Chronique du sexisme ordinaire

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
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Chuchumuchu
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Chuchumuchu »

C'est surprenant, mais il semble que l'Argentine soit assez en avance dans le traitement judiciaire de certaines affaires incluant des inégalités femme / homme. Au vu du nombre élevé de féminicides (une femme assassinée toutes les 30h) et de la difficulté d'accès à l'avortement dans les pays d'Amérique du sud, je n'aurai pas imaginé que la justice puisse rendre des verdicts aussi progressistes en la matière.

Il y avait eu en 2018 une autre affaire dont la peine avait été exemplaire : un animateur radio habitué du dérapage misogyne s'est vu obligé d'accorder 10mn d'antenne pendant 5 mois à des féministes :lol:
Un article sur l'affaire : https://information.tv5monde.com/terrie ... tes-277132
Et pas question pour Baby Etchecopar de faire le malin.
La justice a tout prévu.
L'animateur ne pourra ni interrompre ni attaquer les expert.es pendant, avant ou après leur participation, et le temps de parole ne pourra pas être remplacé par de la publicité.
Je ne prétends ni à l’exhaustivité, ni à une parfaite objectivité, deux qualités qui dans mon métier relèvent de l’illusion et du vœu pieux. — (Michel de Pracontal, L’imposture scientifique en dix leçons, Seuil, 2005, page 17)

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Armie
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Armie »

http://upopi.ciclic.fr/voir/les-courts- ... or-gilbert
"Croquis à l'appui, une petite fille explique la répartition des espaces de jeu entre filles et garçons dans la cour de son école, qui lui semble problématique".
Une dizaine de minutes de limpidité au sujet de l'occupation de l'espace... (de la cour de récré, mais ce sera aussi vrai de l'espace public quand elle grandira).

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Miss souris
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Miss souris »

C'est terrible ce qu'elle montre... moi petite j'ai eu d'autres vécus. D'abord je passais pas mal de récrés à lire dans mon coin, mais quand je me mélangeais, c'était plus souvent avec les garçons : les jeux des filles c'était pas trop mon truc non plus... (pour jouer aux billes, pas au foot). Vous croyez que c'est un exemple unique, ou que les choses ont bougé dans le temps, et que ce qui était possible au sortir des années 70 ne l'est plus aujourd'hui ?
Moi je dirais volontiers que c'est plutôt la matérialisation d'espaces sportifs clairement sexués pour les enfants (genre foot = gars) qui a aggravé les choses, en excluant les filles (puisque dans la vulgate sport=action=force=gars, donc pas fille again) d'à peu près toute la cour...Il y a clairement un petit projet d'éducation civique à lancer dans cette école ...:)

Choupinne
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Choupinne »

[mention]Armie[/mention] dans le même genre, je conseille le podcast "L'amour c'est pas pour les garçons" des couilles sur la table. C'est assez révélateur de la manière dont on conditionne les plus jeunes !
"Il me fallait une bonne citation à mettre en signature, mais j'ai rien trouvé de sympa..."
- Choupinne

Proxima
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Proxima »

La vidéo rejoint l'idée qui m'a fait aborder la féminisation des noms de métier, j'y reviens plus loin.

Lorsque j'étais en primaire, je n'ai aucun souvenir de discrimination garçon/fille. Il y avait bien des jeux préférés par les filles (la marelle, les jeux à l'élastique) mais tout le reste était mixte : billes, avions en papier, corde à sauté, chat perché, le loup etc. Je n'ai pas souvenir de jeux interdits aux filles.
Il n'y avait pas de jeux de ballon dans la cours car incompatible avec le partage de l'espace et les fenêtres... la cours était à tout le monde. Les jeux de ballon étaient autorisés uniquement le soir pour les élèves qui attendaient tard leurs parents, dans une petite cours intermédiaire d'accès à la cantine.
Les maitres/maitresses sont responsables de ce qui se passe. Les récréations sont surveillées. Si cette discrimination est surveillée, elle est consentie.

