Degemer mat en patoisie !!!

[Fabs le vaurien]

Je me souviens enfant, lorsque je me rendais dans des repas de famille, je ne comprenais strictement rien des discussions entre adultes.
Mes grands parents paternels parlaient exclusivement en breton nord finistérien.
Je regrette parfois ne ne jamais avoir appris la langue...
Toutefois, il n’empêche que, tout comme d’autres issus d’une région à fort héritage culturel, j’ai hérité d’un jargon parfois incompréhensible pour le français d’ailleurs. Je suis parfois étonné devant la stupéfaction de mes interlocuteurs lorsque je leur balance un mot une expression de par chez moi. De même que je suis désarçonné dans le cas inverse.

J’ouvre ce topic parceque je suis curieux de connaitre vos petits patois à vous, ces expressions qu’on entendrait nulle part ailleurs que chez vous. J’ai choisi de le mettre dans cette section car, plus que de l’art, c’est bien de culture qu’il s’agit ici.

Si ce sujet ne vous intéresse pas, vous pouvez vous amusez à traduire ce petit texte que je viens d’ecrire pour vous donner une idée de ce que peut donner une conversation de nord-finisterien. Attention, ce n’est pas du breton à proprement parler. C’est un français incluant certains mot breton…ca donne une sorte de patois.

Gast !!!
A force de partir en riboul et de se mettre à dreuz en faisant un reuz pas permis, cuici va finir da gousket, klanv à bloc de louzou. Parcequ’il avait pas mis son chupenn alors qu’il faisait frisket et qu’il y’avait gros zef .La cuche et les cheveux en distribil , tout grignou, il risque d’etre moins moutik. Bon je vais pas baragouiner plus, faut que j’aille à la pompe pour faire l’essence.
Kenavo.

[TourneLune]

risket et zef, je pense que c'est assez national non?
chez moi, sans que ce soit du patois, on met les chocolatines dans une poche et dans la malle de la voiture

Sinon, on boulègue, on roumègue et on joue au baské C'est pas Alfré qui me contredira. Y en a même quiont fait des dictionnaires


[web 100%,240][/web]

[Fabs le vaurien]

EXCELLENT !!!! Ca veut dire quoi boulegue et roumegue?

tu as raison, frisket (prononcé friskette) c'est ,évidemment, frisquet/froid (froid en breton se dit yen). Et le zef c'est le vent (en breton "an avel").

chez nous faut être torrpenn pour ne pas aimer le kouign aman ou le kig ha farz !!!
Sinon, un collegue est un ami. Ce qui est confusionnant lorsque je dis recevoir des collègues chez moi pour prendre une murge, les gens pensent vraiment que je vais picoler avec mes collegues de travail.

[TourneLune]

boulègue, c'est remuer.
Par exemple, pendant les quines ( loto) les gens hurlent "boulègue!!" quand c'est pas les bons numéros qui sortent
Rouméguer, c'est râler dans sa barbe.
Y a un bled qui s'appelle Rouméguet à côté de chez moi , huhu

A vrai dire y en a plein, mais j'y pense pas... Et puis j'en ai perdu pas mal après 10 ans en région parisienne parce qu'entre ça et l'accent, j'étais pas toujours comprise non plus

[Fabs le vaurien]

bon petite traduction :

Gast = putain
partir en riboul = faire la fête
à dreuz = dans tous les sens
du reuz = du bruit
cuici = celui-ci (facile hein)
da gousket = au lit
klanv = malade
louzou= medicament
chupenn = veste
La cuche = queue de cheval
distribil = sans dessus dessous
grignou = crade/sale
moutik= mignon.
aller à la pompe pour faire l’essence= se rendre à la station service pour y mettre de l'essence dans son auto
Kenavo= au revoir

[La Magicienne]

[soazic]

famille du centre Bretagne, idem, ils parlaient breton devant la cheminée histoire qu'on n'y comprenne rien... (mais on comprenait quand même qu'il valait mieux ne pas entendre)
Gast gast
ça strimmpe: ça éclabousse
Fitendoue (tout cela écrit approximativement bien sûr): nom de dieu
Corrh (coch?): merde
Fouèill: merde aussi j'imagine
tié dé gahat: va te faire foutre

[Mlle Rose]

hihi moi je comprends rien au breton, chez moi c'était le gaga d'un côté et le patois auvergnat de l'autre, sachant que j'ai grandi dans un "quartier" desfois ça donne des mélanges un peu chelou dans ma bouche et mon mec me comprend pas , j'essaierai de vous écrire un truc pour rire un d'ces moments mais beauseignes vous allez rien panner.

