Le lieu de Culture, comme le titre de la rubrique l'indique. Ici il s'agira d'Oeuvres et d'Auteurs du vaste paysage culturel. Textes, photos, vidéos...
Rappelons que vos propres créations ont leur lieu consacré!
Je n'ai pas eu de réponse sur le topic ateliers arts, tant pis. N'attendons pas.
Le principe : une photo et un contexte en une ligne maximum.
Les participants écrivent ce qu'elle leur inspire, sous quelque forme que ce soit, long, court, vers, prose, comme on veut.
Voici une photo.
Contexte : Cet édifice se trouve en Seine et Marne, quasiment sur la frontière avec la Marne.
J'ai volontairement pris une photo assez banale pour ouvrir les possibles.
Je rajoute au contexte : c'est un petit château XVIIIe construit à l'emplacement d'une ancienne forteresse carrée à tours d'angle dont les fossés existent toujours, matérialisant le tracé sur les vues aériennes.
Bon, alors je réponds moi-même, ça dérouillera peut-être d'autres...
Sinon je mettrai une autre photo.
C'est l'Île de France, c'est la région parisienne, ça ? Où est Paris ? Rien qu'une campagne ordinaire - mais dans cette région, elle en devient presque extraordinaire. C'est un manoir au coeur d'un pays vert, doucement bosselé, un canevas de champs et de prés, semés de petits bois; des forêts de plaine, de petits villages ordinaires, mussés autour de leur église, maisons carrées, fermes grises, fumée d'une cheminée. A mille mètres d'ici, on entre en région Champagne, c'est-à-dire qu'on change d'univers, nous sommes ici au bord d'un monde.
Au détour d'une ondulation de terrain, ce manoir se découvre, sa belle façade d'apparat dans l'axe de la route. Oh non, ce n'est pas Versailles, on est aussi loin des splendeurs royales que de l'agitation de la capitale. Cette façade blanche, ces fenêtres hautes, sagement ordonnées, ce toit d'ardoise; froideur et majesté simple d'un petit château de petit seigneur, qui devait être fier d'avoir pu tout de même le faire élever, à la place de la vieille forteresse inutile.
Derrière ces hautes baies, ces fenêtres masquées de panneaux de bois gris, je veux rêver de salons, de salles de bal, de clavecins; tout cela à la mesure de cette gentilhommière : majestueux, mais petit. Je voudrais être sûr que sur la froideur propre du dallage, trônent les fauteuils dorés, les commodes ventrues, les secrétaires mystérieux. Que vit encore le souvenir de quelque petit comte, de quelques dames hautaines qui jouaient aux Pompadour, elles qui vivaient là aussi loin de la Cour qu'elles l'eussent fait en Touraine ou en Auvergne. Cent kilomètres de Paris : au dix-huitième siècle, une journée de voyage.
Qu'y a-t-il donc aujourd'hui, derrière ces lourdes grilles, ces portes fermées ? Qui peut bien vivre dans une telle demeure, vivre une telle demeure ? Pourvu que ce soit une vie au rythme du pays, de ses prés, ses champs et ses bosquets. A cent kilomètres de la ruche d'acier, enfin, on goûte le calme et le silence... on retrouve enfin des bourgs qui ne vivent pas au rythme des migrations pendulaires des banlieusards robotisés... peut-être que le temps s'écoule assez lentement pour qu'ils aient survécu, les comtes et les dames...
Là, à quelques encablures de la grande ville, se dresse un pensionnat de jeunes filles
Un de ces établissements à l'ancienne, où l'on porte l'uniforme.
Honnie soit Hello Kitty et ses consœurs; ici a survécu la blouse de serge et le tablier noir. Pas de télévision, pas de wii.
On y enseigne encore les langues anciennes et la belle écriture.
Hors du temps.
L'éducation est stricte, la fantaisie proscrite et on entend parfois, quand la lune se lève quelques sanglots étouffés s'élever des dortoirs.
j'ai bien peur d'être hors sujet.....mais bon j'y vais quand même....
le contexte et la couleur de la photo me renvoient à mes souvenirs....j'ai vécu quatre ans en Seine et Marne...et si je fais la moue quand je le dis, j'en pense bien autre chose....
je me suis toujours sentie à l'aise dans les campagnes qu'elle offre, dans la beauté des petits villages, dans l'histoire qu'elle porte...c'est une région qui porte en elle le "métro-boulot-dodo" et qui pourtant parait fantastiquement calme et posée dès que l'on sort des villes.
quatres ans passés sur un terrain en bitume, coincée entre une école et la rocade....mais de l'autre côté de la rocade, des champs, un petit bois et Voisenon...quatre ans à faire courir des élèves dans les odeurs de pots d'échappement, qui s'en moquent et te répondent "la campagne ça pue!"...
pour enchainer sur le post de Sourizéante, j'ai bien envie de faire appel à Maxime le "fox-terrier":
vous êtes si jolies quand vous passez le soir à l'angle de ma rue
parfumées et fleuries avec un ruban noir, toutes de bleu vêtues
quand je vous vois passer
j'imagine parfois des choses insensées
des rendez-vous secrets
au fond d'un jardin froid des serments murmurés
le soir dans votre lit, je vous devine nues un roman à la main
Monsieur d'Audiberti vous parle d'inconnus, vous êtes déjà loin
vos rêves cette nuit,
de quoi parleront-ils le soleil fut si lourd
demain c'est samedi
je guetterai fébrile, votre sortie de cours
dimanche sera gris je ne vous verrai pas, pas avant lundi soir
où serez vous parties, qui vous tiendra le bras, que vous fera-t'on croire
je crois que je vous dois
de vous faire un aveu petites, écoutez moi
c'est la première fois
que je suis amoureux, de tout un pensionnat
L'homme n'a point de port, le temps n'a pas de rive ; Il coule et nous passons... (Lamartine)
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter
