Adulte Surdoué

A un moment je me suis pas mal intéressé au trouble de la personnalité narcissique (j'ai un peu fait tous les troubles en même temps), et je me pose une question concernant ses similitudes avec la douance.

A priori rien à voir, entre le narcissique qui pense qu'il peut tout, manque d'empathie, affiche une confiance arrogante, et surtout torture émotionnellement et psychologiquement son entourage, et le surdoué qu'on décrit plutôt comme doutant de lui-même, très empathique, hyperémotif.

Pourtant s'il on s'en tient à une définition de la douance uniquement par le QI, on en vient à la constatation que des narcissiques ont un QI élevé et donc à une contradiction flagrante entre les deux personnalités types.

Sam Vaknin, la référence quand on parle de narcissisme, se décrit comme narcissique, voire psychopathe, dit avoir un QI de 180, et raconte qu'enfant, sa mère, elle-même narcissique, le montrait comme une bête de foire, et ne lui montrait aucun signe d'affection.
A un autre endroit de son site (samvak.tripod.com/), il dit que les narcissiques sont souvent des gens intelligents qui se construisent une fausse identité omnipotente, omnisciente, du fait de leur enfance difficile.

Et c'est vrai qu'en lisant un peu wikipédia, on comprend la porosité entre ces deux conditions. Qu'en pensez-vous ?

Alors j'en pense plusieurs choses:
-déjà, un sujet douance et xxx c'est pas dans le jardin qu'il faut le mettre mais dans le Grand Salon, consacré à la douance On va s'occuper de le déménager
-un type qui me dit qu'il a 180 de QI, je referme juste directement la page. De même, si le type ne parle que de lui-même, il est effectivement surement narcissique mais quelle est la valeur de ses paroles? Sans regard extérieur, ça vaut ce que ça vaut, je ne vois pas bien comment on peut généraliser.
-concernant les critères de la douance, je pense qu'il est assez intéressant de faire un tour par ici:
http://adulte-surdoue.fr/discussions-de ... -t391.html
Tous les surdoués ne sont pas non plus hyper empathiques et hyperémotifs, pas plus qu'ils ne sont tous super bons en maths.

Etre surdoué, ça concerne avant tout l'intelligence. Je ne vois pas bien ce qui empêche quelqu'un d'être intelligent ET narcissique. Etre intelligent n'empêche pas de développer des troubles et je ne vois pas bien pourquoi on éliminerait d'office celui-là. Je ne vois pas non plus pourquoi être narcissique rendrait plus intelligent... Que la personne narcissique se croit plus intelligente, possible, qu'elle développe des compétences un peu hors normes dans certains domaines qui sont vitaux pour elle et bcp moins pour d'autres, possibles, mais est-ce bien d'intelligence qu'on parle?

Le topic sur les caractéristiques est très intéressant !
En occident on réfléchit plutôt par catégories, c'est pratique, mais forcément on simplifie. La réalité est plus semblable à un spectre où les extrêmes sont quasi introuvables

Bien sûr, je prends les propos de Vaknin avec des grosses pincettes, c'est pour ça que j'ai écrit "dit, raconte, se décrit", etc.

Après ça dépend du sens qu'on donne au mot "intelligence" et là on n'est pas rendu. Est-ce-que c'est simplement une puissance de calcul ou aussi une éthique ? Vaste sujet.

Je pense en effet que si on part sur le terrain de "qu'est-ce que l'intelligence", on est pas sorti de l'auberge. Si on se recentre sur une sorte de réalité neurologique qui semble émerger (maillage neurologique plus serré et plus rapide), je pense qu'on peut imaginer un peu mieux le spectre non?

Du coup, ben, douance et narcissisme, pourquoi pas, mais je dirais que comme dans d'autres domaines, la douance fait office de loupe. S'il y a narcissisme, il sera surement plus grand, plus fort, plus optimisé, s'il n'y en a pas, ben on en sera plus loin.
A voir aussi pour les cas "limites" de narcissisme, c'est quand même un domaine que je connais peu.

Sans partir sur ce qu'est l'intelligence, je crois qu'on peut sans trop s'avancer justement dire clairement qu'il n'y a pas de lien entre intelligence et éthique, de la même manière qu'il n'y a pas de lien entre être intelligent et être quelqu'un de bien. L'intelligence est de toute manière rien de plus qu'un outil, il ne peut donc pas être associé avec ce que les gens vont faire de cet outil. On peut utiliser son intelligence pour le bien comme pour le mal et ca n'en sera pas moins de l'intelligence.

D'ailleurs c'est un piège à surtout éviter parce que sinon tous les surdoués devraient absolument être gentil, on tomberait dans le cadre de ce sujet sur la supériorité et on ferait le premier pas vers mélanger pouvoir faire et devoir faire avec cet impression que certains peuvent avoir que si on est surdoué on se doit de faire avancer l'humanité.

Salut Ismag.
Je me suis posé peu ou prou la même question, à plusieurs périodes de ma vie.
Maintenant que j'y songe, c'était systématiquement après chaque échec relationnel. Ça s'invente pas.

C'est vrai qu'il existe de fortes similitudes entre les profils de la tête d'ampoule et celui du PN.
Souffrir d'insatisfaction chronique, le déni de réalité pour certains, la vampirisation de l'énergie de la personne en face (comprendre par là qu'on l'étouffe juste par notre présence)... etc.

Ce qui m'a personnellement évité de sombrer dans l'auto-diagnostic lapidaire et de me retrouver contraint de quitter toute société humaine pour m'enfermer dans une grotte ( ), ce sont les dissimilitudes, qui sont au moins aussi nombreuses: être dénué(e) d'empathie, ça colle pas, exclure toute remise en cause et/ou introspection, ça colle pas... etc.

En fait, je pense que le "PPN" est un concept totalement flou qui pourrait de près ou de loin s'appliquer à tout le monde. A plus forte raison dans notre société moderne qui tend à faire de chacun un névropathe en puissance.
Simplement. Mais je peux me tromper...