La notion de compromis

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FannyMo

La notion de compromis

Message par FannyMo »

Bonsoir, :)
Me voilà à poser ma première idée de débat ou du moins d'approche sur un sujet pour entamer une discussion avec vous. J'espère créer ce post au bon endroit et surtout qu'il n'entachera pas sur un ancien post. :$

Alors voici mon raisonnement et mes questionnements :

« Le compromis implique une forme d’échange, d’interaction entre des partenaires mus par l’idée de parvenir à un accord, de trouver un accommodement entre des principes ou des intérêts contradictoires. Cela suppose de la part des partenaires une volonté de s’entendre, de coopérer ; un effort d’adaptation, de renoncement, de concessions réciproques, c’est-à-dire une volonté de se mettre d’accord pour composer et suspendre ne serait-ce que momentanément le différend ou la discorde » Mohamed Nachi

J'ai tendance à beaucoup analyser les relations sociales, les interactions entre les Hommes en sens large et cela peu importe l'âge, le milieu social et familial. Alors voilà, je trouve qu'on a tendance à créer consciemment ou inconsciemment une hiérarchie entre nous et on se doit de faire des choix, pour vivre ensemble. Souvent ces choix sont amenés à être acceptés de manière plus ou moins juste en fonction des personnes.
Parfois, on se doit de mettre de côté ses idées et opinions pour entrer dans le système. Je suppose qu'on rapproche beaucoup cela au système politique mais je ne cherche pas forcément à me concentrer que sur ce domaine.
Par exemple, on peut prendre le cas d'une situation banale d'un groupe de jeunes. Bien souvent, on peut ressentir et observer un leader avec une forme de hiérarchie mise en place et où des décisions sont prises simplement à leur échelle.
Je ne cherche pas non plus particulièrement à remettre en cause le système démocratique, c'est juste amener à ce questionner sur le degré de conscience et de lucidité que peut avoir une personne pour prendre une décision en fonction de ce qu'on lui propose et de l'avis des autres. Et aussi à comprendre quelles peuvent être les limites de compromis. Je pense qu'il existe un stade où la concession trop répétée chez une personne peut l'amener à se sentir inférieure voire même dévalorisée.

Ainsi, j'en viens à mes grandes interrogations :

- Le compromis est-il toujours une bonne chose ?
- Est-ce qu'un compromis amène forcément au concept de « donnant-donnant » ?
- Peut-on considérer que la concession amène facilement à l'abus de pouvoir ?
- À partir de quel stade peut-on légitimement considérer le compromis comme étant quelque chose de néfaste, pour nous et/ou pour les autres ?
- Le compromis n'est-il qu'un moyen détourner de nous faire oublier momentanément un conflit, une situation complexe ?

Je pense qu'on peut se poser beaucoup de question par soi-même et que mes interrogations sont absolument non exhaustives. :x

Par ailleurs, je suis tombée sur un essai d'épistémologie : « Concept commun et concept analogique du compromis : un air de famille » de Mohamed Nachi, très enrichissant sur le sujet, pour les intéressés, voici le lien : https://sociologies.revues.org/3097

J'espère donc pouvoir vous lire prochainement ! :rofl:

Très bonne soirée !
:*

Joe

Re: La notion de compromis

Message par Joe »

En résumant (et en décrivant de façon générale), M. Nachi cite trois sortes de compromis :
1 - Celui, où, les personnes font des concessions pour arriver à une entente (par exemple, le maçon fait tant de travail pour tant d'argent, le tout étant négociable avec l'autre partie).
2 - Celui dans les relations sociales.
3 - Celui dicté par les normes de "bienséance", intrinsèques à la personne (un homme ne devra pas frapper une femme si c'est ce qu'il lui a été enseigné, ne pas mettre les coudes sur la table, etc.).

De plus, de mon point de vue, la définition de compromis de M. Nachi présente quelque chose d'assez "pure" dans le sens où les deux partis obtiennent raison par rapport à ce qu'ils veulent. Il n'y a pas de perdant. De plus, cela dans les domaines cités ci-dessus (sauf pour le troisième).

En réponses à tes interrogations :

- Le compromis est-il toujours une bonne chose ?
Oui, dans le sens où s'il n'y avait pas de compromis, ce serait la loi du plus fort.

