Ces mots qui vous touchent...

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Waloo
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Waloo »

On ne triche pas avec sa personnalité. Le génie c’est d’être soi-même. Laissez-donc venir les jours comme ils viennent, donnez à chaque jour toutes vos forces. La force est dans l’abandon : lorsqu’on ne retient plus rien de soi-même, lorsqu’on ne cache, ne tait plus rien… Tenez moins à la vie, vous verrez comme elle vous passionnera alors. La rançon de l’égoïsme, c’est qu’il ennuie. L’égoïste, Monsieur, crève d’ennui ! Jetez-vous dans la rue, dans la vie, dans le monde, la tête bien haute, le corps exposé ; tout le malheur de l’homme vient peut être plutôt de ce qu’il n’ose pas sortir de sa chambre.
Recevez sans les compter les dons de chaque jour et ne vous occupez pas de ceux du lendemain. L’essentiel, c’est de rester digne et grand. La mort est moins mortelle que la bassesse et la lâcheté. Je crois que la lâcheté expliquerait bien des choses en ce monde. Il faut rester superbement dédaigneux de son petit plaisir et de sa longévité, c’est cela l’état de joie. Ne croyez pas que l’éternité soit seulement une récompense future, l’éternité est ce monde. Laissez-la votre petite vie, et vous la retrouverez. Aimez-vous moins, soyez moins hanté, moins obsédés de vous-même. On appelle les miroirs des glaces. Souvenez-vous qu’on y gèle. Le bonheur, c’est de tourner le dos à tous les miroirs. Rien ne fatigue, rien ne détruit plus que ce complaisant amour. Lorsque vous voudrez briser le miroir en éclats il sera trop tard, il n’y aura plus que de la haine en vous.
Je pense aux mots de Benjamin Constant : « Ma vie n’est au fond nulle part qu’en moi-même, c’est parce que je m’étais perdu, et que j’avais perdu l’espérance. J’étais remonté à la surface, poussé par ce périodique et vain désir de voir ce qui s’y passe, d’être quelque temps comme les autres. Une fois de plus, j’ai appris qu’être comme les autres, c’est ne pas être. On paye sa ressemblance de sa vie. » Notre originalité nous effraie, voilà pourquoi la plupart des gens n’osent pas quitter le troupeau pour vivre. Il faut se faire à l’idée que c’est notre rêve et notre immense espoir qui nous donnent le bonheur. Les rêves ne se partagent pas. C’est le fond douloureux de chaque rêve, sa noblesse désespérée, sa sainteté. Il est intransmissible, le moindre contact avec la plupart des gens le fait se dissiper d’un seul coup.
Je voudrais faire une liste des raisons, des exemples, des souvenirs, des buts qui vous obligent à vous dominer, à vous dépasser toujours… Comme on a honte de soi dès que l’on se compare à celui que l’on veut devenir ! A certains autres… L’orgueil ne joue qu’un petit rôle dans la volonté d’être grand, c’est la tendresse qui élève.
Tendresse pour les martyrs et les héros, admiration tendre, désir de leur rendre hommage en les imitant. L’amour, l’imitation. Je peux même dire que je ne connais pas de grande vie qui ne soit de vie de combat.

Extraits du journal de Jean-René Huguenin (1936-1962)


... Et puis un autre, poème, de Lord Byron, je trouve le dernier vers sublime :

