Questions à la con : ici on peut tout demander

[arizona]

Pourquoi, si le corps est à 37 degrés, a-t-on chaud déjà à 32 degrés ? Ne devrait-on pas trouver qu'il fait un peu frisquet ?

[Reyna]

À cause du faible écart de température ?
Un peu comme lorsque tu te baigne. Si l'écart de température avec la mer est important tu aura froid. Ainsi si il fait 38°C dehors et que l'eau est à 25°C tu auras plus froid en y entrant que si dehors il fait 25°C et que l'eau est à 22°C.

[Za]

je ne pense pas que cela suffise... et ça m'interroge aussi.
Question subsidiaire : pourquoi dans l'eau, ou dans une atmosphère saturée d'humidité, la balance chaud/froid est autour de 27°C ?

[Bradeck]

Rhaa, je n'ai qu'un début de piste (de mémoire).
Déjà, la perception de la température est liée à des capteurs cutanés, certains spécialisés dans le "froid", certains spécialisés dans le chaud, sachant que notre peau est à 34°C. Reste que 32 < 34 => Pourquoi a-t-on chaud ?

Les thermorécepteurs sont plus ou moins actifs, et donc envoient des signaux plus où moins fort au cerveau. Le ressenti de température est lié à la différence d'activité entre les récepteurs chauds et les récepteurs froids, et non à la différence de température entre notre peau et l'extérieur. Cette perception permet au corps d'adapter ses mécanismes de thermorégulation.
De plus, en dessous de 5° et au dessus de 45°, entrent en jeux en plus des thermorécepteurs les récepteurs cutanés reliés à la douleur, pour que l'on agisse sérieusement pour se protéger car on sors du cadre où le corps peut réguler sa température correctement.

J'espère ne pas avoir dit trop d’âneries, car tout cela est de mémoire...

Pour la question de za, là je ne vais faire que supputer, mais je me dis que puisque cette sensation de chaud / froid est reliée aux fonctions de thermorégulation, comme dans l'eau la transpiration ne permet plus cette dernière, le corp est en plus facilement en danger de "surchauffe", il ne serait donc pas illogique que le signal "trop chaud" soit donc plus bas dans l'eau que dans l'air.

[Riffifi]

Pourquoi, si le corps est à 37 degrés, a-t-on chaud déjà à 32 degrés ? Ne devrait-on pas trouver qu'il fait un peu frisquet ?

Je partirais bien sur l'explication toute simple suivante :

• si notre température interne est bien à peu près constante, ce n'est pas le cas de notre température externe, au niveau de l'épiderme, qui permet justement de réguler pour protéger l'homéothermie ;
• il est donc possible qu'on puisse avoir une sensation de chaleur même avec une température extérieure inférieure à 37 ;
• sachant que nous ressentons plus fortement les contrastes de température, j'imagine en partie parce que nous devons nous y adapter rapidement ;
• et que la sensation de chaleur ou de froid doit être liée aux "efforts" de régulation à opérer.

Mais cela ne nous dit pas à partir de quelle température on passe en fonction "rafraîchissement" ; ni à partir de quelle température la régulation n'est plus efficace ^^

[Le Renard]

Même au repos complet, notre corps doit faire des trucs pour rester en vie ; ça s'appelle le "métabolisme basal". Cette activité transforme de l'énergie en chaleur. La puissance dissipée dépend des gens (âge, taille, poids, sexe, masse musculaire, santé, acclimatation au chaud ou au froid, facteurs génétique etc), mais pour un mec normal on peut prendre 70 W comme une puissance raisonnable.

Donc voilà. Sans rien faire d'utile, faut que je dissipe 70W, essentiellement dans l'air autour de moi. Les deux chemins qui comptent le plus, alors, sont :

1- la convection : la chaleur qui passe directement de la peau vers l'air, sans effort du corps.
Ce mécanisme peut conduire une puissance proportionnelle à la différence de température entre la peau et l'air. Ca veut dire qu'il y a une température seuil au delà de laquelle on n'arrivera plus à évacuer 70 watts. Cette température varie, elle aussi, en fonction de plein plein de trucs, alors si on veut garder une valeur à la louche, c'est qu'à poil on sera "bien" vers 27 °C pour évacuer le métabolisme basal et pas beaucoup plus, uniquement par convection, si on n'est pas au soleil (ou dans un environnement qui rayonne beaucoup, comme des pierres ou du béton chaud).

2- l'évaporation : la chaleur qui passe du corps vers la sueur ; la sueur change d'état et s'évapore ; ce mécanisme peut conduire d'autant plus de puissance que l'air est sec.

