Vouloir changer le monde: Altruisme, générosité et bénévolat

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
Répondre
Avatar de l’utilisateur
Quark
Messages : 32
Inscription : mar. 12 févr. 2019 17:29
Profil : En questionnement
Test : NON

Vouloir changer le monde: Altruisme, générosité et bénévolat

Message par Quark »

Bonjour à tous,

Suite à plusieurs crises existentielles au cours de ma vie et ayant travaillé une dizaine d'années dans le domaine social, j'ai senti par la suite le besoin de me poser des actions concrètes afin d'améliorer le monde autour de moi tant sur le plan humain qu'environnemental. ( c'est depuis une des choses qui m'aide grandement à garder un certain équilibre)

Je suis donc vraiment curieux de connaitre si certains d'entre vous ont ces mêmes préoccupations et quels sont les moyens, les actions que vous utilisez pour tenter de changer positivement votre milieu de vie

Merci à l'avance de vos réponses, ça m'intéresse profondément!

Avatar de l’utilisateur
Miss souris
Messages : 4971
Inscription : jeu. 7 janv. 2016 16:20
Présentation : http://adulte-surdoue.fr/presentations/ ... t7027.html
Profil : En questionnement
Test : NON
Localisation : Les pieds au sud la tête à l'ouest ...
Âge : 52

Re: Vouloir changer le monde: Altruisme, générosité et bénévolat

Message par Miss souris »

Bon, ben je t'admire sincèrement, pour toutes ces choses concrètes... moi je me désole beaucoup, et je fais pas grand chose. Des collectes de médicaments, de nourriture, par l'intermédiaire des collèges où je travaille, de temps en temps, mais rien d'aussi construit. Je suis visiblement plus une suiveuse.

Invité

Re: Vouloir changer le monde: Altruisme, générosité et bénévolat

Message par Invité »

Pour ma part, j’ai écrit à un prisonnier longue peine de 1999 à 2003-4 environ, dans un but avoué de l’aider à se réinsérer, et également à une période charnière et délicate de ma vie.

J’avais 27 ans, et je voulais « changer ma vie » et surtout vivre mes actes et mes paroles avec plus de cohérences. Je me séparais de personnes très chères à mon cœur, certes, mais avec qui je me ressentais en dissonance, en « faux-self » perpétuel. Je ne supportais plus la légèreté et l'histrionisme récurrent d’un ami cher. Je rencontre justement alors un écrivain qui, en dehors de l’écriture de ses romans, animait des ateliers d’écriture en prison. Je lui montre un de mes texte, (j’écris depuis longtemps à mes heures perdues, ou trouvées...) et de fil en aiguille, il me propose d’écrire à un prisonnier. Mais je prends le temps de la réflexion, car je ne souhaite pas écrire via « le courrier de Bovet » qui met en lien un prisonnier et une personne de l’extérieur en préservant l’anonymat de celle-ci. Attention, je suis une idéaliste... :tmi: moi, je désire écrire avec mon identité révélée, je tends la main, la société tend la main à travers la mienne pour dire à cet homme qu’il peut revenir dans celle-ci. :rock: Je réfléchis désormais à quels types de criminels je me sens capable d’écrire, d’être alors en cohérence avec mes valeurs et ma proposition relationnelle. Je reviens vers mon ami, « ben en fait, je me sens capable d’écrire à un braqueur. » :1cache:

Justement, il y en a un de dispo, qui cherche une correspondante, qui s’ennuie aux Beaumettes. Après réflexion, ok, je me lance. Cette aventure humaine a duré donc, environ, 5 ans. Il en avait pris 12, il était bien calmé : 53 ans et 25 ans de tôle en tout quand je lui ai écrit. De fait, avec les remises de peine et ce qu’il avait fait avant que nous soyons en relation, nous nous sommes accompagnés jusqu’à, pour lui, sa sortie de prison, pour moi, le temps de ma vie de chanteuse en free-lance. Ce fut une aventure humaine fantastique, qui m’a beaucoup appris. Sur la vie, la justice, le système pénitentiaire, la culpabilité, la responsabilité que l’on peut avoir également en tant que personne extérieure au judiciaire vis à vis de la prison. J’ai été extrêmement marquée par cette correspondance et ma rencontre avec le milieu carcéral. Je n’ai été qu’un colibri, mais oui, j’ai fait pipi sur l’incendie pendant 5 ans.