Je les vois se tenir devant les portes de leur université.
Je vois mon père se balader sous l'arche de grès ocre,
Les tuilles rouges luisant comme du sang derrière sa tête.
Je vois ma mère tenant quelques livres contre sa hanche
Devant le pillier de minuscules briques, les portes en fer forgé
Toujours ouvertes derrière elle,
Leur pics noirs contre le ciel de mai.
Ils sont sur le point d'obtenir leurs dîplomes,
Ils s'apprêtent à se marier.
Ce sont des enfants. Ils sont ignorants
Ils savent qu'ils sont innocents et ne feraient de mal à personne.
Je veux m'approcher d'eux et leur dire:
"Arrêtez, ne faites pas ça.
Ce n'est pas la bonne femme pour toi, ce n'est pas le bon homme.
Vous ferez des choses que vous ne pourrez pas immaginer,
Vous ferez du mal à des enfants,
Vous connaîtrez une soufrance dont vous ignorez tout.
Vous voudrez mourrir.
Je veux aller vers eux dans la lumière de fin de mai, et leur dire cela.
Mais je ne le fais pas. Je veux vivre.
Je les prends comme des pouppées de papier mâle et femelle et les frappe
Hanche contre hanche comme du silex pour créer des étincelles. Je dis :
Faîtes ce que vous allez faire, et j'en parlerai.



ATTENTION : J'ai réécrit ces deux textes à partir de pistes audio. La ponctuation n'est donc peut être pas toujours fidèle.

Algernon
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Algernon »

Dites, quel est le pas
Des mille pas qui vont et passent
Sur les grand'routes de l'espace,
Dites, quel est le pas
Qui doucement, un soir, devant ma porte basse
S'arrêtera ?

Elle est humble, ma porte,
Et pauvre, ma maison.
Mais ces choses n'importent.

Je regarde rentrer chez moi tout l'horizon
A chaque heure du jour, en ouvrant ma fenêtre ;
Et la lumière et l'ombre et le vent des saisons
Sont la joie et la force et l'élan de mon être.

Si je n'ai plus en moi cette angoisse de Dieu
Qui fit mourir les saints et les martyrs dans Rome,
Mon coeur, qui n'a changé que de liens et de voeux,
Eprouve en lui l'amour et l'angoisse de l'homme.

Dites, quel est le pas
Des mille pas qui vont et passent
Sur les grand'routes de l'espace,
Dites, quel est le pas
Qui doucement, un soir, devant ma porte basse
S'arrêtera ?

Je saisirai les mains, dans mes deux mains tendues,
A cet homme qui s'en viendra
Du bout du monde, avec son pas ;
Et devant 1'ombre et ses cent flammes suspendues
Là-haut, au firmament,

Nous nous tairons longtemps
Laissant agir le bienveillant silence
Pour apaiser l'émoi et la double cadence
De nos deux coeurs battants.

Il n'importe d'où qu'il me vienne
S'il est quelqu'un qui aime et croit
Et qu'il élève et qu'il soutienne
La même ardeur qui monte en moi.

Alors combien tous deux nous serons émus d'être
Ardents et fraternels, l'un pour l'autre, soudain,
Et combien nos deux coeurs seront fiers d'être humains
Et clairs et confiants sans encor se connaître !

On se dira sa vie avec le désir fou
D'être sincère et d'être vrai jusqu'au fond de son âme,
De confondre en un flux : erreurs, pardons et blâmes,
Et de pleurer ensemble en ployant les genoux.

Oh ! belle et brusque joie ! Oh ! rare et âpre ivresse !
Oh ! partage de force et d'audace et d'émoi,
Oh ! regards descendus jusques au fond de soi
Qui remontez chargés d'une immense tendresse,
Vous unirez si bien notre double ferveur
D'hommes qui, tout à coup, sont exaltés d'eux-mêmes
Que vous soulèverez jusques au plan suprême
Leur amour pathétique et leur total bonheur !

Et maintenant
Que nous voici à la fenêtre
Devant le firmament,
Ayant appris à nous connaître
Et nous aimant,
Nous regardons, dites, avec quelle attirance,
L'univers qui nous parle à travers son silence.

Nous l'entendons aussi se confesser à nous
Avec ses astres et ses forêts et ses montagnes
Et sa brise qui va et vient par les campagnes
Frôler en même temps et la rose et le houx.

