Sens de la vie / sa vie

[pEJipE]

Ce n'est pas un secret et j'en parle sur ma présentation, je traverse depuis plusieurs mois une crise "sérieuse" et existentielle...
Elle est indubitablement une chance - qui change ou apprend hors des moments de doute ? - mais bien sûr, elle m'a fait et me fera (Enfin soyons positif : peut-être pas) passer des moments bien difficiles.

J'y ai découvert ma douance comme un élément de moi que je ne pouvais me cacher... Cette acceptation m'a permis de ne plus avoir à endurer des crises d'angoisse. Je progresse... Pas de doute.

Pourtant un nouvel éceuil se dresse sur mon chemin, bien plus difficile que ceux que j'ai eu à surmonter jusqu'ici... Et je fus vraiment étonné de n'avoir trouvé aucun post relatif à cette question pourtant fondamental dans la philosophie, la religion... Bref, l'histoire des hommes et de leur signification : Quel est le sens de la vie / sa vie ?

Ma manière à moi d'en parler c'est que "le sens de la vie en est l'essence" pour reprendre une métaphore pétrolière...

Quelques citations que j'aime :
"Le sens de la vie est la plus pressante des questions." Albert Camus
"Plus nous aurons donné de sens à notre vie, moins nous éprouverons de regrets à l'instant de la mort." Dalaï Lama
"Les deux jours les plus importants de votre vie sont le jour où vous êtes né et celui où vous avez compris pourquoi." Mark Twain
"Nous avons autant besoin de raisons de vivre que de quoi vivre." Abbé Pierre
"Qui ne s’interroge pas est une bête, car le souci constitutif de toute vie humaine est celui de son sens" Arthur Schopenhauer

J'arrête là... mais cela n'a rien d'exhaustif...
Wikipédia est un point de départ : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sens_de_la_vie

Dans mon cheminement, je n'ai pas trouvé le sens de MA vie. Et je crois que c'est là que réside mon incapacité à retrouver du goût à l'action. Hors sans action pas de culture du bonheur, pas de rebond... Tout ne me semble qu'exercices que j'enchaine sans cohérence macroscopique... J'en attends peut-être trop... Mais mon intuition m'engage à creuser cette piste alors :
Quelle est votre expérience / réponse à cette question qui me semble des plus importante ?

Merci à ceux que ce thème interpellera.

[Zyghna]

Ma vie à toujours eu un sens, je n'en ai jamais douté même si j'ai mis longtemps à mettre mes mots dessus. Cette thématique a été abordée indirectement dans pas mal de topic, je te renvoie juste à celui sur la Voie/voix interieure où certains d'entre nous parlent du sens de leur vie.

[Cyrielle]

Oui, ce thème m'interpelle, vraiment.

Pour te répondre sans ajouter à tes interrogations les miennes, je vais simplement citer Camus (pompé dans l'article de Wikipedia, plutôt bien fait) : « Le monde est beau, et hors de lui point de salut (...) ce chant d’amour sans espoir qui naît de la contemplation peut aussi figurer la plus efficace des règles d’action »

C'est cette philosophie, et mes rencontres avec des sociétés qui l'appliquent au quotidien, qui m'a permis de trouver un peu de sérénité depuis quelques années. Et d'être là !
Je n'ai pas trouvé mieux, mais je trouve c'est déjà beaucoup.
Et même si j'ai parfois l'impression d'être un bulot, je me dis que la beauté du monde mérite que j'accepte ma condition de mammifère bipède omnivore^^.

[Truc]