Plus l'air est chaud, moins la convection marche bien, plus le corps va dépendre de la sueur pour se refroidir. Et suer, c'pas cool : ça enlève de l'eau au corps, eau dont on a besoin pour plein d'autres trucs. Alors le corps il aime pas, il demande à ce qu'on se mette un peu plus au frais si possible, bien avant que l'air atteigne 37°C, pour revenir à un mode où la convection domine le refroidissement.

[arizona]

Ah ben dis donc, j'en apprends des choses ! Merci pour vos réponses !

[Za]

Super clair, merci !

[Chacoucas]

On vous fait souvent le coup de vous demander si vous vous droguez ou de vous dire (mieux) que vous êtes perché 24h/24 avec les perceptions attribuées aux psychotropes? (merci Dok de m' y avoir fait penser)
Exemple: un ami qui me disait que j' étais naturellement sous acides vu ce que je racontais et exprimais de ma façon de voir.
(à prendre avec humour, hein ^^ esprit delirium)

[Caligula]

On m'a effectivement posé la question quand j'ai été serveur. Mais il faut dire aussi que j'avais rapidement compris que je pouvais abandonner l'idée d'une conversation éclairée (ou ne serait-ce que constructive), et que j'ai donc joué au couillon pour coller au niveau ambiant. Manifestement, j'avais trop bien réussi.

[Chacoucas]

Hmm oui mais moi ça me le fait quand j'ai des idées que je prends comme "sérieuses" aussi En fait quand je fais le couillon ça passe bien, pas de remarques en général. Ou ça se fond dans le truc ambiant.

[Grabote]

Est ce qu'il y a quelqu'un.e ici qui sait comment faire pour s'arracher le coeur et continuer à vivre paisiblement ?

[PointBlanc]

Je suis justement en train de me poser la question inverse.

[axolotl]

Est ce qu'il y a quelqu'un.e ici qui sait comment faire pour s'arracher le coeur et continuer à vivre paisiblement ?

Who invented the human heart, I wonder? Tell me, and then show me the place where he was hanged.

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Translation : "Peux-tu me dire qui a inventé le cœur humain. Allez, dis le moi, et montre-moi l'endroit où on l'a pendu." Lawrence Durrell, je ne sais plus dans laquelle des ses œuvres, probablement "Le quatuor d'Alexandrie".

Proverbe axolotlien : apaise ton cœur, lis Baudelaire :

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Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

[Grabote]

Merci Axo
Ah! toute ma jeunesse (enfin une partie ...;-) :
[BBvideo 425,350]http://www.youtube.com/watch?v=CwuF_8Y7e0c[/BBvideo]

[Armie]

Question 1: Anesthésie affective.
Question 2: Endurer. Attendre.

Par contre, c'est pas confort.
Premier cas : pas de souffrance, mais anhédonie.
Second cas: résilience, mais douleur.

Voilà voilà.

Sinon, d'accord avec Axo, y a la poésie, aussi.

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La nuit n'est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l'affirme
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée
Il y a toujours un rêve qui veille
Désir à combler faim à satisfaire
Un cœur généreux
Une main tendue une main ouverte
Des yeux attentifs
Une vie la vie à se partager.

Paul Éluard

[Mlle Rose]

http://forum.davidmanise.com/index.php/ ... #msg533433

Dites, c'est moi qui suis siphonnée du bocal ou d'autres auraient aussi tendance à se poser cette question ? J'ai un peu l'impression de passer pour une psychopathe là....

[PointBlanc]

Disons que les chances d'avoir une conversation raisonnable sur un tel sujet me paraissent minces. Quand la vie d'un enfant est en jeu, c'est fini - soit qu'on bascule aussitôt dans l'émotionnel, soit qu'on préfère mettre sa raison en sourdine pour ne pas se retrouver en porte-à-faux avec l'opinion générale et passer pour un monstre (quand bien même on aurait une conscience claire de l'absurdité d'un tel jugement).

Dans ce cas précis, ta position m'a l'air logique : mieux vaut mettre le gamin à l'abri et donner à l'adulte le plus résistant les meilleures chances de trouver du secours.

[Mlle Rose]

Tu as sans doute raison, quand on lit les commentaires dans la presse ça fait peur...
N'empêche que c'est une question qui me taraude un peu, vu qu'il m'est arrivé et m'arrive encore de faire des trucs comportant des risques de ce type, et parfois avec mon môme.
Prendre une décision équilibrée et logique, en prenant en compte tous les paramètres sûrs, les paramètres incertains, sans laisser le seul émotionnel diriger, pour se donner les meilleures chances de s'en tirer... braiffe !

[PointBlanc]

C'est le grand paradoxe : alors même qu'on continue à défendre l'idée que c'est notre aptitude à juger qui nous sépare des bêtes, quelqu'un qui agirait de façon essentiellement rationnelle serait vite taxé d'inhumanité.