[sourizeante]

Super sujet !
J'ai deménagé dans toute la France pour suivre mon père. Pour le coup, les expressions locales j'en ai soupé.
Mon père breton demandait souvent "passe moi les pierres" quand il voulait du sucre.
Ma mère, Sans Région Fixe, fatigue la salade (ou la boulègue selon son humeur)
Je mange aussi des chocolatines. Quand je suis arrivée sur Paris, je me suis faite recaler par plusieurs boulangers.
La marraine de mon frère, niçoise, n'a pas de "fou rire" mais se fait "un four de rire".
Mon grand-père parlait d'une "paire d'années" pour dire "il y a longtemps", en prononçant an-nées.

Et sinon Fabs, est-ce que tu as un bilik? :-D

[soazic]

UNE billig!

[laetitia]

Sinon, un collegue est un ami. Ce qui est confusionnant lorsque je dis recevoir des collègues chez moi pour prendre une murge, les gens pensent vraiment que je vais picoler avec mes collegues de travail.

Il m'arrive de dire ça... Je dis collègue pour ami, et je reformule après en pensant m'être trompée. Ca serait un Finistérisme alors? Marrant de s'apercevoir que ce que je prenais pour un lapsus, est en fait une expression entendue petite, puis oubliée.

Ma doue!

[La Magicienne]

[Fabs le vaurien]

souriz..non pas de bilig, méthode moderne à la poêle. mais le jour oú j en voudrais une, je l achèterais dans la ville close à concarneau..sinon, compatriotes bretonnes, avez vous eu des news de l'ankou??

[TourneLune]

Mais quelle invasion de bretons!!

[laetitia]

sinon, compatriotes bretonnes, avez vous eu des news de l'ankou??

Ah non... peut être le soir d'Halloween ?

Tiens, je vais faire des crêpes!!

[Fabs le vaurien]

oui TourneLune, suffisamment de breton pour mettre en oeuvre mon projet de Forum Adultes Bretons Surdoués. le F.A.B.S.
bzh da viken ah atao.

[Fabs le vaurien]

Up pour le manque de diversité....me dites pas que vous parlez tous la même langue !!!

[Cyrano]

Si je vous dis qu'il va "cheu une eurnopée" ?

Il va pleuvoir en bon sarthois.

[Kayeza]

Chez nous aussi on mange des chocolatines... Il m'a fallu aller dans le "nord" (au-delà de la ligne Bordeaux-Lyon) pour comprendre que c'était pas partout pareil...
Sinon dans ma famille, j'ai des grands-parents moitié sud (Carcassonne), moitié nord (Ile-de-France, Pas-de-Calais) (les deux couples mélangés), donc ils ne parlaient pas vraiment patois entre eux, mais j'ai pris des expressions... Ma mère m'appelle toujours "ma nine" (rien à voir avec mon prénom), quand il y a du bruit elle a la tête "comme un tchimboul". Moi quand j'entends de la bonne musique, ça me donne "les foustélous" d'aller danser (orthographe approximative, évidemment), l'été j'aime bien les "coustélous" sur le grill et si on me reproche ma petite taille, je dirais "bal maï oun pitchout dégourdit qu'oun grand estabouzit" :-P Et oc !

[Fabs le vaurien]

"bal maï oun pitchout dégourdit qu'oun grand estabouzit" :-P Et oc !

c'est classe ça !!! ca veut dire quoi?

[Kayeza]

"bal maï oun pitchout dégourdit qu'oun grand estabouzit" :-P Et oc !

c'est classe ça !!! ca veut dire quoi?

