Chanson française - retour aux textes

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sourizeante
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par sourizeante »

Je ne suis pas experte, aussi j'irais me cultiver en visitant le lien ce soir (d'ici je n'ai pas accès). Je crois savoir, sans l'avoir jamais écouté en entier, que l'album Melody Nelson est aussi un concept qui va au dela d'une suite de chansons. Je n'aime pas trop la voix de Gainsbourg, aussi , bien que j'ai de l'admiration, je l'écoute assez peu.

Que penses-tu de Biolay ? Il est souvent comparé à Gainsbourg, et personnellement, je vois une forme de filiation , dans la forme : le pillage du classique, l'attachement aux doubles sens, les thèmes qui portent un album au complet, les chansons à double lecture, les chansons à caractère sexuel, les références, le grand écart dans les styles musicaux portant les textes, les rimes qui claquent, les chansons écrites pour les autres qui marchent mieux que celles écrite pour eux ...

Edit : j'oubliais, le choix d'écrire pour de jolies femmes aux voix fluettes. Et Greco.

En complement, ce texte de Biolay pour Elodie Frege

La ceinture
Non,pas sur la bouche
Même si c'est louche
Puisque ma langue
A le goût de ta vertu
De ton honneur perdu
Non pas sur les lèvres
Même si j'en rêve
Même si je tremble
Et bien que mon coeur soit nu
Mon âme est revêtue
De pudeur et d'impudence
Sans te faire offense
Mieux n'vaut pas tenter sa chance
Rien ne dure
Au dessus de la ceinture

Non, pas sur la bouche
Même sous la douche
Même si c'est dur
Je te mordrai c'est promis
Tous les coups sont permis
Non, pas sur les lèvres
Même pas en rêve
A sang pour sûr
Ou tu mangeras ton pain gris
Mon coeur est endurçi
Ne tire pas sur l'ambulance
Car de la potence
Plus rien n'a plus d'importance
Rien ne dure
Au dessus de la ceinture

Non, pas sur la bouche
Je sais, je touche
Le fond du lac
Le temps des cerises est mort
Le diable est dans le corps
Non, pas sur les lèvres
Non c'est pas mièvre
C'est pas le trac
Mais je préfère me donner crue
Sans revers, ni refus
Rendons nous à l'évidence
Tout est cuit d'avance
Mieux n'vaut pas tenter sa chance
Rien ne dure
Au dessus de la ceinture

Non,pas sur la bouche
Je sais c'est louche
Puisque ma peau
A l'odeur de ton odeur
Au dehors il fait chaud
Non, pas sur les lèvres
Jamais de trêve
Et pas d'assauts
Le bonheur est dans la pente
Entre le sol et le ventre
Entre l'oubli et l'oubli
Bel oiseau du paradis
Joue plutôt "jeux interdits"
Rien ne dure
Au dessus de la ceinture.

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Fabs le vaurien
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par Fabs le vaurien »

bah tu sais, je suis tres monomaniaque en musique donc, je bloque un peu sur deux trois trucs sans jamais m'ouvrir au reste...en francais contemporain, j'ecoute que thomas fersen.....(donc biolay...je sais pas)

allez un texte de fersen que j’aime beaucoup. Il a le don de créer des mariages improbables dans ses chansons. A l'instar de la chauve souris aimant un parapluie, ici il s'agit d'un moustique qui tombe sous le charme d'une ampoule électrique.

Pégase
Je voletais dans les ténèbres à l'allure d'un convoi funèbre
Je gouttais l'air de la nuit je ramais sans faire de bruit
Quand les faiseurs du silence lorsque je fus ébloui
Par une chaude incandescence qui émanait d'un beau fruit

Ma mère m'avait prévenu : « méfies-toi des ampoules nues »
Ne t'approches pas de ces globes qui mettront feu à ta robe
Les papillons insomniaques qui trouvent un aphrodisiaque
La mort est au rendez-vous ; au mieux tu deviendras fou

« Ne va pas te consumer, pour une de ces allumées »
Ma mère m'avait dit : « Pégase l'amour ça n'est que du gaz,
Tu es un être nocturne, adorateur de la lune,
Et des éclairages pâles que prodiguent les étoiles »

Mais en voyant cette blanche et le dessin de ces hanches
Dans une auréole blonde, j'ai fais mes adieux au monde
A la lueur vagabonde belle comme une femme amoureuse
A ma raison qui me gronde : « c'est ta tombe que tu creuses »

Je voletais dans les ténèbres à l'allure d'un convoi funèbre
Je gouttais l'air de la nuit, je ramais sans faire de bruit
Quand les faiseurs du silence, j'ai vu ma vie défiler
Jusqu'au jour de ma naissance, lorsque l'ampoule a grillée
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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sourizeante
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par sourizeante »

Merci Fabs, je ne connaissais pas et j'aime beaucoup.