Je vais encore faire celle qui met les pieds dans le plat. J'suis toute sorry hein. C'est mon côté pachyderme.
Mais.. pourquoi la vie aurait-elle un sens ?
J'veux dire, on est. Point. Si on regarde à l'échelle atomique, nous ne sommes que des petits morceaux de trucs assemblés les uns les autres, adaptables et adaptés à un environnement. Nous nous propageons afin de perpétrer cet assemblage. Pas que nous ayons une raison d'être là, ni même un objectif à atteindre. Nous sommes là, programmés pour être et donner la possibilité d'être.
Alors ouiiiii, c'est un peu sombre comme idée de la vie. Mais pas tant, moi je m'en contente à fond.
J'me dis "uhu, t'as tiré le gros lot, tu vis ! Bon, maintenant, y'a des gens un peu chiants autour de toi, t'as le cerveau chelou, tu comprends pas tout à leur schmilblick, ça te paraît parfois un peu con, parfois révoltant. Mais bon, demain tout peut s'arrêter, on peut s'prendre une comète, une tempête solaire, un supervolcan. Tu peux te manger un bus, te faire électrocuter par ta machine à laver, te rompre le cou sur le bord de ta douche."
Je vis, parce que j'ai pas le choix. J'suis là, autant en profiter.
ça me pose juste un dilemme de malade : est-ce que moi, j'ai le droit/l'envie de donner la vie. Est-ce que je peux l'imposer à quelqu'un ? Est-ce que je ne ferai pas là la chose la plus égoïste de ma vie que de le laisser voir le jour dans un monde dont je connais les risques mais aussi les bonheurs ?
J'en ai voulu à ma mère de m'avoir eu pendant quelques temps. Je la regardais avec des yeux méchants en lui disant "putain, mais pourquoi t'as fait ça, espèce d'égoïste, t'as vu la tronche du monde dans lequel tu m'as foutue ? ça te pose pas de problème que ta môme elle en chie à ce point ? Bah merci, bravo, la prochaine fois, t'iras manger un steak au lieu de jouer à twister avec papa". J'sais pas si je supporterai le regard de mon môme le jour où il prendra conscience de ça. Ou peut-être qu'il ne s'en rendra pas compte, qu'il sera le plus heureux du monde et moi, une mère allumée qui flippera dès qu'il passera le pas de la porte.

J'pense vraiment pas qu'il y ai de sens à la vie si ce n'est qu'elle continue, encore et encore, parce qu'elle le peut.
Et justement, c'est parce qu'elle existe la vie qu'elle vaut le coup.

[mlle socrate]

Je souffre également de ne plus trouver de sens à l'existence.

Longtemps j'ai été courageuse et optimiste. Je voulais être heureuse (sens de la vie=le BONHEUR), et pour ce faire, le Grand Amour, le pur, le dur, le vrai (et pourquoi pas tatoué?) avait de bonnes chances d'y aider (moyen principal d'y arriver= l'AMOUR, ou tout du moins son inlassable quête).
En parallèle, j'étais l'amie idéale, qui organise, soutient, rend des services, met l'ambiance. Et je me comportais bien, toujours, ou quasi. Puisqu'on m'aimait, ça devait donc bien signifier que j'étais aimable, non? Enfin jusqu'à ce que la supercherie soit découverte.. . parce que oui, j'étais une imposteur(quel est le féminin d'imposteur, tiens?... ). Mais bon l'hyperactivité relationnelle, le quasi activisme fonctionnait et maintenait le niveau de stimulation assez haut.

Bref, le sens de ma vie dépendait d'un autre (l'homme aimé et aimant), et l'amour que je me portais reposait en grande partie sur un faux-self construit depuis l'enfance.

Puis Grand Amour. Fusion. Félicité.
Puis bébé. Aïe. Retour brutal sur terre. Brutale décélération. Défusion et incapacité à l'activisme relationnel.

Depuis la naissance de mon fils (5 ans et demi), c'est la galère.
Je ne parviens plus à être heureuse.

J'ai cru avoir retrouvé ce bonheur, seul but de l'existence que je concevais jusqu'alors. Via une passion amoureuse, via un amour très intellectualisé, via l'écriture.
Mais non, je me sens comme une coquille vide. Je ne vois aucun sens à tout cela, et c'est très douloureux.
Comme tu le décris dans ta présentation, le désir est nettement émoussé. Donc le plaisir aussi.
L'ennui recouvre ma vie de ses cendres froides. Et l'ennui est pire quand je suis accompagnée que seule.

Je me dis que puisque tout a été chamboulé dans ma vie depuis 2 ans, matériellement, émotionnellement et conceptuellement (vous fêtez les anniversaires de vos désintégrations, vous, au fait?), peut-être que c'est cette question du sens que je dois ré-interroger. Soit décréter qu'elle n'a pas de sens en soi et mettre son énergie à goûter aux petits plaisirs de l'existence (je me rends compte en écrivant ça, que tout en moi se révolte à cette idée, que je ne peux m'empêcher de trouver "gagne-petit"), soit en trouver un autre, de sens à la vie. Lequel? vaste question...

