus intelligent qu'eux, je serai incapable de le prétendre. Ce que j'essaye d'expliquer par là c'est en fait ce qu'a dit Madame Chevêche au début
Madame Chevêche a écrit :Mais pour le reste... Le fait d'être surdouée a toujours été intégré en moi sans qu'on m'en donne le mode d'emploi.
Voilà c'est exactement ça ! On m'a dit que j'étais surdoué mais on ne m'a pas expliqué ce que ça voulait vraiment dire, pour moi si j'avançais d'une classe c'était bon j'étais plus surdoué....beeeeen non ! Mais j'ai vécu jusqu'il y a peu avec cette fausse idée dans la tête. En 3ème année de collège (pour certains ça s'appelle le lycée en Suisse ou le gymnase, en France c'est l'équivalent de la Terminale....mais pas tout à fait en fait xD bref) j'ai fait la rencontre de personnes qui ont aujourd'hui une importance capitale dans ma vie, mes amis les plus proche. Je me suis dit : "Bon sang ! Enfin des gens qui me comprennent". Mais je savais pas pourquoi en fait je disais ça. Je savais juste que ces personnes là pensaient à peu près comme moi et que je pouvais parler avec eux de tout ce qui m'intéressait et qui n'intéressait pas les autres. J'ai appris la même année qu'ils étaient surdoués...mais de nouveau je savais pas ce que ça impliquait, pour moi ça voulait juste dire qu'ils savaient beaucoup de chose, point.

Et j'ai donc continué mon bonhomme de chemin comme ça. Jusqu'à ce qu'un jour je décide de faire une thérapie pour gérer un deuil. J'ai fait cette démarche en février dernier, je voulais juste gérer mon deuil, gérer mon stress à l'uni, gérer tout ce bordel qu'il y avait parce que ça n'allait pas. Et c'est là que le thème de la douance est revenu sur la table, vu que j'ai expliqué à ma psy que j'avais été diagnostiqué HP. Et là ben j'ai enfin commencé à comprendre ce que tout ça voulait dire....

Valà valàààà...

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Mlle Rose
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Re: Ceux qui ont été testés enfants

Message par Mlle Rose »

Merci pour ce long et humoristique témoignage!
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

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