Tournesol a écrit :C'est cool de citer les gens correctement, ce ne sont pas mes mots.
Ouuuups. Je vais vérifier ça alors.
Mlle Rose a écrit :Et donc, maintenant que nous sommes tous bien informés sur les mots, les concepts, etc, a-t-on le droit de continuer de penser que :
- l'union ne fait pas toujours la force (on peut préférer être seul que mal accompagné)
- l'on préfère ne pas faire partie d'un "groupe" lorsqu'on juge que celui-ci ne nous représente pas
- les féminismes, comme tous les courants oeuvrant pour des catégories d'individus, reposent sur des bases incohérentes puisqu'ils englobent contre leur gré dans certains schémas et dans certaines revendications/argumentations une partie des individus qu'ils prétendent représenter ?
Je donne l'impression d'empêcher de penser? Je ne fais qu'essayer de définir ce dont on parle, à votre charge de compléter avec votre savoir, et ensuite argumenter, but du topic. Et c'est comme si en faisant ça j’ôtais aux autres "le droit" de penser? C'est exagéré.
- Bien sûr. Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait jamais agir seul ou que c'était systématiquement moins efficace. Perso J'adapte en fonction de l'ampleur de la tâche.Typiquement, je ne suis pas accompagnée lorsque je discute sur ce forum.
- Evidemment. Je suis justement en train de me désengager officiellement d'une organisation où mes parents m'ont inscrite sans me demander mon avis quand j'étais petite, en m'aspergeant d'eau avec des bougies autour.
- Si tu veux. C'est malheureusement le cas de tous les courants, de toutes les pensées, de toutes les situations, de toutes les appréciations, de toutes les discussions. De vraiment tout.
Mlle Rose a écrit :Oui il y a des gens qui ont besoin d'être défendus, mais en tant que "gens" pas en fonction de leur sexe, de leur couleur de peau ou que sais-je encore. C'est leur demande, et les aider est donc louable.
J'ai l'impression que tu considères qu'un-e féministe ne considérera les femmes qu'en tant que femme, ou qu'un antiraciste ne considérera les noirs qu'en tant que noir. Ben je pense qu'ils essaient plutôt de les définir pleinement au statut de gens, d'humain, en montrant comment ce sont les autres qui ne les considèrent qu'en fonction de leur statut de femme ou de noir. Et le fait qu'ils le signalent donne l'impression à ces autres qu'ils ne pensent aux gens qu'à travers cette aspect-là d'eux.
C'est paradoxal, non?
Exemple: perso j'aimerais bien que lorsqu'un enfant naît, on ne pose plus la question "c'est une fille ou un garçon?" dans le but de choisir si on offrira un cadeau "féminin" ou un cadeau "masculin". Pour moi à la naissance, le sexe est une information surtout anatomique, médicale. On ne sait pas ce que le bébé aime. Pourquoi les gens pensent-ils majoritairement qu'une poupée plaira plus à une bébinoute qu'à un bébinou?
Le résumé d'une étude sur le phénomène.
Mlle Rose a écrit :Mais les féministes (de tous les féminismes) prétendent défendre la cause de LA femme. Qui est-elle cette Femme Universelle ? Existe-t-elle seulement ?
Heu ben non justement, d'où ça sort ça? Pour une universaliste, c'est bien la déconstruction de cet inexistant "éternel féminin/masculin" qui est défendue. Plus haut, j'ai moi-même critiqué cette invention en ces termes: "bien conformes à ce truc qu'on appelle l'éternel féminin". Voir, entre autres, à ce sujet le concept de
genre.
Je pourrais reprendre ce que j'ai écrit dans mon précédent paragraphe.
En fait, lorsqu'un-e féministe utilise le mot femme au singulier, c'est plutôt pour désigner une personne avec une vulve et des seins, c'est tout, sans idée ('fin psychologiquement, on fonctionne tous avec des stéréotypes sur tout) préconçue sur son comportement, son habillement, ses origines sociales, etc...
Tu verras souvent sinon que le terme est justement utilisé au pluriel, notamment dans les définitions du féminisme, pour montrer toute la diversité que représentent les femmes.
Tournesol a écrit :sans être forcément récupérée par un truc en isme.
Ça pourrait très bien finir en -autrechose
. Ok humour pourri.