- Est-ce qu'un compromis amène forcément au concept de « donnant-donnant » ?
Oui, si tu suis la définition de M. Nachi.

- Peut-on considérer que la concession amène facilement à l'abus de pouvoir ?
Pas facilement, mais ça peut l'amener.

- À partir de quel stade peut-on légitimement considérer le compromis comme étant quelque chose de néfaste, pour nous et/ou pour les autres ?
Définis comme il a été défini, le compromis est représenté comme quelque chose de bon et de nécessaire.

- Le compromis n'est-il qu'un moyen détourné de nous faire oublier momentanément un conflit, une situation complexe ?

C'est possible.

Je réalise que je réponds complétement à côté de la plaque par rapport à tes attentes mais, je n'arrivais pas à construire quelque chose sans avoir une base, celle-ci étant l'article de M. Nachi. Globalement, selon lui le compromis est la solution du mal.

Réponses sans la définition interprétée (par moi-même) de M. Nachi (pour celles que j'ai changées) :

- Le compromis est-il toujours une bonne chose ?
Non, je ne connais pas une seule chose qui soittoujours bonne.

- Est-ce qu'un compromis amène forcément au concept de « donnant-donnant » ?
Non, une personne peut prendre avantage par rapport à une autre.

- À partir de quel stade peut-on légitimement considérer le compromis comme étant quelque chose de néfaste, pour nous et/ou pour les autres ?
A partir du moment où les répercutions (qu'elles soient sociales, vitales ou autre) commence à affecter de manière négative la relation, les personnes. Sérieusement, ça dépend des personnes, la réponse variera constamment.

Par rapport à tes paragraphes :

Ce sont les relations humaines, la meilleure solution pour toi serait de regarder dans les écrits concernant ce problème. On est au 21e siècle, les mentalités changent (comme depuis toujours), chaque personne à ses problèmes, ses interactions quotidiennes, son tempérament. Une éducation, une enfance, des traumatismes, tout cela va jouer sur l'interaction qu'aura une personne avec son entourage. Ajoute à cela les changements chimiques qui se passent à l'intérieur de notre corps en fonctions des choses que perçoivent nos cinq sens (ça ajoute de l'aléatoire).
De mon point de vue, une situation sociale d'une personne va dépendre d'un peu tout ce mea-culpa en plus de pleins d'autres choses dont je ne penserai jamais. En gros, c'est le bordel, ajoute à cela la société et c'est foutu, tu peux aller crever dans un coin car c'est la mort. Le plus simple à faire est de prendre des raccourcis et de dire "Ha-ha ! Cette personne à vécu des choses dans sa vie qui font que".
->Meilleure solution, lire des personnes qui ont passé leurs vie sur ce problème.

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SylDa
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Re: La notion de compromis

Message par SylDa »

Je crois qu'à partir du moment où l'homme est un être social, il ne peux que faire des compromis, celui qui refuse tout compromis ne peut pas vivre en société... Alors à partir de là, le tout est de doser, selon son code moral, ses valeurs : "Est ce que je peux accepter quelque chose qui me met dans un état de dissonance car contradictoire avec mes valeurs ou ma morale ? Jusqu’à quel point?".

C'est une question qu'on se pose de temps en temps je pense (probablement de plus en plus souvent en ces temps troublés :/ ).

Mais la plupart du temps faire des compromis n'implique pas de se poser cette question tortueuse, ce sont pour des petites choses : faire la vaisselle, laisser passer des petites choses (je vous ai dit que je vivais en collocation ? :rofl: ).

Le truc c'est de savoir doser, pour les petites choses et les grandes pour ne pas se retrouver dans des situations de soumission. que ce soit au boulot, en famille, avec ses potes, dans la société parce qu'on a fait trop de compromis. (et de ne pas se faire manipuler non plus (mais t'es libre tu sais... ben tiens...!).

Globalement les normes sont des compromis édictés pour que la société puisse fonctionner (soit explicites soit implicites) une fois qu'elles sont édictées, soit on s'y conforme soit on les fait évoluer soit on s'éloigne du groupe social ;) .


pour répondre à tes questions :

- Le compromis est-il toujours une bonne chose ? Non, il faut savoir le doser.

