Chronique du sexisme ordinaire

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
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TourneLune
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par TourneLune »

J'avoue que je ne comprends pas bien ceux qui voient du sexisme partout....
Vraisemblablement, comme pour d'autres mots en isme, on n'a pas la même définition...

J'aimerais bien savoir ce que c'est exactement pour vous, qui considérez comme sexiste le fait de proposer sincèrement de l'aide. Ca commence dès qu'on fait une différence entre les 2 sexes?

(moi j'ai le poids lourd et si ça surprend un peu - normal, c'est rare- j'ai eu très peu de commentaires désagréables...
Idem pour la roue à changer, j'ai crevé devant chez un copain une fois, alors que j'avais quasi fini, le voisin a tenu à m'aider. Il a voulu s'assurer que les écrous étaient bien serrés et je rigole encore de sa tête quand il a vu qu'il ne pouvait pas rajouter un mm. Il a du me prendre pour une warrior alors que j'avais juste compensé en utilisant un bras de levier plus grand que la simple croix.
Mais j'avoue que je prend ça à la rigolade et ce que je ne comprends pas, c'est en quoi ça pose un problème, pourquoi il faudrait y poser un regard moralisateur et désapprobateur?
J'aimerais donc bien que pour qui ce genre de comportement est un problème m'expliquent pourquoi.

Après, de façon pragmatique, je trouve ma façon de voir les choses bcp plus agréable, au lieu de me prendre la tête j'en rigole, c'est tjr ça de gagné dans la balance :lol:

eXistenZ
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par eXistenZ »

Moi j'ai trouvé mon événement d'hier comme dommage car il y a eu direct une tension, et je fus renvoyé à ma condition d'homme par opposition à la sienne et son jugement n'avait rien de positif...

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par TourneLune »

Je ressens les choses comme toi, eXistenZ, enfin il me semble. Mais j'aimerais surtout comprendre le processus de ceux qui prennent les choses de la sorte.

invité123

Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par invité123 »

Il existe des études qui montrent que le sexisme bienveillant (ambivalent et paternaliste) impacte à la baisse les performances des femmes et entretient la conviction de faiblesse.

Comme c'est plus simple pour moi de donner un lien vers un texte, en voilà un qui contient lui même des liens vers des études dont je parle :
http://www.crepegeorgette.com/2013/04/0 ... e-sexisme/

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par TourneLune »

Je parle de processus interne là, pas d'une éventuelle conséquence à grande échelle.

Merci pour ton étude qui provient encore une fois d'un site militant. A ce sujet, quand même, je te renvoie vers les règles de fonctionnement du forum et notamment le chapitre sur le militantisme. Merci.

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par TourneLune »

Invité 123, par rapport à ton édit ci-dessus, j'en profite pour renvoyer tout le monde vers ce texte qu'on avait élaboré suite à des problèmes précédents: http://adulte-surdoue.fr/actualites/reg ... ml#p182789

TOUTES les opinions et tous les ressentis ont leur place tant que ça reste dans l'échange.
A titre personnel, je n'ai pas besoin qu'on m'envoie des études à lire sur un problème de fond qui n'est pas celui dont je parle. J'ai besoin de réflexions et ça commence par ne pas avoir le sentiment qu'on m'interdit de réfléchir sous prétexte que je fais du mal à de faibles femmes opprimées.
Je commence à en avoir ras le bol qu'on me renvoie sans arrêt l'image d'une frêle créature à défendre et ce ne sont pas les gens qui me proposent poliment leur aide quand je suis devant ce qui pourrait constituer une réelle difficulté qui me le renvoient, mais ceux qui prétendent me défendre malgré moi contre un ennemi imaginaire. Quand en plus cet ennemi est mon voisin, je trouve que ça devient carrément malsain et créateur de tensions sans apporter aucune solution.

Néanmoins, ma question est une vraie question, parce que si je constate bien les ressentis, je ne les comprends pas et de mon petit point de vue à moi, voir la vie comme ça, c'est vivre un enfer... Je me doute que la réalité est différente et
j'aimerais bien la comprendre.

Donc ma question, c'est qu'est-ce qui fait que quand quelqu'un vous propose de l'aide, vous le considérez comme, pour reprendre les mots de Invité 123, du "sexisme bienveillant (ambivalent et paternaliste) "?

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Riffifi
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Riffifi »

Hors-sujet
Invité 123,tu n'es pas le seul à être engagé et encore moins concerné par ces questions. Ce serait bien de se calmer un peu au niveau de l'épiderme.
Tu parles d'études comme si c'était un argument, je ne ferai à personne l'injure de rappeler quantité d'autres études avec des conclusions diversement fantaisistes. Prendre la responsabilité d'un propos engagé c'est aussi le soutenir en ayant des arguments construits et en ouvrant une discussion, pas en utilisant des arguments d'autorité. Bref, je clos mon HS, on ouvrira un sujet s'il le faut mais c'est pas le lieu.
Pour revenir au sujet
madeleine a écrit :Je suis depuis presque vingt ans dans la position de la personne qui propose son aide, dans mon cadre professionnel. Les gens que j'aide m'ont attribué toutes sortes de motivations, parmi lesquelles une bonne partie auraient été liés à des a priori réducteurs sur la personne aidée. Ce qui n'est pas le cas.
Il me semble que ce que dit madeleine apportait des éléments de réponse à cette interrogation :
TourneLune a écrit : j'aimerais surtout comprendre le processus de ceux qui prennent les choses de la sorte.
dans le sens où l'interprétation des actes ne vaut pas uniquement pour le sexisme, et si on sort de cette question précise c'est plus clair.
Il semble logique que les motivations attribuées le soient en fonction de l'expérience de la personne qui les attribue, de ce qu'elle projette sur la situation concernée, et, aussi évidemment, mais peut-être en second lieu, en fonction de ce que dit (avec des mots ou pas) l'autre en face. C'est me semble-t-il un raccourci de pensée qui permet de réagir plus vite/plus fort/mieux dans des situations problématiques, mais qui peut aussi créer des problèmes, ou des tensions, là où il n'y en a pas, parce qu'alors ça ne permet pas d'estimer la situation de manière juste.
Et il peut être renforcé ou contrecarré expérience après expérience.

Pour la dame à la valise, si je voulais faire de l'interprétation de comptoir du processus interne je voterais pour le combo :
- fatigue/énervement (momentané)
- en a marre de se faire aborder/a peur de se faire aborder (momentané ou continu suivant ses expériences)
- a eu peur et compense en étant agressive (momentané ou habituel ^^)
- voudrait qu'on lui fiche la paix ("mais qu'est-ce qu'ils on a être serviables les gens, ça va pas non ?" :lol: )
Et ça aurait pu être une réaction similaire mais sans "chuis pas un homme" (et encore moi je l'ai déjà entendu, donc, bon...) si tu avais été une femme, existenz.
Où que tu sois, creuse profond. En bas, c’est la source.
Laisse les hommes noirs crier : « En bas, c’est toujours l’enfer".

