Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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sanders
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par sanders »

Merci Grabote pour ce sujet et pour la découverte du Dr Salmona.


Oui la question du signalement est délicate, peurs, risque de mal évaluer, de se tromper ...
Pourtant signaler veut juste dire qu'on a observé des trucs qui nous semblent mettre en danger la personne qu'on accompagne ou qu'on côtoie, l'évaluation effective du risque de danger se faisant par d'autres personnes. Cette démarche nécessite de prendre du recul et d'accepter que d'autres qui sont "étrangers" à la situation prennent le relai et la décision.
C'est difficile parfois d'accepter de ne pas être celle ou celui qui évalue le risque car on peut bien connaître les personnes et quelque part on a évalué quelque chose pour en arriver à signaler. Cela demande de prendre un risque, celui de signaler, qui va impacter d'autres sans savoir toujours si les conséquences permettront du mieux, une mise en sécurité ou autre.

Cela permet pourtant une certaine ouverture sur l'extérieur, d'autres que soi (ou qu'une équipe) vont pouvoir observer, questionner, d'autres qui ne sont pas liés à une histoire, qui ne sont pas pris dans une relation affective (affectivité positive vis à vis d'une victime potentielle mais aussi négative vis à vis d'un entourage possiblement maltraitant).

Avec les années de pratique, on se rend compte aussi que le signalement aboutit rarement à des suites et on peut finir par se dire "à quoi bon ?".




Pour en revenir à la question de la mémoire qui a été évoquée plus haut et notamment à celle de la mémoire traumatique, je voudrais mentionner ici les "faux souvenirs", des erreurs possibles. Boris Cyrulnick en parle beaucoup lorsqu'il décrit ce qui lui est arrivé durant la seconde guerre mondiale. Il explique qu'une partie de ses souvenirs est erronée, preuve factuelle à l'appui. Il explique que même en ayant une version plus proche de la réalité, ses souvenirs demeurent inchangés (l'escalier de la grande mosquée est immense dans sa mémoire et le reste alors qu'il a devant les yeux le dit escalier de taille modeste. l'infirmière reste blonde alors qu'il voit une photo d'elle, très brune).

EDIT quelques heures plus tard : j'ai retrouvé ce que j'avais écrit de Boris Cyrulnick ailleurs sur le forum.
► Afficher le texte
Fin de l'EDIT


Je voudrais brièvement raconter un épisode de mon histoire familiale.
► Afficher le texte
Pourquoi je raconte ça ?
Je trouve très intéressante la description de la mémoire traumatique que fait Muriel Salmona et qui donne un éclairage différent et bien moins "romancé " de celle faite par Boris Cyrulnick. Je trouve passionnante et éclairante surtout l'explication de la déconnexion de la mémoire traumatique, déconnexion rendue nécessaire par l'insuportabilité du souvenir traumatique. De même le mécanisme qui permet de se déconnecter et qui explique bien autant le comportement des victimes de violence que celui des auteurs de cette violence.

Quelque chose me gêne dans le ton péremptoire adopté (je trouve) par Madame Salmona . Par exemple lorsqu'elle affirme que les faux souvenirs n'existent pas et que cette théorie n'a aucune base scientifique. Or d'autres scientifiques (pas que Boris Cyrulnick) expliquent que cela est possible d'induire des faux souvenirs ou de s'en fabriquer par remaniement de notre mémoire.

Voici une conférence donnée en décembre 2012 par cinq intervenants qui expliquent pourquoi et comment cela est possible, Lionel Naccache (Neurologue), Patrick Boucheron (Historien), Jocelyn Benoist (Philosophe), Elizabeth Loftus (Docteure en Psychologie, Université de Californie) et israel Rosenfeld (Professeur de Neuroscience et d'histoire des idées à New York). Ils mettent en discussion les notions de réel, de représentations, de subjectivité, de temps.
Je n'ai pas tout accepté de cette conférence, certaines choses m'ont semblé "grossies", certains concepts sont trop complexes pour ma capacité de compréhension et certaines expériences m'ont révoltée. Pourtant avoir un autre point de vue, lui aussi circonstancié, me semble important.