J’ai également appris que celui qui semble le plus généreux ou le plus altruiste n’est pas toujours celui que l’on croit. La correspondance est très intéressante en cela qu’elle a son temps propre, qu’elle oblige à mûrir sa pensée, on ne se livre bien entendu pas du tout comme au téléphone. Moi je possédais une aisance avec l’écrit qu’il n’avait pas, j’avais du temps, besoin d’écrire, je ne me rendais pas bien compte de ce qui pouvait être censuré ou pas par le personnel pénitentiaire, j’étais jeune, rebelle, j’écrivais souvent. Je lui disais que j’étudiais du Bach, chantais du Ligeti, il me racontait la prison. C’était surréaliste, mais c’était la vie, un espace de rencontre protégé par l’enveloppe, le choix du papier, et qui a pu perdurer dans le temps.

J’ai beaucoup lu sur la prison, et je reste très attentive à ce sujet, encore. J’ai eu beaucoup de chance que cette expérience se passe bien. Nous nous sommes rencontrés au bon moment, j’ai toujours été extrêmement claire dans ce que je pouvais offrir, cela l’a beaucoup aidé à se « tenir droit ». Aucune ambiguïté. Je sais que j’ai joué un certain rôle dans sa vie, il a osé reprendre contact avec sa fille qui avait mon âge aussi grâce à nos échanges. Bref, cette histoire a été une belle histoire. Quand il est sorti, nous nous sommes rencontrés. Depuis plusieurs années, en plus, il me téléphonait, et à sa sortie, il y avait une femme et un bébé qui l’attendaient, il avait refait sa vie. Je lui ai proposé assez vite, d’oser laisser la prison plus loin, encore, en me « laissant », s’il le désirait. C’est le choix qu’il a posé, et je pense que c’était le bon. Je lui ai écrit une fois, depuis, il y a quelques années, pour lui faire un coucou. Il était heureux de voir mon écriture, j’ai été heureuse de retrouver la sienne, d’obtenir une réponse. Il va bien, pouvoir être de nouveau père a changé sa vie.

Je n’ai pas réitéré du coup l’expérience. J’estime avoir eu beaucoup de chance, on ne gagne pas deux fois au loto. Cela a été cependant une expérience très importante qui m’a appris la liberté, m’a appris beaucoup humainement, m’a enrichi et donné de la profondeur. Je pense à lui quelquefois quand je chante, notamment « Prison ». Je ne peux pas oublier les bruits et les cris de la prison, en arrière plan sonore de la voix de Guy me disant, un jour, « Si tu savais », la voix osant se briser à mon écoute. Moi, je n’ai jamais voulu connaître son casier, je pense qu’il m’aurait été plus difficile d’être naturelle.

À ce jour, je suis en questionnement pour reprendre une activité bénévole, mais franchement j’ai mon lot de difficultés à porter, et je ne désire pas mettre en péril mon équilibre personnel. Par contre, je pense que je vais participer cette année à un nettoyage de site, le département où je vis organise une ou des journées pour cela.

Je donne également beaucoup à Emmaüs, parce que tant ont besoin. Pour l’instant, j’en suis là.

Avatar de l’utilisateur
Quark
Messages : 32
Inscription : mar. 12 févr. 2019 17:29
Profil : En questionnement
Test : NON

Re: Vouloir changer le monde: Altruisme, générosité et bénévolat

Message par Quark »

moi je me désole beaucoup, et je fais pas grand chose. Des collectes de médicaments, de nourriture, par l'intermédiaire des collèges où je travaille, de temps en temps, mais rien d'aussi construit. Je suis visiblement plus une suiveuse.
Je suis certain que les gestes que tu poses font déjà une réelle différence, il n'y a pas de petit geste à mon sens quand ça viens du coeur...