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pixelvois
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par pixelvois »

sourizeante a écrit :Je crois savoir, sans l'avoir jamais écouté en entier, que l'album Melody Nelson est aussi un concept qui va au dela d'une suite de chansons.
En effet, L'homme à la tête de chou et Melody Nelson sont deux "albums concepts"... Et souvent c'est le second qui est reconu comme le meilleur, pourtant moi aussi Fabs, c'est le premier que je trouve le plus génial ! Je suis un peu plus réfractaire à Melody, j'ai jamais su / analysé pourquoi : il me touche moins, c'est tout.
Et j'adore Gainsbourg, pour ses textes, et effectivement sourizeante, "sa façon ( de ) piller le répertoire classique" : il le fait avec un tel talent que je n'arrive pas à le lui reprocher, même quand il "pique" le thème de mon oeuvre symphonique classique préférée La symphonie du nouveau monde de Dvorak, dans B. initials. Par contre je trouve qu'il a un peu trop versé dans le commercial sur la fin...
"Dans un monde où chacun triche, c'est l'homme vrai qui fait figure de charlatan." ( André Gide - Les faux monnayeurs )

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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par sourizeante »

Après ce petit tour en bonne compagnie du coté de Gainsbourg, un autre grand, Brel.

Comment je passe de l'un à l'autre ? Comme Gainsbourg pour le poiçonneur, Brel a créé deux versions d'une même chanson. Là encore, la première est archi connue, la seconde choqua terriblement en son temps, tant à cause du texte que de l'interprétation.


Les Bonbons :
Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c'est périssable
Puis les bonbons c'est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en boutons
Mais je vous ai apporté des bonbons

J'espère qu'on pourra se promener
Que madame votre mère ne dira rien
On ira voir passer les trains
A huit heures je vous ramènerai
Quel beau dimanche pour la saison
Je vous ai apporté des bonbons

Si vous saviez ce que je suis fier
De vous voir pendue à mon bras
Les gens me regardent de travers
Y en a même qui rient derrière moi
Le monde est plein de polissons
Je vous ai apporté des bonbons

Oh oui Germaine est moins bien que vous
Oh oui Germaine elle est moins belle
C'est vrai que Germaine a des cheveux roux
C'est vrai que Germaine elle est cruelle
Ça vous avez mille fois raison
Je vous ai apporté des bonbons

Et nous voilà sur la Grand' Place
Sur le kiosque on joue Mozart
Mais dites-moi que c'est par hasard
Qu'il y a là votre ami Léon
Si vous voulez que je cède ma place
J'avais apporté des bonbons

Mais bonjour mademoiselle Germaine

Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c'est périssable
Puis les bonbons c'est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables...
Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c'est périssable
Puis les bonbons c'est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en boutons
Mais je vous ai apporté des bonbons

J'espère qu'on pourra se promener
Que madame votre mère ne dira rien
On ira voir passer les trains
A huit heures je vous ramènerai
Quel beau dimanche pour la saison
Je vous ai apporté des bonbons

Si vous saviez ce que je suis fier
De vous voir pendue à mon bras
Les gens me regardent de travers
Y en a même qui rient derrière moi
Le monde est plein de polissons
Je vous ai apporté des bonbons

Oh oui Germaine est moins bien que vous
Oh oui Germaine elle est moins belle
C'est vrai que Germaine a des cheveux roux
C'est vrai que Germaine elle est cruelle
Ça vous avez mille fois raison
Je vous ai apporté des bonbons

Et nous voilà sur la Grand' Place
Sur le kiosque on joue Mozart
Mais dites-moi que c'est par hasard
Qu'il y a là votre ami Léon
Si vous voulez que je cède ma place
J'avais apporté des bonbons

Mais bonjour mademoiselle Germaine

Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c'est périssable
Puis les bonbons c'est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables...



Les Bonbons (Version 1967):
Je viens rechercher mes bonbons
Vois-tu, Germaine, j'ai eu trop mal
Quand tu m'as fait cette réflexion
Au sujet de mes cheveux et longs
C'est la rupture bête et brutale

Je viens rechercher mes bonbons
Maintenant je suis un autre garçon
J'habite à l'Hôtel Georges Vé
J'ai perdu l'accent bruxellois
D'ailleurs plus personne n'a cet accent-là
Sauf Brel à la télévision

Je viens rechercher mes bonbons
Quand père m'agace moi je lui fais zop la
Je traite ma mère de névropathe
Faut dire que père est vachement bat
Alors que mère est un peu snob
Enfin tout ça c'est le conflit des générations

Je viens rechercher mes bonbons
Et tous les samedis soir que j'peux
Germaine, j'écoute pousser mes ch'veux
Je fais glou glou je fais miam miam
Je défile criant: paix au Vietnam
Parce qu'enfin enfin j'ai des opinions

Je viens rechercher mes bonbons
Mais c'est ça votre jeune frère
Mademoiselle Germaine, c'est celui qu'est flamingant

** Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c'est périssable
Les bonbons c'est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en boutons
Je vous ai apporté des bonbons


**A la lecture ce n'est pas évident, mais le dernier refrain s'adresse non pas à Germaine, mais au jeune frêre.

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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par pixelvois »

sourizeante a écrit :Après ce petit tour en bonne compagnie du coté de Gainsbourg, un autre grand, Brel.
Comment je passe de l'un à l'autre ?
J'vois bien une autre logique de progression : Gainsbourg, Brel, puis pourrait venir Brassens et Ferré :music:
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par sourizeante »

effectivement, bien vu ! :)

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Kayeza
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par Kayeza »

sourizeante a écrit : **A la lecture ce n'est pas évident, mais le dernier refrain s'adresse non pas à Germaine, mais au jeune frêre.
Oui, il faut l'entendre en concert : le grand Jacques qui joue la tapette avec l'accent bruxellois et les cheveux longs qu'on imagine, trop drôle... :geek1: On sent arriver 68 (pas trop vite, quand même...)