Nous écoutons jaser la source à travers l'herbe
Et les souples rameaux chanter autour des fleurs ;
Nous comprenons leur hymne et surprenons leur verbe
Et notre amour s'emplit de nouvelles ardeurs.

Nous nous changeons l'un l'autre, à nous sentir ensemble
Vivre et brûler d'un feu intensément humain,
Et dans notre être où l'avenir espère et tremble,
Nous ébauchons le coeur de l'homme de demain.

Dites, quel est le pas
Des mille pas qui vont et passent
Sur les grand'routes de l'espace,
Dites, quel est le pas
Qui doucement, un soir, devant ma porte
S'arrêtera ?

Au passant d'un soir, Emile Verhaeren.

Ethel
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Ethel »

lus en prologue du chapitre sur "les cartes de la mémoire" du livre "Sur les épaules de Darwin", ces quelques phrases de Jorge Luis Borges qui m'ont inhabituellement émue
Un homme se fixe la tâche de dessiner le monde.
Tout au long des années, il peuple l'espace d'images de provinces, de royaumes, de montagnes, de golfes, de vaisseaux, d'instruments, d'astres, de chevaux et de personnes.
Peu avant de mourir il découvre que ce patient labyrinthe de lignes trace l'image de son visage.

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Cricri
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Cricri »

"Il se tourna et il la vit. La trouvant, il se perdit, et se perdant, il se trouva."
Thomas Wolfe

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Valdemort
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Valdemort »

L'homme crie où son fer le ronge, et sa plaie engendre un soleil, plus beau que les anciens mensonges.
(Aragon)

Longtemps, on rampe sur cette terre comme une chenille, dans l’attente du papillon splendide et diaphane que l’on porte en soi. Et puis le temps passe, le nymphose ne vient pas, on reste larve, constat affligeant, qu’en faire? Le suicide, bien entendu, reste une option. Mais à vrai dire, le suicide me tente peu. (…) Je ne sais pas pourquoi, d’ailleurs, un vieux fond de morale philosophique peut-être, qui me fait dire qu’après tout on n’est pas là pour s’amuser. Pour faire quoi, alors? Je n’en ai pas idée, pour durer, sans doute, pour tuer le temps avant qu’il ne vous tue. Et dans ce cas, comme occupation, aux heures perdues, écrire en vaut bien une autre.
(Jonathan Littell, Les Bienveillantes)
« Il faut encore avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse. » (Nietzsche)

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Valdemort
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Valdemort »

Longtemps, on rampe sur cette terre comme une chenille, dans l’attente du papillon splendide et diaphane que l’on porte en soi. Et puis le temps passe, le nymphose ne vient pas, on reste larve, constat affligeant, qu’en faire? Le suicide, bien entendu, reste une option. Mais à vrai dire, le suicide me tente peu. (…) Je ne sais pas pourquoi, d’ailleurs, un vieux fond de morale philosophique peut-être, qui me fait dire qu’après tout on n’est pas là pour s’amuser. Pour faire quoi, alors? Je n’en ai pas idée, pour durer, sans doute, pour tuer le temps avant qu’il ne vous tue. Et dans ce cas, comme occupation, aux heures perdues, écrire en vaut bien une autre.
(Jonathan Littell, Les Bienveillantes)
« Il faut encore avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse. » (Nietzsche)

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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par soazic »

Les mots de madame CGT à la radio ce matin, m'ont touchée, heurtée serait plus juste:
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-di ... 7783362889
C'est si difficile de tourner sa langue 7fois dans sa grande bouche?

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Agape
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Agape »

(...)

Mais moi je te chante, mon pays
avec tes morts et tes vivants
et tes coques de pin et tes cargos de fer
je te chante, moi, Grall Xavier Marie
je te chante pour ta folie
pour tes bagages de rêves
pour tes Chouans, ô ma Celtie.

Il faut chaque jour gagner sa légende
il faut chaque jour célébrer la messe de l’univers.