(merci Friedrich)

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Napirisha
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Napirisha »

Tournelune a écrit : Mais j'avoue que je prend ça à la rigolade et ce que je ne comprends pas, c'est en quoi ça pose un problème, pourquoi il faudrait y poser un regard moralisateur et désapprobateur? (...) Mais j'aimerais surtout comprendre le processus de ceux qui prennent les choses de la sorte. (...) Je parle de processus interne là, pas d'une éventuelle conséquence à grande échelle.
J'ai l'impression qu'il y a des gens (hommes ou femmes) qui, par nature, volonté, habitude, entraînement, ou configuration astrale favorable*, que sais-je, s'affirment plus aisément que d'autres (que moi), ont plus de facilité à poser les limites, et à se dégager des normes extérieures si besoin. C'est cool, j'admire sincèrement, mais je n'en suis pas là. (J'y travaille, je n'espère pas que ça tombe tout cuit, mais ça reste d'une efficacité toute relative pour l'instant :P )
Et j'ai l'impression que ce que je perçois comme une usure, un agacement, n'est qu'une broutille qu'ils écartent en rigolant. Parce que, pour eux, ça n'a réellement pas d'importance. Pour d'autres, ce qui n'est pour moi qu'un agacement va être perçu comme une agression, ou comme une confirmation de leur infériorité. (bon, et sûrement pas un enfer, en ce qui me concerne ! )

Parce que que ce qu'on décrit ici, sous ce terme de sexisme ordinaire, c'est le plus souvent pas grand chose, c'est vrai. Un gros tas de petits pas grand chose qui finit par peser un peu lourd, si on n'est pas capable de l'écarter au fur et à mesure. Soit en s'en foutant, soit en râlant un coup bien fort, soit en grommelant dans son coin, soit en en rigolant, chacun son truc. Pour ceux (celles) qui ne peuvent pas, pour des raisons qu'il ne me revient pas de juger, ça peut devenir écrasant. Parce que tous ces petits trucs vont souvent dans le même sens "ma petite, t'es bien mignonne, mais ça c'est pas ta place." C'est en gros ce qui ressort des anecdotes racontées dans ce fil. (avec son corollaire, la place du mec grand et fort et pas trop sensible) Même si ça ne relève pas de l'agression ou de la mauvaise volonté, mais simplement de l'habitude ou du on-a-toujours-fait-comme-ça.

Mais tout ça fait aussi partie, il me semble, d'un phénomène à plus grande échelle.
Pour moi, ce n'est pas indifférent qu'un homme fasse un commentaire sur la poitrine de sa secrétaire et que ce soit normal et "pour rire", alors que ce serait "choquant" de ma part de commenter le physique d'un homme. (je parle là d'une situation vécue, les deux fois dans le même contexte pro) Parce que, derrière la blague un peu lourde mais pas méchante, c'est l'idée plus générale que les hommes ont un droit de regard sur le physique des femmes, et que ce n'est pas réciproque.
Dans un tout autre genre, c'est très sympa que quelqu'un me propose de l'aide pour porter un truc, si je suis en difficulté. Au pied d'un escalier avec une valise trop lourde pour moi, par exemple ;) . Ce qui fait la différence pour moi avec une situation qui me gêne un peu, c'est quand on arrive à un traitement différencié pour des raisons qui ne sont pas objectives, et qui part d'un présupposé global de faiblesse/besoin de protection de la femme. Par exemple si je porte mon sac sans souci (vaguement encombrant mais pas lourd, sur terrain plat, tout ça...) , et qu'un homme insiste pour le porter à ma place, alors qu'il refuse la réciproque le jour où il a trois sacs à trimballer dans la neige (et que, tout costaud qu'il soit, il n'a que deux bras :D Mais lui c'est un homme, c'est pas pareil ). Et là, oui, il y a une part de simple gentillesse, mais aussi une part de "sexisme bienveillant", dans l'aspect "je suis un homme, tu es une femme, c'est moi qui t'aide", quand bien même la logique voudrait l'inverse au vu de la situation.


Franchement, au cas par cas, c'est rien. Quasi rien.
A titre individuel, ça m'amuse ou ça m'agace, selon les jours, selon les situations. Voire j'en joue un peu :blonde3: (mais sans les atouts de la demoiselle du smiley...) Et je ne considère pas le voisin ou collègue comme un ennemi par défaut, ou comme un infâme oppresseur en puissance. Mais toutes ces petites touches, mises bout à bout, dessinent des places établies pour chacun. Et, parce que je manque sans doute encore de confiance, je me rends compte que ça finit par me pèser, parce que ça me demande de l'énergie pour poser la limite. Pas tant par rapport aux autres que pour moi, pour ne pas me cantonner à cette place par défaut.
Et, au delà de mon cas personnel, j'ai l'impression que c'est un mode de fonctionnement assez récurrent dans notre société. Et je ne suis pas sûre qu'on puisse complètement dissocier ces petites choses des plus importantes, et le processus interne des conséquences à grande échelle. Pas que les unes entraîneraient les autres (le fait qu'on me tienne la porte ou non n'aura pas d'incidence sur les écarts de salaires entre hommes et femmes en France, que je sache !), mais que cela reflète un même fonctionnement, un même mode de raisonnement ou d'habitude à la base.
Est-ce que ça peut sembler moralisateur, désapprobateur, je n'en sais rien.
Hors-sujet
Je pense qu'on n'a pas la même définition du militantisme. Pour moi, être militant (et je ne le suis pas), c'est considérer que devant un problème qui relève de fonctionnements sociaux (ou du moins qu'on considère comme tel), on va chercher à comprendre pourquoi, comment on en arrive à une telle situation, et essayer d'agir par des moyens de recherche, d'action associative ou politique pour faire changer ça.
Ça présente des risques de dérives, certes. De tomber dans le dogmatisme, de ne plus accepter de regarder ce qui ne coïncide pas avec des conclusions pré-établis. Ou de création d'un langage, de codes de communications internes qui en deviennent inaudibles et contre-productifs à force de jargon. Mais pour moi, ce sont des dérives, pas des traits constitutifs du militantisme, qui en soit reste une chose nécessaire. Sans lequel je n'aurais sans doute pas le droit de vote, par exemple...

