prise en charge des particularités neuro en psychiatrie

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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soazic
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prise en charge des particularités neuro en psychiatrie

Message par soazic »

je reviens sur un sujet qui m'est cher et qui me fait bien patauger.
Ce forum est une mine d'or mais je pense ne pas encore les outils pour être efficace sur le terrain et tout en restant à ma place.
c'est difficile d'avoir parfois la puce à l'oreille, risquer de se tromper et ne pouvoir rien faire de toute façon.
j'ai prêter le TIPEH à un de nos médecins qui l'a lu, je sais qu'il a envoyer quelqu'un passer les tests. merci Melle Rose au passage!! Reste que pour l'instant, j'ai l'impression de patauger quand je reçois des patients diagnostiqués ou dits présentant "peut être" -au choix ou cumulés- douance, troubles dys, "hyperactivité".
L'imbrication avec les troubles pour lesquels ils viennent consulter ne me permet pas de démêler l'écheveau. C'est frustrant.
je ne sais pas s'il y a des formations par exemple qui me permettraient de mettre sur la table des réunions l'aiguille extraite de la botte de foin comme paramètre incontournable des prises en charge. Que cela soit une piste ou un paramètre au moins aussi important que le reste.
je me pose beaucoup de questions sur les pathologies de la dépendance également, avec(je le mets ici en point final d'élaborations souvent riches et percutantes de ces patients) une petite phrase récurrente qui clos le discours de certain(e)s: "si je pouvais arrêter de penser". Que de questions.

Invité

Re: prise en charge des particularités neuro en psychiatrie

Message par Invité »

Je ne sais pas trop comment rebondir sur ce sujet, qui m'interpelle vraiment.

Je me pose beaucoup de questions, mais je n'ai pas les moyens d'y répondre correctement.

Je t'encourage à venir poser ici tes tâtonnements, tes pistes....il faut éclairer les soignants, et les patients. Vraiment.

Merci soazic :)

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soazic
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Re: prise en charge des particularités neuro en psychiatrie

Message par soazic »

je crois que c'est encore difficile de cibler et et intégrer les troubles neuros dans les prises en charge, ce n'est pas encore dans notre culture.
parfois je ne sais pas par où il faut commencer, parfois je me pose la question de l'œuf et de la poule.
Les concepts de "structures" ne collent pas à ce que je fais. Les frontières deviennent flou entre les pathologies entre elles et les troubles neurologiques. Et on n'a guère le temps de se réunir pour penser ensemble.
je pense par exemple à un patient alcoolique défini (diagnostiqué je ne sais plus) comme hyperactif dans son enfance et en présentant toutes les comorbidités. j'ai souligné plusieurs fois l'hyperactivité mais cela n'a pas été relevé alors que pour moi c'était fondamental.

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Za
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Re: prise en charge des particularités neuro en psychiatrie

Message par Za »

soazic a écrit :je crois que c'est encore difficile de cibler et et intégrer les troubles neuros dans les prises en charge, ce n'est pas encore dans notre culture.
Tu sais, ça dépend un peu de la structure dans laquelle tu travailles, il me semble.
Moi j'ai aussi affaire à des équipes qui sont dans le tout-neuro, et collent des diagnostics "dys" à tire-larigot aux patients que je suis... Pas de diagnostics de douance, mais de TDA/H, dyspraxie... entre autres, ainsi bien sûr que la merveilleuse étiquette "multi-dys", qui à mon sens sont parfois injustifiés et occultent l'essentiel.
Ces diagnostics hâtifs (je peux me permettre de le dire puisque j'ai assisté à des "évaporations" de TDA après 8 mois de rééducation ortho, par exemple) émanent plutôt des CMPP ou centres de référence, où des psychologues et psychiatres sont également présents.
Je crois que c'est donc bien dans notre culture, mais restreint à un certain type de structure.
L'idéal serait de pouvoir enfin marier les différentes approches, mais ça, j'ai bien peur que ce ne soit pas trop dans les us de nos contemporains...
J'ai mis mon képi dans la cage
et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête...
J. Prévert

Invité

Re: prise en charge des particularités neuro en psychiatrie

Message par Invité »

*Za* a écrit : L'idéal serait de pouvoir enfin marier les différentes approches, mais ça, j'ai bien peur que ce ne soit pas trop dans les us de nos contemporains...
Lui

http://icm-institute.org/actualites/le- ... ur-les-toc

il aimerait bien qu'on finisse par réconcilier, et marier les différentes approches.

C'est un ami cher, mon interlocuteur pour ce genre de question.