Pour revenir sur la féminisation des noms de métiers, ce qui m'étonne le plus, c'est qu'il me semble que cette vague (féminisation, écriture inclusive) qui pourrait faire croire à une progression sociale, n'est pour moi que le marqueur d'une régression avérée.
Lorsque j'étais en primaire justement, beaucoup de nom féminins étaient utilisés indifféremment, puis progressivement, en 20 ou 30 ans, ces noms sont devenus inusité ou controversés, mal vus. Je l'ai ressenti comme une régression insidieuse de la place de la femme dans notre société, mais au delà de sa place, de l'idée d'égalité. Alors quand une institution comme l'académie française se prononce en faveur de la féminisation des noms, je suis à la fois content et inquiet, car cela me semble être un usage évident qui a été étouffé. Ce prononcer "pour", c'est d'une certaine manière dire que le passé en été dépourvu alors qu'on est en pleine régression. C'est notre époque actuelle et la société dans son fonctionnement général qui régresse dans une sorte d'aveuglement consentant ou naïf, alors que des lois fleurissent pour la parité et la représentativité. C'est un pis-aller lorsque l'espace des cours de récréation n'est plus partagé. Que deviendront demain ces petites filles doctement habituées à se contenter des restes ? Cela me parait symptomatique.

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Léo
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Léo »

Petite anecdote que je trouve plus amusante qu’atterrante bien que révélatrice... AndréE Chedid était bel(le) et bien une femme B)
https://www.huffingtonpost.fr/entry/bac ... 6dd15d8eb3
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Dark Vadrouille »

C'est surtout que ça fait flipper, comment peut-on se tromper ? C'est inscrit via le prénom que c'est une femme !

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par lady space »

Ah oui, mais pour ça, il faut maîtriser un minimum ses terminaisons qui servent justement à révéler ce genre de détail à ceux qui ne connaissent pas la personne !

C'est con pour eux, mais c'est quand même vachement utile d'être méticuleux côté orthographe. :D

Par contre, si les bacheliers en pleine épreuve, donc censés réfléchir et être concentrés, n'arrivent pas à identifier une femme grâce à la terminaison, l'efficacité de l'écriture inclusive me paraît très illusoire du coup. :pale:
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Dark Vadrouille »

Oui pour ça que je trouve ça flippant, le niveau moyen est en chute libre.

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Fu
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Fu »

C'est à cause de mots comme mausolée, lycée, musée, caducée, macchabée ou trophée (tous masculins) que le doute s'installe. :)
N'y a-t-il pas aussi un prénom masculin qui finit par 'ée' ? Il me semblait, mais je ne le retrouve pas. Il y a aussi des femmes qui s'appellent George. Bref, le pauvre lycéen est perdu.

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Miss souris »

Amédée ?

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Napirisha »

Timothée, Elisée, par exemple...
Je ne leur jetterais pas la pierre, j'ai un souvenir douloureux d'un commentaire de texte en concours où j'avais contourné la question du genre de l'auteur, j'étais incapable de déterminer si c'était un homme ou une femme ! Bah sur toute une copie, j'en avais usé des périphrases et des généralisations...
wonderbra de la recherche Google (c) Miss Souris

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par lady space »

Mais on s'en fout, il n'a qu'à réfléchir le pauvre lycéen, au pourquoi du comment qu'il y a un "e" qui se trouve derrière le "é" et à ce que ça peut bien vouloir dire. On ne le répètera probablement jamais assez : la grammaire ne sert pas à embêter les pauvres écoliers, mais à transmettre des informations !

Par conte, ça présuppose plusieurs choses : regarder l'orthographe de près, être prêt à réfléchir, connaître suffisamment les règles de la langue française pour être au courant que la terminaison "ée" indique généralement du féminin, malgré les quelques exceptions, et être capable d'envisager l'éventualité qu'une femme puisse être capable de produire de la poésie et donc être non pas un poète, mais une poétesse. :evil:

C'est visiblement trop demandé pour certains...

Y a pas un prof de français correcteur de bac dans la salle ? J'aimerais bien connaître les consignes de notation qu'ils ont reçues. Cette bourde fait-elle perdre des points au moins ?

Bah voilà Napi, tu avais un doute au moins et tu as agi en conséquence. C'est là toute la différence : tu n'es pas parti du principe que l'auteur ne pouvait être qu'un homme. ;)
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Proxima
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Proxima »

C'est parcequ'ils ont lu "Matthieu Chedid" est une femme. Forcement, ça fait bizard

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Judas Bricot
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Judas Bricot »

Dark Vadrouille a écrit : mer. 19 juin 2019 15:39 C'est surtout que ça fait flipper, comment peut-on se tromper ? C'est inscrit via le prénom que c'est une femme !
Oui, c’etait d’ailleurs la seule solution pour l’identifier. Le masculin de Andrée est facile à trouver, il me semble.
Concernant le niveau, les exigences des programmes ne m’incitent pas à l’optimisme... mais c’est un autre sujet.