[Carrot-Cake]

J'en ai voulu à ma mère de m'avoir eu pendant quelques temps. Je la regardais avec des yeux méchants en lui disant "putain, mais pourquoi t'as fait ça, espèce d'égoïste, t'as vu la tronche du monde dans lequel tu m'as foutue ? ça te pose pas de problème que ta môme elle en chie à ce point ?

Donner la vie c'est la loterie, c'est sûr, pour toi et pour celui à naître. Et c'est clair que tu mes les enfants "au monde", c'est pas pour rien. Ils sont pas là pour toi, ils sont "au monde" et c'est flippant à bien des égards.
Mais je pense que la question est aussi de savoir si on est optimiste ou pas quand à l'avenir de notre bonne vieille humanité. Est-ce qu'on pense que l'avenir peut s'améliorer ou qu'il va se déteriorer inexorablement? Est-ce qu'on pense que dans cette loterie de la naissance, il y a des numéros spéciaux qui peuvent sortir et changer le monde de manière radicale? Si on voit les choses de manière optimiste, alors pourquoi se priver d'avoir un enfant si on en a envie? Tout en sachant bien qu'on ne contrôle rien et qu'il/elle fera ce qu'il pourra/voudra

Tout ça c'est aussi une question de désir profond, en fin de compte.

(Je précise que je n'ai pas d'enfants et que je ne sais pas si j'en aurai, donc je ne prêche pas dans un sens ni dans l'autre)

[Carrot-Cake]

@pEJipE, je crois que le sens de notre vie est aussi lié aux désirs profonds qui nous animent. Par exemple si ton envie depuis toujours c'est d'écrire un roman mais que toute ta vie tu t'empêches d'essayer parce que tu crois qu'il vaut mieux être raisonnable et aller bosser et renoncer à ses rêves, je pense que tu vas avoir du mal à donner un sens aux choses.
La question est certainement plus vaste et compliquée que ça, mais indissociable de la question du désir intérieur tout de même.

[pEJipE]

Je me retrouve beaucoup dans mon parcours personnel avec ce que tu décris mlle socrate.
Tout à fait à vrai dire...

Eloa, je conçois ton point de vue mais, à moins que je n'ai pas très bien compris tout ce que j'ai lu, quelque soit les courants philosophiques qui postule à l'absence de sens à la vie (sartre et l'existentialisme en est un bon exemple je crois), tous finissent par se raccrocher à : une idée, une personne ou une action.
Immanquablement... Il donne un certain sens.

Je reconnais également que le sens de la vie peut se trouver dans l'action mais Carrot-Cake, faut-il encore avoir un goût à faire quoique ce soit.
Pour ma part, j'ai le sentiment d'accumuler des expériences, des exercices tous déconnecté les uns des autres... Le goût de faire est totalement absent de moins et je me mets à douter de tout.

Au grès de mes pérégrination, j'ai découvert le travail de Viktor Frankl : La logothérapie (http://fr.wikipedia.org/wiki/Logoth%C3%A9rapie).
Pour ce que je comprends de la posture de Frankl, il considère qu'il n'est pas nécessaire en soit d'avoir un sens à sa vie. En tout cas ce n'est pas une nécessité impérieuse. Par contre, il donne une vision intéressante :
Toute souffrance (significative) doit chez l'homme avoir un sens. Il considère ainsi que la dépression est typiquement caractérisé par une souffrance vécu sans aucun sens à lui associé. Sans mettre un sens au souffrance que l'on endure, on est immanquablement plongé dans un le doute et l'incapacité d'agir nous envahit.

J'avoue que cette approche, moins élitiste que ma précédente (trouver des sens à ses souffrances - l'urgence - pour petit à petit constuire "son" sens de la vie) me semble inintéressante.

Merci pour vos commentaires et vos remarques.

[Carrot-Cake]

Je reconnais également que le sens de la vie peut se trouver dans l'action mais Carrot-Cake, faut-il encore avoir un goût à faire quoique ce soit.
Pour ma part, j'ai le sentiment d'accumuler des expériences, des exercices tous déconnecté les uns des autres... Le goût de faire est totalement absent de moins et je me mets à douter de tout.

Justement, c'est bien pour cela que je parle d'écouter l'envie d'abord! Et ce que tu dis ici me donne l'impression que ce n'est pas le cas. Donc évidemment c'est difficile de donner du sens à des choses auxquelles on ne porte pas d'intérêt.

[Pier Kirool]

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parce que oui, j'étais une imposteurv(quel est le féminin d'imposteur, tiens?... ).