Edit : Pour rire encore un peu (jaune, peut-être...), voici Les Singes, du grand Jacques :
Avant eux avant les culs pelés
La fleur l'oiseau et nous étions en liberté
Mais ils sont arrivés et la fleur est en pot
Et l'oiseau est en cage et nous en numéro
Car ils ont inventé prisons et condamnés
Et casiers judiciaires et trous dans la serrure
Et les langues coupées des premières censures
Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
Les singes les singes les singes de mon quartier
Les singes les singes les singes de mon quartier

Avant eux il n'y avait pas de problème
Quand poussaient les bananes même pendant le Carême
Mais ils sont arrivés bardés d'intolérances
Pour chasser en apôtres d'autres intolérances
Car ils ont inventé la chasse aux Albigeois
La chasse aux infidèles et la chasse à ceux-là
La chasse aux singes sages qui n'aiment pas chasser
Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
Les singes les singes les singes de mon quartier
Les singes les singes les singes de mon quartier

Avant eux l'homme était un prince
La femme une princesse l'amour une province
Mais ils sont arrivés le prince est un mendiant
La province se meurt la princesse se vend
Car ils ont inventé l'amour qui est un péché
L'amour qui est une affaire le marché aux pucelles
Le droit de courte-cuisse et les mères maquerelles
Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
Les singes les singes les singes de mon quartier
Les singes les singes les singes de mon quartier

Avant eux il y avait paix sur terre
Quand pour dix éléphants il n'y avait qu'un militaire
Mais ils sont arrivés et c'est à coups de bâtons
Que la raison d'État a chassé la raison
Car ils ont inventé le fer à empaler
Et la chambre à gaz et la chaise électrique
Et la bombe au napalm et la bombe atomique
Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
Les singes les singes les singes de mon quartier
Les singes les singes les singes de mon quartier
"Our life is not our own - from womb to tomb we are bound to others." Cloud Atlas

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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par sourizeante »

Tiens, aujourd'hui, j'ai envie de vous proposer cet excellent texte d'Astonvilla (rien à voir ....)

LE CHIEN
On est seul, on aime ça,
On aime soi-même et son chien,
On aime songer qu'on assume,
Qu'on a le choix.
Homme objet ou Femme active,
Qu'on s'aime ou qu'on se déchire,
Aujourd'hui on est juste
Le meilleur ami du chien.

Non rien de spécial
Dans la nature humaine.
Non rien de spécial
Envoyez les aliens.

Galilée mon vieux chien
Est de'mauvais poil ce matin,
Ses révolutions le travaillent.
Je n' suis plus de taille.
Pendant que moi je me débats
Avec mon Q.I et mon cul,
L'eugéniste cryogénise
L'homme de demain.

Non rien de spécial
Dans la nature humaine.
Non rien de spécial
Envoyez les aliens.

Homo sapiens,
Merveille de l'univers,
Dans l'odyssée, je suis juste
Le meilleur ami du chien.

Non rien d'spécial
Dans la nature humaine.
Non rien de spécial
Envoyez les aliens.

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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par daydream »

Moi qui vénère la B.D: "J'aime pas la chanson française" de Luz, monument de mauvaise foi et de massacre à la tronçonneuse de notre variété nationale, j'ai ouvert ce fil avec beaucoup d'appréhension!

J'ai un peu tendance à penser fort subjectivement qu' hormis le grand Georges et l'immense Serge, point de salut dans la chanson française, mais j'avoue que tu m'as un peu remis les pendules à l'heure, avec la plupart des textes postés ici... c'est vrai, il y a de belles choses quand même.

Et je dois même avouer que "Je suis de celles" est la seule chanson que je considère audible (et qui m'avait ému) de ce triste et pathétique imitateur de Bourvil dans ses pires moments.

Quant à un débat sur Gainsbourg, hors de ce topic, quand vous voulez...

(mais pourquoi personne n'a posté de texte de Carla Bruni parmi tous ces chefs d'oeuvre?)

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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par daydream »

Et si je peux me permettre:

Dans son regard absent et son iris absinthe,
Tandis que Marilou s'amuse à faire des volutes de sèches au menthol,
Entre deux bulles de comic strip,
Tout en jouant avec le zip de ses "levi's"
Je lis le vice et je pense à Carol Lewis.

Dans son regard absent et son iris absinthe,
Tandis que Marilou s'évertue à faire des volutes de sèches au menthol,
Entre deux bulles de comic strip,
Tout en jouant avec son zip
A entrebailler ses "levi's"

Dans son regard absent et son iris absinthe dis je,
Je lis le vice de baby doll,
Et je pense à Lewis Carroll.

Dans son regard absent et son iris absinthe,
Quand crachent les enceintes de la sono lançant,
Accords de cartes et de quintes

Tandis que Marilou s'esquinte
La santé, s'éreinte
A s'envoyer en l'air.