* OK, j'ai un doute sur la configuration astrale
wonderbra de la recherche Google (c) Miss Souris

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madeleine
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par madeleine »

Napirisha a écrit :Et, parce que je manque sans doute encore de confiance, je me rends compte que ça finit par me pèser, parce que ça me demande de l'énergie pour poser la limite. Pas tant par rapport aux autres que pour moi, pour ne pas me cantonner à cette place par défaut.
Cela me parle beaucoup comme explication. Et elle fait justice à la complexité des rapports humains, dans notre société où la loi a fait de tous des égaux en droit : il n'en faut pas moins faire ce travail de limites, parfois épuisant et jamais fini, pour presque toutes les interactions sociales.
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

Le site "militant" de Invité 123 renvoit notamment à une recherche très intéressante "quand le sexisme se veut bienveillant" de l'Université de Liège, (ça va comme source ?) qui montre, imagerie cérébrale à l'appui, comment le sexisme bienveillant est plus pernicieux que le sexisme offensif. Je comprends mieux, après l'avoir lu, pourquoi je me sens si mal après la lecture de certains posts ...

En effet, sans les "dons de soi" des militant.e.s, je n'aurai pas le droit de vote, je n'aurai pas le droit d'ouvrir un compte en banque sans l'accord de mon mari, et j'y pense, je crois même que je ne serais pas née ...

Moi, ce que je n'arrive pas à comprendre c'est comment en étant aussi intelligent.e on peut être à ce point dans le déni de fonctionnements sociétaux qui me sautent littéralement aux yeux ! :nesaitpas: C'est sur que ça doit aider d'être du "coté du manche", mais quand même, je me demande si nous ne nageons pas en pleine dissonance cognitive ?

Pour celles et ceux qui voudraient sérieusement creuser la question, au delà de leurs présupposés, je vous invite à aller sur le site de l 'Institut National d'Etudes Démographiques (une source qu'on ne pourra pas disqualifier pour militantisme je suppose) pour y lire les études scientifiques récentes sur le sujet comme celle-ci par exemple "les inégalités de genre sous l'oeil des démographes"
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Mlle Rose »

Grabote a écrit : Moi, ce que je n'arrive pas à comprendre c'est comment en étant aussi intelligent.e on peut être à ce point dans le déni de fonctionnements sociétaux qui me sautent littéralement aux yeux ! :nesaitpas: C'est sur que ça doit aider d'être du "coté du manche", mais quand même, je me demande si nous ne nageons pas en pleine dissonance cognitive ?
Super pour faire avancer la réflexion et débattre de présupposer que ceux qui ne pensent pas la même chose sont débiles et/ou dans le déni (et donc pathologiques).
C'est possible de poursuivre les discussions en arrêtant avec ce genre d'écueil ou pas ?
Non parce que sinon vous le dites, on ferme hein.
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par TourneLune »

Je reviendrai pour une réponse plus longue et merci Napishira pour ta participation.

Le truc, c'est qu'il n'y a aucun déni justement mais des attitudes qui provoquent crispations et postures et qui empêchent une vraie discussion.
Tout comme refuser le fait que le forum soit utilisé pour militer n'implique ni de refuser les propos engagés ni de refuser le militantisme en bloc dans son ensemble dans la Vraie Vie.
Mais quand on essaie de privilégier la discussion et l'échange, ça commence par poser les bases d'un dialogue, ça commence par chercher à comprendre l'autre sans lui prêter des attitudes caricaturales, surtout quand il ne les a pas. Ca commence par accepter aussi le fait qu'il puisse être en désaccord sans être débile.

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

Désolée si j'en ai donné l'impression, mais je ne pense pas du tout que quiconque soit "débile" ici, ni que le déni soit un signe pathologique ! :shake:
Il me semble que nous en souffrons tous plus ou moins, à certains moments de nos vies, à propos de certains sujets etc ...
Je me questionne sincèrement sur ce point.
Je ne vois pas en quoi ce questionnement serait plus illégitime qu'un autre ?
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par TourneLune »

Ben écoute, autant le questionnement est légitime, autant la forme du questionnement manque quand même un peu de tact et de nuances
Moi, ce que je n'arrive pas à comprendre c'est comment en étant aussi intelligent.e on peut être à ce point dans le déni de fonctionnements sociétaux qui me sautent littéralement aux yeux ! :nesaitpas: C'est sur que ça doit aider d'être du "coté du manche", mais quand même, je me demande si nous ne nageons pas en pleine dissonance cognitive ?
Qui est dans le déni de quoi ici? De quel côté du manche parles-tu?

Bref, à vrai dire je ne sais même pas si je veux vraiment la réponse, je voudrais juste qu'on évite les formulations de ce genre qui ne peuvent amener aucune discussion réelle.

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par SylDa »

En Angleterre, je travaille actuellement comme serveuse, un couple me demande de leur apporter l'addition, je leur apporte et la tend à la femme qui me dit "oh no honeyyy it's not for me it's for hiiim" l'air mi rigolard/mi choqué des classes bourgeoises anglaises.^^

...ça m'a fait rire sur le coup.
Quelle est la différence entre un corbeau ?

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Bradeck »

Napirisha a écrit :Pour moi, ce n'est pas indifférent qu'un homme fasse un commentaire sur la poitrine de sa secrétaire et que ce soit normal et "pour rire", alors que ce serait "choquant" de ma part de commenter le physique d'un homme.
Là il s'agit clairement de sexisme, et dans certains milieux, pour certaines personnes, ils ne se rendent même pas compte, ce qui est encore plus terrible :1cache:
Je ne sens jamais aussi mal au boulot que lorsque des collègues masculin interrompent une discussion que nous avons dans le couloir juste pour "matter" (plus ou moins discrètement en plus). Je ne sais comment réagir, je ne sais que dire sinon un "mais vous n'avez pas honte" quand la discussion reprends.

Par contre, j'ai déjà également vu l'inverse, et entendu des femmes commenter le physique d'hommes (cela reste très très rare), et cela m'a fait sourire, cela équilibre un peu.
la "solution" n'est certainement pas que les femme deviennent aussi "lourdes" que les hommes, mais si c'est un moyen pour qu'ils se rendent compte combien c'est déplacé ....

Il reste une différence notable : Chez les hommes, cela vire vite et souvent dans le graveleux, dans l'irrespectueux. Et cela fait basculer les chose d'irrespectueux à insupportable.
Napirisha a écrit :Dans un tout autre genre, c'est très sympa que quelqu'un me propose de l'aide pour porter un truc, si je suis en difficulté. Au pied d'un escalier avec une valise trop lourde pour moi, par exemple ;)
Personnellement, et je le déplore, j'en suis arrivé à ne plus proposer mon aide, même lorsque manifestement elle pourrait être utile. Parce que désormais, lorsque j'ose le faire (la confiance en moi n'étant pas mon point fort, j'ai vraiment du mal a aller vers des inconnus, et oui, je ne mets pas de e car le sexe desdits inconnus n'entre pas en ligne de compte), me prendre dans les dents "ca va hein, ce n'est pas parce que je suis une femme que je ne peux pas y arriver", et bien cela m'ajoute un petit caillou dans ma hotte.

