Connais-toi toi-même

[humain]

CONNAIS TOI TOI MÊME

Socrate nous a légué cet encouragement...

"N'est-il pas évident, cher Xénophon, dit Socrate, que les hommes ne sont jamais plus heureux que lorsqu'ils se connaissent eux-mêmes, ni plus malheureux que lorsqu'ils se trompent sur leur propre compte ?"

La connaissance de soi commence probablement par le doute et aussi le mouvement de la pensée :

tu le sais si tu l'as trouvé
tu l'as trouvé si tu l'as cherché
tu l'as cherché si tu as cru l'ignorer

Bienvenue aux êtres alternativement en mouvement vers eux-même...et vers les autres et le monde...

[Mlle Rose]

bon en fait j'aime bien Socrate, mais sur ce point précis

Bienvenue à vous oui!! Parfois on est cons mais on est pas méchants (car comme l'a dit une certaine personne, "le surdoué est gentil" )

[Fabs le vaurien]

Nietsche quand à lui te propose de "devenir celui que tu es".

[humain]

Spinoza aussi

L'être d'un être est de persévérer dans son être.

[Fabs le vaurien]

“Quand la coutume de regarder les choses en face tourne à la manie, on pleure le fou qu’'on a été et qu'’on n’'est plus.”

CIORAN

[humain]

C'est vrai aussi...on a besoin de certains rêves et illusions, ceux qui fortifient...mais ils font partie de nous donc du connais-toi toi-même...

[TourneLune]

Quand la vie nous oblige à enlever le filtre qui nous a permis de grandir sans trop de dégâts bah..... C'est douloureux et oui, on voudrait parfois pouvoir revenir en arrière... Mais ce n'est meme pas envisageable alors il n'y a pas trop d'autre solution que d'aller de l'avant et poursuivre vers la connaissance...

[Paille à son]

Ouais, mais en même temps, c'est cool de se découvrir, des fois, on se rend compte que nos conneries étaient classe en fait. Des fois, on se rend compte qu'on appuyait sur la faille de quelqu'un parce que cette faille nous faisait mal, nous insécurisait, et que c'était surtout un moyen qu'on avait trouvé pour essayer de le montrer. Des fois, on se rend compte que la douleur liée à l'enlevée du filtre cache en fait tout plein de choses classe en nous qu'on n'osait pas voir, qu'on n'osait pas se montrer, parce que ça nous faisait mal, parce que ça renvoie à une blessure encore présente. Mais bon, une fois qu'on l'a vu, on peut aussi savoir qu'elle est là, lui permettre de cicatriser, puis se rendre compte qu'au final, on peut être capable de la gérer, et ça, moi je trouve ça classe, même si ça implique aussi de passer par des moments tout pourris. Puis enlever le filtre, ça permet aussi de voir de belles choses telles qu'elles sont et de savoir les apprécier, juste parce qu'elles sont là.

Je ne crois pas qu'on ai besoin de rêves ou d'illusions. Ou alors si, mais sans se laisser duper par leur statut de rêve ou d'illusion. Que oui, ça peut permettre de s'échapper de la pourriture du monrde, mais qu'en même temps, si on l'oublie, le retour sur terre est toujours difficile.

[humain]

Oui...C'est un peu la caverne de Platon, le fou / le sage / le philosophe sont sortis de la caverne, et après le soleil ça crâme...mais ils reviennent ensuite quand leurs yeux s'habituent avec autant de choses douloureuses que de choses magnifiques...et bien sur nul ne les comprend car ceux qui ne sont pas sortis ne le peuvent...mais eux comprennent les autres...

Ben je crois que quand on a poursuivi vers la connaissance u bon moment, on en emplis nos sacs de voyages, et puis un jour, on ne sait pas pourquoi, on les partage, on vide les sacs de voyage, on s'en défait peut-être pour s'alléger...et c'est ainsi qu'on se met à réapprécier des choses à la fois simples et pourtant magiques et mystérieuses et belles...

Ah oui pi aussi, on réapprécie que "des choses nous échappent"...pas de manie, pas de contrôle, un peu d'air et d'espace...

[TourneLune]

Le problème, c'est qu'il ne s'agit pas forcément simplement de sortir de la caverne.
Certains ne pourront jamais voir, quoi qu'ils fassent, quoi qu'ils apprennent...

Et je trouve ça terriblement flippant...

[humain]

Oui...c'est vrai...

[Monsieur Noir]

Quand on ne sait pas que l'extérieur existe, chercher la sortie est sans objet. Il faut avoir aperçu la lumière pour la désirer.

[humain]

Oui en effet...

Ceux qui reviennent du dehors (si il y en a) apportent-ils de la lumière ? Elargissent-ils les horizons des autres ? Ou n'est-ce pas possible ? Ca je ne sais pas...

