Chronique du sexisme ordinaire

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
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Fuli
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Fuli »

Les femmes sont même plus nombreuses que les hommes à penser qu’ils réussiront mieux dans les filières scientifiques (31 % contre 25 %). Cette intériorisation des préjugés débouche sur de l’autocensure, qui alimente les inégalités dans les filières suivies. Ce qui produit des inégalités salariales, les personnes ayant fait des études scientifiques étant mieux payées.
Judas Bricot, je cite ce texte qui vient de ton lien. Il me semble que l'observation est faite à l'envers, comme lorsqu'on dit que les patients des cardiologues ont plus de chance de mourir d'un problème cardiaque, donc qu'il faut éviter de consulter un cardiologue !
Evidemment que les hommes réussissent mieux dans les filières scientifiques, justement pour ces raisons de préjugés. Mais dire que les hommes y réussissent mieux ne signifient pas que ces femmes interrogées pensent qu'ils y sont meilleurs. Simplement elles constatent qu'ils y réussissent mieux, ce qui n'est pas pareil.

J'avais été frappée par une étude où l'on avait interrogé des étudiants et étudiantes, pour qu'ils disent qui ils voyaient comme major de promotion. La majorité du temps, un homme était cité, alors qu'en général c'était une femme qui avait les meilleures notes. Le pourcentage m'avait vraiment frappée, car je pensais vraiment qu'il y avait eu une évolution favorable dans ces jeunes générations.

C'est de moi que tu dis que tu as l'impression que je pense que le problème vient des hommes ? Honnêtement, je ne pense pas penser comme cela :D Dans mon expérience négative en tant que femme, j'ai plutôt reçu des remarques de femmes de mon entourage (concernant le ménage, l'éducation des enfants... : lorsque la maison est en désordre, c'est à la femme qu'on le fait remarquer ; idem lorsqu'on va chercher les enfants à deux, c'est à la maman que les instits parlent).

Sur les réunions non mixtes, je viens de réaliser pourquoi je n'aimais pas cela. J'ai été pendant plusieurs mois sur un site isolé, à une vingtaine de personnes, dont seulement une femme. Mes collègues des autres sites ne cessaient de me dire "Mais pourquoi tu n'organises pas une sortie entre nanas, à vous deux ?". Les sorties étaient toujours difficiles à organiser, pour beaucoup de raisons. Or aucune de nous deux n'avait vraiment envie de partir juste avec l'autre : nous nous entendons bien, mais nous avions davantage envie de partir avec des gens qui nous étaient plus proches. J'ai ressenti ces remarques insistantes comme des injonctions plutôt pénibles.
Dans le même ordre d'idées, une amie m'a raconté qu'elle passait une soirée entre potes, et que des groupes s'étaient formés, les femmes d'un côté, les hommes de l'autre. Par contre, elle s'ennuyait avec les autres filles, qui ne partageaient pas du tout ses centres d'intérêt. Elle a donc rejoint le groupe des gars, où lorsqu'elle est arrivée, tout le monde s'est tu, et au lieu de continuer la conversation avec elle, ils ont décidé de s'en aller plus loin jouer à un jeu pour lequel il y avait juste le nombre de joueurs correspondant au nombre de garçons, comme si sa place n'était pas là.
C'est ce genre de comportements qui m'ennuient, l'idée que forcément on sera mieux au milieu de gens de "notre espèce". Cela m'évoque le sketch de je ne sais plus quel humoriste, où on dit à un Camerounais "Ah ! mais dans l'immeuble, il y a un autre Noir au 5e étage, vous devriez bien vous entendre !!".
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Euthyphron
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Euthyphron »