J'ai fait un effort, qui pour moi est un effort pas simple, d'aller vers quelqu'un pour proposer mon aide sincère, sans arrière pensée, et l'on m'en prête. Je précise, car c'est important, je ne le fais que lorsque je sens que la personne est "en difficulté", pas juste "c'est un peu lourds mais ça va". En général il y a des signes qui ne trompent pas ^^

J'ai mis plus longtemps à cesser de proposer mon aide pour les femmes que pour les hommes, qui eux te regardent tout de suite comme si tu mettais en doute leur virilité, même lorsqu'ils doivent s'arrêter toutes les trois marches parce que ce qu'il porte est juste super lourd... Alors que moi, à leur place, je pense dans ma tête "Mais y' a pas quelqu'un qui va penser à m'aider ?!?"
Et non, ce n'est pas du sexisme, juste que les mecs me sortait systématiquement un "c'est bon, je n'ai pas besoin d'aide", alors que les femmes l'acceptait, ce qui est de moins en moins le cas.

J'avoue que désormais, dans bien des cas, je ne sais plus comment me comporter.
Exemple bête : A la cantine, nous sommes tous avec notre plateau, et on arrive à la caisse. Parfois, on arrive en même temps que quelqu'un, l'un doit donc céder la place. Ma tendance naturelle est de toujours laisser passer, homme comme femme.
Et bien désormais, maintenant avec les femmes, je ne sais plus. Parce que selon les jours je me suis pris des réflexion du genre "c'est bon, c'est pas parce que je suis une femme qu'il faut me laisser passer", à "ce n'est pas la galanterie qui l'étouffe" si je ne laisse pas passer.
Moi ce dont j'ai vraiment marre, c'est que l'on me prête des intention que je n'ai pas. Non ce n'est pas parce que je dis bonjour, que je tiens la porte, que je propose d'aider, que j'ai une idée derrière la tête, que je veux montrer "ma supériorité".

Donc pour ne plus ajouter de caillou dans mon sac, que je ne sais pas vider, j'évite de proposer. Mais cela à d'autres effets : durant 5 à 10 minutes après n'avoir pas proposer mon aide, je m'en veux, je me dis que je suis "pas quelqu'un de bien".

Je suis conscient que mon discours est celui d'une infime minorité, mais ce qui me frappe là dedans, c'est que mon ressenti est semble-t-il équivalent de celui vécu par l'autre côté de la barrière.
Et j'imagine que la plupart devez vous dire "Mais pffff, c'est ridicule, il se complique la vie".

Ben oui, mais ce que je ressens dans ces moment là, c'est la même chose que lorsque Grabotte dit "je ne comprends pas comment l'on ne peux voir ces comportement sexistes qui eux me sautent aux yeux". Alors oui, il est un argument imparable, celui de me dire que mon comportement est un "sexisme bienveillant que je colporte à l'insu de mon plein gré". Mais je m'inscris en faut : ce que je prends en compte pour tenir la porte / proposer mon aide n'est jamais le sexe, mais uniquement :
- Pour la porte "la distance" : il ne faudrait pas que la personne se la prenne dans la figure si je la lâche ^^ et si je suis peu pressé, cette distance est plus "longue".
- Pour aider : la difficulté perçue rencontrée par la personne.

Moi ce qui me saute aux yeux donc, c'est que ce n'est pas si simple, que chaque situation est singulière.
Napirisha a écrit :Ce qui fait la différence pour moi avec une situation qui me gêne un peu, c'est quand on arrive à un traitement différencié pour des raisons qui ne sont pas objectives, et qui part d'un présupposé global de faiblesse/besoin de protection de la femme.
Je pose également la différence là.

Le problème est qu'il est très difficile de faire la différence lors d'un cas particulier. Mais comme il faut bien réagir à chaque fois "dans un cas particulier", alors on fait chacun avec ce que l'on est, ce que l'on traîne comme à priori, ce que l'on ressent, et notre humeur du moment.

Alors oui, il faut briser le stéréotype de la "faible femme", c'est une évidence. Peut-être faut-il apprendre aux gens à se poser la question "est-ce que je fais cela uniquement parce qu'il s'agit d'une femme, dans ce cas, abstient toi".

Mais sincèrement, j'espère que nous n'arriverons jamais à un monde où à force de se dire, sur quelque sujet que cela soit, qu'il "ne faut pas car c'est oppressant / véhicule des notions d'infériorité", que nous arrivions à un paroxysme d'individualisme ou en toute circonstance on ne pense qu'à soi, et que l'on ne prête plus attention au voisin.
Hors-sujet
Alors j'ai lu "l'étude"... Alors tenant à éviter la polémique, je vais juste faire un parallèle : Elle me rappelle nombres d'études que j'ai vu sur les jeux vidéos et leur effets cognitifs, et ces dernières disent tout et leur contraire.
Cela fait au moins deux dizaines d'années que le débat faire rage sur ces derniers, et personne n'a encore été capable de se prononcer.

Attention: je ne dis pas cela pour dire que le sexisme n'existe pas, qu'il n'a pas d'effet, je dis qu'il faut savoir garder un esprit critique face aux études qui vont dans notre sens. Il faut toujours être vigilant face au biais de confirmation, qui est un des plus difficile à éliminer.
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Korrigan
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Korrigan »

Merci Bradeck, j'étais en train de me battre avec ma prose, mais tu exprimes tellement bien mon état d'esprit que je plussoie.