Lorsqu'en un songe absurde Marilou se resorbe,
Que son coma l'absorbe en pratiques obscures,
Sa pupille est absente, et son iris absinthe,
Sous ses gestes se teintent extases sous jacentes

A son regard le vice donne un coté salace,
Un peu du bleu lavasse de sa paire de "levi's"
Tandis qu'elle exhale un soupir au menthol,
Ma débile mentale perdue en son exil physique et cerebral,
Joue avec le métal de son zip et l'atoll de corail apparaît.

Elle s'y coca colle un doigt qui en arrêt au bord de corolle,
Est pris près du calice du vertige d'Alice de Lewis Carroll.

Lorsqu'en songes obscurs Marilou se résorbe,
Que son coma l'absorbe en des rêves absurdes,
Sa pupille s'absente, et son iris absinthe,
Subreptissement se teinte de plaisirs sans l'attente.

Perdu dans son exil physique et cerebral,
Un à un elle exhale des soupirs fébriles parfumés au menthol,
Ma débile mentale fait teinter le métal de son zip,
Et narcisse elle pousse le vice
Dans la nuit bleue lavasse de sa paire de "levi's"

Arrivée au pubis, de son sexe corail écartant la corolle,
Prise au bord du calice de Vertigo, Alice s'enfonce jusqu'à l'os,
Au pays des malices de Lewis Carroll.

Pupilles absente, iris absinthe, baby doll,
Écoute ses idoles, Jimi Hendrix, Elvis Presley, T-Rex, Alice Cooper,
Lou Reed, Les Rolling Stones elle en est folle,
La dessus cette narcisse se plonge avec délice
Dans la nuit bleue pétrole de sa paire de "levi's"

Elle arrive au pubis et très cool au mynthol,
Elle se self control son petit orifice,
Enfin poussant le vice jusqu'au bord du calice,
D'un doigt sex-symbol s'écartant la corolle,
Sur fond de rock & roll s'égare mon Alice
Aux pays des malices de Lewis Carroll


C'est un classique, d'accord, ça rend peut-être moins bien à la lecture qu'à l'écoute, tellement la scansion est fondamentale et unique dans ce texte, mais franchement, qui d'autre peut écrire en musique comme ça?

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daydream
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par daydream »

Et puis, allez, vous l'effacerez dans 15 jours si vous voulez,c'est plus pour le fond que pour la forme poétique, mais en cette période d'entre deux tours électoraux et de discours nauséeux, on devrait entendre cette chanson dix fois par jour à la radio, histoire de refouler la vague bleue merdique et la passer en boucle dans les écoles:


C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages
Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est être habités
Et c'est être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
La race des chauvins, des porteurs de cocardes
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
Empalés une fois pour toutes sur leur clocher
Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie
Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher
Qu'ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar
Ou même de Montcuq il s'en flattent mazette
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Le sable dans lequel douillettes leurs autruches
Enfouissent la tête on trouve pas plus fin
Quand à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches
Leurs bulles de savon c'est du souffle divin
Et petit à petit les voilà qui se montent
Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par
Leurs chevaux même en bois rend jaloux tout le monde
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

C'est pas un lieu commun celui de leur naissance
Ils plaignent de tout cœur les petits malchanceux
Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence
La présence d'esprit de voir le jour chez eux
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Mon dieu qu'il ferait bon sur la terre des hommes
Si on y rencontrait cette race incongrue
Cette race importune et qui partout foisonne
La race des gens du terroir des gens du cru
Que la vie serait belle en toutes circonstances
Si vous n'aviez tiré du néant ces jobards
Preuve peut-être bien de votre inexistence
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part



Là, le quizz, c'est pas qui a écrit mais quel est le titre exacte de cette chanson?

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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par sonny boy havidson »

Un peu de Gabriel Yacoub (ancien meneur de Malicorne) ?

je vois venir
© 2001 gabriel yacoub
s'il m'arrive au bout de l'an
de douter du printemps
et des saisons qui reviennent
pour nous faire des souvenirs
je poste quelques sentinelles
au bord de ma patience
j'attends je vois venir
je vois venir

les clous et les chaînes
les bonnes raisons
mille faisceaux de rênes
tendus à craquer
je me méfie des nostalgies
des remords à venir
j'attends je vois venir
je vois venir

car ce qui doit arrivera
quand on ne l'attend pas
entre tête et nuages
semailles et moissons
j'attends je vois venir


les choses les plus simples
© 1990 gabriel yacoub
c'est quand la nuit m'échappe et que je ne peux pas dormir
que mes désirs reviennent bien avant toi

quand je passe mes jours à oublier ces nuits
quand je t'appelle et que tu n'entends pas

alors je me souviens des choses les plus simples
les choses qu'on a dit ne jamais oublier

il faut marcher longtemps pour en finir de ces langueurs
il faut fermer les yeux partir ailleurs

et les saisons qui traînent entre paris et l'océan
un ennui qui grandit en symphonie

c'est quand la nuit m'échappe et que je ne peux pas dormir
et c'est quand tu es lasse bien avant moi

and then i think about the simple things we said
the things we promised never to forget
"La nuit dernière, j'ai rêvé que je mangeais un chamallow d'un kilo. Quand je me suis rêveillé, je n'avais plus d'oreiller."
Tommy Cooper

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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par Maitresse Rita »

Sur l'oreiller de Juliette.


