Susan Blackmore a écrit :There are two replicators now on this planet. From the moment that our ancestors, perhaps two and a half million years ago or so, began imitating, there was a new copying process. Copying with variation and selection. A new replicator was let loose, and it could never be -- right from the start -- it could never be that human beings who let loose this new creature, could just copy the useful, beautiful, true things, and not copy the other things. While their brains were having an advantage from being able to copy -- lighting fires, keeping fires going, new techniques of hunting, these kinds of things -- inevitably they were also copying putting feathers in their hair, or wearing strange clothes, or painting their faces, or whatever.
[...]
Well, we did pull through, and we adapted. But now, we're hitting, as I've just described, we're hitting the third replicator point. And this is even more dangerous -- well, it's dangerous again.
Susan Blackmore, 'On memes and temes', conférence TEDIl y a deux réplicateurs sur cette planète. A partir du moment où nos ancêtres, probablement il y a 2,5 millions d'années, par là, ont commencer à imiter, il y avait un nouveau processus de copie. Copie avec variation et sélection. Un nouveau réplicateur était laché sur le monde, et il n'était pas possible -- dès le départ -- il n'était pas possible à l'être humain qui avait laché cette nouvelle créature, de copier juste l'utile, le beau, les choses vraies, et ne pas copier le reste. Alors que leurs cerveau obtenaient un avantage grâce à cette capacité à copier -- allumer des feus, les maintenir en vie, nouvelles techniques de chasses, ce genre de choses -- inévitablement ils copiaient également se mettre des plumes dans les cheveux, porter des habits étranges, ou se paindre le visage, peu importe.
[...]
Enfin, nous nous en sommes tirés et nous sommes adaptés (ndt : Blackmore défend que le second réplicateur a failli entrainer la fin de l'espèce, ce qui expliquerait notre unicité sur notre branche d'évolution). Mais maintenant, nous arrivons, comme je l'ai décrit, nous arrivons au point du troisième réplicateur
https://www.ted.com/talks/susan_blackmo ... _and_temes
Le premier réplicateur : le gène.
Le second : le meme.
Le troisième : le teme.
Branche issue des réflexions de Dawkins sur l'évolution (Le gène égoiste, 1976), la memetique est une théorie qui s'intéresse à l'évolution humaine sur le plan de la transmission "culturelle".
Ces théories ont en commun avec les théories du "Darwinisme universel" une approche simple qui consiste à dire que l'état présent des choses est la conséquence du simple algorithme évolutionnel : toutes possibilités étant générées, ne restent que celles qui survivent à leur milieu.
En des termes très simples, l'algorithme évolutionnel est
- S'il y a transmission
- S'il y a mutation
- S'il y a sélection
Alors, il y a évolution.
La mémétique est très spécifique à l'humain (qualifié de 'Meme machine', Blackmore, 1999), et intuitivement elle fait référence au langage, qui serait à la fois construit de memes, et outil de leur transmission.
Si cette intuition est vérifiable, cela impliquerait, en admettant qu'il y ait une réalité autre que théorique derrière la memetique
- Que dans sa construction, le langage est une copie non fidèle, une imitation qui inclus mutation et sélection
- Que ce mécanisme est autogène à une seule fin : la survie égoiste du meme
Si démontrées, ces implications pourraient paraitre fatalistes ("le langage est irrémédiablement cassé"), mais par contraposée, auraient des répercusions positives sur différents aspects que nous essaierons d'aborder au fil du sujet.
L'objectif de cette réflexion porte autour du langage donc. Il s'agirait, sous l’œil de la memetique de
- Qualifier en quoi le langage "mute" les memes lors de la transmission
- Qualifier en quoi le langage "sélectionne" les memes lors de la transmission
- Explorer ces mécanismes selon différentes typologies de langages (vernaculaire, jargon, formel...)
- Comprendre en quoi le contexte en tant que milieu sélectionnant peu affecter la qualité/l'intensité de l'imitation
- Corrolaire : Qualifier en quoi il est important/déplorable que nous ne nous "comprenions pas" selon les contextes.
Démarche expérimentale
Pour tenter de commencer à élaborer une démarche expérimentale, il convient de qualifier les outils scientifiques à disposition.
D'une part, il conviendra d'établir l'état de l'art des outils à la disposition de la discipline, à laquelle il est souvent reproché, à l'instar d'autres théories actuelles (ex : Théorie M), d'être très esthétique mais sans lien concret vérifiable avec la réalité.
D'autre part, j'aimerais postuler en première intention un "Turing inverse" : s'il existe des conditions où le test de Turing est réussi, c'est à dire des conditions où la machine "imite" parfaitement l'humain, alors dans ces conditions qui remplissent l'impératif d'imitation du meme, la 'teme machine' peut simuler la 'meme machine', et en livrer le fonctionnement à travers son "langage formel".
Je propose donc d'essayer d'inclure dans les résultats expérimentaux les études
- Portant sur de "vraies" 'temes machines' (concept à définir encore)
- Portant sur l'imitation de comportement humains
A titre d'exemple : AlphaGo est-il une 'teme machine' ? Si oui que peut on apprendre ? (c'est vraiment une question actuelle)
Deux concepts à expliquer donc : le 'teme' (et la 'teme machine'), et ce qu'est un "langage formel".
Le 'teme' est ce qui est imité par un cerveau non humain. Un cerveau 'technique'.
Il y a 'teme' quand une intelligence artificielle produit des résultats à partir de nombreuses mutations et sélections de concepts
avec transmission entre diverses unités de calcul.
Deux exemples : les intelligences artificielles à apprentissage profond, les calculateurs Monte Carlo utilisés par les entreprises
affectées par les comportements prédits par la théorie du jeu.
De façon régulière, les 'temes' et 'temes machines' (les fermes de serveurs) sont de plus en plus utilisés pour "prédire" des résultats et la démarche pour y parvenir quand on ne sait pas l'élaborer.
L'idée est grosso modo "on teste tout ou presque, on en garde que ce qui marche, et on voit comment la machine y est arrivé".
On voit comment on y est arrivé. On a la réponse, 42, mais aussi la question, et toutes celles du raisonnement.
Dans un langage formel (rationnel même souvent) atomiquement logique. Un véritable fantasme pour Betrand Russel.
Un 'langage formel', on pourrait appeler ça un 'langage à la construction parfaitement maitrisée logiquement'.
Contrairement à un langage humain de tous les jours, il n'est pas "constaté a posteriori" avec un dictionnaire,
mais construit a priori, dictionnaire (et grammaire) inclus.
Le logicisme défend (Russel donc, mais avec lui il faut penser également à Wittgenstein, Godel, etc) "qu'en principe, les mathématiques peuvent se ramener à la manipulation syntaxique de langages formels." (je cite wikipedia là)
L'exercice a des limites, dont une "ultime" qu'on appelle "Théorème d'incomplétude de Godel" qui implique que dans tout langage formel il existe au moins une proposition qui n'est ni conforme, ni non conforme au langage.
Posture déontologique
Sur la mauvaise façon qu'je cause
Une hypothèse de travail forte dans cette réflexion est que, à travers le langage, et ma propre utilisation des mots, ce que j'exprime ne sera pas ce qui sera compris.
A ce titre je considère qu'il serait surréaliste de prendre la posture initiale de savoir formuler correctement la problématique, en concept, en mots, ou en rhétorique. Par l'absurde, une imposture pourrait apparaître plus constructive.
La pratique de cet exercice devrait s'accompagner, si tout va bien, d'une amélioration dans tous les aspects. A titre d'exemple, si l'on arrive à qualifier des dynamiques "gouvernables" de langages applicables dans ce contexte qui réduisent la part de déformation dans l'imitation, alors peut être que l'exercice devient auto-alimentant.
Ceci n'est pas la première version de l'introduction, et ce ne sera pas la dernière.
Problématiques éthiques à parler memetique
La memetique est une théorie séduisante sous certains aspects. Mais à l'heure actuelle, c'est une théorie très abstraite. Sans vérifiabilité expérimentale, les conclusions à tirer seront toujours à prendre avec des pincettes.
Par ailleurs, on parle d'une des nouvelles théories de la construction de la psyché. Certaines de ces théories, la memetique incluse, ne se soucient pas des implications morales qu'elles soulèvent pour ne se concentrer que sur la vérité sous-jacente, dans une approche très nihiliste.
Je le répèterai plusieurs fois, il faut aller sur ces terrains là quand on est dans de bonnes dispositions.
Aveu d'incompétence
Je n'ai aucune qualification à parler de
- langage
- psychologie
- évolution
- philosophie
Mes compétences dans chacun des domaines n'ayant aucune base solide, issues d'une instruction partielle, superficielle, biaisée, et autodidacte.
Je n'ai pas plus de qualification à parler de memetique. Ma compréhension du sujet se limite aux besoins de challenger une personne en master de cinéma traitant des androides dans le cinema asiatique.
La seule pertinence que je peux apporter est vis à vis de la "machine", que je connais dans la pratique et dans les projections d'anticipations de ses créateurs (comme Alan Turing) ou de grands auteurs (comme Asimov).
Voici quelques lectures pour commencer
Klaas Chielens - Université de Bruxelles
Master : The Viral Aspects of Language: A Quantitative Research of Memetic Selection Criteria
http://memetics.chielens.net/master/index.html
Thèse : Evolutionary Aspects of Language Spreading: A Quantitative Research of Memetic Selection Processes in the Distribution of Virus Hoaxes (à trouver)
Supervisé par Francis Heylighen avec qui il a co-écrit
Operationalization of meme selection criteria: Methodologies to empirically test memetic predictions
https://www.academia.edu/2860043/Operat ... redictions
Plus frais,
Ziran He - Guangdong University of Foreign Studies
On Meme and Memetics in Language
https://www.researchgate.net/publicatio ... n_Language
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