Hors-sujet

Le féminin de "imposteur" est "une posteuse". C'est pour ça qu'on a pas mal de filles sur le forum...

[marmotte]

J'pense vraiment pas qu'il y ai de sens à la vie si ce n'est qu'elle continue, encore et encore, parce qu'elle le peut.
Et justement, c'est parce qu'elle existe la vie qu'elle vaut le coup.

Je pense aussi que la vie n'a pas de sens, elle existe c'est tout, et elle finira.
J'ai parfois un peu la trouille devant ce vide qui aspire, cette inutilité, ce a quoi bon?
Je préfère tout de même choisir de jouer la partie, et surtout d'en faire une partie intéressante, où la motivation de mes actes vient de moi et non des autres ou d'une pression sociale. Je façonne et je décore ma vie pour qu'elle soit plaisante ou du moins qu'elle me plaise à moi!!!! Mes gamins sont à la fois une nouvelle peinture et un nouvel éclairage sur tout, et cela donne un rendu magnifique. Pourtant jusqu'à assez tard les enfants ne m'interressaient absolument pas....
Quand tout parait terne et pénible, rajouter une petite chose jolie dans sa vie fait du bien. Un petit pas grand chose qui va changer l'apparence du reste.
Cela ne rajoute pas de sens à la vie, mais cela fait que la vie mérite d'être vécue.

[Tipiak]

C'est marrant, je me suis posé cette question très jeune, et très jeune, ma conclusion a été la suivante : on vit pour le plaisir, on fait les choses par plaisir, immédiat ou différé.

Il me semble avoir lu il y a une dizaine d'années, qu'un groupe de paléologues-ethnologues-trucs vieux ologues avait avancé l'hypothèse que c'est la recherche de plaisir, gustatif principalement, qui avait conduit les hommes préhistoriques à développer leur intelligence. (Bon en même temps c'était dans Science et Vie hein....)

Hé don Epicure est notre ami

[Boby]

Et les chats sont de bons ambassadeurs également.
Quand je vois le mien se prélasser dans le linge propre, ça m inspire...

Désole pour la ponctuation et les accents,je galère avec la tablette...
EDIT : corrigé
Mais quel boulet ! j'ai confondu les deux grecs

[sandrinef]

Désolée aussi mais fais quand même un effort la prochaine fois. Merci.

[Lucifer]

Bonjour,

Concernant mon expérience, je me suis posée la question pendant des années, à m'en rendre malade.

Pourquoi je vis ? La vie a-t-elle un sens ?
Ce qui est génial avec la vie c'est que nous sommes libre de lui donner du sens ou de ne pas lui en donner. Certains considéreront que la vie n'a pas de sens, s'en contenteront. Je trouve cela assez étrange puisque personnellement, je ne trouve aucune logique à vivre, si il n'y a réellement aucune raison.
Seulement, voilà, on existe. Et c'est par l'amour que je me suis donnée (acquisition permise via une expérience d'ordre mystique/psychique), que j'ai compris que ma pensée, moi, ce "Je", détenait la vérité. Non pas que je me donne le rôle du tyran (si je le souhaitais, oui je pourrais faire de ma personne un tyran), mais j'ai assez d'amour envers moi pour considérais que quoi que je pense, la chose est justifiée.

Le problème du sens de la vie est probablement un malaise envers soi-même. Se poser la question du sens, c'est surement être animée d'un grand amour envers la vie, envers les idéaux, envers l'extérieur. La réponse se trouve à l'intérieur, le sens existe, nous le portons en nous. La réponse semble petite, mais elle ne l'est seulement que par le peu d'amour que nous nous donnons.

Le sens que je décide de donner à la vie, c'est le sens de la construction, de l'amour, du partage, de la joie et de l'humour. J'y mêle également des notions plus féeriques, plus imaginatives. Peut-être que ce besoin de croire en un monde invisible n'est qu'une étape sur mon chemin. Toute fois, cela m'apporte, cela m'aide et cela m'apporte une dimension plus profonde.

Quand il n'y a pas de sens, c'est qu'il n'y a pas d'amour. Personne, croyance, idéologie, activité peuvent nous apporter, nous donner envie de vivre, nous donner ce sens mais lorsque l'amour de soi vient à manquer, tout devient vide.

L'amour de soi, une piste qui j'espère, pourra t'apporter.

Comment t'aimes-tu ? Te donnes-tu le droit de vivre ta vie selon tes envies ?