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soazic
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Re: prise en charge des particularités neuro en psychiatrie

Message par soazic »

merci Cléo! on avance. On avance.
La question se pose pour un de nos patients en ce moment.

je dois rencontrer un de nos psychiatres arrivés depuis peu la semaine prochaine.
je sens qu'il va y avoir des sujets qui me tiennent à cœur sur le tapis (et de deux)

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amalia
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Re: prise en charge des particularités neuro en psychiatrie

Message par amalia »

en effet, il s'agit de champs théoriques entre très/trop éloignés.
D'un côté la clinique, avec toutes ses chapelles et leurs guéguerres, qui vont surtout s'intéresser aux aspects psychologiques (quand ils n'en restent pas aux théories d'avant guerre : tout ça, c'est la faute à la mère !) mais souvent avec une approche simplement symptomatologique et donc, traitement aux médocs,

et de l'autre, la neuropsy, qui va décrire les troubles selon d'autres grilles d'analyse, qui ne parlent pas français (va t'en expliquer un trouble des fonctions exécutives à un psychiatre, toi !) en tout cas, qui ne parlent pas "psychiatre" : trouble de la mémoire, de l'attention, etc... on a parfois du mal à faire comprendre en quoi ces difficultés là peuvent avoir un retentissement pathologique ou sur la vie quotidienne.

D'autant plus difficile quand il s'agit de mettre en évidence le lien de causalité, s'il existe : par ex. est ce le trouble de l'attention qui cause l'anxiété ou l'anxiété qui cause le trouble de l'attention ? selon sa formation de départ : clinique ou neuropsy, on peut avoir des hypothèses différentes, d'où des propositions différentes de prise en charge.

une des approches qui peut être intéressantes, pour essayer de concilier les deux, est de passer par l'évaluation : rien de tel qu'un bilan psy /psychomot /ortho pour commencer à faire entendre que ce patient ne met pas de la mauvaise volonté à faire ce qu'on lui a demandé la veille, mais qu'il a d'importants troubles de la mémoire qui l'empêchent de mémoriser les consignes orales ; par contre, quand on s'appuie sur des consignes orales visuelles : on augmente la proba de mémorisation et donc de compliance.

Mettre en place des évaluations de qualité dès que c'est possible est un réel gain de temps à moyen terme, car cela contribue réellement à changer le regard des équipes sur les patients. Mais encore faut il en avoir les moyens. Et faut il en parler ensuite de ces évaluations (par évaluations, j'entends bien sur des bilans complets : cliniques et neuropsy)

Ca paraît fou, mais en 2014, je ne suis pas sure que tout le monde sache en psychiatrie, que (par exemple) la schizophrénie s'accompagne d'importants troubles cognitifs ; ou plutôt, je pense que les psychiatres le savent, ils ont assisté à plein de conférences, mais ils ne voient pas ce que cela signifie concrètement pour leur patient !
C'est peut être ça le plus simple finalement, illustrer concrètement qu'est ce que ça peut vouloir dire de présenter un THADA, un trouble de la mémoire, etc...
Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson.''Rebecca West

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soazic
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Re: prise en charge des particularités neuro en psychiatrie

Message par soazic »

c'est là que je me dis quand même que j'ai de la chance, peut être parce que je travaille avec de jeunes psychiatres. Ils connaissent bien leur neuro et les troubles cognitifs inhérents au pathologies, il sont aussi attentifs aux troubles générés par certains médicaments mais ouf, on peut parler ce langage là.
Pour la prise en charge thérapeutique, on manque de moyens par contre. Et pour ma part, en 10 (-3 de congé parental) années je n'ai pu obtenir aucune des formations que j'ai demandée. 0+0= des bilans obsolètes. Et impossibilité d'obtenir des logiciels...
Du coup, je ne peux me permettre de tester troubles attentionnels, mémoires en tout genre et praxies de même. Je pointe, galère et me désespère. L'acte créatif est ma clef de voute pour travailler divers paramètre autant neuro que psychiatriques en étant ensemble mais crotte de bique j'ai besoin d' outils.

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Re: prise en charge des particularités neuro en psychiatrie

Message par amalia »

es tu formée à la wais ?
sais tu qu'aux ecpa, il ya des formations en lignes gratuites (bon des mini formations, mais tout de meme) ;
certains tests (ex : figure de rey par ex) sont en ligne, d'autres sont relativement faciles à trouver ;

as tu contacté tes autres collègues ? ils ne les ont pas ? nous, on se les fait passer dans l'hosto (ou j'amène mes tests du libéral !!!)

la remédiation cognitive peut se faire "papier-crayon" il ne faut pas bcp de moyens...

après, c'est surtout beacoup de clinique ; on peut mettre en évidence des troubles de la compréhension, de la mémoire, etc juste en regardant évoluer le patient ;

en tous cas, bon courage
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Re: prise en charge des particularités neuro en psychiatrie

Message par soazic »

en fait j'utilise certains exercices que j'utilisais en neuro mais je crois que c'est l'aspect "valider la chose" en psychiatrie qui me pose problème.
j'utilise des morceaux de bilans des fonctions sups que je faisais en neuro pour des patients ayant fait un avc ou souffrant de maladie neurologique mais juste pour me donner une ide , je ne valide rien. Et effectivement l'observation me donne des pistes, le cadre manque je crois pour regrouper les infos.
je ne suis pas formée à la Wais je ne sais pas si de part mon métier j'ai accès à la formation tiens, tu m'ouvres des voies!
je vais creuser, merci Amalia!

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