Merci de ton témoignage Unesoprano, pour avoir travailler entre autre avec des détenus , il m'est certain que votre correspondance durant tout ce temps a jouer un rôle important dans la vie de cette personne....
À ce jour, je suis en questionnement pour reprendre une activité bénévole, mais franchement j’ai mon lot de difficultés à porter, et je ne désire pas mettre en péril mon équilibre personnel. Par contre, je pense que je vais participer cette année à un nettoyage de site, le département où je vis organise une ou des journées pour cela.
Je comprends, trouver et conserver son équilibre est primordial pour chacun de nous. Le nettoyage de site peut être effectivement une excellente initiative pour débuter et n'est pas trop impliquant émotivement.

Emmaus c'est quoi au juste?

Avatar de l’utilisateur
Mikirabelle
Messages : 1097
Inscription : sam. 22 déc. 2018 08:18
Présentation : [url=https://adulte-surdoue.fr/viewtopic.php?f=9&t=9772] Toutoute première fois[/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : Between the click of the light and the start of the dream
Âge : 43

Re: Vouloir changer le monde: Altruisme, générosité et bénévolat

Message par Mikirabelle »

Oui, j'aimerais en faire plus pour rendre le monde meilleur...

Mais...

Mais j'ai l'impression que mon travail actuel me prend déjà toute mon "énergie sociale"/mon "capital ressource empathie". Je ne parle pas du contact avec mes collègues (qui m'en prend tout de même une partie), mais du contact avec le public que je reçois.
Contenu caché
Vous devez être inscrit et connecté sur ce forum pour voir le contenu caché.
Et pourtant ça n'est pas les idées qui manquent... Parfois j'en viens à rêver d'un vrai revenu de base qui nous permettrait de nous investir dans plus de lien social. Je suis convaincue qu'économiquement la société n'y perdrait pas.

En vrac, les idées qui m'ont traversées un jour où l'autre :

- Aller visiter les "petits vieux". Mais je ne me sens pas de le faire "sans cadre", sans relais (ne serait-ce que parce qu'avec mes nombreux déplacements dans le cadre du travail, je ne peux pas m'engager à être présente de manière régulière). L'une des associations à laquelle je fais des dons propose ce genre de mise en relation, mais elle n'est pas implantée dans ma ville.
Contenu caché
Vous devez être inscrit et connecté sur ce forum pour voir le contenu caché.
- Être correspondante de prison (merci [mention]Unesoprano[/mention] pour ton message, si je me lance un jour, tu n'y seras sans doute pas pour rien)

- Participer à un réveillon solidaire. Au moins, c'est ponctuel, ça ne m'engagerait pas trop. Mais même ça ça me fait peur. Pas le contact avec les bénéficiaires, mais celui avec les organisateurs !

- Participer à des maraudes de nuit auprès des SDF. Mais bon, ça n'est trop compatible avec les horaires du boulot (ben oui, le matin il faut se lever...).

- Parrainer un enfant. Je ne parle pas du parrainage d'un enfant à l'étranger à qui on envoie des lettres et de l'argent, mais du parrainage d'un enfant dans ma ville (le Conseil départemental propose ça chez nous) : faire avec lui des activités, prendre le relais des parents. Je n'ai pas d'enfant, et le fait de ne pas pouvoir "transmettre" me manque. Donc ça serait "gagnant-gagnant" (mon Dieu, je déteste cette expression...)

