La notion de valeur de la personne humaine

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
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emmanuelle47
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La notion de valeur de la personne humaine

Message par emmanuelle47 »

Bonsoir,

Je démarre ce topic, sans trop savoir où je vais moi même. Ainsi, si vous estimez au terme de ma prose que cela n'a aucun intérêt n'hésitez pas à supprimer.

J'ai lu il y a quelques jours le topic "Egalité/supériorité: le faux débat", et il y a beaucoup de choses qui m'ont remuée, et depuis je cogite.

Je ne trouve pas que la question: une personne a-t-elle toujours la même valeur qu'une autre ai été réellement approfondie dans le topic. Si bien que j'ai dû réfléchir à la question :$ . Ce qui m'a interpelé, c'est par exemple la comparaison Gandhi/Hitler... ou les exemples de personnes considérées comme d'une grande valeur: mère Thérésa, l'abbé Pierre, Mandela...

Si ces personnes exceptionnelles ont une valeur supérieure au commun des mortels, cela ouvre la porte à toute forme de classement de valeur... et cela galvaude au passage les combats des personnes citées en exemple.

Je suis donc revenue à la base de mon quotidien, mes ressentis, mes éventuels classements de valeur. Comme je réfléchis tout en travaillant, une question m'est venu: Quelle valeur ont les personnes en bout de course, au crépuscule de leur vie, et/ou n'ayant pas ou plus de cognition efficace? De même, est ce que les personnes dépendantes ont raison quand elles disent qu'elles ne servent plus à rien et ne valent plus rien?

C'est quelque chose qui au final me tient à cœur car face à ce type de questionnement récurrent et de désespérance, je cherche souvent dans mes ressources morales et dans ma logique argumentaire pour établir un échange adapté à la situation: ne pas nier les sentiments, ne pas voiler la réalité.

Ce qui apparait systématiquement instinctivement c'est la révolte. Oui l'idée qu'il faille avoir un rôle efficient pour avoir une valeur me révolte, je trouve ça injuste. Effectivement, s'il faut faire le lien avec le topic sur l'empathie, je pense cette réaction épidermique est en lien avec l'empathie en tant que fonctionnement autonome qui fonctionne en dehors de toute logique si elle n'est pas pondérée. Instinctivement, ces personnes sont en lien empathique avec moi.
Ensuite, il y a les arguments que je ne livre bien entendu pas tels quels. Ces arguments peuvent être le fait que ces personnes dépendantes et fragiles servent de garde-fous face à la compétitivité à tout crin inter-individuelle. Autant, la méritocratie peut avoir des bases logiques autant elle ne convient pas à une société solidaire et donc sécurisante, moins stressante.

Dans les faits, chaque personne dont j'ai la charge ont une grande valeur pour moi. Tant qu'il y a un souffle de vie qui les traverse, je donne le meilleur de mes compétences et de mon énergie pour eux, ces personnes qui n'ont pas/plus de rôle, de valeur productive, et qui sont vu par ailleurs comme une charge.
Ils ont moins de valeur que mes proches, mais la différence ne tient qu'aux liens d'attachement et filiaux. Cela n'enlève en rien la valeur intrinsèque de ces personnes.

Tout ceci pour en venir à la conclusion qu'il m'est impossible de donner une échelle de valeur entre les êtres humains quels qu’ils soient en dehors de la valeur que confère les liens filiaux, amicaux...
Si une personne a plus de valeur que les autres de par des qualités exceptionnelles d'intelligence, de courage, de persévérance, cela signifie que ceux qui n'ont aucune de ses qualités ou au contraire des défauts monstrueux n'ont que très peu ou pas de valeur... et c'est faux, dans les faits.
Une personne peut être admirable, ou haïssable mais cela ne change à mon sens pas la valeur de son existence, de sa vie.
C'est je pense un garde-fou moral qui permet de ne pas accepter la peine de mort ou la torture quelque soit les atrocités commises, qui permet de ne pas légitimer le délaissement ou la maltraitance des plus faibles. C'est ce qui permet un société moins violente, plus solidaire, moins stressante et plus apaisée.
C'est ca l'égalité en droit à mon sens, la valeur immuable et intrinsèque de la vie humaine (et j'étendrais volontiers à l'ensemble du règne animal)... et cela ne nie en aucune mesure les différences, les qualités et les défauts de chacun.