Je comprends les conséquences parfois dramatiques pour des victimes de violence lorsque leurs souvenirs sont mis en doute. Je suis évidemment d'accord avec le fait que la possibilité de se tromper dans sa mémoire ne veut pas dire qu'il ne s'est rien passé. Mais les affirmations péremptoires même étayées me semblent participer du même mécanisme que ce qu'elles entendent combattre ... un truc comme ça. Mais peut-être que je me goure complètement en fait.

[BBvideo 425,350]http://www.youtube.com/watch?v=0tiVOdQ_t2k[/BBvideo]

Bref, tout cela est complexe et les affirmations catégoriques, quelles qu'elles soient et pour quelque raison que ce soit, font quelque part l'économie de cette complexité.

Je suis intéressée par le versant thérapeutique, lorsque la mémoire traumatique est inaccessible, ce qui arrive aussi.
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Grabote
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Grabote »

Je plussoie à mon tour le commentaire et le développement de Sanders sur la mémoire.
J'ai lu aussi de nombreux ouvrages et articles qui montrent que la mémoire est en permanence en train de se remanier.
Je comprends la gêne devant le ton assuré du Dr Salmona et j'aimerais y apporter un petit éclairage.
Le Dr S. milite activement auprès des politiques pour faire reconnaitre la gravité des conséquences de la violence, pour leur faire comprendre qu'il s'agit d'un véritable problème de santé publique qui coûte très cher à la société et qu'en conséquence, il serait bon de se donner enfin les moyens pour faire changer les choses. C'est-à-dire, donner des moyens pour la recherche, pour la prise en charge des victimes, donc pour la formation des professionnelles de santé et de justice qui les accueillent, etc.
Quand on prend cette place de lobbyiste si on peut dire, il faut être convaincante, il faut être sure de soi, et donc oui, ça peut amener à
sanders a écrit :les affirmations catégoriques, quelles qu'elles soient et pour quelque raison que ce soit, font quelque part l'économie de cette complexité.
Bien que je le comprenne et le partage, il me semble un peu dommage et réducteur de terminer sur ce jugement.
Personne n'est parfait et nos engagements, à quelques niveaux que ce soit, produisent souvent des effets pervers et des biais cognitifs. ;)

Edit : merci ++ pour la conf

Edit 2 : en ce qui concerne le signalement, après avoir fait une recherche assez approfondie sur ce qui se passe après dans mon coin, qui intervient, comment, avec quelle formation, avec quels moyens ... j'en ai tiré la conclusion que les conditions n'étaient pas réunies pour apporter du mieux dans la situation dont je me sentais concernée.
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sanders
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par sanders »

Grabote a écrit :
sanders a écrit :les affirmations catégoriques, quelles qu'elles soient et pour quelque raison que ce soit, font quelque part l'économie de cette complexité.
Bien que je le comprenne et le partage, il me semble un peu dommage et réducteur de terminer sur ce jugement.
Personne n'est parfait et nos engagements, à quelques niveaux que ce soit, produisent souvent des effets pervers et des biais cognitifs. ;)
Tout juste Grabote !

En une phrase, je fais exactement (sans m'en rendre compte) ce que je dénonce.
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bree
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par bree »

Je viens au hasard de mes lectures de tomber sur ce sujet, je me permet donc une petite réponse avec quelques mois de retard...

Je vois que la question de signalement se pose, cela est légitime et fort complexe...
Grabote a écrit : Faire un signalement ok mais quelles en seront les conséquences ? :(
Il est effectivement indispensable, à mon sens, de se poser la question des conséquences, mais je pense qu'il est encore plus indispensable de signaler aux personnes compétentes des actes de violence.
Ne pas signaler, c'est laisser les enfants seuls face à une situation inacceptable. Quels recours ont les enfants pour s'en sortir? Comment se construisent-ils quand après avoir vécu des évènements traumatisants, ils se sentent en plus abandonnés de tous (enseignants, soignants, voisins, parents des camarades de classe...)?
Il me semble que faire un signalement, même si les prises en charges ne sont pas forcément à la hauteur de ce qui serait à faire, c'est dire à l'enfant: "cette situation n'est pas normale, tu n'es pas seul et on va (bien ou mal) t'accompagner".
.. et je suis convaincue que rien que ça, ça peut aider l'enfant.