- Participer à une opération de nettoyage (ramassage des détritus dans la nature...)
Hors-sujet
- Construire des dispensaires en Inde avec de l'argent gagné on ne sait comment ...ah non, ça c'est quand j'étais petite et que je me faisais ch... pendant la messe !! Trop drôle : je m'aperçois que je pourrai le caser dans "les premiers murmures"... car ça allait très loin : je me mettais à tout chiffrer/calculer pour savoir combien ça coûterait, combien de personnes on pourrait accueillir, combien de repas ça ferait, etc !
Bon, bref, à part faire des dons à diverses associations "caritatives" et environnementales et donner à Emmaüs (pour [mention]Quark[/mention] : http://www.emmaus.fr ... je n'ose pas détailler de peur qu'on me traite de prosélyte !), je ne fais rien.

Edit : ah, oui, j'ai oublié : ce que je pourrais faire en tant que bénévole, c'est faire ce que je fais dans mon métier, mais libérée de toutes les absurdités qu'on y trouve...
Le meilleur moment de la journée, c’est quand on va se coucher (Chanson Plus Bifluorée)

Damdoum
Messages : 70
Inscription : mar. 7 août 2018 13:45
Présentation : Comme je dis souvent, j'ai deux bras, deux jambes et occasionnellement une tête...ce qui est déjà pas si mal !
Profil : Bilan non concluant
Test : WAIS
Localisation : Bretagne
Âge : 40

Re: Vouloir changer le monde: Altruisme, générosité et bénévolat

Message par Damdoum »

Bonjour,
Merci pour le lancement de ce topic qui est fort intéressant et les réponses qui vont avec...
Pour ma part, je suis très proche de "Je pense, donc je fais...et je réfléchis après à ce que ça donne au concret"
Dans sa volonté de changer le monde, je crois qu'il fait être assez au clair sur la raison qui peut nous pousser à le faire.
Et pour évoluer dans le champ associatif et coopératif notamment (ce qu'on appelle l'économie sociale et solidaire), je vois bien que c'est important au risque de développer des comportements à risque (deuil non réalisé, fuite en avant, besoin de reconnaissance) et aller vers le surmenage, la maladie voire la mort...
Ainsi, me concernant, quand je fais les choses, c'est pour me rassurer sur la propre capacité...à faire les choses ! :) (pour des raisons qui me sont propres d'ailleurs et plutôt incongrues d'ailleurs par rapport à d'autres personnes). Donc je vais en permanence aller chercher des signes de validation/confirmation pour conforter les actions que je réalise et donc mon comportement. Je pars d'idées vagues puis qui se construisent et s'affinent au fur et à mesure.
Pour tous ces aspects, je préfère les actions, simples, concrètes, mesurables et réalisables (objectifs SMART en gros...) que celles inatteignables et pour lesquelles je développerai une forte dissonance cognitive. J'essaie donc de mettre en application au maximum les idées pour lesquelles je me sens proches.
Pour exemples :
- je n'ai plus qu'une voiture et utilise au maximum les transports en commun pour me déplacer
- J'ai la chance d'avoir un jardin avec potager et poules
- nous avons changé de système de chauffage pour du granulé + solaire
- nous accueillons depuis plus d'un an un mineur non accompagné
- J'ai fortement participé à la création d'un club d'ultimate frisbee (sport mixte, sans contact, auto-arbitré) et sous forme collégiale (co-présidence)
- Nous sommes au Crédit Coopératif pour notre compte commun comme pour l'emprunt de notre maison.
- J'accompagne toutes sortes de structures associatives/coopératives (d'utilité sociale) dans création/pérennisation de leur activité
- etc...
Ce ne sont pas des choses si compliquées à mettre en oeuvre (je n'ai vraiment pas du tout l'impression de forcer...) et pour lesquels le retour est assez gratifiant car très positif aussi bien pour soi (avec renforcement de la confiance en soi tout ça...) que pour d'autres personnes.
Voili voilou,
Au plaisir de lire d'autres témoignages et bon courage à ceux qui souhaitent le faire !
“La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi !”
A.Einstein ? Mon grand-oncle ? Un illustre nain connu ?

Répondre