Pour ma part, je me suis toujours cru d'une génération qui allait abolir ces différenciations. Malheureusement lorsque j'entends les comportements des députés dans l’hémicycle, je peux comprendre que nos camarades puissent encore se sentir victime de cela. Mais j'ai espoir que lorsque cette génération de vieillards rétrogrades aura fait place nette (à tous les niveaux de pouvoir : politique, entreprise, etc), ce sexisme deviendra marginal... Et puis à l'instar de Bradeck, moi aussi, j'aimerais bien recevoir de l'aide parfois, et je ne m'en vexerai pas!! Même si c'est une fille qui me le propose, comme Tournelune qui m'a l'air d'avoir des compétences utiles et surtout que je n'ai pas ;). Chez moi, c'est ma femme qui bricole et moi qui cuisine. En revanche, c'est moi qui porte le lourd et elle qui décore mes gâteaux 8) un bon équilibre en somme :rofl:
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Un jour, j'ai crevé sur l'autoroute (fort heureusement, j'étais sur une aire d'autoroute). Bien qu'étant en costume, je me dis aller zou, c'est une première, mais tu vas t'en sortir. Je sors le matériel (Moi aussi, j'ai un bras de levier, Tournelune, normalement, c'est bien pratique :rofl: ), mais malgré ma bonne volonté, impossible de débloquer la roue. En plus pour être honnête, ça m'arrange bien, j'ai une assistance qui prend ça en charge alors, ni une ni deux j'appelle un dépanneur qui me réglera cela en deux temps trois mouvements.
Arrivé au bureau, je narre mon aventure et alors j'ai "subi" les moqueries de deux femmes pour avoir fait appel, moi, un homme, à un dépanneur dans pareilles circonstances.
Cette anecdote pour poser une question : est-ce du sexisme ordinaire ? Du sexisme en réaction au sexisme ordinaire ? Ce que je veux dire c'est que des a priori il en existe dans tous les sens...
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Za »

Bradeck a écrit :Par contre, j'ai déjà également vu l'inverse, et entendu des femmes commenter le physique d'hommes (cela reste très très rare), et cela m'a fait sourire, cela équilibre un peu.
la "solution" n'est certainement pas que les femme deviennent aussi "lourdes" que les hommes, mais si c'est un moyen pour qu'ils se rendent compte combien c'est déplacé ....
Je ne sais pas ce que tu entends par "commenter", mais ça me paraît bizarre ce que tu dis ! Commenter le physique de quelqu'un, ça arrive quand même souvent dans les conversations, entre hommes comme entre femmes et sur des hommes comme sur des femmes - enfin j'ai l'impression... Et tant que ça ne tombe pas dans le sexuel et/ou le graveleux je ne pense pas qu'on puisse dire que c'est sexiste... par contre ça peut être méchant (et personnellement ça me met souvent mal à l'aise même quand c'est gentil). Des hommes qui disent d'une fille qu'elle est moche, c'est méchant mais pas particulièrement sexiste. Par contre il y a des tournures pour dire la même chose et qui le sont clairement... :roll:

Mais je reste convaincue qu'on peut difficilement juger quelqu'un sur un acte isolé, sauf cas flagrants où le comportement change au moment où la personne découvre le genre de son interlocuteur, ou bien l'exprime directement. Je crois donc qu'on peut accorder le bénéfice du doute aux sauveteurs d'un jour et les recevoir cordialement (que ce soit pour accepter ou décliner), même si à la longue ça peut être pesant.

Pour ma part j'ai récemment subi une soirée où les blagues sexistes ont été bien trop nombreuses à mon goût... avec l'excuse du "on est entre potes et c'est juste pour rire, hein !"... et je remarque qu'en général, ce type d'ambiance va aussi de pair avec des blagues limite racistes (je trouve plus le smiley qui vomit). Heureusement, c'était des amis-d'amis ou des conjoints d'amis, et pas les miens, mais ça me fatigue d'être la seule à réagir, les filles abondant même parfois dans le même sens...

@Franck : c'est pas du tout hors-sujet, c'est effectivement du bon gros sexisme qui tache, ça va dans les deux sens, tout à fait comme le racisme. Et ça craint dans les deux sens. L'idée c'est que même s'ils y en a certains qui subissent plus que les autres, dans l'autre sens ça entretient aussi l'idée d'une différence de valeur, et donc une potentielle oppression/agressivité/dévalorisation...
Parce que derrière cette moquerie, il y a quoi ? Haha, t'as pas réussi à changer ta roue tout seul, t'es vraiment pas doué, aussi nul que.... que qui ??? :wasntme:
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Bradeck »

*Za* a écrit :Je ne sais pas ce que tu entends par "commenter", mais ça me paraît bizarre ce que tu dis !
Disons que j'ai pris le contexte du topic en considération, donc là les femmes en questions tenaient des réflexions, qui étaient graveleuses.
Et c'est marrant comme réflexion, parce que si l'on dit d'hommes qu'ils ont des commentaires sexistes / graveleux vis à vis de femme, on voit tout de suite (car malheureusement c'est par trop fréquent et sans gêne), autant à chaque fois que je dis avoir constaté (rarement hein), l'inverse de femmes lorsqu'elle attendait l'ascenseur, j'ai eu la plupart du temps eu le droit à "Mais qu'on-t-elle dit ? Non parce que c'est normal de commenter le physique, on le fait tous !"

Oui, on le fait tous, de manière plus ou moins graveleuse. Mais il me semble que malgré tout, les hommes sont plus enclin à le faire n'importe où, n'importe quand, sans tenir compte des gens autour, voire directement devant la personne qu'ils "commentent", et c'est une grande différence.
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par TourneLune »

Me revoilà avec un peu plus de temps devant moi.

D'abord, je vais commencer par prendre quelques précautions oratoires:
-je ne nie rien, des effets à grande échelle d'une société à la base patriarcale à l'utilité d'une activité militante dans certains domaines.
-mon ressenti est le mien, il est tout aussi légitime que les autres, il est fluctuant, nuancé et tjr en évolution
-j'ai horreur qu'on me prête des intentions que je n'ai pas
-j'ai effectivement, de par mon parcours et sans doute du milieu dans lequel j'ai grandi, plus de mal à supporter les comportements qui me semblent avoir pour effet de diviser en général que ceux qui me semblent relever du sexisme ou autre. Que certaines choses me chatouillent plus que d'autres ne veut pas dire pour autant que j'approuve la connerie humaine quand elle a lieu.

Je crois qu'on retombe dans ce sujet comme dans d'autres sur un élément qui revient souvent: nous mettons chacun le curseur à un endroit différent, et je pense que si on prenait des cas caricaturaux on serait tous d'accord. C'est sur la limite que nous ne nous situons pas au même endroit.
Donc déjà, si on évite de placer l'interlocuteur à un extrême où il n'est pas, c'est mieux et ça permet de s'exprimer sans avoir à commencer par se défendre d'une image qu'on a pu nous coller, perdant du coup l'occasion de développer des idées un peu plus nuancées et qui permettraient éventuellement d'avancer un peu.

Ceci étant dit...

Napishira: je suis tout à fait d'accord avec ce que tu relates. Si ce sont effectivement de petits évènements relativement insignifiants pris isolément, ça peut être lourd tout mis bout à bout et c'est une perte d'énergie globale. Perte d'énergie qui ne nous touche pas tous de la même façon et n'a pas le même impact selon les parcours personnels, c'est aussi assez évident.
Par contre je rejoindrais Madeleine, le fait de devoir poser des limites touche tous les domaines de la vie. Celui-ci se rajoute aux autres et il est peut-être encore plus absurde et injustifié, est-ce pour ça qu'il touche autant?