J'aurai beaucoup trop chaud peut-être
Il fera sombre, que m'importe
Je n'ouvrirai pas la fenêtre
Et laisserai fermée ma porte
Je veux garder pour en mourir
Ce que vous avez oublié
Sur les décombres de nos désirs
Votre parfum sur l'oreiller

Laissez-moi deviner
Ces subtiles odeurs
Et promener mon nez
Parfait inquisiteur
Il y a des fleurs en vous
Que je ne connais pas
Et que gardent jaloux
Les replis de mes draps
Oh, la si fragile prison!
Il suffirait d'un peu de vent
Pour que les chères émanations
Quittent ma vie et mon divan

Tenez, voici, j'ai découvert
Dissimulées sous l'évidence
De votre Chanel ordinaire
De plus secrètes fulgurances
Il me faudrait les retenir
Pour donner corps à l'éphémère
Recomposer votre élixir
Pour en habiller mes chimères

Sans doute il y eut des rois
Pour vous fêter enfant
En vous disant "Reçois
Et la myrrhe et l'encens"
Les fées de la légende
Penchées sur le berceau
Ont fleuri de lavande
Vos yeux et votre peau
J'ai deviné tous vos effets
Ici l'empreinte du jasmin
Par là la trace de l'oeillet
Et là le soupçon de benjoin

Je pourrais dire ton enfance
Elle est dans l'essence des choses
Je sais le parfum des vacances
Dans les jardins couverts de roses
Une grand-mère aux confitures
Un bon goûter dans la besace
Piquantes ronces, douces mûres
L'enfance est un parfum tenace

Tout ce sucre c'est vous
Tout ce sucre et ce miel
Le doux du roudoudou
L'amande au caramel
Les filles à la vanille
Les garçons au citron
L'été sous la charmille
Et l'hiver aux marrons
Je reprendrais bien volontiers
Des mignardises que tu recèles
Pour retrouver dans mon soulier
Ma mandarine de Noël

Voici qu'au milieu des bouquets
De douces fleurs et de bonbons
S'offre à mon nez soudain inquiet
Une troublante exhalaison
C'est l'odeur animale
De l'humaine condition
De la sueur et du sale
Et du mauvais coton
Et voici qu'ils affleurent
L'effluve du trépas
L'odeur d'un corps qui meurt
Entre ses derniers draps

Avant que le Temps souverain
Et sa cruelle taquinerie
N'emportent votre amour ou le mien
Vers d'autres cieux ou d'autres lits
Je veux garder pour en mourir
Ce que vous avez oublié
Sur les décombres de nos désirs
Toute votre âme sur l'oreiller

:inlove:
"Donc l’idée est que l’existence, ce n’est pas vrai ou faux, ce n’est pas le fait d’être dans le réel ; l’existence, c’est une histoire qu’on se raconte vraiment, on y croit comme l’enfant qui joue au docteur ou à la maîtresse"(M. Vial)

Steph

Re: Chanson française - retour aux textes

Message par Steph »

Je m'en vais bien avant l'heure
Je m'en vais bien avant de te trahir
Je m'en vais avant que l'on ne se laisse aller
Je m'en vais avant que l'on ne puisse en rire
Je m'en vais en gardant toute ton odeur
Je m'en vais en te regardant dormir
Je m'en vais car l'on s'est vu voler
Je m'en vais avant que l'on ne puisse atterrir
Je m'en vais car l'on s'est tant aimé
Je m'en vais avant de te détruire
Je m'en vais pour que tu ne m'oublies jamais
Je m'en vais en te voyant sourire

Je m'en vais en croyant que tout est vrai
Je m'en vais avant de te découvrir
Je m'en vais bien avant de te décevoir
Je m'en vais bien avant de te trahir

Je n'ai aimé que toi
Je t'embrasse jusqu'à en mourir
Je n'ai aimé que toi
Je t'embrasse jusqu'à en mourir

Je m'en vais pour tout recommencer
Je m'en vais pour ne jamais m'assagir
Je m'en vais car tout est si léger
Je m'en vais en te regardant dormir
Je m'en vais
Je m'en vais pour ne jamais t'oublier
Je m'en vais sans même te l'écrire

Je m'en vais en croyant que tout est vrai
Je m'en vais bien avant de te découvrir
Je m'en vais pour ne jamais te décevoir
Je m'en vais bien avant de te trahir
Je m'en vais car l'on s'est vu voler
Je m'en vais avant que l'on ne puisse atterrir
Je m'en vais car l'on s'est tant aimé
Je m'en vais bien avant de te détruire

Je n'ai aimé que toi
Je t'embrasse jusqu'à en mourir
Je n'ai aimé que toi
Je t'embrasse jusqu'à en mourir
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Doodle
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par Doodle »