[arizona]

Pourtant dans les avions, on te dit bien de mettre ton masque à oxygène avant de mettre celui des enfants ou des autres, et je n'ai jamais entendu quelqu'un trouver cela inhumain. C'est juste logique.

Sinon j'ai eu un peu ce genre de discussions ces derniers temps, avec l'idée que tuer un enfant, c'est pire que tuer un adulte. Je n'arrive sincèrement pas à comprendre pourquoi. J'ai l'impression que tuer un adulte génère plus de souffrance que tuer un enfant. L'adulte, souvent, a un ou plusieurs enfants qui doivent alors se construire dans cette douleur. Un compagnon, des parents, des amis. Parfois aussi sa disparition plonge la famille dans les problèmes financiers.

J'avais lu quelque part : chez vous, la douleur la plus extrême est de perdre un bébé. Chez nous, c'est celle de perdre un vieux. Parce qu'avec lui, disparait son acquit, ses expériences, toutes ses amitiés. L'enfant lui, n'a encore rien fait, rien dit, rien crée, rien tissé.

[pixelvois]

Justement : le vieux "a fait son temps", tandis que l'enfant a tout à vivre ^^
Franchement, pour moi peu importe l'âge ou l'individu : la douleur potentielle de sa perte est égale, et si différence il y a avec une autre disparition, cela n'a rien à voir avec une quelconque différence entre eux, mais une différence de mon attachement à eux...

[Grabote]

pour moi peu importe l'âge ou l'individu : la douleur potentielle de sa perte est égale, et si différence il y a avec une autre disparition, cela n'a rien à voir avec une quelconque différence entre eux, mais une différence de mon attachement à eux...

+1
Au passage merci Melle Rose pour la découverte de ce site qui a l'air assez intéressant.
Rien que la distinction signal/bruit est bienvenue dans mon cas ^^.
J'ai pas trouvé le topic " comment s'auto arracher le coeur en 10 étapes " mais je vais continuer à fouiller .

[shinoune]

Cela me semble très violent ce que tu envisages là, Grabote. Comment veux-tu qu'il cesse de te faire mal, ton coeur, si tu le traites ainsi.
S'il a mal, il a besoin de douceur et d'écoute.

Prends des petits moments rien que pour toi, rien que pour lui, où tu te reposes, et écoute ce qu'il a à te dire. Ecoute-le avec bienveillance, avec tendresse, imagine-toi le couchant dans un lit tout doux de plumes où ses blessures seront moins à vif, où il pourra se reposer. En pensées, avec tout ton amour, berce-le, comme tu le ferais d'un tout petit qui est triste et malade.
Ecoute et entends ce qu'il te dit de lui, de toi. Accueille simplement cela, sans jugement, sans rejet. C'est juste ce qui est là, maintenant et qui a besoin d'être reçu. Ca te parle de toi, de l'enfant, de la jeune-fille, de la femme qui a besoin de cette chaleur, de cet amour. Il y a des moments de ta vie où cela ne t'a pas été donné, alors aujourd'hui, offre-toi cela, cette bienveillance, cet accueil.
Si ce qui se dit fait mal, laisse-toi pleurer, roule toi en boule, berce-toi encore, endors-toi un peu s'il le faut ... tu vas t'apaiser et repartir vers ta vie, plus sereine... jusqu'à la prochaine tristesse, détresse.
Si cela te prend à un moment où tu ne peux t'accorder ce temps dis-lui, à ton coeur, que tu l'as entendu et que, dès que tu auras un peu de temps, tu le lui accorderas ... ça le calmera un moment et tu pourras attendre.
Mais ne l'oublies pas, parce que l'oubli, ça ouvre à nouveau les blessures.
L'écoute et l'accueil, l'acceptation et la bienveillance non seulement apaisent mais dissolvent le noyau de douleur. Cela te permettra de t'en occuper concrètement et d'en atténuer les causes enfouies

Sois douce avec ton coeur, sois douce avec toi

Et ce que tu entends de tes peines dans ces moments-là, tu pourras ensuite travailler dessus, voir ce que tu peux faire dans ta vie, aujourd'hui, pour réparer, apaiser, panser, dépasser cette souffrance. Pour qu'elle ne réapparaisse pas, par surprise, à tous les coins de rues en t'affolant et en te laissant exangue sur le trottoir.

Ca marche, tu sais

Bon courage !

[bôkenka]

J'ai pas trouvé le topic " comment s'auto arracher le coeur en 10 étapes " mais je vais continuer à fouiller.

Je ne peux t'aider,
Ne connaissant ton cœur.
Pour ce qui est du mien...
Je ne peux t'aider
Seul un lithotriteur
Car il est de pierre.
Je ne peux t'aider,
Ne connaissant ton cœur.

Direction copier/coller dans Oulipo

Mais je suis d'accord avec Shinoune