Chuchumuchu
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Chuchumuchu »

Bon, il y a quelques temps j'avais dit que je parlerais du "Syndrome d'Aliénation Parental" (SAP) et de son utilisation par la justice. Le SAP désigne le comportement nocif de l'un des deux parents, qui lors d'une séparation va tenter de manipuler les enfants afin que ceux-ci dénigrent eux-mêmes l'autre parent, allant parfois jusqu'à l'accuser de viol incestueux. Ce syndrome est parfois (je ne sais pas à quelle fréquence) utilisé contre l'un des deux parents lors des procédures judiciaires du divorce. Il a été "inventé" en 1985 aux États-Unis mais est particulièrement utilisé au Canada.

J'en ai fait jusque là (à dessin) une description plutôt neutre, le problème étant que ce syndrome n'est pas neutre. Loin s'en faut. Le SAP a été créé par Richard A. Gardner, un psychiatre, pédopsychiatre et psychanalyste américain, qui est loin de faire l'unanimité dans son domaine, notamment du fait de certains de ses positionnements. Gardner est relativement complaisant par exemple par rapport à la pédophilie :
Selon lui - contrairement à toute la littérature scientifique disponible sur ce sujet - les abus sexuels n'auraient pas forcément des conséquences traumatisantes pour les enfants concernés, les effets dépendraient des attitudes sociales vis-à-vis de la pédophilie.
(cf Wikipédia, je mets le lien en fin de post). De manière plus globale, il considère que
la violence sexuelle masculine serait " bénéfique d'un point de vue reproductif " pour l'humanité dans une perspective évolutionniste.
Bref, c'est pas jojo. D'autant plus que ce syndrome n'a jamais été prouvé (pas d'expériences, rien), il n'a pas de crédibilité scientifique. D'autre part, le SAP notifiait au départ que dans 90% des cas le parent toxique était la mère. Il a ensuite fait marche arrière en décrétant que le père pouvait également être toxique. Enfin, Gardner a une forte tendance a considérer comme fausses les allégations de viol, que celles-ci viennent de femmes adultes ou d'enfants. De nouveau, les études sur le sujet ont tendance à démontrer l'inverse : les fausses allégations de viol sont rares et ne peuvent être considérées comme une norme, plus encore dans le cas des enfants.
Les risques sont infimes. Et plus l'enfant est jeune plus les risques diminuent. En dessous de 8 ans, les risques sont quasi nuls. (...) On estime que les fausses allégations de violences sexuelles avancées par des enfants sont inférieures à 3%.
(cf. article de Bastamag).

Voilà. Là encore, comme dans le cas des violences conjugales, il existe des femmes violentes, physiquement et / ou psychologiquement, de la même manière, il existe des parents (hommes ou femmes) manipulateurs et toxiques, cela dit, ce n'est visiblement pas du côté du SAP qu'il faut aller chercher, celui-ci est trop entaché d'a priori et de manquements à la rigueur scientifique. Un peu comme pour les pervers narcissiques en somme : ce terme n'est pas reconnu par la communauté scientifique, mais sa définition coïncide peut-être avec une autre appellation plus fondée scientifiquement.

Les sources :
- L'article de Wikipédia sur Richard A. Gardner : https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_A._Gardner
- L'article détaillé de Wikipédia sur le Syndrome d'Aliénation Parentale : https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_ ... _parentale
- Un article de Crêpe Georgette sur la fréquence des fausses allégations de viol (2014) : http://www.crepegeorgette.com/2014/10/1 ... ions-viol/
- Un article de Bastamag sur les féminicides, il est intéressant pour notre sujet car il mentionne également le SAP et la protection des enfants face aux violences intrafamiliales (leur situation est limite pire que celle des femmes, car je crois qu'en Belgique ils ne sont considérés comme victimes à part entière que depuis quelques années, à creuser, je ne suis pas très informée sur cette question) : https://www.bastamag.net/Pour-les-140-f ... actus_lilo
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par asdf »