À perte de vue
Paroles: Alain Bashung, Jean Fauque

À perte de vue
Des lacs gelés
Qu'un jour j'ai juré d'enjamber,
À perte de vue
Des défilés
Des filles à lever,
Des défis à relever,
Des prix décernés à tes yeux,
À perte de vue
Dodelinent des grues,
Les pieds dans la boue
Qui eût cru
Qu'un jour nos amours
Déborderaient
Fassent oublier aux ajusteurs
La clé ?
Plus de boulons
Pour réparer la brute épaisse
Ma pute à coeur ouvert
Trop de cuirassés
Pas assez d'écrevisses
Pour une fricassée

(Refrain)
Donnez-moi des nouvelles données (x6)

À perte de vue
Du déjà vu,
Du déjà vécu
Se précipitent
À mes trousses,
Qu'en dit le héron ?
Il en sait long
Qu'en dit l'éolienne ?
Elle me fait hello
Voies d'eau dans la coque du Poséidon
Hamacs éperonnés
Est-ce un espadon
L'oeuf d'un esturgeon
Ou un concours de circonstances
Qu'aurait engendré ce paysage désolé
De n'être pas resté ?

(au Refrain)

À perte de vue
Des lacs gelés
Qu'un jour j'ai juré d'enjamber,
À perte de vue
Des défilés
Des filles à lever
Des défis à relever
Des prix décernés à tes yeux
Des prix décernés à tes yeux
Echauffement : 2 3 5 7, 1 3 7 9,... pouf, pouf... 3 9 ,1 7, 1 3 7, 3 9, 1 7, 1 3 9, 3 9, 7. Et ça rime !

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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par madeleine »

Il faut tourner la page
by Claude Nougaro

J'aime bien cette idée, de ne ramener que le texte, il sonne autrement du coup, c'est intéressant. Ca dit quelque chose d'autre de l'artiste.
Il faut tourner la page
Changer de paysage
Le pied sur une berge
Vierge
Il faut tourner la page
Toucher l´autre rivage
Littoral inconnu
Nu
Et là, enlacer l´arbre
La colonne de marbre
Qui fuse dans le ciel
Tel
Que tu quittes la terre
Vers un point solitaire
Constellé de pluriel
Il faut tourner la page...
Redevenir tout simple
Comme ces âmes saintes
Qui disent dans leurs yeux
Mieux
Que toutes les facondes
Des redresseurs de monde
Des faussaires de Dieu
Il faut tourner la page
Jeter le vieux cahier
Le vieux cahier des charges
Oh yeah
Il faut faire silence
Traversé d´une lance
Qui fait saigner un sang
Blanc
Il faut tourner la page
Aborder le rivage
Où rien ne fait semblant
Saluer le mystère
Sourire
Et puis se taire
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par madeleine »

Et puis une autre encore ... Devinez qui ! :P
La musique est un mystère
Qui me prend comme la Mer
Je navigue en solitaire - Parfois.
Quand la douleur exagère
Que tout me paraît amer
J'essaie une chanson d'amour - Pour toi.

Tu as peur de moi sans doute
Tu ne dis rien - Tu écoutes - Ce qui vient de loin
De plus loin que moi.

Son nom - Solidaritude
C'est une question d'altitude
Il fait froid - J'ai l'habitude - Tu vois.
Quand ta main sur moi se pose
Ma douleur alors repose
Ou bien se métamorphose - S'en va.

Je voulais plus aimer personne
Je voulais plus rien qu'on me donne
Mais ça vient de loin
C'est plus fort que moi
Tu arrives comme un chat
Sans un bruit tu restes là
Sans paroles - Sans cinéma - Pour moi.

Quand je t'ai vue - Je savais
Que la chance revenait.
Tu existes - Tu es là - Avec moi.

Je voulais plus aimer personne
Je voulais plus rien qu'on me donne
Mais ça vient de loin
C'est plus fort que moi.

La musique est un mystère
Qui me prend comme la Mer
Je navigue en solitaire - Parfois
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
avec l'aimable autorisation de P.Kirool

Steph

Re: Chanson française - retour aux textes

Message par Steph »

Keren Ann - Surannée (ses textes tout en douceur)

Surannée
Comme une ballerine
De l'Opéra Garnier
Indémodable mais,
Surannée
Chemise en popeline
Sonnet de Mallarmé
Peu négligeable mais,
Suranné
Après le chant du cygne
Dépassé mis à la consigne
Du grand hôtel
Peu loin du Pier
Souvenir d'un souvenir

Surannée
Comme la beauté divine
D'une infante en corset
Inoubliable mais,
Surannée
La fumée des dancings
Le parfum des sorbets
Irremplaçables mais,
Surannée
Après le chant du cygne
Dépassé mis à la consigne
Du grand hôtel
Peu loin du Pier
Rire puisqu'il vaut mieux en rire

Surannée
Comme un grand verre de gin
Au Plaza Athénée

Inoubliable mais,
Surannée
Comme une ballerine
De l'Opéra Garnier
Indémodable mais

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gabriailes
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par gabriailes »

Qu'est c'que t'as franginette ? C'est drôle, t'es plus la même
Celle qui tachait ma piaule d'éclaboussures de robes
Qui s'gavait de Beatles et de choux à la crème
Qui lisait les Claudines à ch'val derrière ma mob
Dans ton blouson d'marlou
Bilou