[Mlle Rose]

La lumière peut faire peur...
Ainsi on crucifie ceux qui la portent.
C'est humain.
(je crois)

[humain]

Ouais, donc une fois sortis de la grotte autant rester hors les murs

[humain]

L'homme est à l'origine de bien des choses...l'aménagement du réel, le dépassement du réel par l'art et l'imaginaire, l'adaptation à son environnement; la conscience de soi, la philosophie, ou encore la destruction, la prédation de soi-même ou de sa meute, et j'en passe...

Je me suis donc d'abord intéressée à l'humanité et à l'homme. (Dans mon enfance : la cause de ma colère contre l'homme, et contre moi-même) en tâchant aussi de revenir aux sources les plus lointaines de la connaissance humaine. (ze reviendrai lol)

[Zeus]

Je pense qu'il y a un contre-sens anachronique sur le sens de "connais toi toi-même"

Il ne s''agit pas de connaitre son égo, ses particularités, ses singularités, etc...

A l'époque de Socrate, je ne pense pas que les humains se percevaient autant de façon individualiste.

"Connais toi toi-même" signifie : comprends ta place en tant qu'être humain au sein de la nature et de l'existence.

C'est plutôt un appel au dépouillement des oripeaux mentaux trompeurs, des illusions sur soi et sur le monde, etc
Et donc a contrario, il ne s'agit pas d'en savoir plus sur son "soi" intérieur mais de replacer son humanité nue, fragile, inconstante, sublime et grotesque dans l'ordre des choses et du monde.

Nous sommes tous des flux de conscience singulier, incomparable, etc...etc...

Mais la prise de conscience pleine de notre humanité, sans chipoter sur le sens de ce mot, au sein de l'existence est plus simple et plus difficile que se torturer sur ses singularités.

Et quand on observe ces mêmes singularités, on déforme en cela l'objet de la perception. On finasse, on ramifie, on amplifie, on justifie, on décortique à l'infini. Et au final, on n'est guère plus avancés...

Un impératif catégorique de type non kantien me pousse à interrompre ce message.
A plus tard.

[humain]

Merci pour cette contribution que je trouve pertinente à bientôt...

[Zeus]

Je crois que l’interprétation est anachrnonique.
Je me répète et précise.
Le « connais toi toi-même » n’est pas un appel à l’introspection psycho-analytico-égotique, comme nos sociétés peuvent l’interpréter, étant très portées sur la chose (culte de l’individu, selon moi très malsainement renforcé par la société de consommation qui raffole de consommateurs en crise d’identité pour leur refourguer des identités factices, faciles et payantes…mais je m’éloigne)

Il faut bien prendre en compte le décalage culturel et temporel et voir que le sens et la portée des mots sont très sujets à variation.

Pour illustrer mon propos, si nous trouvions une inscription sur un temple aztèque disant « L’honneur avant toute chose », nous pourrions l’interpréter en disant : il ne faut pas mentir, ni voler, et respecter la parole donnée.
Là où le prêtre aztèque voulait dire plus simplement : « faites vous arracher le cœur, pour que le soleil se lève demain matin »…

Plus généralement je crois que l’erreur de l’intelligence est de perdre de vue que si les explications possibles des phénomènes sont infinies (et parfois séduisantes et fausses), les phénomènes restent bruts dans leur manifestation.

Retourner à l’observation de ces phénomènes bruts permet de mesurer l’écart des considérations (certes jubilatoires, certes séduisantes) d’un cerveau trop prompts à gouter aux délices de la réflexion, en perdant de vue le monde (parfois à dessein : la peur nourrit aussi la réflexion...).

Je ne suis pas un grec antique, ni un spécialiste de la philosophie (quoiqu’ayant pas mal butiné), je vous livre mon sentiment.

[Zeus]

Il inviterait à comprendre ce qu'il y a d'universel en toi, et ta place dans le monde en tant qu'humain.

Ca serait bien le contraire de fouiller sa singularité par l'introspection.

S'observer, oui, mais dans une perspective large, dépassant ses propres inquiétudes et particularités.

Quel apport je peux faire à la philosophie en me demandant pourquoi diable je préfère les pâtes bolognese plutôt que le billard américain ?

L'introspection et l'observation de soi peuvent amener à des approches nouvelles et universelles sur l'humain en général, et donc proprement philosophiques.

Mais elles peuvent aussi déboucher sur une énumération fastidieuse de petits travers personnels qui ne dépassent pas le cadre de ma conscience et ne visent guère au delà...

Le "fait pour une conscience de s'observer elle même" signifie bien le fait d'observer son mode de fonctionnement et non pas les objets et contenus de la conscience, contigents et pauvres en enseignement...

