En relisant ce post
dans le topic sur l’EMDR, je me suis "relancé sur la réflexion" (en fait je vous relance dessus...) concernant la preuve.Kayeza a écrit :J'ai un ami français qui a fait des études de médecine chinoise en Chine (à Shanghaï, pas dans une obscure province). Dans le cours sur l'acupuncture, on leur a dit : "on ne sait pas vraiment comment fonctionne l'acupuncture, mais on sait qu'elle fonctionne". Là-bas, c'est intégré et ça ne fait pas débat. Ici, cette "absence de preuves" (que ce soit pour l'EMDR ou pour l'homéopathie, par exemple) est encore un problème.l'article a écrit :"L’EMDR illustre le fossé grandissant entre scientifiques et cliniciens : l’EMDR produirait un effet global sur la réduction d'intensité émotionnelle liée au souvenir traumatisant, sans vraiment avoir établi les mécanismes qui sous-tendent cet effet."
Autant on est impressionné en ce moment par le fact-checking, vérification des affirmations, en général des politiques, on est scandalisé par les décisions prises (par l’ANSM par exemple) sans tenir compte de preuves (ou supposées telles), autant dans certains domaines, on est prêts à créditer certaines approches sans preuve, ni de leur efficacité, ni de leur innocuité… avers et revers de toute médaille si on y réfléchit bien...
C’est vrai que certains (médecins notamment) ont beaucoup de mal avec les « preuves inexpliquées ». Genre, "ça, ça marche, mais on ne sait pas comment…" Moi il me paraît parfaitement idiot de refuser ce dont on ne comprend pas le mécanisme d’action. Mais il y a sans doute un risque à déployer des « outils » dont on ne connaît pas tous les recoins, au risque d’effets inattendus… Si on pousse un peu, on va jusqu’à : comment traiter les lanceurs d’alerte… Cela renvoie aussi un peu au principe de précaution (attention à sa définition…).
Alors :
Preuve ou pas preuve ?
En l’absence de preuve, on fait ou pas ?
Pour faire, d’abord une preuve d’efficacité, une preuve d’innocuité ou rien, du moment qu’il y a une chance que ça marche ?
Que faire de toutes ces "pistes" ?
Je ne parle pas seulement en médecine/pharmacie. La question se pose aussi par exemple pour le gaz de schiste…et pour toutes les techniques dont on ne connaît pas encore la "durabilité"...