Pourquoi t'as maquillé tes lèvres à la craie blanche ?
Ta bouche où fleurissaient des musiques si rouges
Des gros mots merveilleux, des rires en avalanches
Des internationales pour emmerder les bourges
Des baisers pour les loups
Bilou

Qu'est c'que t'as ma jumelle ? C'est-y ça l'mal du siècle ?
Se fuir du mal à cause d'avoir du mal aux autres
S'arracher tant de larmes qu'on se retrouve à sec
Voir un été pourri, se dire que c'est d'sa faute
Crécher dans un igloo
Bilou

Bilou ma belle idiote, ça s'rait trop moche, dis
Si ça couvait aussi chez toi cette langueur
Qu'est comme une maladie qu'est pas une maladie
Qu'on croit qu'ça vient du cœur et qu'on n'a rien au cœur
Qu'un invisible clou
Bilou

Bilou, le feu follet la plus courue d'mes boums
Le bonheur sur ta peau a retourné sa veste
Le bar du Saint-Amand, le café aux loukoums
Le temps se fait la paire en accrochant les restes
Au clocher d'Saint-Maclou
Bilou

Qu'est c'que t'as ma jumelle, qu'on croit inguérissable
Qui use les regards dans des boîtes de kleenex
Qu'enlise chaque pas sous des tonnes de sable
Qui sert du bouillon fade dans des verres en pyrex
Qui rend les photos floues ?
Bilou

Bilou fais un effort, je te jure que tu ris
Rire, c'est ça, tu t'rappelles, tu vois c'est pas si dur
Regarde la pluie s'barrer au cul du car-ferry
Le vent lèche tes joues peintes de confiture
Pour un peu j's'rais jaloux
Bilou Bilou... Bilou

Allain Leprest - Bilou

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gabriailes
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par gabriailes »

La marée je l'ai dans le coeur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite soeur
De mon enfant et de mon cygne
Un bateau ça dépend comment
On l'arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années-lumière et j'en laisse
Je suis le fantôme Jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baisers
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts du sable de la terre

Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps-là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l'écume
Cette bave des chevaux ras
Au ras des rocs qui se consument
Ô l'ange des plaisirs perdus
Ô rumeurs d'une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu'un chagrin de ma solitude

Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le milieu mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfarent les cors
Pour le retour des camarades
Ô parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais géométrisant
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans les draps d'aube fine
Je voyais un vitrail de plus

Et toi fille verte mon spleen

Les coquillages figurants
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tant
Qu'on dirait l'Espagne livide
Dieu des granits ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s'immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu'on pressent
Quand on pressent l'entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue
Dans cette mer jamais étale
D'où nous remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles

Cette rumeur qui vient de là
Sous l'arc copain où je m'aveugle
Ces mains qui me font du flafla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l'anathème
Comme l'ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sur mon maquillage roux
S'en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue aux musiques mortes
C'est fini la mer c'est fini
Sur la plage le sable bêle
Comme des moutons d'infini
Quand la mer bergère m'appelle

La mémoire et la mer - Ferré




Je suis d´un autre pays que le vôtre, d´une autre quartier, d´une autre solitude.
Je m´invente aujourd´hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous. J´attends des mutants.
Biologiquement, je m´arrange avec l´idée que je me fais de la biologie : je pisse, j´éjacule, je pleure.
Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s´il s´agissait d´objets manufacturés.
Je suis prêt à vous procurer les moules. Mais...
La solitude...
La solitude...

Les moules sont d´une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin.
Si vous n´avez pas, dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de vous transmettre, il est inutile de regarder devant vous car devant c´est derrière, la nuit c´est le jour. Et...
La solitude...
La solitude...
La solitude...

Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d´arrêt ou de voie libre.
Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n´est qu´une dépendance de l´ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant...
La solitude...
La solitude!

Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l´appellerons "bonheur", les mots que vous employez n´étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. Mais...
La solitude...
La solitude...
La solitude, la solitude, la solitude...
La solitude!

Le Code Civil, nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l´incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties. Je voudrais m´insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité.
La lucidité se tient dans mon froc!
Dans mon froc!

La solitude - Ferré

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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par altima »

Merci gabriailes, justement je fredonnais La mémoire et la mer ces derniers jours, pour moi c'est un texte très important.

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Nelle
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par Nelle »

Un pas, une pierre,
Un chemin qui chemine
Un reste de racine,
C'est un peu solitaire .