Il y a quelque chose qui me gêne dans cette discussion à propos du sexisme, c'est qu'on fait tout naturellement comme s'il n'y en avait qu'un, alors que j'en vois au moins trois, même si bien sûr il est fréquent de cumuler.
Le premier, je l'appellerai sexisme beauf, ou sexisme de préjugés. Il repose sur une certaine idée de la "Nature". La Nature a fait les hommes et les femmes différents, comme chacun peut le voir (ici, rires gras), donc ils ne peuvent pas être égaux (confusion classique de l'inégalité et de la différence). Et comme l'homme est plus fort que la femme (il paraît) c'est lui le supérieur. Ce sexisme se combat par l'instruction, car il est avant tout naïf.
Le second serait le sexisme par profit, le sexisme capitaliste en quelque sorte. Dans la concurrence sociale, les femmes sont désavantagées, et donc si on a la chance de ne pas être une femme il faut en profiter c'est normal et c'est de bonne guerre. Qui serait assez fou pour ne pas sous-payer une main d'oeuvre utile, dévouée et accoutumée à la discrimination? Aucune raison pour ceux qui en profitent de souhaiter du changement. Ce sexisme se combat par la législation.
Le troisième pourrait être appelé le sexisme sexuel. Il repose sur la considération de la femme comme objet sexuel, à partir de la règle suivante : le désir masculin a des droits (voire parfois tous les droits) le désir féminin n'en a pas. Les années 60 et 70 ont été pleines de promesses quant à l'évolution des rapports de couple contre ce sexisme. Mais j'ai l'impression, subjective je le reconnais, d'une régression depuis, alors que les sexismes 1 et 2 ont quand même du plomb dans l'aile (même s'ils ne sont pas morts).
Je ne sais si un sociologue a étudié mon hypothèse, qui serait la suivante : ce qui fait reculer le sexisme c'est l'évolution des rapports de couple et en particulier du sentiment amoureux des hommes, d'une part, et l'acceptation pleine et entière, voire la généralisation, des amitiés hommes-femmes, d'autre part. Donc quelque chose qui a fort à voir avec la qualité des sentiments.

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Chacoucas
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Chacoucas »

Je dirais qu'il y a encore une autre approche, généralisante, qui a le mérite d'être l'argument infaillible contre tout "c'est pas mon problème ça", ou "c'est pas important". Et il me semble que sur le plan historique c'est cette approche généralisante qui a permis le plus de progrès (parce qu'elle inclut les autres dans une démarche globale). Dans "domination masculine", on regarde "domination".
Ce que permet cette approche c'est pas détourner le regard de "masculine", c'est de réfléchir à ce qu'est la domination et où elle s'applique. Grossièrement elle est partout, c'est un truc culturel et ça se nourrit de toute pensée de "différence" (et "norme": puisque c'est par cette visualisation binaire que "différence" devient péjoratif).

Là dedans on retrouve dans "homme" et "femme" le même délire binaire et normatif. Donc on finit par se dire que le problème vient déjà de la binarité (ça la queer theory tente des moyens à elle, multiplication du lexique etc.) et du normatif. Dans la plupart des autres situations de domination, on a pas un truc aussi massif que dans le sexisme: l'humanité entière est déjà coupée en deux, éduquée différemment, pensée différemment, avec des buts et des droits différents dès la naissance etc.
De ce fait on peut penser qu'une des plus belles arnaques de la culture sur la nature c'est justement d'avoir inventé cette classification (si on considère que la génétique est une voix de "la nature", cette classification est une simplification naïve, rien de plus).

Du coup le problème reste déjà de se penser homme ou femme avant de se penser humain... Et puis bon, c'est pas "nouveau" dans la théorie au fond c'est une interprétation assez évidente de ce sur quoi De Beauvoir avait mis la plume.

Par ailleurs, les "défauts" de discours de certains féminismes que j'avais mentionnés plus haut me paraissent tous venir de ce petit problème de ne pas considérer l'image générale... (ce qui n'empêche nullement toute variation justifiée par l'adaptation à un contexte particulier)

Eutyphron, précisément ce dont tu parles, je n'ai pas de lien à proposer. Cela dit, un certain regard sur les évolutions sociales les rend indissociables de questions économiques et politiques, par exemple l'esclavage a régressé par l'industrialisation et les essors techniques, sinon on ne se serait pas débarrassé de main d'oeuvre bon marché, les femmes ont commencé à avoir des droits (des suffragettes à d'autres questions) parce que l'industrialisation demandait de la main d'oeuvre supplémentaire dans les villes et demandait ainsi qu'elles passent d'assistance au foyer à salariée industrielle (dynamiques un peu complexes avec plusieurs niveaux d'incidences, et pas au même rythme selon pays) etc.
La politique grossièrement suit l'évolution économique. La législation dépendrait donc indirectement de ces changements.

Du coup dans cette optique très globalisante les discours qui prennent le plus de sens sont du genre Christine Delphy etc. (féminisme matérialiste). L'évolution des sentiments me paraissent facilement liables à ces questions économiques. Et pour le coup c'est vraiment une approche sociologique.