Je te chante avec ma bouche dans la bouche de tes vents
je te chante avec ma main dans la main de tes landes
je te chante, moi, Grall Xavier Marie
pour la liturgie de tes focs et la charité de tes misaines
pour tes marins perdus pour tes grèves de laine
et tes puissantes houles et tes doux paradis.

Notre-dame des îles et notre-dame des goémons
notre-dame des navires et notre-dame des houes
notre-dame des marins et notre-dame des forbans
priez pour moi, l’infidèle, pèlerin de tous les océans
et priez pour moi dans vos pardons au centre de vos étés
notre-dame des mimosas et notre-dame des genêts
priez pour moi à Raz, à Molène et Douarnenez.

Quand je mourrai
enterrez-moi à Ouessant
avec mes épagneuls
et mes goélands
quand je mourrai
mettez-moi en ce jardin de gravier.

Ainsi soit-il.

Xavier Marie Grall
extrait de Notre Dame des Iles
Ces utilisateurs ont remercié l’auteur Agape pour son message :
altima
Les objets solides ont une tendance à subsister qui confine à la monotonie. Roger Zelazny

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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Galadriel »

Quelle que soit la durée de votre séjour sur cette petite planète,
et quoi qu'il vous advienne, le plus important c'est que vous puissiez,
de temps en temps, sentir la caresse exquise de la vie.

In "les vies multiples d'Amory Clay" de William Boyd
“L'homme qui veut s'instruire doit lire d'abord, et puis voyager pour rectifier ce qu'il a appris." Giacomo Casanova

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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Judas Bricot »

"Dieu fass' que ma complainte aille, tambour battant,
Lui parler de la plui', lui parler du gros temps
Auxquels on a t'nu tête ensemble,
Lui conter qu'un certain coup de foudre assassin
Dans le mill' de mon cœur a laissé le dessin
D'un' petit' fleur qui lui ressemble."
Brassens, l'orage

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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par PointBlanc »

VERS LA SERENITE
Celui qui n’accepte pas ce monde n’y bâtit pas de maison. S’il a froid, c’est sans avoir froid. Il a chaud sans chaleur. S’il abat des bouleaux, c’est comme s’il n’abattait rien. Mais les bouleaux sont là, par terre et il reçoit l’argent convenu, ou bien il ne reçoit que des coups. Il reçoit les coups comme un don sans signification, et il repart sans s’étonner.

Il boit l’eau sans avoir soif. Il s’enfonce dans le roc sans se trouver mal.
La jambe cassée, sous un camion, il garde son air habituel et songe à la paix, à la paix, à la paix si difficile à obtenir, si difficile à garder, à la paix.

Sans être jamais sorti, le monde lui est familier. Il connaît bien la mer. La mer est constamment sous lui, une mer sans eau, mais non pas sans vagues, mais non pas sans étendue. Il connaît bien les rivières. Elles le traversent constamment, sans eau mais non pas sans langueur, mais non pas sans torrents soudains.
Des ouragans sans air font rage en lui. L’immobilité de la terre est aussi la sienne. Des routes, des véhicules, des troupeaux sans fin le parcourent, et un grand arbre sans cellulose mais bien ferme mûrit en lui un fruit amer, amer souvent, doux rarement.

Ainsi à l’écart, toujours seul au rendez-vous, sans jamais retenir une main dans ses mains, il songe, l’hameçon au cœur, à la paix, à la damnée paix lancinante, la sienne, et à la paix qu’on dit être par-dessus cette paix.

Henri Michaux, La nuit remue (1935)
Vous qui vivez qu'avez-vous fait de ces fortunes ?