C'est un éclat de verre,
C'est la vie, le soleil
C'est la mort, le sommeil,
C'est un piège entrouvert

Un arbre millénaire,
Un nœud dans le bois
C'est un chien qui aboie,
C'est un oiseau dans l'air

C'est un tronc qui pourrit,
C'est la neige qui fond
Le mystère profond,
La promesse de vie

C'est le souffle du vent
Au sommet des collines
C'est une vieille ruine,
Le vide et le néant

C'est la pie qui jacasse,
C'est l'averse qui verse
Des torrents d'allégresse,
Ce sont les eaux de Mars

C'est le pied qui avance
A pas sûr, à pas lent
C'est la main qui se tend,
C'est la pierre qu'on lance

C'est un trou dans la terre,
Un chemin qui chemine
Un reste de racine,
C'est un peu solitaire

C'est un oiseau dans l'air,
Un oiseau qui se pose
Le jardin qu'on arrose,
Une source d'eau claire

Une écharde, un clou,
C'est la fièvre qui monte
C'est un compte à bon compte,
C'est un peu rien du tout

Un poisson, un geste,
C'est comme du vif argent
C'est tout ce qu'on attend,
C'est tout ce qui nous reste

C'est du bois, c'est un jour
Le bout du quai
Un alcool trafiqué,
Le chemin le plus court

C'est le cri d'un hibou,
Un corps ensommeillé
La voiture rouillée,
C'est la boue, c'est la boue

Un pas, un pont,
Un crapaud qui croasse
C'est un chaland qui passe,
C'est un bel horizon

C'est la saison des pluies,
C'est la fonte des glaces
Ce sont les eaux de Mars,
La promesse de vie

Une pierre, un bâton,
C'est Joseph et c'est Jacques
Un serpent qui attaque,
Une entaille au talon

Un pas, une pierre,
Un chemin qui chemine
Un reste de racine,
C'est un peu solitaire

C'est l'hiver qui s'efface,
La fin d'une saison
C'est la neige qui fond,
Ce sont les eaux de Mars

La promesse de vie,
Le mystère profond
Ce sont les eaux de Mars
Dans ton cœur tout au fond

Un pas, une " ... pedra
é o fim do caminho
E um resto de toco,
é um pouco sozinho ... "

Un pas, une pierre,
Un chemin qui chemine
Un reste de racine,
C'est un peu solitaire...

Les Eaux de Mars - Georges Moustaki / Antônio Carlos Jobim
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par pixelvois »

altima a écrit :Merci gabriailes, justement je fredonnais La mémoire et la mer ces derniers jours, pour moi c'est un texte très important.
Carrément ^^
J'l'ai d'ailleurs déjà évoqué ici ou ;)

Et, hop : allez, pour la route...
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Re: Chanson française - retour aux textes

Message par Nelle »

Laissez-moi loin des causes perdues, des compteurs qui s'affolent
On apprend à écraser notre prochain dès l'école
On observe nos petits comme des bêtes en cage
Dans le doute on se méfie, ils ont peut être la rage

Laissez-moi dans l'état où vous m'avez trouvé
Laissez-moi me vautrer dans la gadoue, laissez, laissez
Comme un porc dans sa bauge, ignorant des couteaux
Laissez-moi quelques secondes savourer l'image de mes os
Bouillant dans une marmite, pour un festin de choix
Ceux qui aimaient ma musique auraient enfin un bout de moi
Je n’entendrai plus dire qu'elle était sympa
Ne parlez pas de ma maîtresse, elle mérite mieux que ça

Épargnez-moi vos quelques larmes sur les drames de la solitude
Pour savoir qu'on finit toujours seul, pas besoin d'étude
Laissez moi jouer sur le piano de quelque vieille grand mère
Pas sur que ça lui tiendra chaud quand elle sera six pieds sous terre

Et gardez moi-vos enfants tristes, vos petits crève-la-faim
Qui n'en finissent pas de mourir depuis trente ans au moins
Je n'arrive plus à m'indigner le cul dans un fauteuil
A porter devant ma télé un brassard en signe de deuil

Laissez-moi dans l'état où vous m'avez trouvé
Que je ne sois ni repris, ni échangé
Laissez-moi dans l'état où vous m'avez trouvé
Merci à ceux qui savaient d'avoir voulu m'expliquer

Mais j'étais d'un autre temps, vous aviez d'autre mœurs
Moi, ce que j'aime vraiment, c'est la musique des ascenseurs
Pour l'échafaud mais oui, celle qui donne envie de vous pendre
Laissez-moi vous serrer la corde, puis laissez moi descendre
J'avais si peu à dire qu'il fallait que je le chante
J'ai connu mieux que de grandir dans les années nonante

Moi j'ai poussé sans trop de casse, en évitant les gouttes
Et depuis j'exhibe ma carcasse le long des routes
D'un pays pour lequel au mieux je ne ressens plus rien
Ils ont un avis sur tout, eux, ils n'auront pas le mien
Et bien que dieu les ait mis là, j'y suis, j'y reste
Désormais nul ne me verra chevaucher toujours plus à l'ouest
Je voyage sur des mers d’absinthe, te souviens-tu ma sœur
Que demain était plus beau, il était bien plus beau qu'ailleurs

Et d’ailleurs demain rangez moi-dans un carton, sur une pile
Inscrivez dessus haut et bas, et sur mes pieds d'argile
A l'encre bleu roi, à la bombe j'aimerais qu'on ajoute
"Les colosses se brisent quand ils tombent, prière de prendre soin d'Helmut"

Comme ils n’auront jamais été que mort et combat
Angoisse et cruauté, ce que je n'explique pas
C'est la joie qui parfois surgit, et qui toujours m'enivre
La joie du simple fait de vivre
La joie du simple fait de vivre
La joie du simple fait de vivre

La joie !

Haut, bas, fragile / La Maison Tellier
si si, les couleurs parlent

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