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Grabote
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

J'aime bien ta façon de présenter les choses Euthyphron.
Ta dernière hypothèse fait tout à fait écho à mon cheminement personnel. Et je dois dire que participer à ce forum me permet de pratiquer plus souvent le dialogue amical avec des hommes et j'en suis bien contente. L'anonymat permet, au moins en partie, de s'affranchir des jeux de séduction qui me pèsent bien souvent irl.
Dans l'ensemble, j'apprécie beaucoup ces partages que ce soit dans le cadre d'un dialogue interpersonnel ou dans celui de tous les topics qui donnent l'occasion de parler de soi. Je pense en effet, qu' ils modifient et j'espère atténuent, les préjugés que nous pouvons avoir les un-e-s sur les autres.
J'apprécie aussi ton évocation de la "qualité des sentiments" à laquelle j'ajouterai la "qualité de l'attention", car les préjugés sont les conséquences d'une sorte de paresse mentale, voire existentielle ...

Tant que j'y suis, je voudrai remercier Livingstone qui m'a demandé d'utiliser les traits d'unions plutôt que les points dans ma féminisation de la langue française. J'avoue que ça ne fait pas, subtilement, le même effet et que je préfère la sensation que me donne le trait d'union . :)
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

On dit "Trump" et on dit "Hillary",
on disait "Sarko" et "Ségolène",
...
Franchement,qui donnerait les clefs d'un pays à quelqu'une qu'on appelle par son prénom ?

Je m'aperçois que je dis par exemple "Ameisen" et "Siri Hustvedt" (euh oui, c'est une femme).
Quand je parle d'une femme mon premier élan sera de nommer son prénom,
comme s'il était important que l'on sache tout de suite qu'on a à faire à une femme.
Quand je me contrôle pour dire Hustvedt ou Salmona ou Huston, ça me fait bizarre
mais bon je m'entraine pour que ça devienne naturel.

Conclusion : ne jamais appeler Marine Lepen par son nom de famille !!

Edit : hier j'ai vu un très beau documentaire sur la Nationnal Gallery de Londres, il y'a beaucoup de femmes dans le personnel, mais on voit bien dans quelles mains est le pouvoir de décider. On sent comme une sorte de résignation chez ces femmes pourtant très intelligentes et cultivées.
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par sandrinef »

C'est vrai que si on disait Donald, en plus, ce serait comique. :ainoa:
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

:rofl: Donald et Hillary !!!
La grande classe!
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par kalimeris »

Toujours avec Donald, un mot nouveau pour désigner une pratique courante et ancienne :
Comprendre le « manterrupting » en une leçon

La journaliste Alice Antheaume a choisi d’expliquer sur France Inter le « manterrupting », ou comment certains hommes ont tendance à couper la parole aux femmes. Elle commence sa chronique… et est interrompue par un journaliste. Pendant de longues minutes.
http://www.liberation.fr/direct/element ... ies_51601/
autre exemple du manterrupting : https://www.buzzfeed.com/paulaveline/on ... -candidats

Livingstone
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Livingstone »

En même temps, si les femmes ne prenaient pas des noms d'emprunt, elles n'auraient pas à le rendre. (Ni à s'évaporer aussi vite des archives, mais c'est un autre sujet).


On disait Chirac, mais François II...
Ok, je -->


Kali, si ce n'était qu'en politique... en prime la hauteur de voix (grave/aigüe) semble agir sur des centres très primaires dans le règne animal.
« l’effigie est verrou, l’idole prison, la figure serrure. Une seule clef peut faire tomber ces chaines : le signe. » M. Tournier

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Rachel
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Rachel »