Alors, comment faire évoluer les choses, comment diminuer cet inconfort, concrètement, dans la relation de tous les jours avec les autres?
Comment on améliore la situation et comment on fait évoluer les consciences? Sans parler des gros cons qui font exprès et qui assument, comment on fait pour induire une prise de conscience sans pour autant tomber dans des effets pervers qui ont été plusieurs fois décrits ici et qui ont surtout pour conséquence de séparer encore plus les gens?

Parce que je crois qu'il n'y a personne ici qui va vous dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, qu'il ne faut surtout rien changer et qu'il faut arrêter de se plaindre pour rien.
Non.Il me semble qu'ici on a largement dépassé la problématique du constat et que la vraie question, je crois, c'est de savoir quel est l'impact réel de nos actions, à commencer par les divers témoignages sur ce sujet ou nos réactions par rapport à des expériences vécues. Savoir si ils sont utiles, s'ils créent des effets pervers et , comme il est probable que la réalité soit comme souvent nuancée, s'ils ont plus d'effets bénéfiques que néfastes.

Et il me semble primordial de prendre en compte le fait que quel que soit le positionnement personnel, il aura un impact sur quelqu'un.
A titre personnel, j'ai un peu de mal avec les témoignages qui semblent dire à tous les hommes qu'il faut qu'ils arrêtent de proposer leur aide à une femme parce que ça consiste à les diminuer. Et il est donc absolument indispensable d'introduire de la nuance pour expliquer en quoi c'était déplacé et en quoi on a perçu ce que tu décris très bien, Napishira:
Ce qui fait la différence pour moi avec une situation qui me gêne un peu, c'est quand on arrive à un traitement différencié pour des raisons qui ne sont pas objectives, et qui part d'un présupposé global de faiblesse/besoin de protection de la femme.
Sans cet élément de nuance, je trouve que les témoignages ont un effet "rejetant" sur trop de monde pour être utiles.

Là encore, on ne sera surement jamais tous d'accord sur l'interprétation des situations, sur le ressenti entre ce qui relève d'une vraie proposition d'aide et ce qui relève d'un présupposé de faiblesse. Parce que chaque cas est différent. Mais si déjà à la base, on tâche d'être explicite et de prendre des précautions, on limitera pas mal la casse je crois.

Cela dit, il reste toujours un problème de base pour moi. Comment sort-on d'un problème du à un certain type de ségrégation ( sexisme ou autre) en perpétuant cette ségrégation.
Quand un mec fait des blagues sexistes, le problème vient-il du fait que ce sont des hommes qui parlent de femmes ou du fait que c'est irrespectueux de la personne humaine qu'ils ont en face de lui, peu importe les caractéristiques qui servent à marquer son irrespect?
Pour moi c'est clair, en continuant à mettre l'accent sur la différence qui est à la base de la discrimination, on se pose en victime et on ne peut que perpétuer cette discrimination puisqu'on la légitime quelque part. Je ne vois pas comment on peut sortir de là et faire vraiment évoluer la situation.
En mettant l'accent sur l'Humanité des individus au sens général et dans le respect de leur individualité (non, on n'est pas tous pareil et on a nos caractéristiques propres) au lieu de chercher encore des catégories, on a bien plus de chances de faire bouger les choses...

Livingstone
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Livingstone »

Bradeck a écrit :Je suis conscient que mon discours est celui d'une infime minorité, mais ce qui me frappe là dedans, c'est que mon ressenti est semble-t-il équivalent de celui vécu par l'autre côté de la barrière.
Et j'imagine que la plupart devez vous dire "Mais pffff, c'est ridicule, il se complique la vie".

30

Absolument pas, Bradeck, ni ridicule : la complexité provient du contexte, que nous vivons tous, et qui est mouvant, celui d'adaptation des rôles et donc d'une liquéfaction des codifications. Résultat les uns et les autres nous mouillons un peu parfois les pieds dans la "slush", ce mélange d'eau jadis joliment gelée mais d'apparence nette, de glaçons pas très fondus, voire de bouillasse un peu gadouilleuse.
C'est l'ensemble de ton message que je voudrais remercier, je n'ai pas osé mettre d'étoile parce que j'imagine, peut-être à tort, qu'au contraire tu n'exprimes pas le point de vue d'une minorité infime. Puis les minorités ont un étonnant pouvoir, avec du temps et de la répétition.

30

Dans une société qui s'essaie à l'égalité - je n'ai pas de théorie généralisée - je me représente le partage de l'ensemble des avantages, ou leur répartition inégale comme un graphique en camembert, partagé par un axe mobile centré : quand on pousse une extrémité, les zones définies par le partage changent. Mais cela reste des moitiés. Cela plus précisément, ne reste que des moitiés.
L'image est naturellement pauvre, il faut imaginer une multitudes de couches (et je n'ajoute pas leurs interconnexions ou chevauchements, cette complexité est gommée pour la clarté mais évidemment, c'est trop simple). La contrepartie est que les avantages qui ne sont plus séparés par un axe des genres, mais communs, appartiennent aux deux moitiés : partager au sens de mettre en commun ou en un, c'est parfois multiplier aussi.

Ainsi le congé de paternité a mis des décennies à suivre la généralisation en France du travail féminin, la loi en avant sur les pratiques donc de façon encore insatisfaisante, mais il en est souvent ainsi (cf âge de scolarité obligatoire vs travail enfantin, il a fallu des lois). Mais c'est bien l'avancée des droits féminins qui a fait suivre celles des droits masculins : en des termes moins imagés, je pense que c'est interdépendant, tout abus a son coût. Et ce sont des évolutions amorcées, des idées naissantes, via la pression de lois constituées, qui permettent d'agir, car l'Histoire des mentalités est la plus lente, se fait en siècles contrairement aux lois. Ainsi de même l'obtention de la garde des enfants défavorise régulièrement encore les hommes...mais le prix à payer pour une femme qui n'a pas obtenu la garde, en terme de jugement social, est très lourd, bien plus que pour un homme, même pour celles qui ont fait ce choix par amour des enfants, jugement aveugle et violent et de longue durée. C'est injuste pour tout le monde. Mon image de camembert me sert à me représenter ce genre de choses, toujours dans une société qui s'essaie à l'égalité (de plus ou moins loin et asymptotiquement peut-être).