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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par W4x »

Enfant ou non d'ailleurs, une personne subissant des violences physiques ou psychologiques est une personne en danger et isolée. Il faut bien sûr réfléchir aux conséquences mais la sortie de l'isolement est le premier pas indispensable de soutien aux victimes.
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Elisea
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Résilience et intégration

Message par Elisea »

Voici un article très complet sur les mécanismes de résilience et d'intégration des traumatismes :
http://www.maieusthesie.com/nouveautes/ ... lience.htm

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Grabote
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Grabote »

Merci Elisea pour ce lien. :ensoleillé:

Pourrais-tu en faire un résumé ou tout au moins nous dire ce qu'il t'a apporté ?
Par ici, on essaye d'éviter de balancer un lien "sec" comme ça et il me semble que cet article mérite particulièrement d'être un peu plus "présenté".
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Elisea
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Elisea »

J'ai trouvé cet article après quelques temps de recherche pour comprendre les mécanismes d'une modification biologique très profonde qui est intervenue chez moi récemment.
Je suspectais un syndrome de stress post-traumatique depuis le décès d'un de mes proches il y a quelques années. Le décès ne me paraissant pas être le traumatisme en lui-même mais un simple "révélateur", je suis remontée très loin dans mon histoire familiale jusqu'à avoir une totale clairvoyance sur les conséquences d'un évènement qui s'était produit deux générations avant la mienne.
Je ne pensais pas cela possible, mais il s'est opéré à un instant T une libération immédiate, une disparition instantanée de tensions internes extrêmes. Je tiens à manier mes ressentis avec prudence, mais cela fait maintenant deux mois que ma "chimie" interne évolue sur le mode d'un "après".
L'article que j'ai mis en ligne m'a énormément éclairée car je me suis retrouvée dans le profil de la stabilité temporaire faible, état de "survie" dans lequel je me suis trouvée pendant plusieurs années, et parce que j'y ai très clairement identifié le processus d'intégration de mon traumatisme. J'ai aussi bien ressenti la nuance entre la pulsion de survie et la pulsion de vie qui m'a portée jusqu'à la résolution de mon traumatisme.
Cet article est vraiment une mine d'or, dans le sens où c'est pour l'heure l'unique source que j'ai trouvé qui va au delà du concept de résilience, dans lequel j'avais peiné à me reconnaître.
J'aimerais cependant mettre en garde par rapport à la douleur extrême qui peut être ressentie lors du processus d'intégration, puisque clairement on se confronte à ce qui nous horrifie.
J'avais moi-même envisagé de me faire accompagner dans le cadre d'une thérapie EMDR. La différence semble résider dans le fait que j'ai eu besoin de comprendre les causes de mon traumatisme pour que cela produise un effet.
Une conférence sur l'EMDR qui m'a aidée dans mon processus pour ceux que ça pourrait intéresser : https://podcast.u-picardie.fr/download/ ... AEFE7F.mp4

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Aria
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Aria »

Hello ! Je relance ce sujet parce qu'il me touche de près.
Il y a environ un an j'ai commencé à lire des témoignages d'enfants élevés par des narcissiques. Je lisais par curiosité mais les sentiments, les impressions, les conclusions que les commentaires décrivaient me correspondaient vraiment trop bien. Toutes des idées que je n'avais jamais lues nulle part, jamais vues abordées. De fil en aiguille je suis tombée sur le concept de CPTSD: syndrome de stress post-traumatique complet. Développé par Pete Walker, le CPTSD est une forme de PTSD qui se développe lorsqu'on est régulièrement mis en face d'une situation de stress émotionnel hyper chargée. Eventuellement on développe un PTSD: des éléments déclencheurs vont nous faire revivre la séquence d'émotions... Et les gens se retrouvent à tenter de gérer ça, soit en vivant en état de stress constant, soit en dissociant, en évitant les éléments déclencheurs, etc.

J'ai réalisé que c'était mon cas. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé dans mon enfance, mais comme Elisea il semble qu'un côté de ma famille soit profondément dysfonctionnel. En revanche je sais que mon adolescence a été très difficile et m'a laissé beaucoup de traces.