Swinn a écrit : ven. 17 mai 2019 06:44 Peut-être simplement parce que dans les postes élevés il est de tradition d'accoler dans le langage le Madame ou Monsieur à la fonction, de façon à valoriser la personne qui occupe cette fonction Madame le Ministre, Monsieur le président, Madame la Préfète, je ne sais pas en revanche comment cela se passe dans l'armée si on dit mon Général ou ma Général, mon Capitaine ou ma Capitaine....Je pense qu'on parle ici d'un grade attribué à une personne et que celui ci prime sur le sexe de la personne en elle même.
Je me souviens de ton post, j'avais voulu y répondre, en voulant partager mon expérience, sauf qu'elle date des années entre 2003, et 2005. Je m'étais donc dit que ça avait peut être changé depuis. De toute façon à l'époque je n'avais pas de supérieur direct de sexe féminin. Je n'avais donc jamais eu l'occasion de prononcer «A vos ordres mon adjudante» par exemple. J'avais déjà entendu d'autres personnels s'adresser à une supérieure hiérarchique de façon invariable, toujours au masculin.

En lisant un article sur les Pompiers de Paris, j'ai trouvé cette courte vidéo : «Une femme à la tête de la 23ème compagnie d'incendie et de secours» mise en ligne le 5 juillet 2013 par les Pompiers de Paris. Lors de la cérémonie de passation de commandement on peut entendre que le grade est employé au masculin. Le grade doit donc primer sur le sexe de l'individu qui occupe le poste. Vous trouverez la vidéo en question ci dessous. (Avancer à une minute)

[BBvideo=560,315]https://youtu.be/RS9DrYzzy6M?t=65[/BBvideo]

On peut entendre : «Vous reconnaîtrez désormais pour votre chef, le Capitaine Montel ici présent, et vous lui obéirez en tout ce qu'il vous commandera...» lui, il je pense que c'est assez clair. :)
:emo:

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Holi »

Que c'est bien dit ;) Anne Roumanoff

Edit :
Pffff on a droit à toute la page FB, mais je ne sais pas comment récupérer le lien autrement :(
À force de penser à ce que les autres pensent de nous, on en oublie de se penser soi-même.
Christophe André

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Fu
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Fu »

Je viens de regarder le documentaire The Red Pill et je l'ai trouvé édifiant. Je connaissais très peu les MRA (men's rigths activists, activistes pour les droits des hommes), et j'en avais une assez mauvaise image. Je suis sûr qu'il existe des tas de mouvements rétrogrades et totalement misogynes mais ici on est très loin de ça : le point majeur soulevé par les personnes interviewées ici — hommes et femmes — est que les hommes sont eux aussi victimes d'inégalité, différentes, (quelques exemples en vrac donnés par le documentaire, qui est américain : les métiers plus dangereux et le taux incroyablement plus élevé de décès dans le cadre professionnel, un seul centre d'accueil pour hommes battus ou victimes d'abus sexuels dans tout le pays, des choix beaucoup plus limités face à la procréation, un taux d'échec bien plus important dans les études, un taux de suicide bien plus élevé, peu d'associations de lutte contre le cancer de la prostate alors qu'il est à peu près aussi répandu que celui du sein, l'idée que les hommes sont plus sacrifiables que les femmes, l'absence de débat sur la violence de la circoncision, peines de prison plus longues à crime égal…) et qu'il est très difficile de faire entendre ce message, tant il semble ancré dans la société que « les hommes ont tous les avantages ».

Le film ne pointe pas du doigt les féministes (le film peut cependant irriter car il montre quelques féministes dans l'excès,tandis que les masculinistes interviewés sont tous modérés) et ne met pas les mouvements féministes et masculinistes en opposition. Il montre des réactions épidermiques à la simple mention du droit des hommes, il montre la censure que le sujet rencontre (le documentaire en a connu), il montre que le sujet est largement méconnu et sous-évalué, et il montre aussi la très mauvaise interprétation qui peut être faite de ces mouvements. Les membres sont insultés, traités de pro-viol, de fascistes, leurs mouvements sont traités de hate groups, et leurs manifestations peuvent être violemment et illégalement censurées, sans aucune forme de dialogue. Encore une fois, certains mouvements masculinistes méritent probablement ces qualificatifs, et si vous allez chercher la pensée masculiniste sur un forum reddit ou dans la section 15~20 de jeuvideo.com vous ne serez forcément pas déçus du voyage, mais ceux présentés dans ce documentaire m'ont paru censés et tout-à-fait écoutables.