30

Ce propos me sert à introduire autre chose qui se rapporte aux "poids et mesures" mais que je passerai par des anecdotes : je pourrais à très peu de choses près, Bradeck, employer tes mots ; et j'apprécie un coup de main, et, quand je marche avec quelqu'un qui a des bagages, j'en prends toujours une part : et l'absence de ce geste me choquait (vous venez de me donnez les unes ou les uns de quoi me distancier de ma réaction. Un peu.).
Mais ce qui me fait suer, c'est l'autre moitié du camembert.

30

Vers 20 ans je faisais pendant les vacances des chantiers de restauration de monuments historiques. Un de mes copains, pas plus grand que moi (ça fait pas haut...) et tout fluet, travaillait souvent avec le maçon, que j'évitais d'ailleurs, un vrai misogyne, pas celui qui fait des réflexions et des blagues douteuses et standard, non, jamais, mais le truc puissant et souterrain, qu'il cachait de son mieux et qui ressortait sans aucune rigolade, n'aboyait pas mais mordait comme un mordant, exsudait la corrosion. Ah, mais qu'importe la taille ou la carrure, n'est-il pas : à 20 ans, croissance pas terminée, le stage s'est achevé pour l'ami avec une hernie. Notez que "personne" ne le forçait, et que de plus lui et moi avions parlé de son dos entre nous, donc encouragement à la raison.
L'exemple n'est pas une preuve, mais parce que nous vivons dans la même société chacun peut référer à des expériences analogues. C'est dommage hier j'étais sur des courbes de comparaison de la mortalité, sérendipiteusement... Si on compare les courbes, l'écart est un peu variable entre elles mais non saillant, mais par contre si on analyse un peu, de mémoire vers +/- 21 ans, un pic sur quelques années, la mortalité des garçons par rapport aux filles était ...triple. (les chiffres n'étaient pas extra-frais, et sur des mortalités qui restent basses dans les deux cas, le petit nombre joue sur la proportion, mais quand même).

30

Autre anecdote de ce qui fait suer : l'an passé, je me rends à une initiation varappe, en forêt. Une huitaine de personnes diverses, parents avec ados, dont une mère, sa fille majeure, son fils. Je vous fais la version courte : sac de matériel gros et lourd (cordes, matériel métallique, équipements de sécurité). Au retour, le lui a-t-on tendu, est-ce simplement parce que c'est ce qui s'est présenté au moment où le bénévole disait aux plus jeunes que chacun donne un coup de main, sur le ton habituel ? le gars de 15 ans, 50 kg tout mouillé, 5 cm de moins que moi, porte un sac. Je le laisse faire 30 mètres et comme personne ne réagit, tends la main : "tu es en pleine croissance, le dos il faut le faire durer".
C'est la mère qui répond. Il est en formation agricole, et ses sacs de 50 kg de grain ou de chaux, ah, eh bien il les porte comme les hommes. Faut en vouloir dans la vie. Fière.

30

J'y repense, et ça m'attriste encore. Ces fiertés assignées qui cassent tant de monde. Mais qui veut être le faible ? Seulement, il y a le cadre... je place la force ailleurs, il en faut pour bouger le curseur, surtout quand au dégel on enfonce parfois dans la slush glacée.
Et tout ça me fait suer, parce qu'il y a des lésions de chaque côté du camembert, tout avantage se paie d'un désavantage, chacun n'y gagne que de n'avoir que la moitié des droits humains pour certaines catégories de choses.


30

Pour répondre à la question que vous soulevez avec F.Abagnale, en ce qui me concerne, pour proposer de l'aide, je louvoie : je ne propose pas d'aide. Soit, avec une poussette ou un caddie devant moi dans les escaliers, je prends carrément le bas sans demander ni avertir, et j'attrape au vol le regard de la personne avec un sourire complice. Soit la configuration se prête à la proposition, mais je noie cette proposition dans une tournure implicite qui neutralise l'idée d'assistance, je dis "A plusieurs c'est mieux", ou "c'est plus sympa de s'entraider", ou si c'est un homme "Dans ces cas là j' apprécie un coup de main, y a pas de raison" afin d'éviter toute ambiguïté interprétative, ce style de bidules. L'esquisse gestuelle mimée est importante, la personne ainsi peut refuser ou laisser concrétiser mais sans avoir l'air de demander.

30

Moi... je vous dirais bien de continuer... Mais c'est vrai que je n'hésite jamais à demander qu'on attrape pour moi les paquets en haut du rayonnage, d'autres je le sais le vivent très mal et n'osent pas : ma taille me va très bien, j'ai déjà juste assez de place dans le train ! D'ailleurs personne ne m'a jamais taquinée avec ça... parait que j'ai l'air plus grande que je ne suis, je veux bien, mais je reste... "concentrée", comme qui dirait. J'ai une seule fois souvenir, d'une femme assez grande, qui m'a passé le paquet d'en haut avec une sorte d'amusement compatissant. Une fois. J'apprécie cependant de ne pas avoir à demander en plus pour porter, je ne le ferais pas à moins de crouler... et encore !

On est dans une époque mélangée, mais... laisser avancer l'indifférence... hein... à choisir...?

30

Avec ma technique "sauvage" qui met devant le fait accompli avec naturel et est toujours hyper bien passée, parfaitement briseuse de conventions mais justement, le côté atypique doit jouer, j'ai plusieurs fois carrément embelli la journée de certaines personnes, fait des rencontres fugaces. Je n'oublierai pas cette autre jeune femme, avec valises sortant de la gare par l'escalier : technique du coup de main-coup d’œil. Arrivée en haut elle m'a confié, comme si ce "sac" lui pesait aussi, avec une certaine joie et un soulagement tangible, qu'elle venait d'arriver à la grande ville pour aller en cité universitaire, et qu'elle trouvait cela encourageant. Excusez moi de cette fabulette (vécue) qui sonne très gnangnan , mais il y a aussi des petits bouts de soleil qu'il serait dommage de laisser perdre parce que l'époque est sur "temps variable".

30

Peut-être à tort disais-je en ouverture, je pense que ce ressenti "masculin" est relativement partagé hors de la catégorie... allez, disons gentiment "catégorique" si vous me passez l'élision, et pas seulement des hommes ; car j'ai reçu une éducation très peu sexiste, pour le côté famille, et j'en garde une empreinte relative, peut-être une base protectrice - parce qu'avec une autre je serais peut être toujours très en colère, ces petites blagues-là ont quand même décidé de mon choix de carrière in fine et pesé sur diverses choses fondamentales - base qui peut me rasséréner (finalement après quelques années où tout m'indignait au point que j'évitais d'y penser le soir, et quelque soit le genre concerné) : même si je ressens les choses à peu près comme Napirisha l'a exprimé, la corrosion des répétitions (par exemple quand on compare à une femme, c'est souvent péjoratif... on ne peut pas regarder un film tranquille sans ces piqûres) ; et l'immense masse de gelée asphyxiante qui n'est jamais personne.