Sauf que je suis diagnostiquée surdouée, et le reste de ma famille l'est probablement aussi. Du coup ce qui n'allait pas chez moi et qui devait être corrigé (énormément de choses), était imputé à ma surdouance ou à des défaillances propres à mon cas. Lire le livre de Pete Walker "CPTSD: From surviving to thriving", j'ai réalisé que plein de mes "traits de caractère" étaient en fait des symptomes de CPTSD, ou en tout cas des méthodes pour gérer ses situations de stress et de danger dans lesquelles je vivais. Là ou je ne suis pas d'accord avec Muriel Salmona (cf premier post du sujet), c'est que je ne pense pas que les enfants soient moins capable que les adultes de gérer une attaque: ils sont isolés, ignorants, et à la merci de leurs attaquants (et s'il s'agit de leurs parents, c'est 90% de leur univers). Walker explique qu'on développe des stratégies de survie: elles ne sont pas "fausses" mais ne sont plus utiles lorsqu'on est adulte autonome.

Un trait commun à pas mal de surdoué(e)s, c'est le sentiment de ne pas avoir d'identité, de passer sa vie à s'adapter aux attentes des autres, avec le faux-self et tout le reste. Je pensais aussi que c'était dû à ma surdouance (toujours elle, on a beau être intelligent et autonome et tout, on a apparemment des centaines de faiblesses). Mais en fait ma situation correspond exactement à la "codépendence". Je n'y croyais pas, parce que je ne cherche pas à être absolument dans une relation amoureuse mais... Les codépendents sont des enfants qui deviennent responsables émotionnellement d'un de leurs parents, ou des enfants que les parents voient comme une extension d'eux-même. Pour garder l'amour parental, ou pour garder la paix et se protéger, ils vont se démener pour plaire et satisfaire les autres, pour anticiper les besoins et les problèmes. Mais voilà, en tant qu'enfant on est sensé s'individuer et se confronter au reste de sa famille. Si on ne peut pas faire ça, alors on ne peut pas se construire un sens d'identité. Parce qu'agir de son propre chef est une violence qui détruit la relation de servitude ou on se trouve.

Niveau CPTSD, je ressens des "flashbacks émotionnels" plusieurs fois par jour. Plus je m'observe plus je remarque à quel point ma sensibilité est en fait une attaque d'émotions. Quelqu'un me critique et je vais progressivement ressentir une angoisse qui dure des heures... Même si la critique est minuscule. Ca bouscule complètement ma perspective de moi-même, de tout ce qui était attribué à des défaillances/caractères personnels, à la surdouance.
Je veux bien croire que les enfants surdoués ont des identités plus flexibles et une plus grande sensibilité, mais je pense que les traumas peuvent aussi causer pas mal des caractères qu'on observe chez les surdoués. Et je n'ai jamais vu cet aspect abordé.

J'adorerais avoir votre avis, et si vous avez entendu parler de CPTSD. Désolé mais le livre n'est pas traduit en français, il est par contre l'un des plus recommendés en anglais. :)
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Aria »

Désolée, j'ai essayé de trouver des gens qui en parle en français mais il n'y a vraiment rien. Le bouquin apporte plein de concepts intéressants, par exemple:

Les 4F (freeze, flight, fight, fawn) qui sont quatre types de réaction au stress: l'immobilité, la fuite, la lutte, la servilité. On peut adopter des comportements sains (ne pas en rajouter, quitter la situation, être assertif ou compromette) ou maladaptés. Un type de "fuite", c'est par exemple de se jeter dans une liste de choses à faire, et de se tenir occupé autant que possible. Un type de servilité consiste à anticiper les besoins des autres et à faire trop pour les satisfaire. On peut aussi dissocier (se réfugier dans sa tête) pour se couper d'une situation.
Avant j'avais toujours entendu parlé du "flight or fight" (bas-toi ou fuis) comme réponse au stress. Parfois les gens rajoutent l'immobilité, mais ça m'a beaucoup aidé de voir que la servitude, le compromis, l'adbication est une réponse au danger!