Voilà, je n'étais pas sûre de parvenir à développer clairement ma pensée sur le thème, mais je pense que je vais finalement appuyer quand même sur envoyer ;)
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Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par Zyghna »

La notion de valeur implique automatiquement un jugement, et donc des comparaisons par rapport à nos propres projections, à nos propres valeurs, et à celles de la société.
Des actions peuvent avoir des valeurs que l'on juge plus élevées, ou d'autres que l'on juge exécrables, mais cela ne concerne que les actions, jamais la personne, et il ne faut pas omettre que les actions procèdent d'intentions qui ne sont pas toujours clairement compréhensibles.
Quoiqu'il en soit, chaque personne est un unicum et chaque situation diffère suivant comment on la regarde. Comment envisager la notion de valeur humaine dans ces conditions?
Par contre on peut débattre de la valeur que représente pour nous telle action ou telle attribut et comment nous la voyons s'incarner dans des personnes ou en nous. Tant que l'on n'oublie pas que tout est question de projection personnelle et si cela nous fait avancer dans notre compréhension de l'autre et du monde, cela reste constructif.
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Pier Kirool
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Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par Pier Kirool »

Je viens de poster ça sur le topic du faux débat sans avoir lu celui-ci. Je vous le reposte, ça m'en fait deux pour le prix d'un (je sais c'est lâche...).
J' a écrit :(tiens, le "quoteur" ne connaît pas la grammaire !)
Supérieur/Valeur.
lady space a écrit :Sachant que l'absence de jugement de valeur exclut d'emblée toute notion de bien ou moins bien, de supérieur ou inférieur.
La complexité du débat vient du fait qu'on peut absolument être supérieur ou inférieur à quelqu'un dans des domaines particuliers. Mais que la (les) supériorité(s) dans certain(s) domaine(s) ne donne(nt) pas une valeur supplémentaire à la personne.
Le QI n'est pas une supériorité en lui-même, mais permet (dans le meilleur des cas) de réaliser des tâches avec une efficacité, une exactitude, une vitesse (...) supérieure à d'autres personnes, mais en terme de valeur humaine, le QI, le genre, la carnation, la taille, la religion ont une importance comparable...
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Boby
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Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par Boby »

Zyghna a écrit :La notion de valeur implique automatiquement un jugement, et donc des comparaisons par rapport à nos propres projections, à nos propres valeurs, et à celles de la société.
Des actions peuvent avoir des valeurs que l'on juge plus élevées, ou d'autres que l'on juge exécrables, mais cela ne concerne que les actions, jamais la personne, et il ne faut pas omettre que les actions procèdent d'intentions qui ne sont pas toujours clairement compréhensibles.
Quoiqu'il en soit, chaque personne est un unicum et chaque situation diffère suivant comment on la regarde. Comment envisager la notion de valeur humaine dans ces conditions?
Je me suis souvent posé la question : Qu'en est-il des choix cornéliens ? Comme on en voit dans certains jeux vidéos ou films ?
Peut-on même avoir un jugement sur de tels actes ?
► Afficher le texte
Ce genre d'acte ou de choix n'est-il pas révélateur de qui est vraiment la personne au fond d'elle même ?
Nous verrons cela... Destinée ... ou PAS !

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Cyrano
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Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par Cyrano »

Boby a écrit : Ce genre d'acte ou de choix n'est-il pas révélateur de qui est vraiment la personne au fond d'elle même ?
Ce qu'elle est selon qui ? Selon quoi ?

La valeur c'est une image projetée très relative, et très variable selon le temps et le lieu. On peut effectivement juger les actions, mais les gens...ça n'a juste pas de sens.
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
ineptes.

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Boby
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Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par Boby »

Ce qu'elle est selon qui ? Selon quoi ?
Tout à fait d'accord, autant pour moi.(C'est relatif, aux cadres, aux gens, aux perceptions etc...)
Je pensais plutot "selon soi meme", ses aspirations profondes au moment d'écrire cela.
Hors-sujet
Actuellement je me cherche encore pas mal de ce coté là, c'est ce qu'on appelle un biais cognitif je crois
On peut effectivement juger les actions, mais les gens...ça n'a juste pas de sens.
Et bien justement, je trouve que pour les actes aussi c'est difficile.
Cela peut aussi dépendre du contexte, de l'échelle, des conséquences...
Je ne sais pas si j'arrive à bien m'expliquer.
Je vais prendre un exemple (un peu brutal) :
► Afficher le texte
Hors-sujet
Bon sang que ce forum est rempli de thèmes et de points de vue intéressants !
Nous verrons cela... Destinée ... ou PAS !