Cela dit... je comprends vraiment le découragement exprimé : j'ai pour les mêmes raisons, quand je naviguais sur les sites de rencontres, été étonnée par des hommes me disant que les femmes n'avaient pas la courtoisie de répondre pour refuser gentiment ; mais... très vite j'ai dû me rendre à l'évidence, celle qui fait cela, si ce n'est toi c'est donc ta sœur... déversoir de frustrations... donc à ma propre désapprobation, là aussi, je suis devenue discourtoise.

[tab=30]Et je dis ça purement égoïstement ¨pour prêcher pour ma crèmerie en réalité : j'apprécie qu'on me prenne un bagage au lieu de rester les mains vides ! je ne le prends pas comme une expression de "tu ne peux pas", mais de solidarité.

edit : (je ressens cependant ce que décrit Napirisha comme indiqué, donc mon père est peut-être pour beaucoup dans mon apaisement tout relatif qu'il soit, et je conçois qu'on reste à vif.... dans ce cas une main sur l'épaule peut faire mal, même bien intentionnée ; chat ébouillanté craint l'eau froide...).
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Za »

Je suis bien d'accord ! :)

Et j'ajouterais qu'en cas de doute sur les intentions de la personne, c'est souvent assez simple de vérifier.

Exemple de cas qui aurait pu être sexiste mais qui ne l'était finalement pas, et n'était pas non plus de la "drague de rue" :
Je remonte ma rue avec un sac à dos plein, mais pas lourd.
Jeune homme qui me double : bonjour, tu veux un coup de main ?
Za : euh, non... pourquoi ? (ben oui, quand on doute, on demande !)
Jeune homme : ben, je sais pas, je te vois monter la rue avec ton sac comme ça...
Et le voilà qui mime cette démarche que je connais bien, et que je partage avec mon oncle et les grizzlis, quand je ne fais pas gaffe.
Za : Euh... non ça va très bien, c'est juste ma façon de marcher......
Jeune homme : Ah ok. Bonne journée alors !

Et je ne faisais pas non plus de l'"âgisme" le jour où j'ai proposé à mon vieux voisin arrêté au bas de la rue de porter son sac de riz... il était d'ailleurs bien soulagé :)

D'autre part, je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé d'avoir besoin d'aide et que personne autour ne vous en propose... mais c'est assez chiant (souvenir d'une presque mort dans des escaliers de RER sous le poids d'une valise de plus de la moitié de mon poids, ou encore des spectateurs indolents le jour où on m'a tiré mon portefeuille...).

Bradeck : je comprends mieux ton idée, merci !
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Korrigan »

Hors-sujet
*Za* a écrit : Et je ne faisais pas non plus de l'"âgisme" le jour où j'ai proposé à mon vieux voisin arrêté au bas de la rue de porter son sac de riz... il était d'ailleurs bien soulagé :)

Bradeck : je comprends mieux ton idée, merci !
J'imagine que Bernard Kouchner t'as chaleureusement remerciée!!! :tmi: Je ne pouvais pas m'en empêcher
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par madeleine »

Ça fait plaisir tout ce monde qui s'exprime, la parole qui se libère et se retrouve dans la nuance :) La nuance … c'est plus près de la réalité. Au final, on retrouve les peurs et les blessures de chacun, la singularité et la vulnérabilité de tous, à laquelle ne peut répondre que la bienveillance envers tous.
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Napirisha »

Bradeck a écrit :Alors oui, il est un argument imparable, celui de me dire que mon comportement est un "sexisme bienveillant que je colporte à l'insu de mon plein gré".
Ce que tu décris n'es pas du sexisme, juste de la bienveillance :)
Et bien désormais, maintenant avec les femmes, je ne sais plus. Parce que selon les jours je me suis pris des réflexion du genre "c'est bon, c'est pas parce que je suis une femme qu'il faut me laisser passer", à "ce n'est pas la galanterie qui l'étouffe" si je ne laisse pas passer.
C'est le problème d'un référentiel vague, ou qui n'est plus commun. Si les "bonnes manières" des uns sont la "complicité avec un système oppressif" des autres, on est mal barrés! Et d'autant plus lors des ces situations fugaces, où personne n'a le temps ni l'envie de débattre du pourquoi du comment de ses réactions.
Tournelune a écrit :Par contre je rejoindrais Madeleine, le fait de devoir poser des limites touche tous les domaines de la vie. Celui-ci se rajoute aux autres et il est peut-être encore plus absurde et injustifié, est-ce pour ça qu'il touche autant?
C'est une bonne question. En ce qui me concerne, c'est je pense parce que c'est le domaine où j'en vis le plus les conséquences. Pour le reste : couleur de peau, orientation sexuelle, catégorie sociale, santé, niveau d'études, etc..., vu que je suis dans la norme sociale, il y a forcément moins de frottement au quotidien. J'y suis donc moins sensible. (pas que je m'en fous, bien sûr, mais je suis moins directement concernée)
Tournelune a écrit :Pour moi c'est clair, en continuant à mettre l'accent sur la différence qui est à la base de la discrimination, on se pose en victime et on ne peut que perpétuer cette discrimination puisqu'on la légitime quelque part. Je ne vois pas comment on peut sortir de là et faire vraiment évoluer la situation.
En mettant l'accent sur l'Humanité des individus au sens général et dans le respect de leur individualité (non, on n'est pas tous pareil et on a nos caractéristiques propres) au lieu de chercher encore des catégories, on a bien plus de chances de faire bouger les choses...
Effectivement, la vraie question à la base, c'est le respect de l'individualité de chacun.
Mais je ne suis pas certaine que ce soit suffisant : il y a des systèmes, des fonctionnements très ancrés culturellement, et qui il me semble sont assez spécifiques, avec des conséquences assez distinctes. (au niveau de l'éducation des enfants par exemple). J'ai l'impression qui si on ne remet pas en cause certains points précis, on n'avancera pas vraiment. Je n'ai absolument pas de solution, hélas, à part d'être vigilante à mon propre comportement.

Livingstone, je ne vais pas citer tout ce que tu dis d'intéressant, mais j'aime bien cette idée de revers de la médaille que tu développes. (enfin, l'idée en elle-même, non, mais ça décrit bien les choses) Et l'importance de ne pas en arriver à un "si c'est ça, zont qu'à se démerder tous seuls !" général, auquel on perdrait tous!
wonderbra de la recherche Google (c) Miss Souris

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