C'est trop nul qu'il n'y ait rien en français :(

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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Grabote »

Ben je crois que faut que tu t'y colles !!
Sans rire, est ce que tu aurais le temps pour développer un peu plus ? Au moins les points qui t'ont apportés quelques choses ?
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Livingstone
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Livingstone »

Aria, j'ai regardé un de tes liens et trouvé cette page qui peut aider un peu à s'y repérer : et https://www.reddit.com/r/raisedbynarcis ... lpfullinks aussi ; mais ça reste un forum et ceux qui cherchent de l'information devront alors lire beaucoup de témoignages personnels pour élaborer un schéma ; ce qui peut-être est plus intéressant pour ne pas rouler avec/se couler dans des théories prêtes-à-porter, mais est long. J'avais dans les lectures type Laborit plutôt rencontré trois réactions ; fuir (éviter), combattre, se soumettre (l'immobilité étant une fuite, alors).

Peut-être éventuellement si tu en as envie possiblement , et d'autres membres, qu'il y a des personnes assez intéressées ici, même sans un anglais fantastique, pour se partager la traduction/synthèse, par exemple former un petit groupe pour traduire sur une durée définie, mettons une ou deux semaines, des résumés ou des passages qui t'ont semblé le mieux présenter le sujet. Le forum il me semble peut ouvrir des espaces pour un petit groupe de travail ? Je veux bien vous traduire une page, si ça se met en route.
Peut-être pourrais-tu ouvrir un topic spécifique et faire une présentation, par exemple une liste des traits de caractères ou des types de réaction fréquemment trouvés chez les personnes concernées.
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Kirigol »

Ça se rapproche un peu des phénomènes de déréalisation non ?

Ou des mécanismes de défense types, déni (freeze) / agressivité (fight)/ sublimation (flight) il manquerait le fawn d'asservissement ?

Replacés dans le conditionnement éducatif/social (fatalement co-dépendant) et la construction de la personnalité ?
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Aria »

Aria, j'ai regardé un de tes liens et trouvé cette page qui peut aider un peu à s'y repérer : mais ça reste un forum etceux qui cherchent de l'information devront alors lire beaucoup de témoignages personnels pour élaborer un schéma ; ce qui peut-être est plus intéressants pour ne pas rouler avec/se couler dans des théories prêtes-à-porter, mais est long.
Oui, c'est vrai. Pour les intéressés, il y a un lien vers RBNBestOf sur la droite qui contient une liste de bons commentaires. Sinon on peut trier chaque forum en cliquant sur l'onglet "top" pour voir les meilleurs. Personnellement, j'ai surtout profité de lire les commentaires en allant vers des sujets qui me touchaient. Plein de gens partagent leurs points de vue et leurs réflexions comme sur ce forum.
Peut-être éventuellement si tu en as envie possiblement , et d'autres membres, qu'il y a des personnes assez intéressées ici, même sans un anglais fantastique, pour se partager la traduction/synthèse, par exemple former un petit groupe pour traduire sur une durée définie, mettons une ou deux semaines, des résumés ou des passages qui t'ont semblé le mieux présenter le sujet. Le forum il me semble peut ouvrir des espaces pour un petit groupe de travail ? Je veux bien vous traduire une page, si ça se met en route.
Peut-être pourrais-tu ouvrir un topic spécifique et faire une présentation, par exemple une liste des traits de caractères ou des types de réaction fréquemment trouvés chez les personnes concernées.
Faut que je regarde pour faire ça. En fait c'est une approche que je n'ai jamais rencontré en français et qui est assez terre-à-terre, ce que j'apprécie :) En plus elle illumine pas mal mes "traits de surdouée" donc je pense que ça intéressera d'autres personnes !
Et vu qu'il n'y a strictement rien en français, ça mérite traduction! :punch:

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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Livingstone »

J'ai édité j'avais omis le lien... du coup j'en ai ajouté un second... Je pense qu'il s'agit de ce que tu mentionnes.
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Aria »

Je me suis dit que traduire le premier chapitre sera chouette aussi si je veux envoyer le texte à des gens que je connais qui ne parlent pas anglais. Voici donc la première partie du Chapitre 1.
[Si quelqu'un souhaite que je la retire, je le ferai tout de suite. Tant que rien d'équivalent n'est disponible en français, je pense que c'est intéressant de partager le message et je vous encourage à acheter le livre, il est excellent]