Par rapport à l'égalité homme - femme, qui n'est pas encore effectivement totalement acquise dans les mentalités, il y a une inégalité je pense importante à signaler.
Je lance un pavé dans la mare :1cache: mais je pense qu'il est temps dans la société d'aujourd'hui pourtant de le faire, pour aller vers une société plus juste pour les deux sexes et donc plus largement, pour les humains que nous sommes.
Il y a maintenant une inégalité criante entre l'homme et la femme : la femme a un droit que l'homme n'a pas.
Aujourd'hui, un homme n'a aucun droit quant à son choix de devenir père ou non.
Seule la femme peut choisir ou non de devenir mère. L'homme n' a alors aucun mot à dire.
Nous sommes dans une société où la venue au monde des enfants n'est régie que par le désir et la volonté de la femme ; l'homme est totalement éjecté de cette décision. S'il ne veut pas d'enfant d'une femme avec qui il a eu des rapports sexuels et que celle-ci, enceinte, souhaite, elle, cet enfant, il ne peut strictement rien faire et devient père malgré lui. La loi et la société l'en oblige et le juge même coupable si'l ne s''y soumet pas.
Bien sûr, en général, les hommes et les femmes se respectent et s'écoutent mutuellement et la femme prend en compte le désir de l'homme.
Mais dans certains cas, comme l'homme dans un viol ne prend pas en compte le non-désir de la femme, certaines femmes ne prennent pas du tout en compte le non-désir de l'homme, s'en fichent complètement et font un enfant sans père, pire que sans père, avec un père farouchement contre.
Ainsi, après des années de combat pour que la femme puisse disposer librement de son corps et de sa sexualité, nous sommes aujourd’hui' dans une société où c'est l'homme qui ne dispose plus de son corps librement. Pour être sûr, à 100%, de ne pas faire d'enfant avec cette femme avec qui il ne souhaite pas fonder une famille, la seule solution dont il dispose, c'est la chasteté ou une sexualité incomplète. L'homme ne peut donc avoir une vie sexuelle libre, dans la société d'aujourd''hui.
Il faudrait que cela rentre en compte dans le combat pour l'égalité des sexes.

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Riffifi »

Leticia Papillon, il y a cette chose méconnue qu'on appelle la contraception...
Où que tu sois, creuse profond. En bas, c’est la source.
Laisse les hommes noirs crier : « En bas, c’est toujours l’enfer".

(merci Friedrich)

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Choupinne »

Même si dans le fond je suis d'accord, dans les faits ça serait proprement scandaleux qu'une femme soit obligée d'avorter parce que le mec ne veut pas d'enfant. Pour moi, l'égalité parfaite des droits est une utopie, a partir du moment ou un homme n'est pas parfaitement égal a une femme biologiquement parlant. Mais c'est vrai que concernant l'enfant, j'ai tendance a penser que les droits du père sont quand même un peu trop inférieurs à ceux de la mère.

Quant à la contraception, je ne suis pas sur que ça rentre vraiment dans le débat. Ne serait-ce que parce que ça n'est pas efficace à 100%, et que cette question de droit se pose aussi dans le cas de relations irresponsable, sous influence etc...
"Il me fallait une bonne citation à mettre en signature, mais j'ai rien trouvé de sympa..."
- Choupinne

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Riffifi »

Je suis d'accord sur la question des droits des pères, en France et aujourd'hui. Le droit justement devrait être là pour équilibrer ce qui ne peut pas être égalisé.

Par contre, la contraception a tout à voir dans le débat.
La question pour un homme de se soucier de sa propre contraception (et pas seulement de celle de sa compagne qui peut lui mentir, voire de ne pas s'en soucier du tout) est essentielle s'il veut, en effet, aborder de manière autonome, sinon libre, le lien entre sa reproduction et sa sexualité (et "chasteté ou sexualité incomplète" m'a fait bondir).
C'est d'ailleurs probablement un bon miroir social des assignations hommes/femmes, quand on observe qu'il y a plus d'avancées, en tous cas depuis plus longtemps, sur le couple pilule contraceptive féminine/viagra masculin que sur le couple "viagra" féminin/pilule contraceptive masculine.
Le 100% sans risque n'existe cependant pour personne, hormis chasteté, opération ou méno-andro-pose.
Où que tu sois, creuse profond. En bas, c’est la source.
Laisse les hommes noirs crier : « En bas, c’est toujours l’enfer".

(merci Friedrich)

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Fuli »