Quelques pages en arrière, j'avais tiqué sur certains propos d'une BD sur le masculinisme, et aujourd'hui je réitère. Notamment sur le fait que cette BD oppose masculinisme et féminisme : « les masculinistes s'opposent à l'émancipation des femmes », nous dit-elle, alors que je n'ai rien vu de tel dans le documentaire dont je parle, aucune protection de privilèges masculins (ces derniers ne sont pas niés), juste un message demandant à considérer aussi les privilèges féminins. (Si « privilèges féminins » vous choque alors que « inégalités dont sont victime les hommes » ne vous a pas chagriné quand j'ai utilisé cette formule au début de mon message, alors que cela signifie la même chose, ça peut d’indiquer un biais : posez-vous la question. Personnellement j'ai hésité avant de l'écrire.) La BD nous dit aussi que « les masculinistes considèrent les femmes comme responsables de leur malheur », encore une chose que je n'ai pas du tout entendue dans ce reportage. Les causes des inégalités sont plutôt présentées comme culturelles, souvent à cause de rôles assignés aux représentants de chaque sexe : sur ce point, cela rejoint des propos féministes. Si je continue avec la BD,il y a encore d'autres affirmations qui ne collent pas avec le discours des personnes s'exprimant dans ce reportage : glorification de la virilité, renforcement des stéréotypes de genre, importance majeure accordée à la virilité…

Cela m'inquiète de voir diffusés des messages aussi peu nuancés. Dès lors que le mot « masculinisme » est marqué du sceau de l’infamie, il n'est plus possible de parler d'inégalités dont sont victimes les hommes, alors qu'elles existent. À côté des excès, il y a aussi des gens modérés avec des propos vraiment intéressants sur le masculinisme, on ne peut pas mettre tout le monde dans un même sac.

Je serais curieux de connaître l'avis d'autres personnes ayant vu ce documentaire.

PS : sur le sujet des hommes battus, le documentaire parle d'un homme sur quatre aux US, et d'une femme sur trois. En France les chiffres sont plutôt diffusés en « personne mourant sous les coups de son conjoint ou sa conjointe ». Par curiosité, j'ai fait une recherche sur Internet, pour aboutir plusieurs fois aux mêmes chiffres : une femme meurt tous les trois jours, un homme tous les quatorze jours, c'est moins fréquent mais loin d'être inexistant, pourtant on n'en entend pas parler. 80 000 hommes seraient victimes de violence conjugale, et il n'y aurait aucun centre en France pour les accueillir. En cela, il est juste de parler d'inégalité.

Invité

Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Invité »

Je n'ai pas vu le documentaire que tu indiques, donc je ne peux pas en discuter, mais je signale, en écho, un livre très intéressant qui porte en partie sur ce qu'on appelle, à tort ou à raison, le "masculinisme" : La crise de la masculinité, autopsie d'un mythe tenace, de Francis Dupuis-Déri (éditions Remue-ménage, 2019). Les chapitres 5 et 6 sont consacrés aux groupes dits "masculinistes" et à leur évolution, depuis leur apparition jusqu'à aujourd'hui.


Pour se faire une idée, on trouvera un compte-rendu sérieux sur ce lien.

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par UnPosteur »

[mention]Fu[/mention] Excellent The Red Pill. Malheureusement, ce sont toujours les plus bruyants qu'on entend le plus, et dans ce cas particulier, ce sont les masculinistes/virilistes un peu neuneus qui prennent tout l'espace d'expression sur le sujet et c'est bien dommage. Pareil que pour le féminisme, en somme.
Ces utilisateurs ont remercié l’auteur UnPosteur pour son message :
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Pataboul »

https://www.midilibre.fr/2020/03/03/rap ... 771192.php
Des chiffres qui font froid dans le dos...

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par blue hedgehog »

Brr... froid dans le dos effectivement. Mais perso ça me fait peur tout en ne m'étonnant pas. Malheureusement.
Une bougie offre sa lumière aux alentours, pendant qu'elle se consume. (Proverbe chinois)

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Léo »

J'ai vu ce documentaire hier; présenté par la vidéaste Carole Roussopoulos qui a accompagné Delphine Seyrig lors des luttes féministes des années 70. C'est très intéressant, plein d'archives... et ça donne envie de voir ou revoir les films avec Seyrig.
Et euh, mise à jour ou pas ? je n'arrive plus à insérer une vidéo...
[bbvideo]https://youtu.be/dZqPvRM4ge0[/bbvideo]
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Riffifi »