- Est-ce qu'un compromis amène forcément au concept de « donnant-donnant » ? Logiquement oui c'est son principe mais il est souvent galvaudé par l'abus et/ou la manipulation.


- Peut-on considérer que la concession amène facilement à l'abus de pouvoir ? Ça dépend de la situation sociale, certaines sont protégées par des lois pour éviter ces abus (ça ne suffit pas toujours malheureusement) d'autre dépendent de notre dosage (famille/couple/enfant/amis etc...).

- À partir de quel stade peut-on légitimement considérer le compromis comme étant quelque chose de néfaste, pour nous et/ou pour les autres ? Quand on commence à se sentir mal sans raisons, quand on commence à se retrouver dans une situation de soumission inconfortable ou quand ça affecte nos valeurs morales.

- Le compromis n'est-il qu'un moyen détourné de nous faire oublier momentanément un conflit, une situation complexe ? Non, il intervient dans toutes situations sociales.
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chips
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Re: La notion de compromis

Message par chips »

SylDa a écrit :Je crois qu'à partir du moment où l'homme est un être social, il ne peux que faire des compromis, celui qui refuse tout compromis ne peut pas vivre en société...
Tout à fait!Mais on peut être homme, conscient de la société et sa manière de fonctionner, de ses exigences envers chacun, et refuser d'en faire partie ou d'y prendre part dans certaines mesures et sous certains aspects.
Je fais partie de la société, puisque je suis plus qu'active dans ma participation à diverses associations.
Cela n’empêche pas le fait que je ne participe pas "au modèle sociétal" tel qu'il nous est imposé, que je refuse d'y prendre part quand ça contrarie mes valeurs.
Le compromis ne fait pas partie de mon vocabulaire, c'est blanc, c'est noir, lorsque c'est gris il s'agit de concepts politiques, philosophiques,que je ne peux appliquer à ma personne (j'ai un miroir, et ne pourrais pas me regarder si je les appliquais en toutes circonstances).
le compromis, c'est avoir la force de garder ses idées, dans une société corrompue, ou comprendre le fait que notre propre personne "dépasse" les enjeux.je veux bien me sacrifier si ça permet aux autres d'avancer:c'est un compromis.
pour moi le seul valable.on ne devrait jamais s'"assoir" sur ses idées, ses convictions, ses idées, pour "faire plaisir".
faire plaisir à qui? des gens qui auraient brulé vif galilée, et qui ne peuvent souffrir un autre point de vue que le leur, aussi "déroutant" soit il pour eux et aussi pertinent qu'il soit?non merci.
mais ça engage ta vie, ton existence.ou tu fais des compromis (et te noie), ou tu refuses de les faire (et te perd, vis à vis de la société),chacun son choix.
pour moi compromis signifie "echec", "perte de soi", "oubli de soi", et on peut tout à fait vivre en faisant des "compromis" très légers, il y a compromis et compromis(le bon et le mauvais chasseur!), il ne faut pas "se perdre" dans ces "compromis", et tout "compromis" est un risque de perte, il vaut mieux savoir ou on va et comment on y va quand on fait des compromis, parce que les compromis et les "compromettants" sont faits pour te manger :think:

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SylDa
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Re: La notion de compromis

Message par SylDa »

On en fait tous des compromis... ça ne pose en général pas de soucis tant qu’ils ne remettent pas en cause nos valeurs. Ceci étant, tu n'es pas obligée de remettre en cause tes valeurs pour faire partie de la société. Comme je l'ai dit c'est une question de dosage, tu fais de toute façon partie de la société, après tu choisis à quel degré tu t'y intègres. Ça peut être très peu si tu l'estimes corrompue à complètement si tu l'estimes bénéfique. Tu peux aussi choisir d'intégrer totalement la société en toute connaissance de cause pour en tirer profit/parti.
Perso, vivant en colocation, des compromis j'en fais tous les jours (ou souvent du moins :D ) et je ne vois pas ça comme un sacrifice car mes colocs en font également, c'est donnant/donnant ! Après ce sont des petites choses, qui ne remettent pas en cause ma façon de voir les choses, vivre ou penser ni mon intégrité physique ou mentale.
Des grands compromis, je ne pense pas qu'on y soit forcément confronté comme ça pouf (ou rarement). Le piège réside en séries de petits compromis qui nous amènent parfois à un processus de soumission/engagement ou une situation qu'on ne désirait pas, et là il faut dire stop.