Leticia Papillon a écrit :Par rapport à l'égalité homme - femme, qui n'est pas encore effectivement totalement acquise dans les mentalités, il y a une inégalité je pense importante à signaler.
Je lance un pavé dans la mare :1cache: mais je pense qu'il est temps dans la société d'aujourd'hui pourtant de le faire, pour aller vers une société plus juste pour les deux sexes et donc plus largement, pour les humains que nous sommes.
Il y a maintenant une inégalité criante entre l'homme et la femme : la femme a un droit que l'homme n'a pas.
Aujourd'hui, un homme n'a aucun droit quant à son choix de devenir père ou non.
Seule la femme peut choisir ou non de devenir mère. L'homme n' a alors aucun mot à dire.
Nous sommes dans une société où la venue au monde des enfants n'est régie que par le désir et la volonté de la femme ; l'homme est totalement éjecté de cette décision. S'il ne veut pas d'enfant d'une femme avec qui il a eu des rapports sexuels et que celle-ci, enceinte, souhaite, elle, cet enfant, il ne peut strictement rien faire et devient père malgré lui. La loi et la société l'en oblige et le juge même coupable si'l ne s''y soumet pas.
Bien sûr, en général, les hommes et les femmes se respectent et s'écoutent mutuellement et la femme prend en compte le désir de l'homme.
Mais dans certains cas, comme l'homme dans un viol ne prend pas en compte le non-désir de la femme, certaines femmes ne prennent pas du tout en compte le non-désir de l'homme, s'en fichent complètement et font un enfant sans père, pire que sans père, avec un père farouchement contre.
Ainsi, après des années de combat pour que la femme puisse disposer librement de son corps et de sa sexualité, nous sommes aujourd’hui' dans une société où c'est l'homme qui ne dispose plus de son corps librement. Pour être sûr, à 100%, de ne pas faire d'enfant avec cette femme avec qui il ne souhaite pas fonder une famille, la seule solution dont il dispose, c'est la chasteté ou une sexualité incomplète. L'homme ne peut donc avoir une vie sexuelle libre, dans la société d'aujourd''hui.
Il faudrait que cela rentre en compte dans le combat pour l'égalité des sexes.
Et le préservatif ?
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

Riffifi a écrit :opération
= vasectomie, je connais des hommes qui ont choisi ce moyen de contraception (radicale certes, mais trop peu souvent envisagé, de mon point de vue). Pour ces hommes, c'est une façon d'assumer leur choix.
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Rachel »

Je suis d'accord avec le fait que la contraception masculine n'est pas assez développée et que ce n'est certainement pas un hasard mais la vasectomie ne peut pas être un moyen de contraception tout de même !
Un homme peut coucher avec une femme sans vouloir d'enfant avec elle et la contraception n'est pas infaillible.
La question n'est pas la contraception mais le fait que le consentement des hommes à devenir père n'existe pas aujourd'hui et si l'on veut promouvoir l'égalité entre l'homme et la femme, on ne peut pas balayer cette question à coup de préservatif ou de vasectomie.

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par madeleine »

Je ne comprends pas ta position, Laeticia Papillon : d'un point de vue législatif, par exemple, le consentement à devenir mère n'existe pas non plus. D'une manière générale, qu'on soit homme ou femme, quand on ne veut clairement pas d'enfant on utilise un moyen de contraception, et la vasectomie en est un comparable à la ligature des trompes.
Il ne s'agit pas de balayer la question mais de comprendre en quoi elle relèverait de la promotion de l'égalité homme femme.
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
avec l'aimable autorisation de P.Kirool

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

Alors, Léticia Papillon, puisque cette question te tient visiblement à coeur, tu as certainement réfléchi à un moyen de remédier à cette injustice ?
Pour ma part, je peux comprendre cette colère contre les femmes qui font des enfants "toute seule" mais j'avoue que c'est plus vis à vis des enfants que cela me pose problème.

Quoi qu'il en soit, je pense que tu soulèves un point essentiel dans les rapports hommes femmes et qui est certainement au coeur de la mise en place du système de domination masculine : le contrôle de la procréation.

(cf: "masculin-féminin" `F. Héritier")
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par TourneLune »

Le fond de la question c'est, je pense, que le père n'a pas son mot à dire concernant un potentiel avortement.
Il faut avouer que là, les decisions à prendre sont assez binaires et qu'un refus d'un homme d'être père qui induirait un avortement obligatoire pour la mère, même contre sa volonté, est difficilement envisageable il me semble. L'impact sur le corps est quand même énorme et il ne s'agit pas juste d'une vue de l'esprit.
Donc oui, il y a une inégalité structurelle, mais elle est physiologique et la compenser par un moyen autre (legislatif ou medical) pose des problèmes encore plus importants. De toutes façons homme comme femme, le seul moyen de contraception strictement efficace c'est l'abstinence (plus vasectomie etc...) En dehors de ce cas-là c'est le principe du risque (faible) accepté pour tout le monde.

Par contre je ne saisis pas bien le rapport entre tes propos et le sujet...

Grabote: je pense pas que le problème des femmes qui font un enfant dans le dos soit juste un soucis pour les enfants. C'est plus complexe que ça et tous les hommes ne sont pas des humains qui mettent leur petite graine et basta. Ca arrive dans le cadre d'une relation légère, ça arrive dans le cadre d'une relation de couple stable et ça peut être une vraie prise de pouvoir.... pas simple mais je vois tjr pas le rapport avec le sujet.