superreeduc

Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par superreeduc »

Hors le cas spécifique de l'esclavage, l'humain n'a aucune valeur.
Ce qui ne veut bien sur pas dire qu'il ne vaut rien...
Raisonnons par l'absurde et attribuons une valeur "V" à un humain "H" à un instant "t",
on doit pouvoir définir V=f(h,t)
Dans une société non raciste, non sexiste on peut considérer que h est constant, la valeur est alors une fonction simple.
V=f(t)
Dans une société qui accorde une importance au potentiel du bébé comme à l'expérience du vieillard, on a V=Constante
Si la valeur est constante on ne peut établir de gradient de valeur, elle set donc sans valeur (bon je sais, y a du biais...)

C'est le sens qu'il lui donne qui donne une valeur à la vie d'un homme.

Ou pas. :P

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Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par Rhonin.k »

Merci Emmanuelle pour ce topic qui ouvre une question que je me suis, par ailleurs, déjà posé de très nombreuses fois... ( et qui oriente même ma façon d'identifier mes " semblables " au quotidien )

Je vais faire relativement court.

Dans la très grande majorité des cas, -car à l'inverse, il y a quand-même des personnes sensibles à cette question sans toutefois devoir l'expérimenter-, l'Humain n'arrive à donner de la valeur à son semblable que quand il se retrouve à partager malheureusement les mêmes conditions de vie dégradée.

Tant que la valorisation sociale est ascendante, tout se passe bien et aucune bilan moral ne lui est nécessaire. A contrario, quand tout dérape, un réveil psychologique se produit alors et le spectacle de la diminution des autres - par auto-assimilation - se fait soudainement jour à la conscience.

Étonnamment, la pierre angulaire de ce débat n'est autre que la capacité relative à l'empathie.

L'Humain à cela d'étonnant d'en être pourvu. C'est ce qui le distingue, notamment quelque part, du segment principal du règne animal* ( sans vouloir être finaliste par la théorie ). Mais voilà, il lui en manque juste un peu pour être vraiment capable de se transposer tous les jours et en toutes circonstances dans l'état de la valeur de l'autre...

Bonne soirée à tous. ;)

* Edit : Je tire là un trait véritablement très traversier pour ne pas déballer toute une théorie liée au monde animal. Car oui, rien n'indique effectivement que l'empathie en soit totalement absente. Nombreux sont les cas chez les mammifères qui pourraient déjà dire le contraire... Mais voilà, il n'y a pas d’intérêt présentement à écarteler le débat.

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Bradeck
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Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par Bradeck »

Sujet intéressant.

D'une, comme dit Zyghna, la notion de valeur implique la notion de jugement. Ors, le "jugement de valeur" est une notion subjective, personnelle.

Ensuite, si je me place d'un point de vue théorique, je rejoins l'idée que l'on ne juge pas la valeur des gens, mais la valeurs des actes. Et lorsqu'une personne agit de manière consistante pendant longtemps, cela finit par nous donner une "coloration" de la personne. On finit par ne plus dissocier la personne de ses actes (cela rejoint les personnes citées comme Mère Théresa, Ghandi, etc...). Il reste qu'ils sont des personnes publiques dont nous ne connaissons pas l'intimité. Nous donnons donc de la valeurs à la personne par rapport à ce que l'on connait, et donc à ce que l'on projette.

Mais d'un point de vue pratique, dans notre vie de tous les jours, on occulte ce fait, que le jugement ne porte en fait sur les actes. Nous faisons une sorte de moyennes des actes d'une personne, de ce que nous en pensons, et attribuons une valeur.

Exemple: Voici un couple parfait, ils sont sympa, houlala qu'est-ce que j'aimerai être comme eux. Nous sommes donc
en pleine projection. S'il se trouve qu'en fait un des membre du couple exerce des sévices sur le second dont nous n'avons pas connaissance, et qu'un jour nous l'apprenons: Crack, nous révisons notre jugement, et une personne portée au nue va être foulée sous le talon.

Je me sers de cet exemple pour ajouter, en plus de la notion de subjectivité et de projection, celle du contexte. Cette valeur que nous attribuons peut être révisée de manière drastique suite à une modification du contexte.