Il faut savoir dire oui.....et il faut savoir dire non (et surtout savoir quand dire oui et quand dire non, ce n’est pas toujours le plus simple, dans ces cas-là interroger son code moral).
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chips
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Re: La notion de compromis

Message par chips »

ah oui, tu es en coloc.je ne parle ni des mêmes compromis, ni de la même société.
je parle société "Diogène"(celui du tonneau même si c'est faux), Schopenhauer il n'y en a qu'un je pense,et du coup on ne parle absolument pas des mêmes "concepts".désolée

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Re: La notion de compromis

Message par Coralie352 »

Hors-sujet
chips a écrit :ah oui, tu es en coloc.je ne parle ni des mêmes compromis, ni de la même société.
je parle société "Diogène"(celui du tonneau même si c'est faux), Schopenhauer il n'y en a qu'un je pense,et du coup on ne parle absolument pas des mêmes "concepts".désolée
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Le Compromis...
Pffffffiou ! Si c'est-y pas une notion qu'elle est difficile celle-là ! ^o^
Personnellement je fais la différence entre 2 genres de "compromis", celui qui permet de faire avancer le schmilblick et donc de trouver un consensus et celui qui se résume à "je cède pour avoir la paix".
Autant j'accepte le premier dans une certaine mesure et je peux en comprendre la nécessité, parfois, autant j'envoie le second sur les ronces (il ne mérite même pas de roses).
Dans le cas du premier encore faut-il que la situation laisse suffisamment de place et de marge de manoeuvre pour trouver matière à négociation, car il est clair que chacun doit en sortir "réellement" gagnant. Autrement il s'agit simplement d'escroquerie et cela ferme la porte à toute négociation future. Car à mes yeux le compromis est une porte ouverte sur un futur et pas seulement sur l'instant présent et quasi immédiat.

Dans le 2ème cas, si l'on commence à céder aux injonctions et aux diktats sous couvert de "compromis", l'on se retrouve de toute manière perdant. Perdant car non seulement l'interlocuteur à l'impression d'être en position de force, mais se trouve renforcé dans cette illusion car les deux ne se situent pas sur la même échelle d'échange.
Or, pour "Jouer il faut être deux !"...

Voile et voilà, juste un début de réflexion de ma part ;)
"Those who would give up essential Liberty, to purchase a little temporary Safety, deserve neither Liberty nor Safety."
Benjamin Franklin, 1755

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ophrys
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Re: La notion de compromis

Message par ophrys »

- Peut-on considérer que la concession amène facilement à l'abus de pouvoir ?

Je me permets juste de réagir brièvement sur ce point. Après vérification auprès de ma copine la rouquine au pissenlit, nous avons :

-concession : "abandon d'un avantage, d'un droit, d'une prétention"
-compromis : "accord obtenu par des concessions réciproques"

Dans le contexte de ton questionnement, je me dis que, dans le cadre d'un compromis, un abus de pouvoir doit théoriquement être évité. Non ? :1cache:

chips
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Re: La notion de compromis

Message par chips »

je pense comme coralie et voyait plus le compromis comme "moyen de faire la paix" et de se nier en négatif.je me nie facilement,tant que personne ne m’embête, je veux bien etre tout ce que vous voulez!
un truc qui ne trompe pas, c'est l'adrenaline, le danger:certains détournent la tete, d'autres agissent!
moralement, on pourrait se dire qu'il y a la classe "des gros batards"et celle des gens "bien", mais non,c'est beaucoup plus compliqué et ça fait appel au fonctionnement du cerveau, aux choses integrées/pas integrées (bien/mal en l’occurrence)

les 3/4 des gens fuient.c'est un fait, moi je fais donc un compromis en sauvant des personnes des flammes au mepris de ma propre vie pour avoir le plaisir de bouffer de l'oxygene!non!cetotomatix!


les abus de pouvoir sont très difficile à éviter..., tu vois les choses, mais te refuse à y porter attention, donc c'est toi qui a un problème...si tous te voient comme "probleme" tu peux "eventuellement" te sentir visé :lol:

et desolée j'ai des soucis en ce moment qui font que je ne peux "communiquer normalement" et fais plein de fautes

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