Chapitre 1, partie 1: Le voyage pour guérir de CPTSD
Les flashbacks émotionnels, liste de symptômes, les effets de l'abandonnement et de la négligence
► Afficher le texte
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Grabote »

:cheers: Aria !! Merci :)
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Grabote »

Je viens enfin de lite ton post en entier Aria.
Pour en revenir à ton questionnement initial, je dirai que oui, jusque là, j'ai mis l'intensité de certains ressentis sur le compte de mon "amplification" (comme je préfère nommer mon hpitude) alors qu'ils relèvent plutôt de ces flashbacks émotionnels si bien décrit. Ceci dit, j'ai aussi des ressentis intenses dans le présent, dans un beau paysage par exemple et qui sont bien provoqués, me semble t'il, par ma sensibilité amplifiée.
Bref, ce n'est pas l'un ou l'autre mais l'un et l'autre, enfin, c'est l'impression que j'ai en ce qui me concerne.
La bonne nouvelle dans tout ça, c'est de comprendre que les ressentis intenses douloureux liés aux CPSTD, ça peut se soigner !! :rock:
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Proxima »

Je viens de regarder une conférence de Boris Cyrulnik (qui semblerait être connu, mais que je découvre) sur la mémoire traumatique. Elle date de 2012, je l'ai trouvé très intéressante. Je pense qu'elle peut enrichir ce fil.
[BBvideo=560,315]https://youtu.be/rd13inJYbQk[/BBvideo]
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Francoise
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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Francoise »

bree a écrit : lun. 22 mai 2017 20:33
Je vois que la question de signalement se pose, cela est légitime et fort complexe...
Grabote a écrit : Faire un signalement ok mais quelles en seront les conséquences ? :(
Il est effectivement indispensable, à mon sens, de se poser la question des conséquences, mais je pense qu'il est encore plus indispensable de signaler aux personnes compétentes des actes de violence.
Ne pas signaler, c'est laisser les enfants seuls face à une situation inacceptable. Quels recours ont les enfants pour s'en sortir? Comment se construisent-ils quand après avoir vécu des évènements traumatisants, ils se sentent en plus abandonnés de tous (enseignants, soignants, voisins, parents des camarades de classe...)?
Il me semble que faire un signalement, même si les prises en charges ne sont pas forcément à la hauteur de ce qui serait à faire, c'est dire à l'enfant: "cette situation n'est pas normale, tu n'es pas seul et on va (bien ou mal) t'accompagner".[/align].. et je suis convaincue que rien que ça, ça peut aider l'enfant.
Je ne peux en temps que victime de violences verbales, physiques par mon père et sexuelles ( père, cousin) qu'aquiescer a cet avis personnel.

Pour une enfant violentée par un parent, non protégé par l'autre parent ( dans mon cas ma mère, qui 40 ans plus tard nie les faits), le silence, l'indifférence des voisins, mais, etc. ne peut qu'aggraver les conséquences délétères sur sa santé mentale, psychique et physique de l'enfant. L'enfant dans sa détresse se sent encore plus seul, abandonné, trahi par cette non-ingérence.

Pourtant les voisins savaient ce qui se passait entre nos quatres murs, certains me l'ont dit des décennies plus tard.Mais dans les années 70-80, la violence dans l'éducation était encore considérée comme légitime et la toute puissance des parents envers leurs enfants était un consensus général.

L'enfant que j'étais a tellement intégré le message inhérent à cette violence que l'adulte qu 'elle est devenue est encore persuadée qu'elle ne vaut rien.Mon instabilité émotionnelle est la conséquence directe de cette maltraitance. Les études scientifiques sur le trouble de borderline ont montré que la majorité des patients borderline ont subi des violences psychologiques, evt physiques et sexuelles pendant leur enfance et adolescence. 60 % des patients concernés ont une ou plusieurs tentatives de suicide derrière eux et 10 % meurent de cette manière. Les automutilations ne sont que la tentative désespérée de mettre fin à l'état aigu de souffrance psychiques ( je précise que tous les patients borderline ne se mutilent pas).