Je trouve ça très très bien qu'on dénonce un acte injuste envers une femme/un homme/une personne d'une certaine couleur/un enfant/etc. sans être féministe/antiraciste/pédagogiste/etc. Comme je l'ai dit, j'aimerais bien que les féminismes ne servent à rien et que ces attitudes soient évidentes pour tout le monde. Mais puisque ce n'est pas le cas, des gens ont réfléchi et on décidé de mettre en place un corpus théorique d'explication et des projets d'actions sur la question auquel ils ont dû donner un nom.
Tournesol a écrit :Pour le reste, j'ai toujours trouvé ça extraordinaire de ne pas pouvoir avoir une conviction ou une idée sans être forcément récupérée par un truc en isme.
J'ai le droit de dénoncer un acte injuste envers une femme sans être récupérée comme féministe et encore moins qu'on m'explique que c'est parce que je m'inspire du féminisme. Sans déconner, celle-là, fallait l'oser!!!
et
Tournesol a écrit :Maintenant, si tu pouvais arrêter d'expliquer aux gens en quoi ils sont aussi des "_istes", ce serait cool....
Ne me fais-tu pas un petit procès d'intention? Mon but n'était pas de récupérer un argument comme étant féministe mais de dire que tel argument correspond en tout ou partie à des arguments féministes existants (en l’occurrence différentialistes). C'est un constat pas de la récupération. D'autant plus que comme je ne partage pas les arguments en question, j'aurais au contraire eu plus d'intérêt à ne pas rebondir dessus.
C'est comme si je disais "moi je pense que toutes les chambres du monde devraient préférentiellement être peintes en vert à poix rouge foncé et rouge clair" et qu'il existait un courant de pensée mursvertsàpoixrougiste... Ça ne ferait pas forcément de moi une mursvertsàpoixrougiste même si les deux idées sont proches. Et les mursvertsàpoixrougistes n'ont pas forcément envie ou ne vont pas faire du forcing pour que je les rejoigne.
Tournesol a écrit :Genre expliquer que des convictions tout à faire normales et banales sont des extrémismes.
C'est un peu le contraire. J'ai dit que ce que des gens en désaccord qualifient souvent d’extrémiste sont des convictions normales et banales (puisque tous le monde a des convictions bien personnelles) et que l'emploi d'un tel adjectif est une tactique hyperbolique.
Ensuite j'ai dit qu'il fallait distinguer les convictions de leur concrétisation quand on parle d'extrémisme.
Par exemple, plusieurs de mes convictions ont beau être qualifiées d'extrémistes (adjectif) par des gens en désaccord avec moi, je ne rentre pas dans le jeu de la violence ou le dogmatisme souvent évoqué quand on parle également d'extrémisme (nom).
Mlle Rose a écrit :L'extrémiste est celui qui suit un dogme sans dépasser derrière les traits. Cela va bien plus loin que ce que tu présentes...
Je suis donc bien d'accord avec cette caractéristique.
Tournesol a écrit : Autant je suis convaincue qu'il faut se regrouper pour se faire entendre dans de nombreux cas, autant quand ce regroupement devient central dans la vie de quelqu'un"
Donc si je décide de me regrouper dans une entreprise pour mon travail, ça devient malsain? Si je décide de me regrouper tous les jours dans ma famille ou mon club de muscu, ça devient malsain?
J'ai l'impression que tu trouves surtout malsain tous les regroupements à thème sociétal avec lesquels tu n'es pas d'accord et qui s'extériorisent.
Tournesol a écrit :Mais Sammbd, il semble que tu adore te coller des étiquettes et des qualificatifs en istes. C'est cool mais parfois on peut aussi penser par soi-même
Les -ismes ont vraiment une mauvaise image chez toi à ce que je vois.
Je t'invite chaleureusement à aller lire ma présentation pour que tu te rendes compte que, sans rien avant, c'est une question, sans rapport avec le livre que je lisais distraitement, qui a traversé mon cerveau et qui m'a conduit à me définir ensuite comme féministe (et peut-être muràpoixrougiste pour bientôt!). Idem sur la question religieuse et sur la question du rapport des humains avec les animaux. Et sur ces deux sujets, je ne fais partie d'aucune asso. Personne autour de moi ne m'ayant initiée à tout ça, j'estime que j'ai à ces moments-là réussi à penser par moi-même.
Donc fermement : non, je "n'adore pas me coller des étiquettes et des qualificatifs en "istes" pour la frime, le plaisir ou la tchatche. Une étiquette est d'ailleurs bien trop petite pour décrire des années de réflexion non achevée, que ça concerne moi ou d'autres. Merci de s'en rappeler.