Ce qui est proprement philosophique, puisque décortiquer les mécanismes de la conscience, dans une visée universelle, est sans doute plus libérateur, constructif et source d'enseignement que se focaliser sur ses contenus particuliers...

Sauf à dire que chaque conscience est tellement unique qu'il est inenvisageable de trouver des principes communs à toutes...
Ce qui rendrait la communication entre humains au mieux illusoire, au pire impossible.

[humain]

Hé bien il est possible que les deux interprétations soient concomitantes

En effet, c'est par la connaissance de soi en tant qu'humain, sous toutes ses facettes, par la théorie, et la pratique (biologie, médecine, sport, arts, pensée, philosophie, culture de la terre, activités, foncer dans les murs, coups dans la gueule enfin bref...) qu'on peut espérer approcher l'essence de notre nature...de notre être : humain, et singulier.

Une fois ce chemin parcouru au moins en partie on connaît forcément mieux l'humain aussi : ce dont un autre peut être capable, etc etc...

Beaucoup de philosophes ont tenté de démontrer que la vie en société, le chemin vers l'autre, l'élan vital, le lien à l'autre; passent par l'introspection en premier lieu, ou bien en alternance...avec la rencontre de ces autres (rencontre ouverte et attentive, en deçà du jugement et avec la recherche de la compréhension...)

Certes, les interprétations sont infinies, et certes, l'observation des phénomènes est capitale...

Pour moi la philosophie enrichit lorsque la pensée et la pratique se nourrissent mutuellement

Mais il est possible aussi de se rappeler que si l'on ne se connaît pas soi-même au préalable (ou régulièrement) : comment on perçoit, quelles sont les valeurs qui sont le prisme au travers desquelles on regarde les choses, quels sont nos actes, quelles en sont les raison, quel est notre but etc...

Alors notre pensée peut tourner en boucle et notre corps aussi, que notre pensée peut se débattre et notre corps aussi (donnant des coups aux autres sans forcément le vouloir mais provoquant par là leur fuite ou leur réponse d'attaque...) et c'est peut-être "mauvais pour nous" comme ça l'est pour nos échanges avec les autres...et notre vie ici et maintenant, au milieu des phénomènes, et avec les autres..."nos semblables nos frères" (Baudelaire)

Je ne sais pourquoi mais comparant les traces laissées par des anciens de partout, je ne puis m'empêcher de sourire, (comme la Joconde ) en constatant que (selon moi) les plus sages ont laissé d'infimes phrases courtes et parfois imagées (voir Confucius ou Lao Tseu etc...) un peu mystérieuses ouvrant des possibilités multiples de réflexion...à leurs successeurs...

Selon moi toujours, c'est que si nous ne choisissons pas de parcourir ce chemin personnel nous-mêmes et à notre façon, nous ne pourrons atteindre le stade de la sagesse et de la plénitude si on nous mâche tout le "travail"...

[Zeus]

Je ne vais pas ici ajouter grand chose au débat.
J'aime bien la façon dont Dionysa le poursuit.
Et je suis très partisan de la concision, de l'intuitif et de la grande méfiance pour les mots et leur pouvoir hypnotique.
Ils ont un peu tendance à se mettre en réseau de fausses évidences, les mots, et à capricieusement nous imposer de nous plier passivement aux représentations qu'ils génèrent ainsi.
Se connaitre soi même tiendrait effectivement aussi à pouvoir prendre du recul sur ses propres représentations et la distorsion qu'elles opèrent sur le réel. Ca passe en effet et par l'introspection et par la rencontre.
Selon moi, le cerveau d'un surdoué fonctionne avec peu de filtres perceptifs, donc est moins sujets aux conditionnements, et plus sujets aux doutes...Pas évident dans ce cas de se connaitre soi même, si ses propres représentations sont en perpétuel changement...

[humain]

[Monsieur Noir]

Je ne sais pourquoi mais comparant les traces laissées par des anciens de partout, je ne puis m'empêcher de sourire, (comme la Joconde ) en constatant que (selon moi) les plus sages ont laissé d'infimes phrases courtes et parfois imagées (voir Confucius ou Lao Tseu etc...) un peu mystérieuses ouvrant des possibilités multiples de réflexion...à leurs successeurs...

Oui, c'est là, partout.

Il est des choses qu'il faut vivre pour comprendre, je crois.
Mais c'est là, et parfois, ça aide à se sentir moins seul en cheminant.

(Et puis y'a des anciens qui ont dit des conneries, aussi.)

[Colonel Moutarde]

Il y en a même plein un très gros bouquin qui est plus spécialement à l'honneur ce week-end.

Mais c'est là, et parfois, ça aide à se sentir moins seul en cheminant.

D'ailleurs, c'est exactement pour cela que les chrétiens, par exemple, parlent de la Communion des saints.