Voici maintenant un exemple de jugement de valeur sur les actes. Je vais parler des dons aux associations carritative. M. Dupond donne souvent à une association caritative. Cet acte est un acte auquel on peut accorder une valeur positive. De plus il le fait souvent, on va donc dire que M. Dupond est quelqu'un de généreux, et lui accorder de la valeur.
Mais en fait, cette association est une vaste arnaque pour que son trésorier remplisse son compte en banque dans un paradis fiscal. De caritativité, il n'y en avait point. Donc là, tout d'un coup, dans l'absolu, l'acte du don n'a plus aucune valeur, voir une valeur négative. Et pourtant.... ce n'est pas de la faute de M. Dupond.

Et là j'introduis une notion qui à mon avis est souvent oubliée lorsque l'on veut attribuer une valeur: L'échelle. Que mesure-t-on, et sur quel échelle. Dans le cas d'une personne humaine, on parle de quoi: De moralité, de réussite sociale, d'une réussite économique, d'un affichage de bonheur ?
Et là on reboucle: Le jugement de valeur étant une notion subjective, personnelle, on attribue une valeur à un acte (ou par extension à la personne le réalisant), par rapport à ses propres valeurs, qui ne sont pas celles du voisin.
Hors-sujet
Je vais élargir le sujet en dehors de la personne humaine: Si je mentionne la fameuse échelle sur laquelle on doit faire figurer la note, c'est que je vois poindre cette notion de valeur sur beaucoup de sujets (analyse de la valeur des projet, la valeur est au final également ce qui sous-tend la "méritocratie" pronée par certain). On tend à vouloir élargir quelque chose qui est "subjectif" vers quelque chose de partagé, tout en ne précisant pas qu'au final, si cela doit être partagé, il faut également que soit clair l'élément mesure, et l'échelle de valeur...
Là encore j'explicite: Je me suis brouillé avec un ami lorsqu'il défendait la méritocratie. Je n'ai rien contre (dans l'absolu), mais le concept même me laisse perplexe. Lorsque je lui ait demandé comment il mesurait le mérite, il a été troublé. Il m'a dit "Ben moi j'ai réussi, j'ai monté ma boite, j'ai de l'argent, si j'en suis là, c'est parce que j'ai travaillé, je le mérite".
Alors je lui ai demandé si son aide ménagère qu'il trouve exceptionnelle, et admirable car elle reste souriante et travailleuse malgré une globale (sociale, personnelle, etc...) , qui effectue 2h de trajet pour venir chez lui pour faire son repassage, aller chercher ses mômes à la crêche, etc... avait selon lui moins de mérite que sa propre personne ? J'ai bien senti dans ses yeux que j'ai fait trembler son échelle de valeur...
Pour moi (à débatte :-) ) lorsque l'on par de valeur de la personne humaine, nous sommes donc dans la projection/subjectivité qui dépend du contexte et de ses valeurs propre. Mais l'on cherche parfois à vouloir étendre cette notion au niveau social, et là cela perd tout son sens car l'on veut comparer des choux et des carottes, car nous ne sommes pas d'accord sur la mesure...

Mince, le pavé, j'espère ne pas avoir été trop confu :1cache:
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Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par ZeBrebis »

superreeduc a écrit :Hors le cas spécifique de l'esclavage, l'humain n'a aucune valeur.
Ce qui ne veut bien sur pas dire qu'il ne vaut rien...
Raisonnons par l'absurde et attribuons une valeur "V" à un humain "H" à un instant "t",
on doit pouvoir définir V=f(h,t)
Dans une société non raciste, non sexiste on peut considérer que h est constant, la valeur est alors une fonction simple.
V=f(t)
Je ne suis pas d'accord avec ceci : ne pas être raciste ou sexiste ne signifie pas penser que tous les hommes sont semblables, uniformes, mais que la couleur de peau ou l'appartenance à un sexe ne destine pas à certaines qualités.

J'en profite pour placer une pensée féministe qui m'est venue tiens : Ceux qui pensent que seuls les hommes ont la capacité de changer le monde croient à la baguette magique. :wasntme:

Je vais réfléchir au sujet sinon et je reviendrai poster une fois mon avis fait ; la question est de taille !

superreeduc

Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par superreeduc »

ZeBrebis a écrit :
superreeduc a écrit :Hors le cas spécifique de l'esclavage, l'humain n'a aucune valeur.
Ce qui ne veut bien sur pas dire qu'il ne vaut rien...
Raisonnons par l'absurde et attribuons une valeur "V" à un humain "H" à un instant "t",
on doit pouvoir définir V=f(h,t)
Dans une société non raciste, non sexiste on peut considérer que h est constant, la valeur est alors une fonction simple.
V=f(t)
Je ne suis pas d'accord avec ceci : ne pas être raciste ou sexiste ne signifie pas penser que tous les hommes sont semblables, uniformes, mais que la couleur de peau ou l'appartenance à un sexe ne destine pas à certaines qualités.