Quiconque est témoin de violences psychologiques, physiques, sexuelles envers un enfant ou un adolescent devrait avoir le courage d'essayer d'y mettre un terme.Si les parents ne manifestent pas de volonté de changer de comportement, un signalement aux services sociaux donne au moins une chance à la victime de faire cesser la maltraitance. Ne rien dire, ne rien faire, c'est permettre au bourreau de perpétuer son crime et c'est enlever à la victime la possibilité de mettre fin à son calvaire.

Les troublés psychiques liés à la violence sont extrêmement difficiles à traiter. Et ce d'autant plus que peu de psychothérapeutes sont formés au diagnostic et au traitement de ces trouble graves. C'est la raison pour laquelle il faudrait agir en amont en empêchant cette violence ou du moins en la stoppant le plus rapidement possible. Il faut intervenir auprès des parents violents, leur expliquer la gravité de leur comportement et éventuellement retirer l'enfant de ce milieu néfaste.

Je suis personnellement intervenue il y a quelques jours auprès de ma voisine qui violente verbalement sa fille de manière répétée. Je n'hésiterai pas à informer les services sociaux si la violence se réitère. Dans le monde du travail un tel comportement destructeur ( car il détruit la personnalité même de la victime, son estime de soi, sa confiance en elle et les autres) permettrait à la victime adulte de porter plainte pour harcèlement. Dans le milieu familial ce comportement est malheureusement encore toléré par l'entourage et la société. C'est intolérable.
Aria a écrit : sam. 23 sept. 2017 16:09 De fil en aiguille je suis tombée sur le concept de CPTSD: syndrome de stress post-traumatique complet. Développé par Pete Walker, le CPTSD est une forme de PTSD qui se développe lorsqu'on est régulièrement mis en face d'une situation de stress émotionnel hyper chargée.
La violence répétée, qui développe chez la victime une hypervigilance permanente envers les signes avant-coureurs de la prochaine attaque ( l'enfant apprend à guetter et reconnaître les signes chez le bourreau comme mimique, gestique, intonation de la voix,etc.) est précisément la caractéristique principal de la violence parentale chronique.
Eventuellement on développe un PTSD: des éléments déclencheurs vont nous faire revivre la séquence d'émotions... Et les gens se retrouvent à tenter de gérer ça, soit en vivant en état de stress constant, soit en dissociant, en évitant les éléments déclencheurs, etc.
C'est exactement ça. Une situation nouvelle de violence ( dispute avec le conjoint) entraîne une réactivation immédiate des émotions négatives et un état de stress psychologique et physique aigu. Personnellement je me retrouve en quelques minutes dans un état dépressif grave avec pensées suicidaires ce qui m'a valu de nombreux séjours en psychiatrie.