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isil
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par isil »

Un chien mourait doucement
Son regard ne parlait rien d’autre
Que d’une chose infinie incompréhensible
Comme une mélancolie
On le soigna pour les reins et pour le foie
Et pour les poumons et pour l’intestin
Et pour les pieds et pour la tête
Et on lui opéra même le regard
On sut trop tard qu’il attendait son maître

Jean L’Anselme, Un chien.
" They did not know it was impossible, so they did it ! "

Myst

Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Myst »

Suzanne
chanson lancinante par Léonard Cohen

Suzanne t'emmène là-bas écouter les sirènes
Elle te prend par la main pour passer une nuit sans fin
Tu sais qu'elle est à moitié folle et c'est pourquoi tu veux rester
Sur un plateau d'argent elle te sert du thé au jasmin
Et quand tu veux lui dire que tu n'as pas d'amour pour elle
Elle te prend dans ses ondes et laisse la mer répondre
Que depuis toujours tu l'aimes

(Refrain) Tu veux rester à ses côtés maintenant tu n'as plus peur
De voyager les yeux fermés
Une flamme étrange brûle dans ton coeur.

Il y avait un pêcheur venu sur la terre
Qui a veillé très longtemps du haut d'une solitaire
Et quand il a compris que seul les hommes perdus le voyaient
Il a dit qu'on voguerait jusqu'à ce que les vagues nous libèrent
Mais lui même fut brisé bien avant que le ciel s'ouvre
Délaissé et presqu'un homme il a coulé sous votre sagesse
Comme une pierre

(Refrain) Tu veux rester à ses côtés maintenant tu n'as plus peur
De voyager les yeux fermés
Une flamme étrange brûle dans ton coeur.

Suzanne t'emmène là-bas écouter les sirènes
Elle te prend par la main pour passer une nuit sans fin
Comme du miel le soleil coule sur Notre Dame des pleurs
Elle te montre où chercher parmi les déchets et les fleurs
Dans les algues il y a des rêves des enfants au petit matin
Qui se penchent vers l'amour, ils se penchent comme ça toujours
Et Suzanne tient le miroir

(Refrain) Tu veux rester à ses côtés maintenant tu n'as plus peur
De voyager les yeux fermés
Une blessure étrange dans ton coeur.

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Thomas Paul
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Thomas Paul »

Damien Saez, J'veux qu'on :o sur ma tombe.

"A la lumière obscure
Je te croise enfin
Oh Dieu que tu es belle
Toi la seule, toi l'ultime
Entre les hommes
Egalité
S'il te plaît prends ma main
Ne te fais plus attendre
Il est temps de s'étreindre
Il est temps de s'éteindre
Une dernière cigarette

Les guerriers de la route avaient pourtant prédit
La mort ou la naissance
Ça dépend du cœur
Au soleil qui s'incline
Allez finissons en
Et laissons s'accomplir le firmament
Plongé dans l'infini, dans le gouffre sacré
Katagena
Me noyer à jamais
Et puis quitter ce monde sans pudeur ni morale
J'veux qu'on baise sur ma tombe
J'veux qu'on baise sur ma tombe
Que la grâce s'accomplisse
Immortelle jouissance
Que les femmes s'unissent dans un parfait accord
Rien que pour un instant

L'éphémère devienne
Éternité
J'aurais aimé t'aimer
Comme on aime le soleil
Te dire que le monde est beau
Et que c'est beau d'aimer
J'aurais aimé t'écrire
Le plus beau des poèmes
Et construire un empire
Juste pour ton sourire
Devenir le soleil
Pour sécher tes sanglots
Et faire battre le ciel
Pour un futur plus beau
Mais c'est plus fort que moi
Tu vois je n'y peux rien
Ce monde n'est pas pour moi
Ce monde n'est pas le mien
Au revoir mes amis
Au revoir mes frères
Au revoir mon pays
A nous deux la lumière
Au revoir Franckie
Au revoir mes printemps
Au revoir pauvre monde
A nous deux Satan
Au revoir mes amis
Au revoir mes frères
Au revoir mon pays
A nous deux la lumière
(Au revoir mon père)"
Le bonheur c’est lorsque vos actes sont en accord avec vos paroles [et vos pensées]. Gandhi

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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par dani »

Les mots de Luchini .... "mon affection pour l'autre dépend aussi - un peu - de ce que j'ai enfin un peu accepté en moi".....