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

En ce moment, "La grande table" sur France culture, une émission passionnante sur "le corps des femmes : quels enjeux politiques ?" avec Genevièvre Fraisse et Juliette Rennes.
Ré-écoutable facilement sur le site.

Edit : citation de Fraisse en direct : "lutter pour l'émancipation plutôt que contre la domination" :rock:
L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant. René char

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Rachel
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Rachel »

Oui c'est un sujet qui me tient à cœur effectivement car j'ai un proche, un homme, qui en souffre énormément ; comme tu le dis, Tournelune, la question n'est pas juste pour l'homme de jeter sa petite graine et d'aller fureter ailleurs.
j'ai posté ici dans la continuité d'un débat sur l'égalité homme-femme mais oui, ça mérite un sujet à part car cela s'éloigne du sexisme. J'ouvrirai un sujet dédié à cette vaste question :)

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lady space
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par lady space »

Je pense qu'il convient d'être attentif à ne pas confondre inégalité et différence.

Dans le cas des hommes devenus père contre leur volonté, on ne peut pas parler d'inégalité car les deux sexes disposent chacun de ses moyens spécifiques pour maîtriser leur fertilité et les hommes et les femmes sont dans la même responsabilité quant à leur utilisation ou non, avec les taux de fiabilité que nous connaissons.

Interviennent ensuite les différences physiologiques et sur ce plan, il me semble évident qu'il va être difficilement justifiable si l'on voulait accorder à un homme le droit de la décision quant à la poursuite ou non d'une grossesse. Car ce n'est pas lui qui va vivre dans sa chair, ni dans son psychisme, les conséquences de la décision, quelle qu'elle soit d'ailleurs. Il ne faut pas oublier non plus que même un avortement librement choisi va laisser des traces aussi bien physiques que psychiques. Ainsi, je pense qu'il est normal que la décision finale revient à la femme si les deux n'arrivent pas à s'entendre.

Après, on peut certes s'indigner du fait que la loi oblige les hommes pères malgré eux à participer de près ou de loin à l'éducation de l'enfant, le plus souvent sous forme de pension alimentaire, car on peut se dire qu'il y a injustice vu que l'homme n'a rien demandé, voire demandé le contraire ce qui s'est finalement passé.

Mais le rôle de la loi est de protéger les plus vulnérables. Donc dans ce cas, il s'agit de veiller sur les intérêts de l'enfant qui, lui, n'a rien demandé non plus, tout en étant dans l'incapacité de se défendre en plus. Il me paraît logique que la société cherche à offrir aux enfants les meilleures conditions possibles pour leur permettre de s'épanouir. (Et ce n'est pas gagné si le gamin est livré à une mère qui a triché pour le concevoir, enfin à mon avis.)

Je peux comprendre que c'est rageant pour un homme de devenir père à cause d'une femme qui a menti ou triché et d'être obligé d'en assumer les conséquences contre sa volonté. Mais le fait est qu'il est responsable des conséquences de ses actes, dont celui d'avoir fait confiance à la mauvaise personne.

Par contre, il y a un point où cette problématique spécifique rejoint celle du sexisme : Il s'agit du fait qu'une femme qui est capable de faire un enfant "dans le dos" de l'homme ne considère pas ce dernier avec le respect dû à sa dimension humaine, mais comme un géniteur dont on peut se servir à sa guise.

C'est-à-dire qu'on en revient à ce qui, à mon avis, est la racine de toutes les attitudes se terminant par -isme : l'absence de respect fondamental, non négociable, qui est dû à chaque être humain, voire chaque être vivant.

À mon sens, le nœud du sexisme réside dans le fait que, dans la rencontre, trop de personnes ne voient pas un être humain dans toutes ses dimensions, mais d'abord une femme ou un homme avec les représentations mentales qui s'ensuivent et qui bouchent la vue sur la véritable personne.
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Grabote
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

C'est un peu hors sujet mais en même temps il me semble que ça trouve bien sa place ici :
les très belles photos et citations de Kate T.Parker
« Je voulais que mes filles sachent que c’est suffisant de se montrer telles qu’elles sont naturellement. »
(J'adore ! :ensoleillé: )
strong-is-the-new-pretty-photos-feminite-kate-parker-10.jpg
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Nelle »

Hors-sujet
Magnifique !!!
si si, les couleurs parlent

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joran
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par joran »

Grabote, j'adore!!!
"Il n'est point de bonheur sans liberté,
ni de liberté sans courage."
Périclès

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