Pataboul a écrit : mar. 3 mars 2020 17:26 https://www.midilibre.fr/2020/03/03/rap ... 771192.php
Des chiffres qui font froid dans le dos...
Je fais partie des 90 000 et quelques qui ont répondu à ce questionnaire. Je l'ai trouvé bien fait et facilitant une approche posée. Cela ne se voit pas dans la présentation des résultats, mais pour la grande majorité des questions (la totalité ?), il était demandé de préciser si c'était arrivé une fois, plusieurs fois, à chaque fois, et si cela concernait le partenaire actuel (exclusivo-centrisme ^^) ou des partenaires antérieurs.
La lecture de ces chiffres m'a fait froid dans le dos en effet, mais pas que, et je voudrais partager mon ressenti à cet égard.

J'ai trouvé moi aussi, en lisant les résultats, que c'était assez effrayant, et que cela appuyait le besoin d'agir (ce que j'essaie déjà de faire dans mon quotidien). C'était une réaction "de l'extérieur". Je sais aussi que sur un paquet de questions j'ai donné des réponses qui entrent dans ces chiffres ; et pourtant j'ai mis un peu de temps à comprendre que ces chiffres m'incluaient, alors même que je me souvenais très bien de mes réponses ; mon ressenti "intérieur" jusque là était que je n'étais que très peu concernée par les problèmes de consentement ou de pression, car ce n'était pas fréquent et que c'était, globalement, dans le passé. "Il y en a d'autres qui subissent des choses vraiment problématiques". Il y a certainement aussi derrière cela quelque chose autour de la représentation de soi : la force, la maîtrise, la volonté, l'image.
Mais, que je l'accepte ou non, mes réponses participent à ces chiffres.
Je me suis demandé d'où cela venait, cette discordance ; est-ce que j'ai eu tendance à minimiser le problème, à le passer sous silence en mon for intérieur, ou encore est-ce que ce n'était en réalité pas grave ou du moins pas problématique pour moi ?
J'ai écarté la dernière option par le malaise qui m'est resté après avoir rempli ce questionnaire, et le besoin que j'ai eu d'en parler ensuite. Cela m'a ramenée à ce que j'ai ressenti, au moment du #metoo où j'ai essayé de me souvenir de toutes les situations d'agression que j'avais vécues, quelque soit la gravité que je leur attribuais a priori. La quantité m'avait donné le vertige, et surtout, ce qui m'avait frappée, c'était le nombre de choses auxquelles je pensais ne plus penser alors qu'elles sont immédiatement revenues en faisant cette liste, et le malaise intense qui a suivi. Je voulais témoigner de ces évènements sur les réseaux sociaux, car j'avais trouvé et je trouve toujours précieux de lire des témoignages dans ce domaine, mais je n'ai pas réussi, encore maintenant je n'ai jusque là pas réussi à le faire et si j'ai gardé cette liste je n'ai pas non plus encore pu la relire. C'est donc quelque chose de difficile, de toujours violent à l'évocation, même si ma mémoire le met clairement de côté.
Je ne peux pas trancher entre les deux autres possibilités, et je pense qu'elles sont toutes les deux vraies. Mon hypothèse est que j'ai minimisé ce qui était de l'ordre du quotidien/du régulier, et placé une sorte de verrou dans ma mémoire sur les éléments vécus comme plus violents et/ou plus exceptionnels.

Je vis un peu ce questionnaire comme une seconde étape, et j'espère que ça finira par me sembler normal pour moi, et pas juste pour les autres, de pointer du doigt l'inacceptable d'un grand nombre de comportements quand bien même ils ne sont a priori pas censés avoir un impact fort ou durable, quand bien même il y a pire (il y a toujours pire, ce n'est pas un argument).
Bref, au-delà de la prise de conscience "de l'extérieur", et malgré la difficulté que cela peut représenter, le malaise ou le dégoût que cela peut générer, je pense qu'il est utile de se repencher sur sa propre histoire dans le domaine. Minimiser ou verrouiller empêche d'en parler, et il faut en parler.
Je compte pour ma part demander aux concepteurs-trices de ce questionnaire s'il peut être rendu disponible en ligne. Je pense que c'est un très bon support, de réflexion, et d'échange peut-être.

Allez, j'envoie, et sans balise "hidden".
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altimaHoliblue hedgehogLéosandrinef
Où que tu sois, creuse profond. En bas, c’est la source.
Laisse les hommes noirs crier : « En bas, c’est toujours l’enfer".

(merci Friedrich)

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