J'en profite pour placer une pensée féministe qui m'est venue tiens : Ceux qui pensent que seuls les hommes ont la capacité de changer le monde croient à la baguette magique. :wasntme:

Je vais réfléchir au sujet sinon et je reviendrai poster une fois mon avis fait ; la question est de taille !
Certes, je me suis exprimé un peu vite.
Alors disons que si on pouvait définir correctement toutes les variables, on pourrait alors modéliser la valeur de l'humain.
Bien entendu les humains sont différents, mais on parlait de valeur pas de caractéristiques, ce que sous entendait mon propos c'était qu'il est réducteur d'accorder à l'humain une valeur, comme il est réducteur d'en accorder aux actes seuls, comme il le serait de se baser sur le potentiel, créatif, artistique, intellectuel etc.
Donc pour essayer d'être plus clair : c'est "valeur" qui me pose problème, car impliquant forcément un classement plus qu'un jugement.
On pourrait donc peut être ouvrir un autre sujet : qu'est-ce qu'un humain ? ça a l'air simple mais c'est loin d'être évident. :-)

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Pier Kirool
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Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par Pier Kirool »

superreeduc a écrit : mon propos c'était qu'il est réducteur d'accorder à l'humain une valeur, comme il est réducteur d'en accorder aux actes seuls, comme il le serait de se baser sur le potentiel, créatif, artistique, intellectuel etc. Donc pour essayer d'être plus clair : c'est "valeur" qui me pose problème, car impliquant forcément un classement plus qu'un jugement.
On pourrait donc peut être ouvrir un autre sujet : qu'est-ce qu'un humain ? ça a l'air simple mais c'est loin d'être évident. :-)
Ou alors changer valeur en Valeur. La personne humaine est une Valeur, en elle-même, tt non pas "a une valeur"...
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Re: La notion de valeur de la personne humaine

Message par Euthyphron »

Ce n'est pas qu'une pirouette. Cela fait bien deux questions différentes, entre "qu'est-ce qui est une valeur?" et "qu'est-ce qui a une valeur?".
Mais je pense que pour éclairer cette question il est utile de rappeler la distinction traditionnelle que l'on fait entre l'individu et la personne.
La notion d'individu est essentiellement biologique, et donc ne concerne pas que l'être humain. L'individu est membre d'une espèce. Tout individu est unique, et en même temps semblable à ceux de son espèce ("semblable" ne voulant pas dire "identique").
Ce qui fait la valeur d'un individu, c'est ce qu'il peut apporter d'utile ou d'agréable, comme ni plus ni moins ce qui fait la valeur d'une chose. Il est clair que certains individus valent plus que d'autres, mais seulement dans des circonstances données, relatives à telle ou telle demande. Ainsi Pogba vaut plus cher que Sissoko, même si Deschamps a hésité pour savoir lequel il titulariserait contre l'Allemagne (NB: c'est du foot!).
La valeur d'un individu est donc relative à ce qu'on attend de lui, mais aussi fluctuante. Gourcuff, qui fut naguère le chouchou à la fois des medias et des connaisseurs, ne vaut plus grand chose depuis qu'il erre à Lyon, presque toujours blessé (c'est encore du foot).
L'intérêt que chacun éprouve pour l'estimation de sa valeur en tant qu'individu s'appelle vanité.
La notion de personne vaut pour un être (donc qui est d'abord un individu) conscient de lui-même et capable de réfléchir à ses propres actes ou pensées. Elle est du même coup liée à la responsabilité. Ce qui fait la valeur de la personne n'est pas l'ensemble de ses qualités individuelles mais le fait d'être une personne, tout simplement, et la manière de s'en montrer digne. Application pratique : suite à un accident, un homme peut perdre sa force et son habileté, et du point de vue de la valeur individuelle se sentir bon à rien. Mais sa valeur en tant que personne n'est pas entamée par ce qui lui est arrivé. On voit par là qu'il est exclu de modéliser ce qui fait la valeur de la personne humaine.
Une jolie question subsidiaire est de se demander si lorsque l'on est amoureux, c'est d'un individu ou bien d'une personne.

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