Rien de vraiment nouveau, mais un bon rappel. Et à la sauce Luchini c'est savoureux (ou agaçant, ça dépend des jours .et de moi,en fait, surtout :lol: .Il n'est pas super rigoureux intellectuellement, il badine beaucoup et parfois ça m'énerve...c'est tout l'art de l'artiste, d'ailleurs, de nous secouer :) )

[BBvideo 425,350]http://www.youtube.com/watch?v=4_auQl33 ... e=youtu.be[/BBvideo]

EDIT : Merci Livingstone ! j'avais essayé, mais avec le lien apparaissant sous "intégrer", là ça marche avec le lien initial, thanks !
Rien ne vous emprisonne excepté vos pensées, rien ne vous limite excepté vos peurs, rien ne vous contrôle excepté vos croyances. (Marianne Williamson)

Livingstone
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Livingstone »

Hors-sujet
pour intégrer les vidéos ici il faut ôter le s de https
« l’effigie est verrou, l’idole prison, la figure serrure. Une seule clef peut faire tomber ces chaines : le signe. » M. Tournier

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Dromadaire
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Dromadaire »

Ce texte m'a heurté, brutalisé, retourné, lorsque je l'ai découvert, en classe de seconde.


A qui la faute ? - Victor Hugo.


Tu viens d'incendier la Bibliothèque ?

- Oui.
J'ai mis le feu là.

- Mais c'est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
Une bibliothèque est un acte de foi
Des générations ténébreuses encore
Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore.
Quoi! dans ce vénérable amas des vérités,
Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés,
Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
Dans les siècles, dans l'homme antique, dans l'histoire,
Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir,
Dans ce qui commença pour ne jamais finir,
Dans les poètes! quoi, dans ce gouffre des bibles,
Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
Des Homères, des jobs, debout sur l'horizon,
Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,
Tu jettes, misérable, une torche enflammée !
De tout l'esprit humain tu fais de la fumée !
As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? Le livre est là sur la hauteur;
Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine,
Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine
Il parle, plus d'esclave et plus de paria.
Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.
Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille
L'âme immense qu'ils ont en eux, en toi s'éveille ;
Ébloui, tu te sens le même homme qu'eux tous ;
Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ;
Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître,
Ils t'enseignent ainsi que l'aube éclaire un cloître
À mesure qu'il plonge en ton coeur plus avant,
Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant ;
Ton âme interrogée est prête à leur répondre ;
Tu te reconnais bon, puis meilleur; tu sens fondre,
Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs,
Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs !
Car la science en l'homme arrive la première.
Puis vient la liberté. Toute cette lumière,
C'est à toi comprends donc, et c'est toi qui l'éteins !
Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints.
Le livre en ta pensée entre, il défait en elle
Les liens que l'erreur à la vérité mêle,
Car toute conscience est un noeud gordien.
Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte.
Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
Le livre est ta richesse à toi ! c'est le savoir,
Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
Le progrès, la raison dissipant tout délire.
Et tu détruis cela, toi !

- Je ne sais pas lire.

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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Riffifi »

En vain le souvenir meurt
dans le coeur des hommes
sur le roc, par mes vers,
je veux éterniser
malgré le temps qui fuit
et le peu que nous sommes
le parfum d'une fleur
et l'émoi d'un baiser.

Fernand Icres, écrit sur le roc, en effet
Où que tu sois, creuse profond. En bas, c’est la source.
Laisse les hommes noirs crier : « En bas, c’est toujours l’enfer".

(merci Friedrich)

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gabriailes
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par gabriailes »


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Judas Bricot
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Judas Bricot »

Riffifi a écrit :En vain le souvenir meurt
dans le coeur des hommes
sur le roc, par mes vers,
je veux éterniser
malgré le temps qui fuit
et le peu que nous sommes
le parfum d'une fleur
et l'émoi d'un baiser.