Ca veut dire "il vaut mieux un petit dégourdi qu'un grand..." ben estabouzit, quoi - le contraire de dégourdi

[Louise]

Le post sur les fautes d'orthographe m'a rappelé mon séjour dans le Nord et ma découverte du ch'ti (la langue, pas les autochtones... quoique, ils sont pas mal non plus).
C'est une langue imagée, joyeuse, incongrue, populaire, un brin provocatrice, je trouve... un vrai plaisir à découvrir.

Tout ça pour dire (viens-en au fait, ma fille, viens-en au fait!), j'aime bien les nouveaux mots, ou les désuets d'ailleurs...
Alors je vais vous mettre ma sélection ici, et si vous avez des mots préférés, drôles, tristes, surprenants, jouissifs en bouche, je vous invite à les partager.

Parmi le patois de là-haut :
- fritopote : friteuse
- sac à piaute : sac de couchage

Parmi la langue d'ici (breton, patois, ou brestoa, je fais pas le distinguo hein):
- en distribil / a-dreuz : en bazar
- les rase-bitume : les enfants (c'est comme ça que mon GP nous appelait.. et appelle nos gnomes)

Et puis d'autres, des vieux que j'affectionne, surtout, je vous copie-colle un extrait d'un billet écrit il y a quelques temps :

[...]
Il y a ceux que je classe (par pure croyance hein, je n’ai jamais pris la peine de vérifier) parmi les “moyenâgeux”. Le guttural, les beaucoup-syllabiques, les “ois” ont je trouve un énorme potentiel… comique. Est-ce l’effet “Les Visiteurs”, vu au cinéma par mon esprit fragile et façonnable encore? Je n’ose y croire… (ça serait légèrement pathétique).

Grivois, baguenauder, galéjade, ébaudir et gourgandine évoquent immédiatement des effluves de cuisines, des animaux rôtissant sur le feu d’une immense cheminée de pierre, et de la servante aux joues rouges. Cuistre et outrecuidance pètent plus haut que leur cul, ça s’entend de suite.

Il y a les images décalées : potron minet, j’y vois un chat peureux, remugle, un museau de vache ruminant son herbe, musarder, un rongeur qui furète.

Il y a ceux pour les enfants : carabistouille et superfétatoire. Respectivement une sorcière et un super héros, s’pour ça.

Il y a ceux pour lesquels on a pas trouvé de mots qui décrivent aussi bien un état d’esprit : chafouin, enchifrené, vitupérer. La musicalité du mot elle-même donne l’indication.

Interlope. Nyctalope. Je sais pas, les mots en -ope, ça fait marrer. Non? Ok, sauf un. Et encore, ça dépend du contexte.

A vous!

[sonny boy havidson]

En Champenois : une papinette est une spatule ou une cuillère en bois.
En Jurassien : une pelle à chni est cet outil qui accompagne la balayette.
En Morvandiaux :
- Une treuffe : une pomme de terre
- Le tantôt : l'après-midi
Dans l'Isère : les équevilles sont les déchets.

[Louise]

alors les "chni", ça serait les poussières et autres miettes? c'est rigolo.

Tiens, ça me fait penser qu'ici on a un mot pour désigner les petites miettes, les boulettes, voire même par extension les trucs-un-peu-dégoûtants-qui-flottent-dans-les-liquides (comme des céréales détrempées, des miettes après avoir trempé une tartine dans le café ou des morceaux de poireaux/peau de tomate dans une soupe claire, bref : beuaaar) : ce sont des brujunes.

Et les bouloches des pulls, ça s'appelle des pilpous ou des poulouts (les poulouts ça désigne aussi les grumeaux).

[sonny boy havidson]

Le chni est indénombrable. On dira donc "du chni".

Dans la famille, l'action de tremper dans le café s'appelle faire la chichole. L'origine géographique du mot m'est inconnue.

En vocabulaire purement famillial, nous parlons des empianges pour parler de ces gens qui ont le dont de se mettre dans le passage, de ralentir toute action en cour. Un exemple typique : sur les trotoires de la rue de la Liberté à Dijon (environ 3,5 mètres de large), les deux personnes qui discutent et arrivent à bloquer le passage sont des spécimens d'empianges.