Un trait commun à pas mal de surdoué(e)s, c'est le sentiment de ne pas avoir d'identité, de passer sa vie à s'adapter aux attentes des autres, avec le faux-self et tout le reste. Je pensais aussi que c'était dû à ma surdouance (toujours elle, on a beau être intelligent et autonome et tout, on a apparemment des centaines de faiblesses). Mais en fait ma situation correspond exactement à la "codépendence". Je n'y croyais pas, parce que je ne cherche pas à être absolument dans une relation amoureuse mais... Les codépendents sont des enfants qui deviennent responsables émotionnellement d'un de leurs parents, ou des enfants que les parents voient comme une extension d'eux-même. Pour garder l'amour parental, ou pour garder la paix et se protéger, ils vont se démener pour plaire et satisfaire les autres, pour anticiper les besoins et les problèmes. Mais voilà, en tant qu'enfant on est sensé s'individuer et se confronter au reste de sa famille. Si on ne peut pas faire ça, alors on ne peut pas se construire un sens d'identité. Parce qu'agir de son propre chef est une violence qui détruit la relation de servitude ou on se trouve.
C'est exactement mon cas. Je suis persuadée que le comportement violent de mon père et mes efforts intenses pour lui plaire, ne pas le décevoir est la raison pour laquelle je suis tombée dans la co-dependance avec un homme souffrant d'un trouble de la personnalité narcissique ( je n'aime pas le terme français pervers narcissique).J'ai été conditionnée pour me soumettre à un individu violent et dominant. On sait que les animaux battus perdent leur capacité à se défendre face à de nouvelles violences. Je pense c'est la même chose pour les enfants violentés de manière systématique. Je me souviens très bien de mon incapacité à me défendre face au harcèlement de mes camarades de classe à l'école primaire. Et de mon incapacité à en parl8aux enseignants et mes parents. J'encaissais les coups sans broncher.Meme comportement passif, dépressif à l'âge adulte face à un harcèlement au travail.
Niveau CPTSD, je ressens des "flashbacks émotionnels" plusieurs fois par jour. Plus je m'observe plus je remarque à quel point ma sensibilité est en fait une attaque d'émotions. Quelqu'un me critique et je vais progressivement ressentir une angoisse qui dure des heures... Même si la critique est minuscule.
Je réagis exactement de la même manière. Situation hyper stressante en ce moment : critique d'un collègue ou d'un Supérieur.
Ca bouscule complètement ma perspective de moi-même, de tout ce qui était attribué à des défaillances/caractères personnels, à la surdouance.
Je veux bien croire que les enfants surdoués ont des identités plus flexibles et une plus grande sensibilité, mais je pense que les traumas peuvent aussi causer pas mal des caractères qu'on observe chez les surdoués. Et je n'ai jamais vu cet aspect abordé.
Mon hypothèse est que notre hypersensibilité nous rend particulièrement vulnérable à la violence répétée surtout pendant notre enfance et adolescence. Peut-être aussi sommes-nous plus facilement la cible de telles attaques.D'un autre côté nos facilités d'auto réflexion et de verbalisation nous permettent peut être de mieux surmonter ces traumatismes ?

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Re: Comprendre les conséquences psycho-traumatiques des violences

Message par Aria »

Francoise a écrit : sam. 8 févr. 2020 06:15 ... je suis tombée dans la co-dependance avec un homme souffrant d'un trouble de la personnalité narcissique ( je n'aime pas le terme français pervers narcissique).J'ai été conditionnée pour me soumettre à un individu violent et dominant. On sait que les animaux battus perdent leur capacité à se défendre face à de nouvelles violences.


Salut Françoise,

En fait je pense que l'explication de codépendance est en partie fausse. On n'agit pas différemment avec des gentils qu'avec des méchants: on agit pareil (il n'y a pas de raison logique pour agir différemment en fait).
En fait, tu es sans doute aussi codépendante avec tes ami(e)s sauf qu'ils et elles ne te font pas de mal. Tu peux donc travailler cet aspect dans tes relations saines. Ca m'a beaucoup appris.
Niveau CPTSD, je ressens des "flashbacks émotionnels" plusieurs fois par jour. Plus je m'observe plus je remarque à quel point ma sensibilité est en fait une attaque d'émotions. Quelqu'un me critique et je vais progressivement ressentir une angoisse qui dure des heures... Même si la critique est minuscule.
Je réagis exactement de la même manière. Situation hyper stressante en ce moment : critique d'un collègue ou d'un Supérieur.


Si tu peux essaie le livre. J'ai amélioré ma situation avec 3 stratégies:
1. Utiliser les conseils du livre
2. Me forcer à agir comme si j'étais calme quand anxieuse (au moins je ne m'en veux pas de mes actions)
3. Délayer les décisions à un moment plus calme.

Ca a bien marché.
Mon hypothèse est que notre hypersensibilité nous rend particulièrement vulnérable à la violence répétée
En fait ça ne tiens pas statistiquement: on fait des rencontres au hasard. En revanche:
1. Une personne codépendente réagit "mal" à l'anormal. Par ex. on va vouloir sauver quelqu'un ou pardonner toutes les petites offenses et humiliations alors qu'en général, c'est un signe qu'il faut garder la relation superficielle.
2. Nos potes codépendants s'entourent de personnes problématiques (qu'on rencontre) et les méchants tendent à s'allier entre eux... Tandis que les gens calmes et confiants s'allient entre eux et forment des groupes plutôt sains.

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