Fernand Icres, écrit sur le roc, en effet
:) :inlove:

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Nelea
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Nelea »

C'est beau, tous ces mots... Alors je vais participer aussi, avec ma modeste sensibilité.
Comme un diable au fond de sa boîte,
le bourgeon s'est tenu caché
mais dans sa prison trop étroite
il baille et voudrait respirer.

Il entend des chants, des bruits d'ailes,
il a soif de grand jour et d'air.
Il voudrait savoir les nouvelles,
il fait craquer son corset vert.

Puis, d'un geste brusque, il déchire
son habit étroit et trop court
"Enfin, se dit-il, je respire,
je vis, je suis libre... Bonjour !

Paul Géraldy
Si beau poème de Prévert :
Le Cancre

Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur
Et enfin, une citation que j'aime beaucoup, lue dans Les chaussures italiennes, de Henning Mankell : "Nous avons peur de nous-mêmes et de ce que nous apercevons de nous chez les autres."
"The only real conflict you will ever have in your life won't be with others, but with yourself", Shannon L. Alder
"Nous avons peur de nous-même et de ce que nous apercevons de nous chez les autres." Henning Mankell

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PointBlanc
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par PointBlanc »

Mon coup au cœur de la journée :

La nuit. La ville s'est assagie.
Derrière la grande fenêtre,
Dans un doux silence solennel,
Comme si quelqu'un allait mourir.

Mais ce n'est qu'un homme simplement triste,
Déçu par la malchance,
Qui, le col ouvert,
Contemple les étoiles.

"Étoiles, étoiles,
Dites-moi pourquoi je suis triste !"

Et il contemple les étoiles.

"Étoiles, étoiles,
D'où vient cette angoisse ?"

Et les étoiles racontent.
Elles racontent tout, les étoiles.


Alexandre Blok, 1906.

Et cette image qui traînait dans l'épopée de Gilgamesh : "La vaste terre se fendit comme une jarre."
Vous qui vivez qu'avez-vous fait de ces fortunes ?

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gabriailes
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par gabriailes »


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Tiamat
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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par Tiamat »

Sur le chemin près du bois
J’ai trouvé tout un trésor :
Une coquille de noix
Une sauterelle en or
Un arc-en-ciel qu’était mort.

À personne je n’ai rien dit
Dans ma main je les ai pris
Et je l’ai tenue fermée
Fermée jusqu’à l’étrangler
Du lundi au samedi.

Le dimanche l’ai rouverte
Mais il n’y avait plus rien !
Et j’ai raconté au chien
Couché dans sa niche verte
Comme j’avais du chagrin.

Il m’a dit sans aboyer :
« Cette nuit, tu vas rêver. »
La nuit, il faisait si noir
Que j’ai cru à une histoire
Et que tout était perdu.

Mais d’un seul coup j’ai bien vu
Un navire dans le ciel
Traîné par une sauterelle
Sur des vagues d’arc-en-ciel !

Le Secret de René de Obaldia, in Innocentines (1969).

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Re: Ces mots qui vous touchent...

Message par soazic »

"Plus la route est longue, mieux je me sens. J'adore couvrir des distances effarantes d'une seule traite: Memphis-new York, Gallup-L.A., Saint Paul-Richmond, Lexington-Bâton Rouge, Bismarck-Cody...Ce genre d'étapes. Avec moi seul pour compagnie. Au volant, obstinément.
Conduisant jusqu'à ce que le corps disparaisse, jambes coupées, paupières meurtries, mains engourdies, esprit en veilleuse.
Et alors, brusquement, quelque chose de neuf émerge."

Sam Shepard.

Il est parti chevaucher quelque part et resteront ses mots, et ce qu'en feront chaque lecteur, chaque comédien.
Mon adolescence baignée de ses écrits s'est rapprochée aujourd'hui d'un seul coup.
Quand triste rime avec artiste.

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